Solidarité sans papiers : mêmes droits pour tous

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L’action < jeunes majeurs > (JM) du Réseau Education Sans Frontières (RESF), dont la Ligue des Droits de l’Homme est signataire, se développe depuis plus de quatre ans dans notre arrondissement.

Odile KOUTEYNIKOFF, adhérente de la section de Paris 18eme de la LDH et militante de RESF Paris, tire un premier bilan de ce travail :

Rappelons d’abord une phrase extraite de l’appel fondateur du RESF, le 26 juin 2004 : « Nous appelons au développement d’un réseau de solidarité avec les jeunes sans papiers scolarisés, à l’échelle nationale (voire à l’échelle européenne). »

C’est donc bien l’action auprès des JM qui est au centre du projet initial.

Déjà quatre grandes périodes dans ce combat

Avec le recul actuellement possible, nous en serions aujourd’hui, à Paris tout du moins, à la quatrième période de fonctionnement du réseau.
•    Jusqu’en septembre 2005, le seul combat de RESF, c’est bien le combat pour les JM
•    De septembre 2005 à juin 2006, les jeunes majeurs restent au centre des préoccupations du réseau, et c’est le début du combat pour les familles, en cas d’urgence,d’ arrestation et de menace d’expulsion.
•    De juin 2006 jusqu’au printemps 2008, à l’inverse, le combat pour les familles prend toute sa place, et toute la place, au sein du réseau. La mobilisation est forte, s’appuyant sur actions collectives en particulier.
On s’occupe des JM en cas de danger immédiat, sans vraie visibilité malgré un dépôt collectif de demandes de RV en mai 2007.
•    Depuis mai 2008, les actions collectives parisiennes sont à nouveau ciblées JM. Cette relance date du dépôt collectif de 85 demandes de RV, à la préfecture, le 14/05/2008. « L’action JM du 14 mai » fait depuis l’objet d’un suivi persévérant par un groupe de militants qui s’y consacrent presque exclusivement, et bénéficie d’un soutien très précieux de la mairie de Paris. Des RV en préfecture ont été consacrés au seul sujet des JM. Pour eux il n’y a aucune entrouverture de loi, circulaire ou décret, permettant un passage, même étroit.
Pour les familles, les mobilisations continuent au quotidien, c’est-à-dire « au cas par cas », en cas d’arrestations (toujours très nombreuses, de plus en plus nombreuses même), à travers des accompagnements en préfecture, et des interventions multiples sur certains dossiers, mais sans action collective récente (rien depuis octobre 2007).

Un constat non chiffré
Il y a actuellement très peu d’expulsions de personnes soutenues par le RESF.
A Paris, les jeunes majeurs scolarisés reçoivent toujours des refus de titre de séjour, le plus souvent accompagnés d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), mais ne sont que très exceptionnellement mis en rétention. Une décision, à leur sujet, devrait être prise par la Préfecture de Police, « prochainement », depuis un certain temps !
Parallèlement à l’action JM parisienne, une campagne JM se lève nationalement,
« Jeunesse sans papiers, jeunesse volée, il faut changer la loi »
•    Le lancement officiel date de l’appel d’Orléans le 17 janvier dernier
Depuis Orléans, les jeunes Parisiens se réunissent régulièrement, au moins une fois par mois, toujours nombreux. On voit venir à chaque fois de nouveaux jeunes qui se font connaître. Une conscience de groupe se dessine.
•    Cette campagne a trouvé son vrai souffle lors du rassemblement à Lyon, fin mars, de 60 JM (une vingtaine de jeunes parisiens) et 60 « Vieux » Majeurs venus de toute la France .

A NOUS DE CONTINUER A FEDERER LES ACTIONS AU SEIN DU RESEAU


Soutien aux grévistes < sans-papiers >
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Manifeste du collectif des cinéastes pour les « sans-papiers »

(source : LE COLLECTIF DES CINÉASTES POUR LES « SANS-PAPIERS »)

« On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici ! » (cliquez ici pour voir le film)

Un travailleur sans papiers et un travailleur avec carte de séjour, c’est quoi la différence ? Pas visible à l’œil nu, pas visible même avec une caméra. Et pourtant, ils sont là. Ils travaillent, ils construisent nos immeubles, réparent nos rues, posent les rails de nos tramways. Ils nettoient nos bureaux, font le ménage dans nos appartements, s’occupent de nos malades et des plus vieux d’entre nous. Ils lavent la vaisselle et les cuisines de nos restaurants, s’occupent de la sécurité de nos grands magasins, sont la main d’œuvre secrète de nos agences d’intérim… Avec ou sans papiers, leurs tâches sont les mêmes.
Avec ou sans papiers, les obligations des uns et des autres sont aussi les mêmes : ils payent les cotisations sociales, l’assurance-chômage, la sécurité sociale, les impôts… Comme tout le monde.
Alors, quelle est la différence ?
La différence, c’est qu’un « sans-papiers » au chômage ne touchera pas d’allocation. La différence, c’est qu’un « sans-papiers » cotisera pour la retraite mais n’en touchera jamais un centime…
Les mêmes devoirs, mais pas les mêmes droits. Et cela parce qu’il lui manque un papier, un seul : la carte de séjour.

On peut fabriquer une voiture en Roumanie pour la vendre en France, on ne peut pas délocaliser les métiers du bâtiment ou les services à la personne. Alors on délocalise sur place, on emploie des « sans-papiers ».
Un « sans-papiers », c’est d’abord un travailleur sans droits ! Un travailleur qui vit dans la peur d’être expulsé, et qui s’il est licencié, n’a aucun recours mais une seule perspective : la reconduite à la
frontière.

Cette injustice est insupportable pour qui attache de la valeur à la devise de la République inscrite sur les frontons de nos écoles. C’est pour cela que nous avons décidé de nous mobiliser aux côtés de ces
travailleurs, comme nous l’avions fait pour les enfants de « sans-papiers » avec le film « Laissez-les grandir ici ! ».

C’est avec nos regards de cinéastes que nous voulons à nouveau marquer notre solidarité.

« On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici ! » proclament les travailleurs sans papiers en grève.

L’égalité des droits est l’exigence de tous. Régularisation de tous les travailleurs sans papiers, c’est ce que nous exigeons avec eux.

dans la presse :

Libération du 22 janvier 2010

rfi du 23 février 2010

l’Humanité du 23 février 2010

arte