Catégorie : COMMEMORATIONS

VIOLATION DU DEVOIR DE MEMOIRE A L’ENCONTRE DE PIERRE MOREAU: JEAN-MARC NESME ET CHRISTIANE MATHOS TORPILLENT LA COMMEMORATION (12/5/2021)

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Peut être une image de une personne ou plus, personnes debout, plein air et texte qui dit ’RUE BILLET REDMI NOTE 9 AI QUAD CAMERA’

ter en tant que Ldh Paraylemonial

Depuis 2017, la section de la Ligue des droits de l’Homme sait que le maire de Paray-le-Monial préfére les commémorations catholiques avec des associations catholiques (Les Amis des Antilles, Les Routes de l’Abolition de l’Esclavage) promotrices de messes pour des abolitionnistes en grande partie agnostiques, athées, protestants et francs-maçons en 1789. Ainsi le 10 mai 2017, Jean-Marc Nesme a-t-il déjà officié au prieuré avec Christiane Mathos, après une messe à la basilique. Mais cette année où l’on fête les 400 ans de Pierre Moreau, on atteint un sommet avec une invitation du maire devant la maison des Billet et une pose de plaque, non pas dans la rue Baudron où est né Pierre Moreau, mais à l’entrée la rue Billet, au-dessous de la plaque, associant ainsi les deux noms de manière tout à fait arbitraire, volontaire et assumée. Or ce détournement du lieu de naissance dans une rue évoquant une famille très catholique elle-aussi n’est pas anodin: en effet historiquement, Antoine Billet, provincial des jésuites lyonnais, très engagé dans le courant rigoriste (les « radicalisés » d’aujourd’hui) fut l’ organisateur et l’exécuteur, avec l’évêque d’Autun, des persécutions violentes contre la communauté protestante de Pierre Moreau, persécutions inductrices d’exclusion des personnes et d’accaparement de leurs biens. Quelle délicate attention!Les protestations de Germaine Lemétayer au Conseil Municipal du 31 mars n’ont bien évidemment obtenu aucune réponse, le maire se contentant de se targuer de connaissances historiques … (il est vrai qu’il possède le livre de référence sur « Les protestants de Paray-le-Monial… » et sait parfaitement à quoi s’en tenir sur la question).A Paray-le-Monial, le devoir de mémoire à l’égard d’un protestant et de la communauté parodienne du XVIIème siècle reste donc un sujet extrêmement sensible qui provoque encore des réactions haineuses, nous le constatons à travers cette indignité. Pour comprendre ces invraisemblances, ces commémorations symboliquement désastreuses diligentées par Philippe Pichot, Christiane Mathos et Jean-Marc Nesme, il faut mentionner une autre pierre d’achoppement: la communauté de l’Emmanuel ayant entrepris la promotion d’Anne-Marie Javouhey…comme abolitionniste de l’esclavage (en vue d’une canonisation), « Les amis des Antilles » et les « Routes des abolitions de l’Esclavage » la privilégient comme première abolitionniste de la région. Or la congrégation qu’elle a créée en 1807, les Soeurs de Saint Joseph de Cluny, s’est développée à La Réunion, au Sénégal, en Guyane et à La Martinique dans le cadre de la colonisation et avec l’argent et le travail de l’esclavage jusqu’en 1848 lorsque la 2ème république vote son abolition. Attachée à la monarchie, la religieuse elle-même n’a évidemment jamais revendiqué l’abolition de l’esclavage défendue par les Républicains. Dans ces conditions, en Saône-et-Loire, les « vrais » abolitionnistes ne servent que de faire-valoir et de caution à une opération que nous considérons comme frauduleuse. Mais nous constatons maintenant qu’avec le soutien de l’évêque d’Autun qui dira une messe pour les abolitionnistes à Digoin le 9 mai, cette catholicisation de la cause abolitionniste s’officialise, ce qui justifie rétrospectivement les protestations de la Ligue des Droits de l’Homme et pose la question des subventions publiques aux associations qui promeuvent l’emprise du religieux sur une cause publique, nationale et intrinsèquement laïque. Nul doute qu’une hiérarchie est déjà établie entre les abolitionnistes qui seront désignés catholiques et les autres, mécréants et protestants comme Pierre Moreau auxquels on réservera comme le 7mai 2021 une commémoration bâclée et infâmante.La section de la Ligue des Droits de l’Homme exprime sa colère face à de tels dévoiements: les mascarades folkoriques et commerciales de Madame Mathos et de Monsieur Pichot qui certes, créent de l’animation, certes font le buzz et leur valent d’importantes subventions publiques ne servent qu’ à instrumentaliser la grande cause qu’est l’abolition de l’esclavage à des fins de prosélytisme catholique via la « Nouvelle Evangélisation » de l’Emmanuel.Dans une ville comme Paray où l’esclavage moderne a sévi contre de jeunes mineurs africains en 2017 et 2018 sans qu’aucune mesure n’ait été prise à l’encontre du responsable, Hervé Thurin, cette cause reste fortement entachée d’indignité, du côté du Conseil Départemental (André Accary) et de la Mairie (Jean-Marc Nesme) par le profond mépris qu’ils ont alors manifesté à l’égard de ces jeunes réduits à l’état de main-d’oeuvre gratuite et de source de profit. Rappelons que c’est l’intervention conjuguée de la Ligue des Droits de l’Homme et de la Cimade qui a mis fin au scandale.La pose d’une plaque dans la rue Billet et la commémoration du 7 mai constituent de fait une violation du devoir de mémoire. Nous publierons incessamment une biographie des frères Billet, montrant aux parodiens que cette pose est une infamie semblable à ce que serait une plaque à la mémoire de Jean Moulin dans une éventuelle rue Pétain…Nous interviendrons pour que cette plaque soit déscellée le plus vite possible et placée dans la rue Baudron.La Ligue des Droits de l’Homme aura à coeur, les 18 et 19 septembre, lors de la commémoration des 400 ans de Pierre Moreau, de rétablir la dignité de la mémoire de Pierre Moreau et d’ici là, de prendre toutes les mesures possible pour « réparer » cette nouvelle atteinte à sa mémoire après 350 ans de mise au placard. Section de la Ligue des Droits de l’Homme de Paray-le-Monial

