Catégorie : finance

A peine élu, le nouveau président, comme le précédent, offre une nouvelle victoire aux grandes banques

mardi 6 juin 2017, par Attac France

À peine élu, Emmanuel Macron a demandé le report de la discussion européenne sur la taxe sur les transactions financières (TTF) pour donner des gages aux banques françaises. Cette taxe permettrait pourtant de lutter contre la spéculation, à l’origine des crises financières, et de lutter contre le réchauffement climatique dans les pays du Sud.

Avec la majorité des citoyens européens, nous refusons que la TTF soit sacrifiée sur l’autel de la finance. Nous publions cette lettre, ouverte aux signatures de toutes et tous, pour enjoindre le nouveau président à entériner l’accord européen. Vous pouvez la signer et la diffuser largement afin de mettre le maximum de pression sur le nouvel exécutif !

La discussion sur l’adoption de la taxation des transactions financières (TTF) a été retirée de l’ordre du jour de la dernière réunion des ministres de finance de l’UE (ECOFIN) du 22 mai, à la demande de la France.

M. Macron, lors de la campagne présidentielle, vous refusiez l’étiquette d’ancien banquier et de candidat de la finance. A peine élu, le nouveau président, comme le précédent, offre  une nouvelle victoire aux grandes banques, vent debout contre une mesure dont l’objectif est de lutter contre la spéculation au cœur de leur activité.

Nous déplorons vivement cette obstruction qui saborde le résultat de plus de trois années de négociations, alors que l’un de vos objectifs déclarés est de renforcer la coopération européenne.

L’accord était en vue pour l’adoption du projet de directive sur la TTF, négocié dans le cadre d’une coopération renforcée entre dix pays européens, dont l‘Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Ce projet est soutenu par la plupart des ONG ainsi que par la majorité des citoyens européens, comme le montrent les enquêtes.

Outre la lutte contre la spéculation, cette taxe doit contribuer au financement la transition énergétique. L’ancien président Hollande avait proposé que les revenus tirés de cette taxe, estimés à environ 35 milliards d’euros, soient en partie utilisés pour abonder le Fonds vert, destiné à aider les pays du Sud à lutter contre le réchauffement climatique dont ils sont les principales victimes.

Voulant profiter du Brexit, les places financières de Paris et Francfort cherchent à prendre des parts de marché à la City britannique. Une de leurs armes, dans la bataille pour tirer parti du Brexit, est d’organiser un véritable dumping fiscal, au profit des grandes banques. M.Macron, en faisant échouer le projet de TTF, vous tomberiez clairement le masque d’un président au service de l’industrie financière, et non de l’intérêt général.

Avec la majorité des citoyens européens en faveur de la TTF, nous refusons que soient sacrifiées sur l’autel de la finance, d’une part, la lutte contre la spéculation, à l’origine des crises financières, et d’autre part, la lutte contre le réchauffement climatique dans les pays du Sud.

Nous demandons que la France adopte l’accord préparé par l’Autriche, lors du prochain lors du prochain sommet européen ECOFIN au mois de juillet.

Dominique Plihon, porte-parole d’Attac France et Peter Wahl, cofondateur d’Attac Allemagne

r.andré-ldh91

C’est çà le CETA ! CELA bafoue l’exercice de notre souveraineté nationale !

