7 mars 2020 : A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes
L’association PTI COLILIBRI, LILOMOTS, l’Association Femmes Actuelles Réunion (AFAR) et La Ligue des Droits de l’Homme à la Réunion s’associent pour proposer un événement encourageant la libération de la parole des femmes. L’événement est baptisé «Des maux en mots ».
Début Février 2020 :
#LaREUNION : Les résultats de l’étude relative aux féminicides et tentatives de féminicides à la Réunion sur la dernière période, ont été présentées ce vendredi 08 février 2020. Cette étude a été confiée à l’Institut Régional du Travail Social et au Centre de recherche Juridique de l’Université de la Réunion, par le Centre de Ressources de la Cohésion Sociale et Urbaine de la réunion, en charge de l’Observatoire réunionnais des violences faites aux femmes (ORVIFF) De nombreux acteurs public et privés (associations) étaient présents lors de cette restitution.
La restitution s’est faite au Téat de Champ-Fleuri dans le cadre d’un partenariat avec le Téat visant à promouvoir l’implication des artistes dans la prise de conscience collective des violences faites aux femmes à la Réunion. Elle a été suivie du vernissage d’une exposition, intitulée « Preuves d’amour », sur les féminicides en France réalisée par la photographe Camille GHARBI.
Pour la photographe, intituler son travail « Preuves d’amour » était un moyen de dénoncer une société patriarcale qui romance les féminicides, comme le prouve le terme de « crime passionnel ».
« On continue à alimenter le mythe de l’amour qui mènerait à la mise à mort de l’être aimé. Les meurtres de femmes par leur conjoint, compagnon ou ex ne sont pas des crimes passionnels mais des crimes possessionnels. La grande majorité des passages à l’acte ont lieu dans des contextes de séparation, de crise conjugale ou de jalousie amoureuse. La jalousie, la colère, la violence ne sont pas des preuves d’amour. »
DROITS DES FEMMES : prenez connaissance du numéro spécial de la revue de la LDH sur le sujet.
Retour sur les deux journées de formation organisées par la LDH à la Réunion sur le repérage et l’accompagnement des Femmes victimes de violences. Echanges fructueux pour les participants.
Au programme
Samedi 19 octobre :
– 9h-10h : Mme DOUZAIN-VISNELDA, psychiatre. Repérage de psycho trauma dans les contextes de violences faites aux femmes.
– 10h-12h : Mme Geneviève PAYET, Présidente du Réseau VIF. Violences faites aux femmes et Grand Danger.
Samedi 26 octobre :
– 9h-10h : Mme Agnès PRIVAT, médiatrice à Horizons. La médiation familiale, un outil de prévention face à la violence
– 10h-12h : Mme Thérèse BAILLIF, Présidente du CEVIF. Accueil et écoute des victimes de violences.
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CONFERENCE sur la « justice restaurative »
et FILM « A la Rencontre de mon agresseur »
Pour la 3ème édition de la Semaine Internationale de la Justice Restaurative, l’ARCJR organise le 22 novembre 2019 après-midi à Saint Denis (*) une après-midi dédiée à la Justice Restaurative, avec le soutien de l’IFJR et la collaboration du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation de la Réunion, l’ARAJUFA, l’ARIV, le CEVIF et le Réseau VIF.
Nous serions heureux de vous compter parmi nous,
Au programme :
Une conférence lors de laquelle les principes fondamentaux de la Justice Restaurative vous seront présentés. Interviendront également des acteurs de la Justice Restaurative qui témoigneront de leurs expériences lors des rencontres détenus-victimes qui se sont déroulées au centre de détention du Port (2016) et au centre pénitentiaire de Domenjod (2017). Seront envisagées par la suite, les perspectives de justice restaurative pour la Réunion.
Cette conférence sera suivie de la projection d’un film. Le documentaire Rencontre avec mon agresseur de Maiana Bidegain (2019) vous plongera au cœur d’une médiation restaurative.
Rencontre avec mon agresseur
Décembre 2017. Une femme, victime d’un viol par un inconnu dans son enfance, se retrouve à dialoguer avec son agresseur, 33 ans plus tard. Cette rencontre improbable est possible en France par l’entrée dans la loi française de la « Justice Restaurative », lors de la réforme Taubira, en 2014.