COMMEMORATION DE L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE A PARAY-LE-MONIAL (23 mai 2020)


Le 23 mai quelques membres de la section de Paray-le-Monial de la Ligue des Droits de l’Homme ont commémoré l’abolition de l’esclavage à travers un hommage au Parodien Pierre MOREAU. Confinement oblige, cette manifestation -qui n’a pas été rendue publique- s’est limitée cette année à un rappel de sa biographie, à la lecture de deux de ses textes contre l’esclavage et à une minute de silence. En un temps où ces commémorations sont contestées (statues renversées de Victor Schoelcher), nous avons la chance d’avoir, à Paray-le-Monial, un abolitionniste exceptionnel à plusieurs titres: 1- par la double condamnation qu’il fit de l’esclavage et de la colonisation alors que deux siècles plus tard, nombre d’abolitionnistes les ont dissociées d’où les contestations actuelles 2- par l’association qu’il opéra avec la liberté de conscience, l’égalité des droits face à l’école, une solidarité universelle 3-par la précocité de cette prise de conscience: il est le plus ancien des abolitionnistes de Bourgogne -Franche-Comté 4-par l’ostracisme dont il fut victime pendant 3 siècles à cause de son appartenance à la communauté protestante de Paray-le-Monial: c’est la présidente de la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Paray qui a découvert Pierre Moreau et le commémore avec la section depuis 2014 dans le respect de sa mémoire et dans la dignité; ce sont les militants de la LDH paray qui, depuis, chaque année, organisent plusieurs manifestations en hommage à l’irénisme qui l’a inspiré et à sa communauté qui a partagé ses idées: recueillement devant la rue où il est né, en 1621, visite guidée de la ville protestante, conférence sur l’un des thèmes choisi dans son oeuvre. Nous regrettons tout de même avec incompréhension et colère que le déni dont il fut victime persiste encore à travers le déni de l’histoire de cette communauté, objet de conflits parfois violents, de commémorations-bidons et de tentatives de récupération par des associations catholiques non laïques. Cette instrumentalisation de l’abolition de l’esclavage est d’autant plus scandaleuse que l’histoire fait progresser les connaissances et permet maintenant de faire le tri entre les mystificateurs et les abolitionnistes authentiques.

