ENSEMBLE POUR NOS LIBERTÉS, contre la proposition de loi dite de Sécurité Globale et le contournement du processus normal du débat démocratique.Plusieurs dispositions de ce texte sont particulièrement inquiétantes. Par diverses mesures, ce texte vise à donner des gages aux forces de l’ordre, notamment l’interdiction de diffuser des images de policiers, mesure qui a suscité, à juste titre, l’émoi des syndicats de journalisme. Il opère un transfert de compétences régaliennes aux policiers municipaux et aux agents de sécurité privée, heurtant de front l’article 12 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen. Ce texte ouvre par ailleurs de très larges possibilités d’utilisation des drones pour la surveillance de te la population, faisant peser des risques immédiats sur le respect de la vie privée et sur la liberté de manifester. Plus qu’un outil de surveillance, un drone peut en effet aussi s’apparenter à un outil d’intimidation.Par ailleurs en soutenant une proposition de loi, plutôt que de présenter un projet, le Gouvernement s’exonère de divers contrôles préalables et contourne le processus normal du débat démocratique, selon une procédure accélérée qui devient courante eu prétexte de l’urgence sanitaire. En n’assumant pas directement le choix de ces nouvelles orientations sécuritaires, qu’il aurait dû détailler dans un nouveau projet de loi, le gouvernement prive le parlement et la société d’un débat sur leur impact ainsi que d’une expertise juridique du Conseil d’Etat, préalables requis à l’examen parlementaire de tout projet de loi, mais pas pour une proposition de loi. Par ailleurs, ni la CNCDH ni les autres instances chargées du respect des droits fondamentaux dans leur domaine respectif – le Défenseur des droits, la CNIL – n’ont été consultées alors même que ce texte redessine de manière très préoccupante les contours d’une « nouvelle donne » sécuritaire.Ces préoccupations ont notamment été exprimées par la Commission Nationale consultative de Droits de l’Homme (CNCDH).L’inquiétude que suscite ce projet est désormais partagée par nombre d’associations et organisations représentatives de la société civile et a même valu à la France une interpellation par le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU qui, sur saisine de la LDH, a fait part de ses “sérieuses préoccupations” au sujet de ce texte controversé.A La Réunion, la LDH se joint aux diverses organisations qui partagent cette inquiétude et appelle nos concitoyens à manifester leur opposition à cette dangereuse initiative en se rassemblant, dans le respect des règles sanitaires, devant la Préfecture de Saint-Denis, et les sous-préfectures de l’Île, ce mardi 24/11/2020, à 18H00. Saint-Denis, le 23/11/2020 Le bureau de la Ligue des Droits de l’Homme à la RéunionLa Ligue des Droits de l’Homme à la Réunion97 avenue de Lattre de Tassigny – 97490 Ste-Clotilde – TEL : 0692 69 01 71Courriel : saintdenis-reunion@ldh-france.org – Site :http://site.ldh-france.org/saintdenis-reunion/https://www.facebook.com/ldh.reunion; https://twitter.com/LDHReunion
Proposition de loi sur la sécurité globale : La CNCDH s’alarme du contournement des processus démocratiquesLa CNCDH s’alarme de la banalisation de l’exception en cours depuis plusieurs années, tant sur le fond du droit – avec la réinstauration de l’état d’urgence sanitaire– que sur la procédure législative. On ne compte plus les projets et propositions de loi adoptés en procédure accélérée. En concentrant toujours plus les pouvoirs entre les mains de l’Exécutif, la France fait figure d’exception parmi ses voisins européens.Le fonctionnement de nos institutions démocratiques suppose un débat équilibré et contradictoire entre l’Assemblée nationale et le Sénat, et un examen réfléchi des réformes envisagées par le gouvernement et les parlementaires. Nos gouvernants ont réaffirmé récemment, avec raison, le caractère fondamental de la liberté d’expression dans une démocratie. La CNCDH insiste à cet égard sur la nécessité pour les pouvoirs publics d’être ouverts à la diversité des opinions et à solliciter, en temps utile, le point de vue de la société civile et des instances de protection des droits de l’Homme.Le soutien apporté par le Gouvernement à la proposition de loi relative à la sécurité globale, proposée par des députés de la majorité et déposée le 20 octobre 2020 à l’Assemblée nationale, ainsi que le déclenchement d’une procédure accélérée sont emblématiques de la dégradation du débat démocratique. En n’assumant pas directement le choix de ces nouvelles orientations sécuritaires, qu’il aurait dû détailler dans un nouveau projet de loi, le gouvernement prive le parlement et la société d’un débat sur leur impact ainsi que d’une expertise juridique du Conseil d’Etat, préalables requis à l’examen parlementaire de tout projet de loi, mais pas pour une proposition de loi. Par ailleurs, ni la CNCDH ni les autres instances chargées du respect des droits fondamentaux dans leur domaine respectif – le Défenseur des droits, la CNIL – n’ont été consultées alors même que ce texte redessine de manière très préoccupante les contours d’une « nouvelle donne » sécuritaire.Plusieurs dispositions de ce texte sont particulièrement inquiétantes. Par diverses mesures, ce texte vise à donner des gages aux forces de l’ordre, notamment l’interdiction de diffuser des images de policiers, mesure qui a suscité, à juste titre, l’émoi des syndicats de journalisme. Il opère un transfert de compétences régaliennes aux policiers municipaux et aux agents de sécurité privée, heurtant de front l’article 12 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Ce texte ouvre par ailleurs de très larges possibilités d’utilisation des drones pour la surveillance de la population, faisant peser des risques immédiats sur le respect de la vie privée et sur la liberté de manifester. Plus qu’un outil de surveillance, un drone peut en effet aussi s’apparenter à un outil d’intimidation.La CNCDH regrette profondément à nouveau que les pouvoirs publics s’engagent sur une voie toujours plus répressive et optent pour des moyens accrus de surveillance, sans concertation avec la société civile et sans aucun égard pour le respect des droits fondamentaux.Le 26 novembre prochain, la CNCDH, réunie en Assemblée plénière, examinera une déclaration relative à cette proposition de loi. La CNCDH a mis en place un groupe de travail pour évaluer la nature et l’impact sur les droits fondamentaux des mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire et terroriste.
Au titre de sa mission de veiller au respect des droits fondamentaux des étrangers et de la déontologie des forces de sécurité, le Défenseur des droits se saisit des conditions d’évacuation des exilés hier soir, lundi 23 novembre, place de la République.
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