La petite fille qui a été violée et qui décide de témoigner aujourd’hui, c’est moi, Maiana, la réalisatrice du film. J’ai décidé d’aller à la rencontre de cet homme pour avoir enfin des réponses à des questions qui m’ont hantée toute ma vie. Et aussi, peut-être, pour essayer de réduire la probabilité que cet homme récidive. Cette rencontre directe est l’une des toutes premières en France.
Loin d’être un point final, cette rencontre avec O, n’est que le début de ma quête, qui m’emmène outre-Atlantique, au Québec. Elle m’emmène à la rencontre d’autres victimes et agresseurs, ainsi que des personnes qui en ont été les pionniers dans la mise en pratique de cette vision nouvelle de la justice, où chacun doit jouer une part active à la réparation des torts.
Vous pouvez d’ores et déjà pré-réserver vos places par retour mail à coordination.reunion@justicerestaurative.org
(*) Le lieu précis de l’évènement sera précisé ultérieurement
A l’initiative de :
Antenne Réunionnaise de Coordination de la Justice Restaurative (ARCJR)
ARIV – Boulevard Vauban
Local 9015 SIDR Vauban II
97400 Saint Denis
tél : 0693 802 803
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Les 19 et 26 Octobre 2019, destinée aux adhérents et personnels associatifs
La LDH à la Réunion organise une formation gratuite destinée aux bénévoles et personnels associatifs sur les diverses problématiques concernant les violences faites aux femmes.
Les samedis 19 et 26 octobre de 8h30 à 12h30
dans nos locaux, au 97, Avenue de Lattre de Tassigny (face à l’église de Ste Clotilde).
Programme
• Samedi 19 octobre :
– 9h-10h : Mme DOUZAIN-VISNELDA, psychiatre.
Repérage de psycho trauma dans les contextes de violences faites aux femmes.
– 10h-12h : Mme Geneviève PAYET, Présidente du Réseau VIF
Violences faites aux femmes et Grand Danger.
• Samedi 26 octobre :
– 9h-10h : Mme Agnès PRIVAT, médiatrice à Horizons
Un outil de prévention face à la violence
– 10h-12h : Mme Thérèse BAILLIF, Présidente du CEVIF
Accueil et écoute des victimes de violences.
Il est impératif de s’inscrire, les places étant limitées à 20. (Tél : 0692 69 01 71).
Solidairement.
Le Bureau
NB. Un repas d’échange est possible sur place avec une participation de 5 euros : s’inscrire également.
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10/05/2019. Le département de La Réunion est, en France, l’un des plus frappé par les violences faites aux femmes. Derrière la porte des bureaux de la gendarmerie, les récits se succèdent. L’horreur des coups et des viols, le courage de raconter et l’espoir de rester debout.0
Entre deux gorgées de soda, Adèle fait défiler les photos sur son téléphone rose brillant flanqué d’oreilles de Mickey. Sur les clichés, pas de selfies hilares entre copines, de sorties ensoleillées à la plage, d’amoureux affectueux. Mais des bleus, des griffures, des traces d’hématomes. Face à elle, la cheffe Svetlana Blaise, de la gendarmerie de Saint-Louis à l’Île de la Réunion, l’encourage : « Comment se passaient ces coups ? Quand ont-ils commencé ? Combien de fois ? Je vous écoute, on est là pour ça, c’est très courageux d’être venu porter plainte. »
Dans le petit bureau, l’audition va durer trois heures. Adèle, 21 ans, se livre, timidement, soutenue par sa tante. « Il était temps que ces violences s’arrêtent, confie cette dernière.C’est effarant, nous n’en savions pas le quart. » La souffrance en silence, un fléau dans ce département d’outre-mer qui affiche l’un des taux de violences faites aux femmes les plus élevés de France. Sur la seule compagnie de Saint-Pierre, en six ans, les interventions pour violences intrafamiliales ont augmenté de 146 %.