C’est çà le CETA t’as pas le choix ! Le CETA cela bafoue l’exercice de notre souveraineté nationale ! Encore un bidouillage contre la démocratie et la République à la solde du capitalisme financier et actionnarial, une doctrine New Libéral de plus en plus totalitaire et en prise directe sur nos Élus de la 5ieme République : République « au top quant à la casse des droits de l’Homme », Répu(e)blique croulant sous les scandales à répétitions.
Le CETA voté par le Parlement Européen, met en cause des « conditions essentielles d’exercice de la souveraineté nationale », et « selon la Constitution, la France ne peut pas ratifier un traité qui modifie ou limite les conditions d’applications de cette souveraineté ». Même sans ratification du traité par la France « au moins 90% des nombreuses mesures du CETA pourront entrer en application de manière provisoire » sur le sol français. De plus, le CETA continue à s’appliquer pendant 25 ans même si notre pays s’en retire. Cela bafoue l’exercice de notre souveraineté nationale.
La raison principale en est que « le CETA touche au fonctionnement même de la démocratie et à la capacité des États à réguler de manière souveraine sur leur territoire ».
Le CETA est un traité anti-démocratique contraignant qui impose aux États, à la Nation Française, les décisions prises par des institutions privés ou mixtes et les multinationales du capitalisme financier. Les pouvoirs qu’exerceraient ces nouvelles structures sont incompatibles avec la Constitution Française. Il est à craindre un tripatouillage par nos politiciens magouilleurs et leurs cabinets de juristes, avant ou juste après nos Présidentiels : pourtant rares sont les candidats qui en parlent ! Trouvez-vous cela étonnant? Non, cette course en avant  est aussi le reflet d’une époque où l’argent apparaît comme une valeur beaucoup plus importante qu’autrefois et où l’idéal politique, l’engagement militant, le sens de l’État ne sont plus synonymes de sacrifice. Sans doute est-elle le reflet d’une génération de dirigeants, nés après guerre, dont la vocation n’est pas née d’un accident de l’histoire, comme de Gaulle ou Pompidou, et du désir d’y participer mais de l’attrait d’une profession à part entière qui offre avantages et train de vie ainsi que pouvoir, pourboire et position sociale. En cela, le CETA comme l’Union Européenne à Bruxelles n’est qu’une porte ouverte de plus aux puissances financières aux détriments de nos lois et droits pour tous!
Le traité CETA prévoit de créer plusieurs nouvelles instances. A commencer par une dizaine de comités dédiés à un domaine précis comme les entreprises de services ou le contrôle des mesures sanitaires. Ils sont composés de représentants des administrations de l’Union Européenne et du Canada mais ne comprennent aucun membre directement issu des États membres de l’Union. Les députés européens, les seuls membres de l’UE élus au suffrage universel, n’y sont pas non plus représentés.
L’instance principale est appelée comité mixte. Elle est capable d’interférer dans l’exercice du pouvoir des États membres et des instances de l’Union Européenne. » Sur le plan législatif le comité mixte peut réclamer la promulgation de nouvelles mesures ou l’abrogation de loi votées par les parlementaires en s’appuyant sur la caractère contraignant du CETA. Si les États ou les entreprises ne se conforment pas à ces injonctions, le comité peut saisir un tribunal international spécial pour obtenir des sanctions. « C’est une contrainte sur la fonction législative du Parlement français »
Ce tribunal pourra infliger, à l’image de ce que peut faire la Commission européennes aujourd’hui, des amendes aux États ou aux entreprises qu’il estime être en infraction avec les règles de l’accord.
« Le risque qu’encourt un État d’avoir à payer des indemnités très importantes en cas de plainte d’une entreprise ou du comité mixte, voire la simple peur d’être entrainé dans une longue et couteuse procédure, peut dissuader les autorités nationales de promulguer certaines lois »
Pire encore, ce tribunal n’est accessible que par des étrangers « non migrants bien-sûr », c’est-à-dire par les puissances financières installées en-dehors de l’Europe agissant de la même efficacité que les Fonds Vautours de type Américain, dans le seul but « de se faire du fric toujours plus » même s’il n’y a eu aucun engagement réel !
Très inquiétant, les citoyens ne peuvent se saisir directement du conseil constitutionnel. Cette prérogative est réservée aux Présidents de la République, du Sénat, de l’Assemblée nationale, ainsi qu’au Premier ministre ou à un groupe d’au moins 60 parlementaires. Il faudrait donc faire pression sur les députés et sénateurs. Signe médiocre, en septembre 2016, 102 députés avaient signé une lettre ouverte à François Hollande pour réclamer le report de l’application du traité, et aucun élu pour le refus tout simplement. Signe ahurissant, très médiocre, rare sont les candidats qui à 1 mois de l’élection présidentielle ont le courage d’en parler publiquement ou par médias interposés !

Le Parlement européen a adopté par 408 voix contre 254 (et 33 abstentions) l’accord de libre échange CETA. Les parties du texte considérées comme « non-mixtes » pourront donc entrer en application provisoire dès le mois d’avril, en attendant que les parlements régionaux et/ou nationaux des États membres ne soient consultés.
Ldh91- R.André, nous relayons un texte de :
https://reporterre.net/Le-CETA-n-est-pas-constitutionnel-assurent-des-juristes

Les tas d’urgence en droits de l’Homme sont d’annuler la camisole d’austérité, la chape de mal-être chronique qu’imposent le capitalisme néolibéral et ces rentiers minoritaires, au plan européen et mondial, laminant au passage le bonheur au travail

“Il n’y a pas d’ordre sans justice et l’ordre idéal des peuples réside dans le bonheur.” De Albert Camus

 L’émotion est essentielle dans le travail, dans la combativité, et la capacité à faire face à la vie. L’intelligence émotionnelle nous amène à nous centrer sur des choses fondamentales et durables.

Le facteur majeur de la réduction de l’intelligence au quotidien est le mal-être, limitant l’accès au cortex préfrontal. Dans beaucoup de situations, le stress chronique psychologique diminue les capacités cognitives. Il faut essayer en tout temps de garder son calme malgré les difficultés des situations, des pressions de l’environnement.

Au contraire, le stress créatif de courtes durées, liées à la motivation au travail, en la cité, en famille, vont être impactés par le sens, la finalité de notre mieux vivre ensemble. Ces deux facteurs ont donc un rôle déterminant dans notre capacité à faire ou à ne pas faire. L’intelligence émotionnelle, comportementale et sociale ne se révèle pas de la même façon en fonction des circonstances. L’engagement à long terme, les relations de confiance, ainsi que les passions qui nous font faire des choses créent du bonheur dans la mesure où nos horizons ne sont pas barrés par une chape de plomb en austérité martelée, en stress chronique de burn-out orchestré : des mises en scène par l’oligarchie dominante ;  leur  seul credo étant d’un toujours plus de Rentes-Habilité pour la très petite minorité et leurs multiples paradis : fiscaux, d’entre-soi, de justice alambiquée,  de pantouflage, d’occupations croisées de postes stratégiques, de médecine personnalisée.

