17 mai 2007: rien de ce qui est Africain ne nous est étranger

Pour nous Réunionnais, l’Afrique est une part de notre histoire, de notre héritage, une part aussi de notre Avenir. Rien de ce qui est Africain ne nous est étranger.
Pour nous Réunionnais, qui avons conquis, par la lutte de nos ancêtres, le droit de proclamer, avec la République, que « Nulle terre française ne peut plus porter d’esclaves », nul esclavage moderne, nulle razzia visant à constituer butin d’êtres humains, qui plus est des enfants, ne sauraient nous laisser indifférents.
Nous, plus que d’autres peut-être, nous avons, nous devons avoir, la très exigeante conscience que pour faire vivre la grande « Famille Humaine » dont parle la Déclaration des Droits de 1948, il nous faut, au jour le jour, tisser les liens invisibles mais durables d’une solidarité et d’une responsabilité universelle.
Comme il nous faut, ici et maintenant, faire ensemble R-E-U-N-I-O-N …
C’est avec cela en tête que nous sommes ici rassemblés.
Le sort cruel fait à ces jeunes filles africaines du NIGERIA nous émeut et nous rassemble.
Nous voulons d’abord leur libération. Et pour cela, notre mobilisation n’est pas vaine.
Nous voulons ensuite redire que si les droits humains sont indivisibles, le droit à l’Education, le droit à l’Emancipation pour les femmes, jeunes ou moins jeunes, et de tous les continents, est NOTRE combat.
Nous voulons enfin exiger que le crime, celui-ci comme d’autres, ne reste pas impuni.
REND BAND TI FILLES A ZOT FAMILLE !
Notre rassemblement d’aujourd’hui est un cri ! C’est une protestation contre la barbarie qui prend toujours visage humain.
La lutte contre le conditionnement des consciences, qu’il soit sectaire ou communautaire, passe par l’affirmation des principes laïques de notre République.
La survie de notre société démocratique et laïque dépend de sa capacité à éliminer les groupements nuisant à l’équilibre de la société et des individus.
Mais au-delà de ce cri, nous voulons faire une promesse à nos enfants et à nous-mêmes : celle de travailler ensemble, au-delà de nos différences, afin d’élargir concrètement le champ de nos solidarités et de nos responsabilités citoyennes. Dans notre Ile. Et dans le monde.

(…)
Allocution de Isnelle GOULJAR Présidente de la LDH à la Réunion

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Le 17 mai 2014 – Parvis des Droits de l’Homme,
Saint-Denis