« Un terrible chiffre noir sévit ici, déplore Nicolas Imbert, commandant de la compagnie de gendarmerie. On estime que seulement 20 % des victimes signalent les faits de violences. Notre travail est colossal pour que la parole se libère. »
« C’est l’alcool qui fait basculer le couple »
Dans ce territoire insulaire, confidence rime avec réticence. C’est la peur du fameux « la di, la fé », le commérage en créole. « Sur un caillou où la promiscuité est grande, commente Svetlana Blaise, tout se sait, rien ne se dit. La réputation de la famille, la crainte des représailles sont très fortes. » Adèle hésite. « Il ira en prison ? Je ne veux pas, hein, je porte plainte juste pour qu’il arrête d’être violent et protéger mon enfant. »
Cette histoire d’amour chaotique, la jeune femme en énumère les étapes : la jalousie de son compagnon, ses états de colère sous l’emprise du « zamal », le cannabis local, les mots qui humilient et les gestes qui rabaissent, la mise à l’écart des amis, de la famille, les premiers coups portés sur elle, sur son ventre rond de femme enceinte puis sur le nouveau-né régulièrement secoué. « Il ne voulait pas du bébé, il l’a reconnu qu’un an après la naissance. » Sans doute une illustration de l’enfant « argent-braguette » comme on dit à La Réunion, avec des mères seules que l’on suppose percevoir plus d’allocations qu’en couple.
« C’est le schéma malheureusement classique, regrette la gendarme. Majoritairement, c’est l’alcool de l’un voire des deux qui fait basculer le couple, le tout additionné aux situations sociales précaires, surtout dans ce Sud de l’île marqué par une grande pauvreté. Et les enfants deviennent otages des disputes pour la garde, la pension alimentaire. »
L’effet millefeuilles des traumatismes
Dans cette brigade, un groupe VIF (Violences Intra Familiales), unique à La Réunion, a ainsi été mis en place en 2017. Avec deux autres collègues, elles gèrent quotidiennement des dizaines de dossiers, 117 affaires en cours depuis janvier. Au-delà de l’accueil des plaignants, il y a l’enquête auprès des proches. Car Svetlana le précise bien à Adèle : « Je ne sais pas si Monsieur ira en prison, nous le convoquerons pour avoir sa version. Nous travaillons à charge et à décharge et produisons les éléments auprès du procureur. » Adèle frémit à l’idée que des amis, de la famille soient entendus. « Je vais être accusée de mettre le bazar partout… »
Surtout ne pas faire de vagues. Elle y est habituée, petite déjà, Adèle a tu les coups de sa mère sur son corps d’enfant. C’est révélé au détour d’une phrase, déposée là comme une pierre sur le cairn de son calvaire. L’effet millefeuilles des traumatismes: « On écoute une histoire et d’autres enfouies ressurgissent », poursuit la militaire. Rester concentré, contextualiser sans mélanger les faits.
Svetlana rassure Adèle, dans un savant mélange d’empathie qui apaise, d’humour qui décrispe et de regards qui encouragent. « Vous avez déjà franchi un énorme pas » en quittant ce foyer de cris et de frayeurs, lui glisse la militaire. Avant de la laisser rejoindre sa fille gardée par sa grand-mère, une rencontre avec une intervenante sociale de la gendarmerie (ISG) lui est proposée. Adèle promet d’y aller.
Analyser pourquoi les schémas se répètent
Le lendemain, sur la commune voisine du Tampon, l’intervenante en question, Anny Gourdon commence sa journée à la gendarmerie. Son rôle, comme celui de ses trois autres collègues sur l’île, est précieux : « Nous sommes l’interface entre la victime et la procédure. Notre action se situe hors du champ pénal. Nous écoutons, faisons de la médiation, informons en assurant le relais avec les acteurs médicaux, sociaux… Le travail ne manque pas ! »A elle seule, la professionnelle gère un bassin de 220 000 habitants. Et tant d’histoires tragiques.
Ce jour-là, l’intervenante entendra le récit de vies fracassées comme celui de C. et de sa fille de 14 ans. Elle a quitté son mari après « des années horribles », et partie le jour « où il a tenté de me blesser avec un couteau qu’il a retourné contre lui. Il gisait en sang devant ma fille épouvantée ». Depuis, leur cadette ne souhaite plus voir ce père « manipulateur ».