La menace que font peser les paradis fiscaux et les pratiques des multinationales sur les démocraties est réelle, car elle remet fondamentalement en cause la souveraineté et la capacité d’agir des citoyens. Aux fragiles, l’austérité. Aux 1 % les plus aisés, les richesses et le pouvoir de décision. Nous avons le devoir d’agir, et une large union citoyenne et politique est nécessaire pour mettre fin à ce hold-up financier et démocratique qui représente un manque à gagner de près de 1 000 milliards dollars pour les Etats. C’est un problème de niveau mondial. Réguler au niveau européen ne sera pas suffisant. L’Europe devra faire bouger les lignes au niveau mondial pour que les entreprises n’aillent pas se loger ailleurs, au Delaware, à Singapour ou à Doha.

En consultant les statistiques de la Banque des règlements internationaux, on s’aperçoit que les flux financiers en provenance ou en direction des paradis fiscaux n’ont jamais cessé d’augmenter. La régulation anti blanchiment déjà en place aux Etats-Unis et en Europe n’empêche pas la compétition actuellement à l’œuvre à l’échelle internationale pour gérer ces énormes masses troubles de dollars ou d’euros. Ce qui rend la lutte difficile, c’est la coalition d’intérêts entre des individus riches qui veulent cacher une partie de leur fortune, des partis politiques qui ont besoin de fonds occultes pour leurs campagnes électorales et les multinationales qui souhaitent pouvoir créer des filiales fictives à leur guise afin de réduire l’impôt au minimum.

Le recul est en marche forcé sous le joug d’une doctrine libérale omniprésente ; les fractures s’officialisent. Il semble bien se dessiner deux justices, deux mondes du travail  dont le plus imposant par la masse  sera  la nasse qu’en d’autre temps on appelait « L’esclavage »…. “Si l’homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout.”…Disait encore Albert Camus.

 

Nos Vœux pour 2017, serait d’observer  la table des dix commandements en pays réellement  démocratique :

1)- Désobéir à l’Europe de la finance : l’austérité et le temps court  ne font que le jeu de la minorité des plus riches. Respecter les consultations référendaires ; redonner du temps à la gouvernance planifiée ; formater le futur proche librement ouvert à nos jeunes, seraient des minimums à tenir pour se sortir de l’impasse du  toujours plus de profit, de la croissance infini dans un monde fini ne menant qu’à la désertification.

2)- Engager, encourager  la mobilisation de tous les électeurs, y compris les étrangers intégrés, par des consultations référendaires en cours de mandats à fin de redonner du sens, réajuster le jeu démocratique, faciliter  la prise d’initiatives et de responsabilités. Engager la mobilisation en recherche, éducation, santé  et créneaux stratégiques, sous efficience et contrôle public.

3)- Engager un audit de la dette avec l’implication citoyenne. L’audit peut  être simultané à la suspension des remboursements de la dette, en tenant compte de la situation spécifique du pays. Redonnons du moteur à la créativité  plutôt que du frein de comptabilité.

4)- Engager le contrôle strict et l’imposition des mouvements de capitaux au-dessus d’un montant supérieur aux  mouvements en  aides  familiales. Soyons ferme avec les multinationales françaises comme étrangères, il ne peut pas y avoir un arbitrage au-dessus de nos lois et justice. Seul ou avec l’Europe des droits, il ne peut y avoir de secret d’affaires ; il ne peut pas y avoir de tribunal du  capitalisme ;  imposons aux  entreprises, aux multinationales,  la légalité formelle et matériel  du pays, dans le respect total de l’humanité, de notre planète.

5)- Socialiser le secteur financier et le secteur de l’énergie. A savoir,  décréter un monopole public  pour les banques et les assurances : un rendu service public dont les pouvoirs de contrôle, de régulation, de pénalisation  soient hautement efficients et citoyens. Engager la transition écologique quant à la production et distribution de l’énergie, quant à la production et distribution alimentaire.

6)- Engager une monnaie complémentaire non convertible pour une sortie ou un maintien dans la zone euro. Une monnaie d’échange invariable pour le marché intérieur des services non soumise à la politique de la Banque Centrale Européenne,  en allégeant la charge des petites entreprises en services à la collectivité.

7)- Réformer radicalement  la fiscalité. Supprimer la TVA sur les biens et les services de consommations et de soins de base tels que nourriture, électricité, eau, produits et soins de santé, produits et travaux au logement. Par contre,  augmenter la TVA sur d’autres produits : alcool, tabac, jeux, produits de luxe…. Rééquilibrer les impôts sur les bénéfices des entreprises privées et des revenus d’un niveau certain par de l’impôt progressif relié à un engagement citoyen et écologique.

8)- Dé privatiser les secteurs stratégiques. Racheter pour un euro symbolique les entreprises privatisées. Racheter les entreprises prospérant que de l’octroi public sans réel investissement sur place en ressource humaine. Changeons les modes de recrutement,  la gouvernance élitiste et le pantouflage spécifique à la haute fonction publique.