Ci-dessous, les deux textes lus: extraits de son livre: Histoire des derniers troubles du Brésil

La servitude

« La nourriture même leur était déniée et on ne leur départissait seulement que quelques pièces de terre dans lesquelles, pendant le temps limité pour leur repos (car on les relevait de douze heures en douze heures), ils semaient des pois, des fèves et du mil pour blé de Turquie et faisaient échange de leur grappe (boisson qu’ils font avec de l’eau qu’ils jettent sur la gaine des cannes de sucre brisées, lorsqu’elles sont hors du pressoir) avec de la racine et farine de Manioque qui leur sert de pain que les esclaves du Labrador, qui se mêlent d’en faire et vivent de cette sorte, leur fournissaient, et étant malades, ils en avaient moins de soin que de bêtes. Que si quelqu’un tuait l’esclave qui n’était pas le sien, il en était quitte en payant au maître ce qu’il était estimé et n’y avait que l’action civile pour ce regard ; étant morts, la cérémonie était de leur faire lier le corps par trois ou quatre endroits à une perche et deux de leurs camarades les troussaient sur leurs épaules et les allaient jeter dans la ou en quelque rivière. Il leur était impossible de se dégager d’une si détestable servitude, vu que s’ils pensaient s’échapper, au lieu de trouver du refuge, reconnus à la marque de leurs maître qu’ils leurs imprimaient en divers endroits de leurs corps avec un fer chaud, ils y étaient ramenés et traités comme il a été dit…. Il est vrai que les Hollandais n’exerçaient pas cette sorte de barbarie… » p. 41

la violence contre les esclaves:

« J’appréhende quasi d’exprimer la façon inhumaine et pitoyable dont on use envers ces malheureux captifs puisqu’elle va au-delà de la compassion et excite le frémissement. Ils étaient tellement géhennés au travail assidu qu’on leur marquait, qu’encore qu’il excédait leurs forces, si quelqu’un manquait à point nommé à faire ce qui était prescript, on le liait et garrottait en présence de tous les autres esclaves qu’on faisait assembler : le facteur commandait au plus fort et vigoureux d’entre eux de le frapper et donner deux à trois cents coups de corde sans discontinuer, depuis la plante des pieds jusques sur la tête, de sorte que le sang ruisselait de toute part et que la peau toute déchirée de coups était frottée de vinaigre et de sel sans qu’ils osassent crier ni se plaindre, à peine d’en recevoir le double ; quelquefois selon la grandeur de la faute, ce châtiment ou plutôt bourrellement était redoublé par deux ou trois jours consécutifs ; de là on les serrait en un lieu obscur enchaînés et le lendemain plus souples qu’un gant on les remettait à la besogne ou plutôt que de manquer, ils se tuaient de peine, tous nus comme le bêtes ; leurs corps fondant en sueur enduraient patiemment l’ardeur des fourneaux qui purifiaient le sucre sans oser se retirer ni cesser de remuer avec des pelles et grands bâtons le sirop; de sorte que pour divertir les flammes et les étincelles de feu qui s’attachaient à leur peau et la grillaient, ils n’avaient autre liberté que celle de se trémousser » p. 40-41COMMEMORATION

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120 ANS DE LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME: HOMMAGE AU PANTHEON AUX LIGUEURS QUI Y SONT HONORES (12/12/2018)

PAS UN JOUR SANS NOUS! APPEL A LA MOBILISATION (11 DECEMBRE 2018)

#StandUpForHumanRightsLes droits pour tous et toutes, toutes et tous pour les droits !La #LDH appelle celles et ceux…

Publiée par Ldh Paraylemonial sur Mardi 11 décembre 2018

Pas un jour sans nous

Appel à la mobilisation initiée et coordonnée par le Forum civique européen, dont la LDH est membre
 

Le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’Homme était adoptée

En cette journée, les États membres de l’ONU reconnaissaient l’universalité et l’indivisibilité des Droits de l’Homme. Ils reconnaissaient que les libertés d’expression et de réunion, les droits de faire grève, de quitter son pays et de migrer, de vivre en paix… ainsi que l’accès effectif à l’éducation, la santé, au logement, au travail, … étaient les droits de tou-te-s.

Depuis lors, à travers le monde, faisant des promesses de la Déclaration universelle des droits de l’Homme une réalité quotidienne, une grande variété de mouvements civils et sociaux, d’associations, d’ONG, de défenseurs des Droits de l’Homme, de philanthropistes… travaillent, militent, prodiguent assistance, soins et services à des centaines de millions de personnes.

En même temps, dans de nombreux pays et régions du monde, durant ces 70 ans, des défenseurs des droits ont souffert et souffrent toujours de l’oppression et de persécutions. Nombre d’entre eux ont sacrifié et sacrifient aujourd’hui encore leur liberté et leur vie pour leur engagement.