Anny questionne, note, réconforte, explique les rouages des aides sociales, des voies judiciaires et, habilement, aide les victimes à s’interroger sur elles-mêmes : « Pour comprendre les violences, il faut analyser pourquoi des schémas se répètent, comment des auteurs en arrivent là, qu’est-ce qui a fait que les victimes ont enduré autant et si longtemps… La violence doit être vue de manière systémique sinon, on ne soignera rien. »
« Regarde ce que tu m’as fait »
Suivra S. victime d’un époux maltraitant, auteur d’inceste sur ses nièces et d’attouchements sur une de ses filles. Ce matin, la sexagénaire vient récupérer un bon alimentaire : « Cette galère sociale me fait honte, mais je suis courageuse, je vais encore relever la tête », sourit-elle, en séchant ses larmes.
Anny recevra aussi M., 25 ans, la proie d’un compagnon alcoolique allant jusqu’à la frapper « avec le plat de la lame d’un sabre ». Incarcéré, sa sortie de prison inquiète la jeune femme. Son dernier entretien de la journée accueillera L. La trentenaire se renseigne pour porter plainte contre un père qui l’a violé pendant huit ans, à son adolescence.
En pleurs dans le bureau d’Anny, elle confie : « C’est la première fois que je raconte mon histoire sans me sentir jugée et sale. J’apprends à me tenir debout. » Anny la raccompagne : « Oui, enfant vous étiez sa chose, vulnérable. Maintenant, vous serez une adulte qui pourra lui dire droit dans les yeux, regarde ce que tu m’as fait. »
La LDH défend une société mixte dans laquelle les femmes et les hommes sont libres et égaux en dignité et en droits indivisibles et universels.Le contexte mondial de montée des extrêmes droites, d’accès au pouvoir de leaders ouvertement sexistes, de montée des intégrismes et de recul des droits fondamentaux touche en particulier les femmes dont les droits, reconnus de manière inégale à travers le monde, sont encore fragiles.Confrontées à des situations de guerre, de crise démocratique et d’aggravation des inégalités, les luttes de femmes sont traversées par des débats politiques généraux. Il en résulte donc des risques graves de minimisation, de subordination, voired’instrumentalisation de ces luttes spécifiques.Les luttes des femmes pour leurs droits se heurtent à de nombreux obstacles renforcés par l’aggravation des inégalités, la crise démocratique, les situations de guerre. Elles sont traversées par des débats qui très souventinstrumentalisent la question des femmes au profit de combats politiques qui leur sont extérieurs.Les luttes des femmes pour leur émancipationDepuis des siècles, les femmes luttent pour leur émancipation. La conquête de leurs droits, au sein de civilisations régies par un patriarcat systémique faisant d’elles les sujets du père, du frère ou de l’époux, a rencontré et rencontre encore de fortes résistances.Ces droits, elles les ont conquis un à un. Dans certaines sociétés, ce sont d’abord les droits àl’éducation, à la propriété, à l’accès à des métiers réservés, à la gestion de leur salaire qui ont été acquis, et ensuite des droits politiques, le droit àdisposer de leur corps et à maîtriser leur fécondité. Dans de trop nombreux pays, certains de ces droits n’existent pas encore, avec parfois des situations de subordination instituées par la loi.L’émancipation ne pourra se réaliser pour les femmes qu’avec l’arrêt des violences physiques et psychiques qu’elles subissent et qui empêchent le plus souventleur expression pour revendiquer et atteindre l’égalité.En France comme dans de nombreux pays, une série de réformes juridiques et législatives a bouleversé le déséquilibre historique entre hommes et femmes. Un véritable tournant s’est opéré depuis la fin de la seconde moitié du XXesiècle notamment à travers le droit à la contraception et à l’IVG.Les droits des femmes ont aujourd’hui une assise légale et une légitimité profonde au sein de la société française. Mais si, dans les discours officiels, ilest rare que les individus, groupes ou partis politiques s’opposent explicitement à l’égalité entre les femmes et les hommes, il n’en reste pas moins que comme partout dans le monde, des forces conservatrices continuent de s’opposer avec force aux droits des femmes.Une revendication universelle d’égalitéLa Ligue des droits de l’Homme considère l’égalité entre les femmes et les hommes comme un enjeu universel, à articuler avec les autres luttes pour l’égalité.Le patriarcat est un mode de relation universel. Il structure les rapports entre les femmes et les hommes sur le mode «dominant/dominé».Cesystème d’oppression majeure s’ajoute pour les femmes auxautres systèmes de domination.Au-delà d’une revendication universelle d’égalité, les luttes des mouvements féministes s’expriment dans une diversité des modes de pensée et de culture. Cette diversité n’empêche pas d’affirmer avec clarté que les options religieuses et éthiques particulières ne peuvent justifier des interdictions ou des obligations frappant toute la société.La liberté de conscience est une liberté fondamentale inséparable de la conquête des droits des femmes. Celles-ci doivent