9)- Remettre la finance au service des entreprises et de la cité. Réduire le temps de travail avec maintien des salaires. Inclure la formation continue à tout échelon,  abroger les lois antisociales, rééquilibrer le vivre-ensemble en entreprise et dans la cité  pour  l’expansion raisonnablement humaine, dans le cadre mondial fini. Freiner l’accélération, la fuite du temps, le burn-out devenu épidémie. Donner, accompagner et transformer le travail à ne plus perdre la vie à la gagner.

 

10)- Concevoir le processus constituant  compacté à 250 en effectifs et en 5 régions. (régions équilibrées démographiquement selon modèle poste & télécommunications) Dissoudre le parlement et le sénat  pour une assemblée constituante unique, laïque  équilibrant la diversité des Hommes, des peuples, de leurs richesses culturelle, cultuelle et professionnelle, d’un apport en mixité sans exclusion. Aucune professionnalisation, l’élu après 2 mandats courts retournera à  sa vie civile sans retirer d’avantages liés. CONTRE LES ABUS DE POUVOIR, seule une Assemblée constituante désintéressée, forcément TIRÉE AU SORT, sera capable d’écrire une bonne Constitution. Il n’y aura pas de porosité avec les élus locaux, avec la fonction publique, avec les partis politiques et avec le syndicalisme.

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Tout le reste découlera naturellement des contrôles permanents qu’une telle assemblée désintéressée instituera ; afin que  la justice économique et sociale  sera durablement équilibrée,  en ordre de marche dans un vivre-mieux-ensemble notre cité, notre pays,  notre planète.

“Il n’y a pas d’ordre sans justice et l’ordre idéal des peuples réside dans le bonheur.” De Albert Camus / Actuelles

Les dix points de la table ci-dessus s’inspirent  en partie de la conférence donnée à Bilbao le 25 septembre 2016 pour la prise de pouvoir par le peuple afin de ne pas reproduire la capitulation que nous constatons en Grèce / ldh fédé91 – R . André

.L’exemple récent « Christine Lagarde » nous montre qu’un vol de nouilles de SDF n’a rien à voir avec un viol de justice par des nouilles, 12 parlementaires et 3 magistrats de basse-cour du jugement rendu : coupable non responsable dans l’intérêt de la Nation.

Une parodie de procès, appelée aussi parodie de justice ou farce judiciaire, est une expression péjorative pour désigner un procès dont le verdict est connu d’avance. …L’exemple récent « Christine Lagarde » nous montre qu’un vol de nouilles de SDF n’a rien à voir avec un viol de justice par des nouilles, 12 parlementaires et 3 magistrats de  basse-cour du jugement rendu : coupable non responsable dans l’intérêt de la Nation.

La Cour de justice de la République a rendu ce lundi 19 décembre son jugement dans l’affaire de l’arbitrage Tapie : l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy et actuelle directrice du Fonds monétaire international, Christine Lagarde est reconnue coupable mais reste dispensée de peine et son casier judiciaire reste vierge (!). Véritable prouesse, voire un non-sens juridique, cette sentence est définitive car il n’est pas possible de faire appel. Elle ne fait que confirmer une justice d’exception à l’égard des hauts fonctionnaires.

Alors qu’elle avait affirmé se mettre en congé durant son procès, Christine Lagarde qui risquait jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende (somme dérisoire comparée au plus de 400 millions incriminés), n’a pas daigné assister au rendu de son jugement et a préféré rentrer à Washington où siège le FMI. Il faut dire que le suspens n’était pas vraiment à son comble… Avec une Cour, dont la raison d’être est d’exempter les politiques de la justice ordinaire, il était couru d’avance qu’elle n’allait pas risquer gros. D’autant que le parquet, c’est-à-dire l’accusation dans cette affaire, s’était prononcé pour un non-lieu lors de l’instruction et avait requis la relaxe. Dans ces conditions la défense de Christine Lagarde s’avérait juste une simple formalité…

Paradoxalement, elle est pourtant bien reconnue coupable de négligence dans la gestion de l’arbitrage rendu en 2008 entre Bernard Tapie et l’ancienne banque publique Crédit lyonnais lorsqu’elle était ministre. Arbitrage qui avait extrêmement bénéficié à l’homme d’affaire français, en lui octroyant pas moins de 403 millions d’euros d’argent public – dont 45 millions au titre du préjudice moral – aux dépens des intérêts de l’État et donc des contribuables. Ce qui n’empêcha pas Christine Lagarde d’affirmer qu’elle assumait des décisions, prises « avec pour seul objectif la défense de l’intérêt général ».