70 ans après, dans l’UE, les défenseurs des droits et les citoyens engagés doivent faire face à une pression toujours plus grande

En Europe, nous observons aujourd’hui que les droits sont de plus en plus menacés au nom de l’austérité, empêchant les acteurs civiques de jouer pleinement leur rôle. Les politiques actuelles limitent le soutien public à ceux qui sont le plus dans le besoin privant de fait de nombreuses personnes d’accéder aux droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux.

Dans certains pays, les organisations et mouvements civiques critiques des autorités et des politiques publiques du jour, ou encore investiguant les conflits d’intérêts, font face à des campagnes de diffamation les accusant d’être des agents de l’étranger, des menaces à la sécurité… Nous voyons se développer des tendances inquiétantes de criminalisation d’actes de solidarité et humanitaires envers les demandeurs d’asile. Organisations et militants affrontent des poursuites judiciaires pour violations de « soi-disant » secrets professionnels qui sont en fait des atteintes aux droits. Les restrictions de l’espace civique prennent des formes variées, et les gouvernements autoritaires (certains se disant libéraux) sont en la matière de plus en plus inventifs.

Il est frappant de voir à quel point tous les droits (économiques, sociaux, politiques et civiques) sont menacés dans l’Europe d’aujourd’hui. Rappelons avec force que les droits sont indivisibles et universels (pour tous, partout), autant quand ils progressent que lorsqu’ils sont attaqués !

Le 10 décembre 2018, montrons la valeur qu’apportent à l’effectivité des droits dans la société l’action des organisations et mouvements civiques !

Chaque jour, nos organisations contribuent, de manière décisive et concrète, à rendre nos sociétés plus démocratiques, égalitaires et solidaires, et ce pour tous.

Nous le faisons tout en étant confrontés à une réduction de l’espace civique et des ressources, à une concurrence sociale et intergénérationnelle croissante dont l’effet est de mettre les gens en compétition pour bénéficier de leur accès aux droits, générer des tensions à l’encontre des migrants, ou encore créer des divisions entre les pauvres et les précaires.

Que ce soit dans nos actions de service ou de plaidoyer, nous contribuons à rendre nos sociétés inclusives et donc plus démocratiques.

Lorsque notre rôle, pourtant essentiel, est ignoré, nié ou menacé, c’est l’espace démocratique dans son ensemble qui se réduit.

Nos sociétés ne pourront réaliser les promesses de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme comme celles des Traités de l’UE qu’avec la participation d’une société civile dynamique et reconnue, organisée à tous les niveaux, capable d’agir et répondant à tous les besoins.

C’est ce message que nous souhaitons exprimer de manière forte et visible le 10 décembre, tant l’enjeu est important pour nos sociétés.

Appel à l’action le 10 décembre 2018: “PAS UN JOUR SANS NOUS”

Nous appelons tous les acteurs de la société civile, organisations et mouvements, tous les citoyen.ne.s, qui soutiennent la lutte pour les droits et la justice, l’égalité et la solidarité, les libertés et la démocratie, qui souhaitent faire de notre planète un meilleur endroit pour les générations d’aujourd’hui et de demain, à nous rejoindre pour cet événement “Pas un jour sans nous”, une journée symbolique mais visible à travers l’Europe.

Que ce soit dans de grandes villes ou petites communautés, sur votre lieu de travail habituel ou réunis dans les espaces publics, en larges ou en petits groupes, devant les institutions ou avec les médias, en ligne ou sur le terrain…

En brandissant des affiches ou des bannières, en distribuant des dépliants aux personnes que nous rencontrons ou assistons, en prenant des photos et des vidéos et en les partageant avec la communauté MEGA.

Ne pas arrêter notre travail mais montrer et affirmer toute sa valeur !

Comment participer ?
Cette journée d’action est organisée dans le cadre de la campagne MEGA – Make Europe Great for All (Faire l’Europe pour tous) – initiée et coordonnée par le Forum Civique Européen.

Pour participer à cette journée, veuillez remplir le formulaire qui offre différents types d’actions ainsi que la possibilité de partager vos propres suggestions d’actions pour la journée avec tous ceux qui veulent y participer.

L’équipe coordinatrice sera en contact avec vous pour planifier les actions, fournir le matériel visuel et d’autres informations pertinentes.