2pouvoir décider quel rapport elles ont à leur corps, à leur sexualité, à leur habillement, sans avoir à se conformer contre leur gré à des normes sociales, culturelles ou religieuses. L’émancipation passe par des chemins multiples. C’est un combat de chaque instant qui s’appuiesur l’éducation, la culture, l’indépendance économique et l’engagement dans la citoyenneté.Un travail sur les structures sociales et les préjugés, sur le droit et sur les mœurs est nécessaire, afin de mettre en lumière et combattre les mécanismes inégalitaires qui s’appuient sur l’infériorisation du féminin par rapport au masculin, c’est-à-dire sur le genre. L’école et l’ensemble des structures éducatives et sociales ont un rôle essentiel à jouer. Il faut promouvoir et rendre effectives la Cedaw1et la convention d’Istanbul2.La notion de genre, à laquelle les institutions françaises, européennes et internationales se réfèrent officiellement depuis la conférence de Pékin de 1995, est un outil pour combattre ces discriminations. Il pose avec justesse les catégories femmes, hommes, de sexe, de sexualité, et les notions de féminin, de masculin, de féminité et de masculinité comme des constructions sociales et non comme des données intangibles. L’usage de cette notion ne doit pas invisibiliser le sujet «femme » parcelui de l’orientation sexuelle qui reste distinct, même si les formes d’oppressions et de discriminations associées aux diverses identités sexuelles ont pour point commun de s’arrimer à un modèle normatif patriarcal.Du discours en faveur de l’égalité, en particulier le discours institutionnel, aux pratiques et à leur généralisation, la distance est encore importante. Nos sociétés, française comprise, restent porteuses dans les rapports sociaux, le langage et les pratiques quotidiennes, de l’héritage millénaire d’une vision patriarcale et genrée des rôles masculins et féminins qui justifie largement que le combat féministe continue et se diversifie.L’égalité entre les femmes et les hommes doit être effective dans toutes les fonctions électives et responsabilités au sein des institutions politiques, des associations, des syndicats, des conseils d’administration… Les pressions sociales et la loi sur la parité ouvrent la voie mais des inégalités persistent et des combats doivent encore être menés.Combattre le sexisme et les violences envers les femmesLe mouvement « #MeToo » a montréque le harcèlement sexuel des femmes et les violences sexuelles à leur égard est un phénomène mondial qui n’épargne aucun milieu.La lutte contre le sexisme doit se retrouver dans toutes les politiques sectorielles, singulièrement dans le monde du travail. Cela implique la mise en place d’une politique volontariste et le développement de campagnes de sensibilisation et de responsabilisation dans l’ensemble des domaines où se joue l’image des femmes.Le sexisme doit être combattu sous toutes ses formes, depuis celles qui apparaissent comme les plus anodines (remarques et plaisanteries déplacées, représentations stéréotypées…) jusqu’aux plus graves qui se traduisent par des violences répétées et des féminicides.En France, tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son (ex)compagnon ou (ex)mari, et environ 140 000 enfants vivent dans un foyer où leur mère est victime de violences. Les enquêtes menées de 2012 à 2018 par l’Observatoire national des violences faites aux femmes comptabilisent 219 000 femmes victimes, chaque année, de violences physiques par leurs conjoints. Du fait notamment de l’emprise que peuvent avoir ces derniers sur elles, du manque d’autonomie financière, ou de la présence des enfants, seules 19 % ont porté plainte.Le nombre de plaintes et de condamnations ne rend pas compte de l’ampleur du problème. La loi d’août 2018 pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes ne répond pas aux situations les plus graves, pèche par une orientation principalement répressive et nes’accompagne pas de moyens financiers significatifs pour agir, notamment pour les associations. Il est urgent de former davantage de professionnels (policiers, gendarmes, magistrats, avocats…) à l’écoute et au recueil des plaintes des victimes.Le nombre et la capacité des centres d’hébergement, actuellement insuffisants, doivent être largement augmentés et les ordonnances de protection, aujourd’hui trop rares, plus souvent mises en place.L’accompagnement des victimes du sexisme doit être renforcé par une augmentation pérenne et sans mise en concurrence du financement des associations dédiées à cette tâche.La dépendance juridique dans laquelle elles se trouvent, doublée bien souvent d’une dépendance économique, place les femmes étrangères victimes de violences dans une configuration de subordination au sein des espaces domestique et
