Les discriminations en France – rapport de la LDH
La France a ratifié le 28 juillet 1971 la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. La surveillance de l’application de la Convention est assurée par le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (Cerd). Il se compose de 18 experts indépendants qui vont contrôler le rapport de chaque Etat. En outre, le Comité peut recevoir, sous forme de « rapport alternatif », des informations écrites précises de la part des ONG. La LDH a donc présenté à Genève un rapport.
Le choc est toujours là, près de quatre mois après l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo, des otages juifs de l’Hyper casher de la porte de Vincennes et des policiers tués dans l’exercice de leur fonction.
Si les manifestations qui ont suivi ces événements tragiques ont été
exemptes de toute expression haineuse, de tout rejet de l’Autre, d’autres constats sont préoccupants.Il en va ainsi de la montée de l’antisémitisme et de l’islamophobie dont atteste la multiplication d’agressions, à des degrés divers, contre les personnes et les lieux de culte.
Il en va également ainsi de la libération de propos racistes et stigmatisants, en particulier émanant d’élus. Cette libération de la parole raciste se poursuit, alors même que votre Comité avait fait part, dans ses observations finales du 27 août 2010, de ses inquiétudes et avait formulé des recommandations à ce sujet.
La crise sociale s’aggrave. Les discriminations, les contrôles au faciès, la stigmatisation demeurent.
Dans un contexte social tendu, les Roms présents sur notre territoire ont été désignés à la vindicte populaire par des élus et responsables, locaux et nationaux. Cette attitude ne fait que placer ceux qui tiennent ses propos dans une course aux extrêmes. Elle est insupportable.
Il ne suffit pas de rechercher la rigueur judiciaire pour que le problème soit résolu. Il est primordial de s’attaquer aussi à l’injustice qui nourrit la bêtise et la haine.
Le rapport alternatif de la LDH aux vingtième et vingt et unième rapports périodiques de la France, qui aborde la question des organes spécialisés dans la lutte contre les discriminations, revient longuement sur la situation des gens du voyage et des Roms ainsi que sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie.
La situation en outre-mer est également reprise, car certaines recommandations faites par votre Comité dans ses observations finales du 27 août 2010 concernant les populations autochtones et les migrants dans les départements et collectivités ultramarins n’ont pas été suivies d’effet.
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