PARAY, VILLE D’ESCLAVAGE (12 mai 2018)

 

Hier, au Centre de culture et de Congrès, à l’invitation de la Ligue des Droits de l’Homme, Olivier Brisson, co-fondateur du Comité contre l’esclavage moderne a fait le bilan des activités de cette association. Il a montré l’évolution croissante des cas de travail gratuit effectué sous emprise, d’abord limité à des familles de diplomates moyen-orientaux, mais s’étendant à de grandes entreprises et à des familles françaises. Si les femmes étrangères ont été les premières victimes, les hommes représentent maintenant 30% des cas. L’association est intervenue pour faire évoluer la législation française, elle traite les signalements, engage des procédures judiciaires contre les esclavagistes et aide les victimes à intégrer une vie normale. Doté de plusieurs employés et de subventions d’Etat, le CCEM a ainsi libéré 700 personnes depuis sa fondation. Pour terminer, le cas des mineurs africains non accompagnés de Paray-le-Monial, a été identifié, à travers les observations de la LDH, comme un cas typique d’esclavage moderne. Si la LDH et la Cimade ont pu les libérer en octobre 2017 du travail gratuit et de l’emprise auxquels ils étaient soumis depuis février, par contre le maintien dans son emploi du directeur du FJT semble significatif d’un dysfonctionnement administratif, voire judiciaire. La question a été posé aussi de la disparition des fonds publics qui leur étaient affectés et de l’évaluation des revenus de 7 mois de travail à la tâche effectué par deux équipes d’une dizaine de jeunes chacune, à raison de 3 à 6 heures par jour. La section a donné des nouvelles des MNA de Paray, qui, dispersés dans toute la France, continuent à entretenir avec elle des relations privilégiées. L’aide qu’elle continue à leur fournir sur les fonds propres de quelques militants permet de légaliser progressivement leur situation. Pour elle, il s’agit là d’une réparation par rapport aux maltraitances subies à Paray et d’aide à la reprise de confiance à l’égard de la France. Le public présent -composé pour l’essentiel de militants motivés- est intervenu pour faire savoir que le cas parodien n’était pas isolé. Ainsi certains CAOMI fondés pour accueillir les jeunes de Calais auraient-ils présenté les mêmes dérives. Pour conclure, nous avons remercié Olivier Brisson, militant hors pair de la cause des personnes réduites en esclavage, pour une conférence riche montrant l’efficacité de la mobilisation conjointe du droit, de la justice et de la fraternité…pour libérer, et réintroduire dans leurs droits et une vie normale des victimes qui comptent parmi les plus vulnérables. Ainsi à Paray-le-Monial, la commémoration des 170 ans de l’abolition de l’esclavage s’est-elle conjuguée au présent, cas significatif, parmi d’autres, de la grave crise morale et politique qui affecte notre ville.

ANNE-MARIE JAVOUHEY, ABOLITIONNISTE OU ESCLAVAGISTE? (7/5/2018)

Sur son site  « Les routes de l’esclavage », l’organisateur de commémorations Philippe Pichot hisse Anne-Marie Javouhey au rang des plus grands abolitionnistes, entre l’abbé Grégoire et Victor Schoelcher en la créditant de l’émancipation de « plusieurs centaines de Noirs en 1838 » (Forêt mémoire Anne-Marie Javouhey). Si personne n’a jamais contesté les convictions émancipatrices et l’action des seconds, par contre, la promotion zélée de la religieuse par les courants traditionnels catholiques suscite depuis le XIXème siècle la surprise des historiens. Il en résulte que le cas de sa plantation de Mana constituée en Guyane a alimenté une littérature catholique considérable autour de la figure héroïsée de la religieuse, présentée comme bienfaitrice et ardente émancipatrice des Noirs résistant aux persécutions de son évêque et des planteurs, bref tous ingrédients promoteurs de sainteté et annonciateurs d’une procédure de canonisation. De fait ce sont les historiens spécialistes de la colonisation au XIXème siècle et plus particulièrement de la Guyane qui ont abordé la question de la plantation de Mana à partir de sources abondantes et sans ambiguïté. Citons parmi eux, Philippe Delisle et son « Histoire religieuse des Antilles et la Guyane française. Des chrétientés sous les tropiques? (1815-1911) » et la thèse de Denis Lamaison: « Prospérité et barbarie: système économique et violence dans deux colonies françaises au XIXème siècle (la Guyane et l’île de la Réunion) ».

Quels sont les faits ?

