Emission de la LDH Paris 18 sur Radio Libertaire

Le vendredi 20 mars, Radio Libertaire a accueilli notre section pour une discussion de 2 heures dans le cadre de l’émission mensuelle « Des Droits et des Hommes », qui donne le micro aux sections locales parisiennes de la LDH. Animée par deux de nos membres, Sylvie et Matthieu, la discussion s’est organisé en trois parties.

La première partie de l’émission a permis de donner la parole à Camille Gardesse, sociologue et urbaniste, maîtresse de conférence à l’Ecole d’urbanisme de Paris, et à Milou Borsotti, chargé de projet veille sanitaire & permanence psychologique chez Médecins du Monde, tous deux membres du Collectif Accès au Droit (CAD).

Le CAD a publié fin 2023 un rapport exposant, à partir de 448 situations documentées en région parisienne, la condition des personnes exilées entre 2015 et 2023, et les violences policières et institutionnelles dont elles sont victimes. Nous avons ainsi pu échanger sur les types de violences subies, leur aspect systémique et la manière dont il est possible d’aider les personnes qui en sont victimes.

Dans la deuxième partie de l’émission, nous avons eu l’occasion d’écouter Etienne Deschamps, juriste et syndicaliste à la CNT-SO (Confédération Nationale du Travail – Solidarité Ouvrière), qui a évoqué au micro quelques jalons de la longue lutte des travailleurs et travailleuses sans-papiers depuis Saint Bernard en 1996 jusqu’aux chantiers BTP à Arena pour les jeux olympiques 2024.

Un focus a par ailleurs été fait sur une lutte en cours vers une victoire espérée : un prochain recours possible pour les travailleurs sans papiers à des avocats gratuits grâce à l’accès à l’aide juridictionnelle ; mais aussi sur l’examen par le Conseil Constitutionnel (suite à une Question Prioritaire de Constitutionnalité portée conjointement par la CNT-SO, la CGT, Sud Solidaires, FO, la LDH, le SAF, et le GISTI.

Pour finir, nous avons conclu l’émission par un échange sur les discriminations que constituent pour les étrangers en France les barrages linguistiques et numériques dressés par l’administration.

Un grand merci à nos invités pour leur venue et leurs éclairages, et à Radio Libertaire pour son accueil.
 
 
L’émission est disponible à la réécoute en intégralité ci-dessous :

Évacuations des campements à Paris : à quand une véritable solution pour les exilé.e.s ?

Communiqué commun signé par la fédération LDH de Paris

Le 6 novembre dernier, le gouvernement s’est engagé à réaliser avant la fin de l’année l’évacuation des campements parisiens, en assurant l’inconditionnalité de l’hébergement de l’ensemble des personnes.

Une promesse oubliée

Une opération de mise à l’abri s’est déroulée le lendemain Porte de la Chapelle et avenue Wilson à Saint Denis, mais contrairement aux engagements pris, le principe d’inconditionnalité n’a pas été respecté. Dans les 48 heures, nous avons constaté le retour à la rue de plusieurs dizaines de personnes, ces dernières « ne correspondant pas aux critères administratifs requis ». Leurs tentes et duvets ayant été détruits lors de l’évacuation, pour ces personnes, une nouvelle errance commence dans le dénuement le plus total.

Une mise à l’abri sous-dimensionnée puis annulée

Le 21 novembre, une mise à l’abri d’environ 350 personnes était prévue sur le campement de la Porte d’Aubervilliers, alors que plus de 2000 personnes y vivent. Plusieurs centaines de personnes, dont des familles, ont attendu des heures dans la nuit et le froid afin de pouvoir en bénéficier. Les bus de la Préfecture d’Ile-de-France sont bien venus les chercher, mais sont repartis à vide, en raison de l’absence des forces de police pour assurer la sécurité de l’évacuation. Cette opération catastrophique illustrant les désaccords entre les Préfectures d’Ile de France et de Police a eu pour conséquence de fragiliser encore davantage des personnes déjà extrêmement vulnérables.

La politique de “zéro-retour” : seul engagement respecté à ce jour

En parallèle, la préfecture de Police a annoncé la mise en place d’une stratégie de “zéro retour” Porte de La Chapelle, renforçant le déploiement des forces de l’ordre dans la zone pour éviter toute reconstitution de campement. Ce harcèlement policier qui contrôle, disperse et invisibilise les exilé.e.s semble pour l’instant être la seule promesse tenue. Pourtant, il ne résout en rien la situation des personnes à la rue, et ne permet pas à celles et ceux qui le souhaitent de demander l’asile dans de bonnes conditions.

