Un peu plus de 60 personnes ont assisté vendredi soir à la soirée ciné/débat organisée par la Ligue des Droits de l’Homme, section de Remiremont, au cinéma Le Majestic. Le film « Riposte Féministe » a permis à tous d’entendre les revendications, de ces mouvements composés de jeunes gens, filles rejointes également par des garçons, qui se créent partout en France, et surtout dans les grandes villes.
De nuit, elles sillonnent les rues de leurs villes, pour choisir les murs les plus appropriés au collage des affiches, qu’elles ont confectionnées elles-mêmes.Nous existons et nous voulons nous réapproprier la rue. Pouvoir se promener dans sa ville sans risquer d’être agresser, ou insulter, est-ce trop demander, est-ce infaisable ? Etre reconnu en tant que victime lorsque l’on porte plainte après une agression ou un viol, est-ce trop demander ? Ne plus avoir honte d’exister en tant que personne différente des autres, est-ce trop demander ? Voir nos agresseurs reconnus comme tels et être punis comme tels, est-ce trop demander ? Ne plus avoir à subir les remarques déplaisantes sur les lieux de travail, est-ce trop demander ?Autant de questions posées à travers ce film par ces jeunes qui se rassemblent la plupart du temps dans le calme, juste pour crier au monde leur souffrance et leur désarroi mais aussi leur volonté d’avancer et de sortir de ce patriarcat. La parole était donnée au public après la projection du film, et les adultes ont pu constater que les dix jeunes adolescents présents n’étaient pas restés insensibles à ces revendications.Des chiffres ont ensuite été donnés, à savoir que 120 féminicides ont déjà eu lieu en France depuis le début de l’année, nous sommes donc en train de dépasser le nombre de l’an dernier.– En France 250 femmes sont victimes de viol chaque jour, 32% ont été victimes de harcèlement sexuel au travail.– Chaque année, 1,2 millions de femmes
sont la cible d’injures sexistes. 94 000 femmes sont victimes de viols ou de tentatives de viol.– Dans 91% des cas, ces agressions sont perpétrées par une personne connue de la victime, dans 47% c’est le conjoint ou l’ex conjoint qui est l’auteur des faits. 6,7 millions de personnes ont subi l’inceste. Les enquêtes menées par l’INED, INSEE – ONDRP- SSMSI ou les appels reçus par le 3919 sont toutes d’accord sur les chiffres.Les membres de la Ligue des Droits de l’Homme ont terminé la soirée en présentant le rapport réalisé par les sénatrices Annick Billon, Alexandra Borchio Fontimp, Laurence Cohen, Laurence Rossignol de la Délégation aux Droits des Femmes qui ont travaillé sur le dossier « porno, l’enfer du décor ». Le sénateur Jean Hingray qui travaille également au sein de cette délégation avait fourni des fascicules dits « Essentiels sur le rapport d’information » qui ont été distribués en fin de soirée au public.– Des chiffres effarants : en violation totale de l’article 227-24 du code pénal, les mineurs sont massivement exposés aux images du porno sur le net, volontairement comme involontairement. 2/3 des enfants de moins de 15ans et 1/3 des enfants de moins de 1 ans on déjà eu accès à des images porno. La consommation est généralisée chez les jeunes comme chez les adultes, avec 19 millions de visiteurs uniques de sites porno chaque mois en France.Les violences subies par les femmes lors de ces films sont réelles, le sang est le leur, rien n’est fictif. Ces films visionnés par les jeunes leurs donnent une idée fausse et dangereuse du rapport homme/femme. « Il faut agir, informer, éduquer, etc… » précisent les sénatrices rejointes par les membres de la Ligue des Droits de l’Homme, qui ont invité les personnes désirant aller plus loin dans leur réflexion à les rejoindre pour en débattre.Téléphones : 06 70 81 88 38 – 06 11 44 67 73