3public. Il convient donc que les pouvoirs publics leur permettent d’obtenir l’asile et des titres de séjour pérennes et les accompagnent dans la durée pour qu’elles puissent être protégées et en mesure de reconstruire leur vie. Il faut aussi agir contre les formes modernes de l’esclavagisme, souvent accompagnées de confiscation des papiers, et contre le trafic marchand des femmes.La prostitution ne doit relever ni d’un droit spécifique ni du non-droit, mais des droits communs à tous, dans une perspective réellement égalitaire : délivrance d’un titre de séjour, droits sociaux, accès aux soins gratuits, droit au logement, reconnaissance d’un statut de victimes pour les personnes liées à un réseau de prostitution en même temps que possibilités concrètes de mises à l’abri, aides à la réinsertion…Défendre le droit à disposer de son corpsDans certains pays européens, le recours à l’IVG n’est possible qu’avec d’importantes limitations (risque pour la vie des femmes en Irlande, uniquement à la suite d’un viol en Pologne…), voire carrément interdit, comme à Malte.Conquis de haute lutte, l’accès à la contraception et à l’IVG est relativement garanti en France. Mais ces acquis sont fragiles et parfois remis en cause. D’une part, des médecins faisant valoir leur clause de conscience refusent abusivement d’orienter les femmes vers un autre médecin acceptant de pratiquer les IVG, comme la loi les y oblige. D’autre part, des coupes budgétaires raréfient les centres d’IVG et de planning familial rendant ainsi leur accès inégalitaire socialement et géographiquement.Les politiques publiques d’austérité tendent à fragiliser le secteur associatif en partie en charge de l’effectivité de cedroit fondamental. Cette situation préoccupante est aggravée par des politiques locales et les choix arbitrés par certaines personnes élues, essentiellement de droite ou d’extrême droite. Il revient donc aux pouvoirs publics de dégager des moyens suffisants et pérennes pour assurer l’effectivité du droit à l’IVG sur l’ensemble du territoire.La réduction des moyens des services publics, particulièrement des hôpitaux et des maternités crée de véritables déserts obstétricaux, mettant ainsi en danger la vie des femmes et de l’enfant à naître.La LDH demande : -l’ouverture et l’accès à l’assistance médicale à la procréation à toutes les femmes quelles que soient leur situation familiale ou leur orientation sexuelle ;-un débat public sur la gestation pour autrui (GPA).Assurer l’égalité professionnelleSi, depuis la loi sur l’égalité professionnelle de 1983, les dispositifs légaux et juridiques ont été régulièrement complétés, les femmes sont toujours victimes de discriminations à l’embauche,d’inégalitésde salaires et de contrats de travail précaires. La maternité demeure aussi l’une des causes et prétextes des inégalités persistantes. Celles-ci se poursuivent lors de la retraite.59 % des entreprises de plus de cinquante salariés ne respectent pas la loi et n’ont ni accord, ni plan d’action sur l’égalité professionnelle. Seules 0,2 % d’entre elles ont été sanctionnées. L’égalité professionnelle passe aussi par une prise en compte de la place des hommes dans le couple en favorisant l’émergence de droits nouveaux comme le congé paternité, d’une durée égale à celui de la femme.La mise en place de quotas au sein des conseils d’administration des entreprises publiques ou privées, des jurys de concours, des commissions administratives paritaires, des organes consultatifs… a permis de lutter avec une certaine efficacité contre le « plafond de verre ». Mais les résultats restent largement insuffisants au regard des exigences en matière de parité comme étape vers l’égalité.La volonté de promouvoir des femmes aux plus hautes responsabilités hiérarchiques ne doit pas masquer les obstacles rencontrés par la masse d’entre elles, surtout celles en situation précaire, particulièrement nombreuses dans certains secteurs (grande distribution, entretien, services à la personne…), où l’activité syndicale et l’action collective sont entravées. Dans ces secteurs, les femmes sont confrontées à des conditions de travail de plus en plus dégradées (temps partiels imposés, horaires de travail fractionnés, formes d’exploitation quis’exercent aussi dans les emplois à domicile, ou dans les soins aux plus vulnérables…). Ces politiques doivent donc concerner toutes les femmes et pas seulement les plus diplômées ou celles qui ont les capacités sociales ou symboliques de se faire entendre.