Le fait qu’elle n’ait pas engagé de recours après la sentence arbitrale constituait bien une faute pénalement répréhensible et c’est pourquoi elle était jugée pour « détournement de fonds publics commis par un tiers » résultant de sa négligence. Pendant le procès, Christine Lagarde justifiait son manque d’attention vis-à-vis de cet arbitrage en invoquant la crise financière de 2008 qu’elle s’attelait alors à régler… Ce qui peut faire sourire ou bondir, lorsque l’on sait que la gestion de la crise bancaire de 2008 a été l’un des plus grands transferts d’argent public vers le secteur financier, faisant exploser la dette publique française. L’affaire Tapie n’est pas tout à fait terminé pour autant puisque l’ancien directeur de cabinet de Madame Lagarde et actuel directeur d’Orange, Stéphane Richard est, avec Bernard Tapie, mis en examen.


Confiance prolongée ?

En France, le gouvernement a aussitôt réaffirmé sa confiance en Christine Lagarde, via un communiqué du ministre de l’Économie, Michel Sapin : « Christine Lagarde exerce son mandat au FMI avec succès et le gouvernement maintient toute sa confiance en sa capacité à y exercer ses responsabilités. » Le FMI qui, en février dernier, en dépit de sa mise en examen et d’un procès en perspective, avait reconduit Christine Lagarde à la tête de l’institution pour un second mandat de cinq ans, a renouvelé de nouveau son soutien quelques heures après le verdict malgré sa condamnation. Réuni en urgence à Washington, le conseil d’administration du FMI a exprimé sa « pleine confiance » dans sa capacité à assurer ses fonctions « efficacement » et a loué son « incroyable leadership ». Rien que ça ! Premiers actionnaires du FMI, les États-Unis ont également renouvelé leur confiance et rendu hommage à une « dirigeante solide ».

La Cour de justice de la République semble, elle aussi, avoir été charmée par l’aura de Christine Lagarde, puisque dans son arrêt final elle justifie la dispense de peine en évoquant la « personnalité » et la « réputation internationale » de la directrice du FMI. Devant de tels arguments juridiques, on reste sans voix…

Alors que le FMI vante à tour de bras la « bonne gouvernance » et exige la plus grande discipline aux États qu’elle endette via ses plans d’ajustements et autres memoranda, on observe dans ses rangs des démissions successives de ses directeurs généraux sur fond de scandales à répétition : l’ancien directeur du Fonds Dominique Strauss-Kahn, contraint à la démission en mai 2011 après son arrestation pour tentative de viol à New York, et son prédécesseur, l’espagnol Rodrigo Rato, poursuivi lui aussi pour détournement de fonds, fraude fiscale, blanchiment, escroquerie, faux et usage de faux, dans l’affaire Bankia.


Une inculpée préside le FMI

En résumé, Christine Lagarde avalise le vol de 403 millions d’euros dans les caisses de l’État, et en ressort avec un casier vierge, un blason redoré et demeure à la tête d’une des institutions financières les plus puissantes au monde, puisque les statuts du FMI ne prévoient pas de démission automatique en cas de condamnation.

Pendant ce temps, Jon Palais des associations Bizi et ANV-COP21, va comparaître le 9 janvier à Dax pour avoir réquisitionné une chaise dans une agende BNP Paris afin de dénoncer les milliards d’euros que la banque participe à faire échapper au fisc ; un jeune homme est condamné à trois mois ferme à Toulouse pour avoir volé un fromage ; et enfin Ysoufou et Bagui Traoré ont écopé respectivement de six mois de prison dont trois avec sursis et huit mois de prison ferme ainsi que deux ans d’interdiction de séjour à Beaumont-sur-Oise et 7000 euros d’amende pour avoir exigé la lumière sur les causes du décès de leur frère mort sous les coups de la police.

Autant d’illustrations de l’impartialité de la justice .

Composée de 12 parlementaires et 3 magistrats, la Cour de justice de la République, cour d’exception, doit tout simplement être supprimée. Comme l’avait d’ailleurs promis François Hollande en février 2012 : « Je ferai voter une loi supprimant la Cour de Justice de la République. Les ministres doivent êtres des citoyens comme les autres. » Une promesse (comme beaucoup d’autres…) restée lettre morte et récupérée aujourd’hui par Manuel Valls, dans sa course des primaires.

Justice bousiness class, justice de classe.


Cet article a été publié sur le site de l’hebdomadaire français Politis / ldh fede91-R.André

L’Austérité n’est qu’un transvasement de la richesse vers les plus riches.

L’Austérité n’est qu’un transvasement de la richesse vers les plus riches. Le meilleur exemple est la lutte qui continue, en Grèce,  il se passe quelque chose d’important qui n’est pas relayé dans les mass-médias, ou quand ce qui circule est faux.C’est le cas à nouveau ces jours-ci.

Dans le silence des mass-médias occidentaux, la révolte gronde en Grèce et la résistance s’amplifie. Après un mois de novembre très agité et des craintes de troubles qu’auraient fait remonter les services de renseignements grecs fin novembre, les manifestations et affrontements se poursuivent en ce mois de décembre 2016, avec en points d’orgue, des émeutes dans plusieurs villes ce 6 décembre (Des affrontements ont eu lieu ces derniers jours dans une dizaine de villes, notamment à Thessalonique et surtout à Athènes), plusieurs actions de sabotage et une nouvelle grève générale ce 8 décembre amplifiée par plus d’une semaine de grève totale du trafic maritime provoquant rapidement un début de blocage de l’économie ces derniers jours.

