Près de 30 personnes ont bravé l’orage et la pluie qui tombait vendredi soir pour assister à la conférence organisée par la Ligue Des Droits de l’Homme, section de Remiremont. Au programme de la soirée : l’addiction aux drogues dures, un sujet savamment présenté par le Docteur Jean-Joseph Maglia, spécialiste en la matière et Emilie Claude infirmière à l’AVSEA (association vosgienne pour la sauvegarde de l’enfance, de l’adolescence et de l’adulte).Tous deux ont fait un exposé détaillé, précis et complet de l’addiction et expliqué comment reconnaître que l’on souffre d’addiction, que ce soit à l’alcool, au tabac, à la drogue, aux médicaments, à l’écran, aux jeux, au sexe ? L’addiction : c’est une perte de liberté à un certain moment de sa vie « les centres de soin, tel la Croisée qui comporte le SEPIA, le CSAPA et le CAARUD, sont là pour aider les personnes qui en souffrent, les consultations sont anonymes et gratuites. L’addiction est une maladie très ancienne, la consommation de certains produits accompagne l’humanité. Il y a plus de 40 ans, au Beillard, une famille qui accueillait les automobilistes, essayait lorsqu’il y en avait, de sevrer les toxicomanes de façon naturelle, telle la pratique des massages. Depuis des structures se sont créées petit à petit. Et lorsqu’un patient consulte à l’hôpital, un médecin prend le temps de parler avec lui des différents produits… ».
« Le tabac est le premier produit consommé responsable de la mort des personnes. Il y a 50 ans, l’espérance de vie était beaucoup moins importante qu’aujourd’hui (en moyenne 55/60 ans) contre actuellement 80 ans, voire plus, en bonne santé. Il n’est donc plus possible de voir mourir les gens à 50 ans, comme c’est encore le cas aujourd’hui. Bien sûr, il y a le capital génétique, il y a l’environnement, contre lesquels on ne peut pas faire grand-chose ! Mais il y a les addictions contre lesquelles ont peut faire quelque chose ! Les centres de soin sont là pour vous aider ! » a souligné le Docteur Maglia avant d’ajouter que les Français sont également de gros consommateurs de médicaments anxiolytiques. 3Chaque produit est différent, certains rendent dépendants très vite et avec d’autres, il faut plus de temps ».
Pour l’alcool, au début on fait la fête et on boit quelques verres. « Dans la tête des gens, l’un ne va pas sans l’autre. On boit une bière, deux, trois… Les jeunes mélangent de l’alcool fort dans les jus de fruit, on en boit un, deux et plus et l’on finit à l’hôpital en coma éthylique. Une bière équivaut à 3 doses d’alcool, il faut apprendre aux jeunes à connaître l’équivalence de ce qu’ils consomment ! L’alcool passe directement dans le sang, l’alcool est un produit cancérigène. Il faut 7 jours pour obtenir un sevrage chez une personne alcoolique, mais cela ne peut pas se faire seul, car c’est dangereux pour la personne qui a alors besoin de calmants. On ne peut pas obliger une personne à se soigner, c’est elle qui doit prendre la décision de le faire. Profitons de ‘Janvier Sans Alcool’ pour en parler, c’est une action qui a été proposée par les spécialistes en addictologie ».
« Attention au Redbull, c’est un excitant. Il faut éviter de donner certaines boissons, même non alcoolisées, aux jeunes enfants lors des fêtes, c’est les habituer à prendre de l’alcool plus tard (Ils penseront que l’un ne va pas sans l’autre). Il faut apprendre les petits bonheurs aux enfants : le jeu peut faire partie d’une fête et pas l’alcool. Le bonheur peut se trouver dans une promenade en famille, dans un coucher de soleil… Les enfants ne doivent pas grandir trop vite, il faut leur laisser le temps. Il faut aussi leur apprendre à dire NON, non à l’alcool, non au cannabis, non au tabac, Non tu n’as pas le droit de me toucher ».
« Le cannabis gène le développement du cerveau, il est illégal, une filière s’est créée autour du cannabis qui s’est ensuite transformée en filière d’héroïne, avant de devenir une filière de cocaïne. Au départ ses consommateurs avaient de l’argent, elle avait plutôt bonne presse, mais elle est devenue la ‘coc’ du pauvre ou crac. Il y en a beaucoup dans les Vosges. Les vapeurs montent tout de suite au cerveau, Attention, le cerveau n’oublie jamais la sensation produite par la ‘coc’. Lorsque la dose de ‘coc’ redescend, le consommateur ressent un grand malaise et mal être, et a besoin d’en reprendre immédiatement. Il lui faut donc de l’argent à tout prix pour la payer… Il n’y a pas de traitement de substitution pour cette drogue. Les gens deviennent paranoïaques ». La conférence s’est poursuivie assez tard, le public étant attentif et intéressé par toutes les informations données pour les deux conférenciers du jour.