Clermont-Ferrand : 230 personnes en passe d’être relogées

Le Monde

| 10.09.2013 à 16h06 • Mis à jour le 10.09.2013 à 16h08

Des personnes sans abri dans une tente place de Jaude à Clermont-Ferrand, le 5 septembre.Après avoir obtenu gain de cause auprès du tribunal administratif le week-end dernier, 230 personnes sur les 360 qui avaient été privées d’hébergement d’urgence à Clermont-Ferrand ont été hébergées à nouveau ou ont reçu une proposition en ce sens, a annoncé, mardi 10 septembre, la préfecture du Puy-de-Dôme. « Les conditions sont réunies pour un retour rapide à une situation normale », veut rassurer le représentant de l’Etat dans un communiqué, assurant que « 102 personnes ont passé la nuit de lundi à mardi dans le gymnase Verlaguet, soit 27 de moins que la nuit précédente ».

Le 2 septembre, ces 360 personnes s’étaient retrouvées privées d’hébergement d’urgence à Clermont-Ferrand après que l’Association nationale d’entraide féminine (ANEF), qui gère le 115 dans le Puy-de-Dôme, a décidé de ne plus payer les hôteliers assurant cet hébergement, faute de financement suffisant de l’Etat. Les autorités locales ont alors proposé un relogement provisoire dans un gymnase, solution refusée dans un premier temps par une partie des familles de sans-abri et des associations qui leur viennent en aide.

La plupart des personnes concernées sont des demandeurs d’asile, congolais et kosovars en majorité, ou des déboutés du droit d’asile, des mères seules avec enfants, mais aussi des femmes victimes de violences et des SDF.

Lire l’éclairage : « Hébergement d’urgence : la situation clermontoise peut-elle se reproduire ailleurs en France ? »

FINANCEMENT INSUFFISANT

L’ANEF a indiqué lundi qu’elle reprendrait prochainement l’ensemble des activités d’urgence et d’insertion du Système intégré d’accueil et d’orientation (SIAO), « sauf la prise en charge des nuitées d’hôtel qui n’est toujours pas financée », précisant avoir reçu de l’Etat 149 396 euros depuis janvier, sur un engagement d’un total de 3,63 millions pour 2013.

En réponse à cette situation d’urgence, les pouvoirs publics ont annoncé la semaine dernière un déblocage de 400 000 euros, afin que l’ANEF puisse commencer à rembourser les dettes contractées auprès des hôteliers en juillet et août. Une avance financière indispensable mais non suffisante rétorque l’ANEF, qui revendique toujours « le remboursement urgent des sommes qu’elle a avancées par souci humanitaire, mettant sa propre trésorerie en péril ».