Autre désinformation : les dirigeants européens racontent partout que la Grèce va mieux, ce qui sous-entend que l’austérité est un remède efficace contre la crise économique et sociale. Ils évoquent à la fois une baisse du chômage et une hausse de la croissance, parmi les grandes nouvelles saluées par des éditocrates.

Baisse du chômage en Grèce ? La bonne blague ! Au contraire : le chômage de longue durée (plus d’un an), celui qui n’est pas indemnisé ni pris en compte, poursuit sa hausse vertigineuse et continue de faire d’innombrables victimes. En plus, des centaines de milliers de Grecs se sont exilés, dont une majorité de jeunes qui, par conséquent, ne pointent plus en Grèce. Pour finir, ceux qui parviennent à trouver du boulot sont payés encore plus mal qu’avant. Les salaires sont en chute libre et les contrats (quand il y en a) sont précaires. On se rapproche petit à petit des emplois journaliers d’autrefois, à une époque où les ouvriers ne savaient pas si on leur donnerait du travail le lendemain. C’est beau le libéralisme.

D’où la même remarque sur la croissance : oui, c’est vrai, sur le papier, La croissance revient en Grèce, mais à quel prix ? La destruction des conquis sociaux, une précarité violente, toujours plus de drames et de situations épouvantables, des anciennes maladies qui réapparaissent, des enfants en état de malnutrition, des retraités qui ont cotisé toute leur vie et qui peinent à se loger et à se nourrir. Une croissance au prix de nombreuses expulsions et saisies de maisons particulières contre lesquelles des collectifs résistent et vont jusqu’à bloquer les tribunaux. Une croissance dopée par la grande braderie du bien commun, puisque tout est à vendre en Grèce, et par les grands travaux inutiles et nuisibles : extractivisme, plages bétonnées, complexes hôteliers insensés(Par exemple, le site d’Hellinikon à Athènes où de nombreuses initiatives autogérées sont implantées : bientôt transformé en mini Quatar pour la haute bourgeoisie sur un immense terrain acheté pour moins du dixième de sa valeur.), mutation agricole chimique et dévastatrice… Une croissance des grands portefeuilles, puisque les plus riches sont encore plus riches au détriment de tous les autres : humains, animaux, territoires. Une croissance ? Non, un pillage et une calamité.

Ces mensonges (sur les résultats de l’austérité) et ce silence (sur nos résistances) conduisent à faire croire que telle est la voie à suivre, en cas d’épreuve. Les dirigeants politiques qui, en France, ont cassé le code du travail et se préparent à faire pire, notamment contre la sécurité sociale(Voir à ce sujet l’excellent film de Gilles Perret : La Sociale), pourraient un jour se targuer : « L’austérité, il n’en faut pas trop, bien sûr, mais en remède de cheval, même dans une situation désespérée comme en Grèce, vous voyez bien que ça marche ! »

Faux. L’austérité, ça ne marche pas. Les experts qui nous administrent des saignées depuis des années, comme les médecins de Molière au XVIIe siècle, ne font que déplacer la richesse vers les mêmes mains, au détriment de toutes les autres.

Oui, je sais, Tsipras a osé déclaré le 15 décembre à Berlin : « La crise grecque appartient définitivement au passé ». Mais, allez vous encore le croire, un an et demi après sa capitulation ? Non, bien sûr, car vous savez ce qui s’est passé depuis le 13 juillet 2015 : une politique de collaboration insupportable. Tous ceux qui, en France, ont choisi de ne plus soutenir sa stratégie depuis lors et de prendre leurs distances ont bien fait. Le théâtre n’a que trop duré. Et nous le savons plus que jamais : en face, nos tyrans ne lâcheront rien, sinon quelques miettes de circonstances pour manipuler l’opinion, à grand renfort de mise en scène. Parallèlement, ils continueront à montrer du doigt des boucs-émissaires (insurgés, réfugiés, militants syndicaux, fonctionnaires…) pour essayer de détourner les regards de leurs agissements en faveur d’un pouvoir toujours plus autoritaire et d’un capitalisme encore plus violent.

Dans ce contexte de mobilisation et de convergence de luttes, nous faisons appel à vous, car l’année qui s’annonce va être cruciale.

Premièrement, nous organisons une nouvelle collecte de fournitures à destination des initiatives solidaires autogérées en Grèce qui en ont besoin (celles que nous vous avons présentées dans nos films, pour la plupart). Autrement dit, il ne s’agit pas d’actions « pour » mais « avec » la population grecque en souffrance et « avec » les réfugiés, dont la majorité fuient la guerre en Syrie.

Deuxièmement, après Ne vivons plus comme des esclaves  et Je lutte donc je suis , nous commençons à préparer un troisième film (toujours en creative commons, gratuit sur internet et à but non lucratif) qui sera également en soutien aux initiatives solidaires autogérées

Courage pour l’année à venir. Tenez bon en 2017 et comptez sur nous pour résister simultanément à l’autre bout de l’Europe.La lutte continue, en Grèce, en France et ailleurs, dans notre diversité qui fait notre richesse et notre force.

