Sur la gestion de la crise sanitaire

Communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme de la Réunion sur la gestion de la crise sanitaire.

La LDH à la Réunion, inquiète de la gestion verticale de la crise sanitaire et préoccupée par les bouleversements des droits humains qui en découlent, réaffirme la nécessité de veiller au respect des droits fondamentaux de chacun.

En effet, le passe sanitaire, devenu notre sauf conduit nécessaire pour tous les actes quotidiens, menace notre droit fondamental à la mobilité et notre libre accès aux services culturels et commerciaux. De facto, il discrimine deux catégories de personnes, fracturant davantage la cohésion sociale déjà éprouvée par la pandémie.

De même, du fait d’un cadre légal prêtant aux interprétations multiples et de l’absence d’une pédagogie adaptée à notre société où l’illettrisme touche 21% des adultes, la gestion de la crise génère une défiance, laissant le champ libre aux fake news. Elle accentue le climat anxiogène née de la pandémie et aggrave la crise sociale déjà éprouvée durement. Allons-nous vers une société où la peur de perdre son emploi ou d’être exclus motivent les choix de vie et les choix politiques ?

En outre, le contrôle de la mobilité des citoyens par des agents non assermentés déroge aux règles de notre état de droit. La pandémie offre ainsi l’opportunité d’expérimenter à grande échelle la délégation d’une compétence régalienne à des sociétés privées, en gestation dans la loi pour une sécurité globale préservant les libertés (2021LOI n° 2021-646). Faute d’un cadre réglementaire et d’un cahier des charges, nous sommes en droit de craindre les abus de pouvoir.

L’utilisation de la peur en lieu et place d’une pédagogie visant à convaincre afin de susciter l’adhésion éclairée de chacun d’entre nous, pose question et nous inquiète. Nous sommes par ailleurs préoccupés par la généralisation à bas bruit d’une société de contrôle et pire d’une société d’inclus et d’exclus.

Dans ce climat marqué par cette crise multiforme, il n’est pour la LDH, qu’un seul objectif : celui de la défense globale et inconditionnelle des Droits et des Libertés partout et pour tous.

Le Bureau de la LDH

C’est la rentrée ! Participez

Voici les initiatives en cours de la Ligue auxquelles vous êtes invité.e.s à participer :

– Matinée d’accueil et de formation des nouveaux adhérents le 29/08, suivi d’un repas. Participation aux groupes de travail.

– Rencontre inter-associative avec nos partenaires sur inscription uniquement, le 29/08, 14-18H00.

Campagne  « Nos droits et libertés, parlons-en, faisons-les vivre ».

Action judiciaire contre Brigitte Bardot à la suite de ces propos racistes visant les Réunionnais, audience du 3/09 13H45, TGI de Saint-Denis.

– Actions éducatives en partenariat avec les Etablissements scolaires (courriel pour prochain rendez-vous avec Mme la Rectrice et à divers établissements correspondants).

– Concours pour la Fraternité en direction des établissements scolaires sur le thème : « Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. » (proverbe africain cité par Saint-Exupéry dans Terres des Hommes)

– Actions citoyennes en vue d’organiser des rencontres populaires et des rencontres inter-associatives au niveau des communes (courriel adressé aux maires et rendez-vous en cours)

– Conférences publiques sur la transmission des stéréotypes racistes chez les enfants et sur la maltraitance des enfants, en cours de programmation pour Octobre.

– Journée des droits de l’enfant (20 novembre) : vraisemblablement à Saint-Louis cette année.

– Journée de la Laïcité (9 décembre) : vraisemblablement à Saint-Pierre cette année avec le concours d’établissements scolaires.

– « KOZENSEMB » : action nouvelle destinée à lutter contre les stéréotypes de genre, les discriminations et les violences faites aux femmes et LGTB+.

– Autres initiatives en partenariat : Journée mondiale du refus de la misère dédiée à la justice sociale & environnementale (17 octobre) ; journée pour l’élimination des violences faites aux femmes (25 novembre), 20 décembre.

Pour le bureau de la LDH à la Réunion

Dominique Rivière, président            Reine-Claude Grondin, secrétaire 

En finir avec la surpopulation carcérale

OIP : #DécroissanceCarcérale Pour la 1re fois depuis près de 20ans, il y a moins de prisonniers que de places de #prison : plus de 1000 personnalités appellent E. Macron à saisir cette occasion historique. La France ne doit pas renouer avec l’inflation carcérale
https://oip.org/…/en-finir-avec-la-surpopulation-carcerale…/

« Pour la première fois depuis près de vingt ans, il y a en France moins de prisonniers que de places de prison » : c’est pour cette raison qu’une quarantaine d’associations et organisations professionnelles de la justice, mais aussi des personnalités publiques telles qu’Anne Sinclair, Philippe Claudel, Annie Ernaux, Bruno Solo ou Olivier Py, des hommes et des femmes politiques de tous bords (de la France insoumise aux Républicains en passant par la République en marche), des avocats (Henri Leclerc, Éric Dupond-Moretti, notamment) et leurs représentants (Conseil national des barreaux, Conférence des bâtonniers) rejoignent des centaines d’universitaires, avocats, magistrats, personnels de l’administration pénitentiaire, travailleurs sociaux, soignants pour signer une lettre ouverte adressée au président de la République mercredi 3 juin.

Alors que la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme l’engageant à mettre un terme à la surpopulation carcérale est définitive depuis ce 30 mai, ils sont près de mille à s’exprimer pour la première fois d’une seule et même voix pour adresser un appel à Emmanuel Macron : la France ne doit pas renouer avec l’inflation carcérale.