A partir des années 1816,  la Congrégation des Soeurs de Saint Joseph de Cluny créée par A.M. Javouhey s’installe à l’île Bourbon, au Sénégal, en Guadeloupe, en Martinique puis en Guyane pour créer des pensionnats réservés aux filles de colons, activité alors très lucrative pour une communauté jeune qui a besoin de fonds pour s’établir. En 1828, en Guyane, elle élargit ses activités par la mise en valeur d’une région non encore colonisée, celle de Mana, avec 57 cultivateurs blancs venus de France sous contrat et l’aide conséquente de l’administration française. Mais ce premier projet de colonisation de 15 hectares s’avère un échec à cause de l’intransigeance d’A.M. Javouhey -elle ne supporte que les hommes « vraiment pieux et craignant Dieu »- qui fait fuir les cultivateurs dès la fin de leur contrat. Dès lors elle les remplace par une trentaine d’esclaves  puis neuf autres qu’elle achète en 1832 à Cayenne….ainsi que par des affranchis récupérés suite à l’interdiction de la traite: Le 18 septembre 1835, elle signe avec le gouvernement une convention très avantageuse pour elle selon laquelle, en vertu de la loi du 4 mars 1831 qui renforce les sanctions contre la traite, 477 Africains saisis sur les bateaux de contrebande seront confiés progressivement à la Congrégation de Cluny.  Déclarés libres par la loi, ils seront néanmoins soumis à une période de probation de 7 années qu’A.M. Javouhey va prolonger pendant deux ans estimant qu’ils ne se sont pas amendés suffisamment. Ce sont ainsi neuf années qui sont mises à profit pour mettre en valeur 100 hectares de terres mais aussi pour christianiser les Noirs, l’urgence n’étant pas, selon Philippe Delisle, de les libérer mais de « leur apprendre leurs devoirs envers Dieu et envers la société ». Pour accélérer la christianisation, la religieuse les maintient dans un état proche de la servitude, leur impose un programme de scolarisation et de moralisation accélérées par un ensemble de  pratiques coercitives très rigoureuses: une surveillance étroite, des contraintes voire la violence pour des broutilles -« la civilisation du fouet » selon Denis Lamaison en référence aux 15 coups de fouet infligés pour des vols légers-, la séparation des sexes (les filles sont quasiment séquestrées), les mariages arrangés et l’interdiction de contacts extérieurs. En mai 1838, leur période de probation terminée, 185 Noirs affranchis en 1831 sont déliés de toute contrainte. La même année, A.M. Javouhey libère aussi 32 esclaves lui appartenant en propre sur 57…tout en leur imposant 7 ans de travail obligatoire.

Pour conclure, les historiens témoignent de plusieurs faits: les centaines d’esclaves prétendument libérés en 1838 à Mana par Philippe Pichot se réduisent donc à 32, ce qui ne manque pas d’opportunisme et de symbolisme, en un temps où, du fait de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises,  les révoltes et les fuites d’esclaves se multiplient. Par contre, en ce qui concerne ses autres esclaves et ceux des autres établissements de la Congrégation à l’île Bourbon, à la Martinique et à la Guadeloupe et au Sénégal, l’esclavage est maintenu jusqu’en 1848.

Qu’en est-il des aspects idéologiques de l’abolitionnisme, c’est-à-dire de la prise de conscience, par A.M. Javouhey, des principes de 1789, de l’universalité de la liberté et de l’égalité? Selon Denis Lamaison « Pour elle, ces derniers (les Noirs) étaient moralement des enfants, à qui il fallait tout apprendre, et notamment à travailler. Elle déconsidéra ainsi tout le travail que fournissaient alors les 2500 Noirs libres qui vivaient dans les autres quartiers de la colonie, les décrivant en 1830 comme de « misérables paresseux » vivant seulement de pêche et de chasse ». En 1843, Marcel Barthe dresse un réquisitoire impressionnant contre la religieuse dans un texte romancé opposant une « reine Blanche »(A.-M. Javouhey) à une « reine Noire » imaginaire marronne…En 1848, hostile à la deuxième République, elle ne dit mot du décret d’abolition de 27 avril…exprimant par contre avec insistance ses craintes face aux révoltes potentielles, aux risques de cessation du travail et d’exigences de salaires: « Pour les esclaves, ne parlez pas argent » écrit-elle à leur supérieure de la communauté de la Guadeloupe le 2 mars 1848. Ainsi la religieuse de Cluny est-elle aux antipodes de la pensée de son voisin mâconnais, Lamartine qui, dans son discours à la Chambre des Députés du 23 avril 1835 faisait appel « à la toute-puissance de la conscience humaine que rien ne peut étouffer, qui se soulève chaque fois qu’on prononce le mot « esclave…il y a en l’homme, dit-il,[…] quelque chose de divin, de surhumain, qui crie en lui-même contre ces mensonges, contre ces sophismes qui ne lui laissent le repos que quand il a satisfait à ses aspirations de justice ». Le décret signé par Lamartine le 27 février 1848 libèrera, lui, près de 250000 esclaves.