Bien au contraire, les exilé.e.s sont poussés à se cacher et à vivre dans des conditions inqualifiables. Cette politique réduit leur accès aux distributions alimentaires, aux soins, aux informations sur leurs droits, et les éloigne encore davantage du système d’hébergement. Nous avons déjà observé l’inefficacité de tels dispositifs policiers Porte de la Chapelle en 2017 et au Millénaire en 2018 : leur seul effet est de déplacer les campements sur d’autres sites moins visibles.

L’errance sans cesse renouvelée 

Nous, collectifs et associations engagés auprès des personnes exilées dans le Nord-Est parisien, alertons une fois de plus, après 59 évacuations en 4 ans, sur ce cycle infernal fait de campements, évacuations et harcèlements policiers. 59 fois, une prise en charge inconditionnelle et durable a été promise mais effectuée dans la plus grande opacité. 59 fois, dans les semaines qui ont suivi, nous avons observé le retour à la rue d’hommes, de femmes et d’enfants, contraints de se disperser et de s’isoler pour éviter tout harcèlement policier.

Nous ne cessons de dénoncer la volonté du gouvernement de maintenir ainsi ces personnes dans la précarité, et nous ne cessons de nous indigner de cette mise en danger délibérée. Nous sommes très inquiets de cette nouvelle dégradation de la situation à l’approche de l’hiver. Le gouvernement ne peut continuer de reproduire ces opérations d’évacuations sans garantir un hébergement pérenne, un accès aux soins et à aux droits pour toutes les personnes exilées sur le territoire.

Paris, le 28 novembre 2019

Action Contre la Faim – ACF ; Agir pour le Développement de la Santé des Femmes – ADSF ; Amnesty International – Région Paris ;  La Chorba ; La Cimade – Région Ile-de-France ; Collectif Audonien Solidarité Migrants ; Collectif pour une Nation Refuge ; Collectif P’tits Dej Solidaires ; Collectif Solidarité Migrants Wilson ; Collectif Stalingrad Connection ; Le COMEDE ; Emmaüs France ; Etats Généraux des Migrations Paris – EGM 75 ; La Gamelle de Jaurès ; Le GISTI ; Ligue des droits de l’Homme – LDH Fédération de Paris ; Médecins du Monde France – MDM ; Médecins Sans Frontières – MSF ; Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples – MRAP Fédération de Paris ; Paris d’Exil ; Paris Refugees Ground Support ; Utopia 56 ; Watizat

Remboursement AME transport

Démarches pour l’indemnisation des bénéficiaires de l’AME utilisant un pass Navigo entre mars 2016 – juillet 2018

À imprimer selon vos besoins : Papillon – français Affiche permanence – français Affiche permanence – anglais Papillon – anglais Papillon – arabe Affiche permanence – arabe Papillon – ourdou Affiche permanence – ourdou Papillon – bangla Affiche permanence – bangla

Le collectif « Mobilité pour toutes et tous » est né en réaction à la décision prise en février 2016 par la présidente du conseil régional, Valérie Pécresse, et par le STIF, aujourd’hui Île-de-France Mobilités, d’exclure des réductions tarifaires les personnes en situation irrégulière et bénéficiaires de l’AME. Nous défendons le droit à la mobilité des personnes précaires avec ou sans papiers.

Suite à deux victoires, auprès du tribunal administratif et de la cour administrative d’appel, la mise en place d’un mécanisme d’indemnisation au bénéfice des personnes ayant été titulaire de l’AME et s’étant acquitté de leur forfait Navigo au cours de la période 2016-2018 vient d’être mis en place.

Ce mécanisme de remboursement ne sera utilisable que jusqu’en octobre 2019. Nous souhaitons donc qu’un maximum de personnes puissent se saisir de ce droit.

Pour amorcer la visibilité de ce mécanisme de remboursement, des permanences seront organisées à la Cimade Île-de-France, 44 boulevard des batignolles, métro Rome ou Place de Clichy.

• Lundi 15 avril de 9h30 à 13h
• Mercredi 17 avril de 9h30 à 13h
• Jeudi 18 avril de 18h à 21h

Merci d’orienter les personnes concernées, celles qui ont payé le pass navigo plein tarif entre mars 2016 et juillet 2018, munies des photocopies du récapitulatif du navigo mois ou semaine, et de l’attestation AME.

Vous trouverez ici l’ensemble des pièces pour vous appuyer dans votre action d’information.

Pour connaître la démarche communiquée par Solidarité transport : https://www.solidaritetransport.fr/post/16

Le collectif « Mobilité pour toutes et tous »