Solidairement, Yannis Youlountas / Annonce relayé par ldh91 – R.André

Le choix orchestré quant aux mises en états d’urgences, de stress, de compétitions, de phobies, de racismes, d’insécurités allant à l’encontre de l’humanité, des règles de vie, d’existence de notre planète Terre.

Le choix orchestré d’élaboration de murs en nos têtes quant aux mises en états d’urgences, de stress, de compétitions, de phobies, de racismes, d’insécurités, d’insalubrités, d’ostracismes va à l’encontre de l’humanité, de la diversité, de la mixité, des qualités de vie, d’existence durable de notre planète Terre.

L’état de guerre économique est un choix politique délibéré, pas une catastrophe naturelle. Jacques Généreux nous montre que la modification de quelques réglages financiers, sociaux et fiscaux suffit déjà à transformer radicalement notre système économique. Le plus stupéfiant, c’est que seule une petite minorité profite de ce système et des politiques imbéciles de nos gouvernements. Même la plupart des entrepreneurs auraient intérêt à un autre système, où la compétition serait mieux régulée, où l’économie ne serait pas menacée régulièrement par des crises financières.

«LE STRESS DE LA COMPÉTITION NOUS REND BÊTES, AU SENS LITTÉRAL DU TERME»

Donc l’alternative progressiste n’est pas bloquée par la prétendue absence des marges de manœuvre ni par les intérêts bien compris de la majorité. Il faut reconsidérer deux blocages trop souvent oubliés : celui de l’intelligence et celui du système politique. L’éducation doit donc être repensée pour former un peuple de citoyens animés par le goût de la réflexion critique, entraînés à la délibération et à la reconnaissance de leurs propres biais cognitifs. Quant au système politique, on voit bien que, dans une société de communication instantanée, la démocratie représentative n’est plus qu’un marché des bulletins de vote régi par le buzz médiatique, les émotions fortes et les images chocs, bref, un terrain de jeu idéal pour la pensée réflexe la plus bête. Les citoyens sont dépossédés du pouvoir réel, au profit de prétendus «représentants» qui font carrière sur un marché qui sélectionne les plus doués pour la lutte des places, et non pas les plus compétents ni les plus engagés dans la quête du bien commun. Il est urgent de restaurer les conditions d’une souveraineté citoyenne réelle et de l’intelligence collective.

Extrait d’article Marianne, avec J. Généreux / essai « la déconnomie »

ldh91 R.André

Risques systémiques financiers et Droits de l’Homme, il y a de quoi en découdre !

 

Le « No Mens Land » des transactions haute fréquence ne devra pas supplanter l’Humain. Le « Now Humains Land » est une question de survie à notre planète.

Autrement dit, en fonction de la charte des droits de l’homme, ne pensez-vous pas que le dernier degré du capitalisme actuel, derrière le paravent de l’Union Européenne comme des instances internationales, ne mène qu’à l’esclavage moderne de la majorité des citoyens de la planète ? Le mur du « çon » est franchi alors que les droits au logement,  au travail correctement rémunéré, l’égalité en santé et justice, enfin tous ces droits chèrement acquis sont directement  impactés  par la voracité d’une minorité, et de leurs multinationales de droit privé dominant peu à peu  les structures démocratiques, comme de l’Union de nations : Européenne comme Onusienne !

En clair, avec les appareils politiques actuels de tout bord, le tout va bien, c’est pour la  banque qui  puisera  encore sur les fonds de l’UE  prenant  sur nos impôts les pertes subies, le prochain risque systémique en gestation venant d’Allemagne ;  Ces fonds sont récupérés par des investisseurs professionnels « privés » conscients de leurs risques et non partageux de leurs profits passés, présents et futurs.  En plus clair, la représentativité par les parlementaires fait défaut, le rien ne va, c’est pour le citoyen  qui, sans  limite  matérielle comme morale,  payera pour  les pertes d’investisseurs professionnels privés : de fait «de rang miséreux, puisque  rendus  irresponsables,  à la charge de la société » ! La nationalisation de l’outil de travail serait un minimum ! La resocialisation des spéculateurs sans frein y compris de l’encadrement bancaire est l’obligation à assumer par tout ministère des finances, à chaque nation comme de l’Union !

Il est  crucial d’opérer en urgence une distinction claire et  nette entre la garantie apportée aux épargnants sur leurs dépôts et la caution en faveur des transactions commerciales d’une part. Et le chèque en blanc offert d’autre part aux investisseurs, pertinemment Le contribuable européen doit-il se résigner à éternellement couvrir les pertes et à cautionner les placements et les paris des investisseurs et des spéculateurs ? Car l’histoire des sauvetages bancaires  se résume en réalité au renflouement de cette classe privilégiée. Alors que le sauvetage d’un seul établissement financier important (à venir la Deutsche Bank) est susceptible de faire chanceler une grande nation, voir l’équilibre mondial,  et d’hypothéquer l’avenir de ses citoyens, les banques ont plus que jamais besoin des pouvoirs publics et de leur banque centrale, seule entité à même d’imprimer des billets qui serviront à cette remise à flots. Restons ferme que l’indispensable intégration européenne ne soit pas un paravent derrière lequel se cacheront ces banques afin de puiser subrepticement dans les fonds de l’Union.