Notre section a déjà dénoncé l’instrumentalisation, par les identitaires catholiques du cas de la religieuse de Cluny. L’exposition qui lui est consacrée en Saône-et-Loire en cette année-anniversaire de l’abolition de 1848 apparaît donc comme une imposture par rapport à Lamartine…et renforce nos analyses précédentes. Nous réaffirmons que si la reconquête catholique en Amérique du Sud, aux Antilles et en Afrique a besoin d’une sainte abolitionniste, les associations de commémorations de l’abolition de l’esclavage sur fonds publics n’ont pas à être détournées en faveur d’un prosélytisme quelconque selon les termes de la loi de 1901.

Terminons en mentionnant le soutien que nous a procuré l’historien Denis Lamaison le 7 janvier 2018 : « Vivant en Guyane depuis 10 ans, j’ai pu voir comment l’histoire de cette religieuse et de son établissement de Mana a souvent été réécrite que ce soit par des politiciens ou des catholiques. Il est même question aujourd’hui de la faire canoniser. J’ai pourtant démontré au cours de mes recherches qu’elle n’avait non seulement jamais milité pour l’abolition mais qu’elle avait été de surcroît propriétaire esclavagiste. Anne-Marie Javouhey n’est donc pas pour moi une figure de l’abolition et elle n’a donc rien à faire dans un parcours mémoriel. Je vous soutiens totalement dans votre action et celle de la LDH contre les instrumentalisations de l’histoire. » (Lien vers « Une autre histoire de Anne-Marie Javouhey » de Denis Lamaison : http://www.une-saison-en-guyane.com/article/histoire/une-autre-histoire-de-anne-marie-javouhey/ )

Voir ci-dessous, dans le même registre des manipulations de l’histoire, l’article complet publié sur notre site Facebook le 17 décembre 2017 En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/12/13/wauquiez-tour-en-haute-loire_5229280_3232.html#vfj7iWVhik4iumLH.99

 

 

Hommage à Joseph Fimbel (6 juin 2014)

Portrait de Joseph Fimbel

Angèle Lamanthe, résistante de Poisson.

Jacqueline Miniau

Jacqueline Miniau (fille de’Angèle Lamante)

Hommage à Poisson

Hommage à Poisson

La LDH Paray : Odette Burtin, Edith Fleutot, Alice Gaffard, Germaine Lemétayer

 

Cérémonie devant la plaque commémorative (Paray-le-Monial)

                                               HOMMAGE A JOSEPH FIMBEL (6 juin 2014)

 

6 juin 2014 : COMMEMORATION DE L’EXECUTION DU RESISTANT JOSEPH FIMBEL. A Paray-le-Monial, Poisson et Anzy-le-Duc, de nombreux hommages (discours, levers de drapeaux, sonneries de clairon, chants, poèmes, exposition de photographies et de documents, apposition d’une plaque) lui ont été rendus en présence de Madame Jacqueline Miniau (fille d’Angèle Cognard-Lamanthe), de Madame Liliane Fimbel (fille de Joseph Fimbel), du Comité de liaison des Anciens Combattants, de la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes, de représentants du Parti Communiste de Paray-le-Monial et de nombreux habitants.