4Lutter contre la précaritéDes constats inquiétants perdurent : les femmes constituent aujourd’hui 70 % des travailleurs pauvres et occupent 82 % des emplois à temps partiel. Les appels au 115, marqueurs de l’évolution de la pauvreté, montrent qu’en dix ans le nombre de femmes ayant appelé le 115, au moins une fois, a augmenté de 66 %. De plus l’accès aux soins leur demeure souvent difficile du fait des grandes inégalités territoriales des permanences d’accès aux soins de santé (Pass).Une attention toute particulière doit être portée aux mères isolées. Celles-ci sont souvent confrontées à de grandes difficultés économiques et sociales. Des mesures spécifiques doivent être prises en faveur de ces mères : accompagnement social et professionnel renforcé pour un retour à l’emploi, moyens adaptés pour faciliter l’accueil des enfants, recouvrement effectif des pensions alimentaires fixées par le juge, développement de l’aide à la parentalité, amélioration de l’information et de l’accès aux droits. Il convient de développer un service public de la petite enfance pour que chaque parent puisse mener de front, et de façon satisfaisante et sereine, son rôle parental et son activité professionnelle.En conclusionTout entière mobilisée pour la défense des droits et des libertés, la LDH réaffirme son engagement féministe. Elle l’inscrit comme un axe essentiel d’une société mixte organisée autour de l’égalité.1 Cedaw : Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes,adoptée par l’ONU le 18 décembre 1979.2. Convention d’Istanbul : convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes, ratifiée par la France en juillet 2014.Adopté le 10 juin 2019Pour :268; contre : 8 ; abstentions :32 https://www.ldh-france.org/dans-les-changements-societaux-…/
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« Il faut tout un village pour élever un enfant », à l’image du Village des Associations « Carton rouge… » – Samedi 29 juin 2019, Complexe Sportif Jean ALLANE de St Benoît. Avec le CEVIF
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« Combien coûte la vie d’une femme ? » : des associations ont réclamé des moyens lors d’un rassemblement lundi à Saint-Denis après la mort de Leïla, une jeune femme enceinte, dont le compagnon est mis en cause pour violences conjugales.
https://reunion.orange.fr/actu/metropole/rassemblement-apres-la-mort-d-une-jeune-femme-enceinte-a-saint-denis.html
Une jeune femme étranglée par son petit ami ce samedi. 75e féminicide de l’année, en France. « L’écoute de la parole de la victime, c’est le premier moment de reconnaissance. » Reportage sur les praticiens qui luttent contre les violences faites aux femmes par la force des mots. France Culture.
« L’écoute de la parole de la victime, c’est le premier moment de reconnaissance. »
« L’image qu’on a des victimes de violences sexuelles est tellement dégradée, que je n’arrivais pas à me dire que j’étais une victime. J’ai mis beaucoup de temps avant d’accepter de dire ça. (..) Ce qui est encore très difficile aujourd’hui, c’est d’accepter que ça aura été mon histoire. Je ne peux rien y changer. »
Condamnée à mort pour blasphème, elle a passé 8 longues années en prison.
6 mois après son acquittement, la chrétienne Asia Bibi vient de quitter le Pakistan.
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