A recenser les aides publiques octroyées au secteur bancaire de l’Union entre octobre 2008 et décembre 2011, ils ont  atteint le chiffre vertigineux de 1.616 milliards d’euros ! Voilà donc les résultats chiffrés des efforts consentis par les 27 pays membres – c’est-à-dire par nous citoyens européens – et, ce, sans même tenir compte de l’année 2012 en cours. Laquelle année 2012 aura en outre vu les banques espagnoles bénéficier d’une première tranche de 39 milliards d’euros, ou encore le système bancaire de la minuscule Chypre pomper pas moins de 10 milliards. Cette somme phénoménale de 1.616 milliards d’euros – soit 13% du P.I.B. de l’ensemble de l’Union ! – fut donc injectée à hauteur de 1.174 milliards dans les banques pour renflouer leurs liquidités, et à hauteur de 442 milliards pour soulager leur solvabilité et pour les délester de leurs créances toxiques.

Quant aux  banques britanniques, premières bénéficiaires avant le Brexit ! Qu’en est-il après ?

Ne pointons pas du doigt les établissements financiers espagnols pour leurs responsabilités, ni même les banquiers grecs pour leur hypothétique légèreté. Car c’est les banques britanniques qui furent les premières – avec 19% des sommes totales – à puiser dans cette cagnotte. Les banques allemandes et irlandaises étant secondes ex-æquo, avec 16%… Pourquoi le citoyen européen qui subit une austérité impitoyable est-il obligé de renflouer des banques britanniques qui ne jurent que par la City ? Qui  4 ans plus tard, après le Brexit se sentent flouées, alors que l’Union Européenne n’imagine même pas de remettre en cause « ses dons » de majestueuse seigneurie !

Quant aux épouvantails plantés dans les champs de la « presse sous ordres » de la scène médiatique nationale, à l’image du « burkini », on nous enfume allègrement ; le silence restant d’or coté emprise actuelle des financiers au plan mondial.

Sortir ou pas de l’euro ? Telle est la question !

En fait, d’abord créer une union socio-économique, puis une monnaie commune, et pas l’inverse aurait été une logique du « now new humans Euro-land » .

D’un côté, l’euro est vu comme un symbole ET un instrument de domination et de compétition dont il faut absolument se libérer. D’un autre côté, il est considéré soit comme utile (une monnaie forte face aux autres économies), soit comme nécessaire (sans l’euro, ce sera pire).
Sans revenir sur le fait que les Institutions européennes violent sans cesse leurs propres lois, soulignons que leurs traités ne prévoient pas de modalités spécifiques pour la sortie de la zone euro (contrairement à la sortie de l’Union prévue par l’article 50 du traité de Lisbonne). D’un point de vue légal, l’une n’entraîne pas l’autre. D’un point de vue légal, encore, l’expulsion d’un pays de la zone euro par les autres membres n’est pas possible, mais dans les faits ils peuvent bien sûr faire pression sur lui (via la BCE, entre autres).

D’un côté, on souligne qu’une sortie de l’euro entraînerait une forte dévaluation de la nouvelle monnaie et une fuite de capitaux. De l’autre, on dit que ces effets s’éteindront après une année et que plus on attend, pire ce sera. De plus, plusieurs scénarios de sortie de l’euro et alternatives sont possible :

-sortir de l’euro à plusieurs (voire se doter d’une monnaie commune alternative)

-négocier cette sortie / dévaluation avec l’Europe pour en limiter les effets négatifs
-appliquer une réforme monétaire redistributive
-utiliser une monnaie complémentaire à l’euro pour les échanges internes (comme en Équateur où de nombreux paiements quotidiens – dont les factures et certains salaires – se font sans utiliser le dollar, la monnaie officielle)
last but not least, demander l’avis à la population…

La sortie de l’euro n’est pas LA solution (avant l’euro, il y avait des problèmes, et le capitalisme était là) ; elle ne doit pas être présentée comme un préalable à toute politique.

Le préalable c’est l’arrêt de l’austérité.

Pour cela, il faut remettre en cause la dette illégitime. Si ces politiques peuvent être mises en place tout en restant dans le cadre européen (Europe et/ou euro), et que cela permet un changement de rapport de forces pour en changer profondément l’orientation et le fonctionnement, tant mieux. Si ces politiques ne peuvent pas être mises en place sans une rupture avec l’Europe et/ou l’euro (c’est ce que tend à montrer l’actualité grecque), alors il faut faire rupture.

Mais cette rupture ne doit pas se limiter à la sortie de l’euro. Pour empêcher le « ce sera pire après » et empêcher l’hémorragie, il faut un moratoire sur le paiement de la dette, un contrôle strict des mouvements de capitaux et la socialisation des banques.

Sources : Commission Européenne /cadtm Belgique / E. Santi- doc. décembre 2012  / R.André-ldh91