Présente à ces cérémonies, la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Paray-le-Monial s’y est associée par la diffusion d’un texte d’hommage et par une biographie qu’elle publie ci-dessous grâce aux documents transmis par Madame Miniau et par Monsieur Vinauger qu’elle remercie.
Biographie : JOSEPH-FRANCOIS FIMBEL est né à Thann, en Alsace, dans le Haut-Rhin, le 9 Mars 1909. Il est le fils d’Emile, maître-ferblantier plombier et d’Emilie Mura décédée en 1928, peu avant l’incorporation de Joseph au service militaire en avril 1930. En octobre 1932, Joseph épouse Lina Walter, native aussi de la vallée de Thann.
Pendant son service militaire, Joseph s’est lié d’amitié avec Joseph Péguin, garagiste et entrepreneur de battages au Bourg d’Anzy-le-Duc ; tous deux sont mécaniciens.
Joseph et son épouse anticipent un plan d’évacuation de la population d’Alsace-Moselle et rejoignent Joseph Péguin à Anzy-le-Duc où celui-ci lui offre un emploi. Joseph Fimbel travaillera chez d’autres personnes du Charolais-Brionnais où il acquiert une connaissance parfaite de la région.
-22 janvier 1936 : naissance de Daniel Fimbel à la maternité de Charlieu (42)
-2 septembre 1939 : Joseph est mobilisé
– octobre 1939 : Naissance de Liliane Fimbel à Charlieu (42)
-1940 : Refusant la captivité suite à l’armistice du 22 juin, Joseph s’échappe. De retour à Sainte Foy, il s’engage dans la résistance qu’il organise dans la région.
Se sachant traqué par les Allemands, il change constamment de lieu de vie. Depuis 1941, la famille Fimbel est en contact avec Mme Angèle Lamanthe qui habite Poisson et accepte de se charger du passage de la ligne de démarcation et devient agent de liaison de Joseph Fimbel.
-Dans la nuit du 5 au 6 Juin 1944, un détachement allemand vient arrêter Joseph sur dénonciation. Deux thèses sur sa mort :
-Il aurait été fusillé par les allemands après qu’il ait tiré sur le lieutenant Otto et deux de ses hommes
-Il se serait suicidé après avoir tiré sur les trois hommes
Angèle Lamanthe et Lina Fimbel sont arrêtées et déportées au fort de Romanville (près de Paris) puis à Ravensbruck-Mecklembourg
Résistant communiste, Joseph Fimbel a été membre de l’armée Secrète (AS), membre du groupe Robin au maquis de Beaubery, agent du FFI (Forces Françaises de l’Intérieur), responsable du réseau « Birr » de la France Libre, membre actif du 2ème Bureau de Vichy.
Joseph Fimbel reste donc dans nos mémoires un résistant qui a œuvré contre l’occupation allemande et le fascisme. Ses nombreuses actions (passages de documents entre les différents maquis régionaux et lyonnais ainsi qu’en Angleterre), ses appartenances aux groupes résistants du Charolais-Brionnais ont contribué, aux côtés de ses camarades acquis à la cause de la Liberté, à la libération de la France.

Texte d’hommage :  Nous, section de la ligue des droits de l’homme de Paray- le-Monial, tenons à nous associer à l’hommage rendu à Joseph Fimbel aujourd’hui. A notre présence auprès de vous, Comité de liaison des Anciens combattants et Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes, nous voulons donner deux raisons : la première, c’est que nous faisons partie de la même famille mémorielle. De nombreux cadres de la Ligue des droits de l’homme ayant participé à la résistance ont payé un très lourd tribut à la guerre puisque le tiers de son comité central a été porté disparu en 1945, victime des camps ou d’exécutions, tel son président, Victor Basch, assassiné avec sa femme, en 1644. La seconde raison, c’est le symbole que représentent à nos yeux, Joseph Fimbel lui-même, militant communiste et proche de lui, Françoise-Angèle Cognard, qui ne l’était pas : la résistance à rassemblé, par delà leurs différences, contre l’occupant allemand et contre l’Etat français collaborateur, les patriotes et les républicains. Or la devise républicaine « liberté, égalité, fraternité » qui a uni, dans son universalité, les résistants dans un même combat et sur laquelle s’est fondé le Conseil National de la Résistance, est menacée aujourd’hui, nous le savons bien, par des mouvements politiques qui cultivent et accentuent les différences et les inégalités à travers leur obsession identitaire. Le combat de Joseph Fimbel et de Françoise-Angèle Cognard reste donc, hélas, plus que jamais d’actualité. A cet égard, nous voulons terminer cet hommage en rappelant l’appel lancé par Stephen Hessel : «  Il nous appartient de veiller tous ensemble à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers: pas cette société des sans-papiers, des expulsions, des soupçons à l’égard des immigrés […] Nous, vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l’héritage de la Résistance et ses idéaux. Nous leur disons: prenez le relais, indignez-vous!».

                                             

                                                Germaine Lemétayer, présidente,