Catégorie : Roms

Des tas d’urgence quant à l’espace de résistance, de solidarité, et la possibilité d’aller au bout des projets humanistes

Des tas d’urgence quant à l’espace de résistance, de solidarité, 

 « Le Pouvoir d’Agir » constitue de nouvelles utopies pour une action sociale, solidaire, éducative en perte de sens. La thématique est en effet attrayante ; est ce qu’il ne s’agit pas de donner, redonner, rendre de l’autonomie ou du pouvoir à ceux qui semblent en être dépourvus, car trop dépendants des structures, des circonstances, trop ballottés par une vie qu’ils ne contrôlent plus ?

Nous renvoyons ainsi sans arrêt ceux que nous jugeons trop peu autonomes au pouvoir ou la mobilité qui leur feraient défaut. On finirait même encore par leur reprocher le peu de confiance qu’ils gardent encore vis à vis des travailleurs sociaux, des enseignants, des structures sociales. Ne feraient-ils pas mieux de se prendre en main ?

On ne se rend pas compte, chemin faisant que ce modèle « d’Empowerment », de « Capacitation », ressemble comme une goutte d’eau à ce que l’on reproche par ailleurs à ces mêmes groupes dès qu’ils acquièrent un peu d’indépendance ; d’un seul coup la solidarité rêvée sera décrite comme du communautarisme ; la conscience sociale, culturelle et politique sera dénoncée comme de la radicalisation ; la lutte pour plus de démocratie sera traitée comme une menace pour la République.

En fait, on se donne d’autant plus facilement d’objectifs de développer le pouvoir d’agir des usagers qu’on se félicite qu’ils n’en acquerront guère.

A la place du pouvoir, voici à quoi on assigne les individus et groupes marginalisés : à faire des choix, des séries et des listes interminables de choix. L’Empowerment qu’on propose, le pouvoir d’agir qu’on favorise, se limiteront toujours à ceci : faire des choix, et surtout les plus petits qui soient. Ceux qui n’engagent à rien sur le fond et qui occupent tout le temps qu’on a.

La véritable précarité, c’est cela finalement : être perpétuellement en obligation de choisir pour chaque moment, chaque chose … et rester en même temps dans l’impossibilité à changer quoi que ce soit.

Extrait de texte :

Posté le 19 janvier 2017 par ÉricZLaurent Ott

http://www.questionsdeclasses.org/?Le-pauvre-ne-manque-pas-de-pouvoir-mais-d-organisation

Ldh91-R.André

Les tas d’urgence en droits de l’Homme sont d’annuler la camisole d’austérité, la chape de mal-être chronique qu’imposent le capitalisme néolibéral et ces rentiers minoritaires, au plan européen et mondial, laminant au passage le bonheur au travail

“Il n’y a pas d’ordre sans justice et l’ordre idéal des peuples réside dans le bonheur.” De Albert Camus

 L’émotion est essentielle dans le travail, dans la combativité, et la capacité à faire face à la vie. L’intelligence émotionnelle nous amène à nous centrer sur des choses fondamentales et durables.

Le facteur majeur de la réduction de l’intelligence au quotidien est le mal-être, limitant l’accès au cortex préfrontal. Dans beaucoup de situations, le stress chronique psychologique diminue les capacités cognitives. Il faut essayer en tout temps de garder son calme malgré les difficultés des situations, des pressions de l’environnement.

Au contraire, le stress créatif de courtes durées, liées à la motivation au travail, en la cité, en famille, vont être impactés par le sens, la finalité de notre mieux vivre ensemble. Ces deux facteurs ont donc un rôle déterminant dans notre capacité à faire ou à ne pas faire. L’intelligence émotionnelle, comportementale et sociale ne se révèle pas de la même façon en fonction des circonstances. L’engagement à long terme, les relations de confiance, ainsi que les passions qui nous font faire des choses créent du bonheur dans la mesure où nos horizons ne sont pas barrés par une chape de plomb en austérité martelée, en stress chronique de burn-out orchestré : des mises en scène par l’oligarchie dominante ;  leur  seul credo étant d’un toujours plus de Rentes-Habilité pour la très petite minorité et leurs multiples paradis : fiscaux, d’entre-soi, de justice alambiquée,  de pantouflage, d’occupations croisées de postes stratégiques, de médecine personnalisée.

La menace que font peser les paradis fiscaux et les pratiques des multinationales sur les démocraties est réelle, car elle remet fondamentalement en cause la souveraineté et la capacité d’agir des citoyens. Aux fragiles, l’austérité. Aux 1 % les plus aisés, les richesses et le pouvoir de décision. Nous avons le devoir d’agir, et une large union citoyenne et politique est nécessaire pour mettre fin à ce hold-up financier et démocratique qui représente un manque à gagner de près de 1 000 milliards dollars pour les Etats. C’est un problème de niveau mondial. Réguler au niveau européen ne sera pas suffisant. L’Europe devra faire bouger les lignes au niveau mondial pour que les entreprises n’aillent pas se loger ailleurs, au Delaware, à Singapour ou à Doha.

En consultant les statistiques de la Banque des règlements internationaux, on s’aperçoit que les flux financiers en provenance ou en direction des paradis fiscaux n’ont jamais cessé d’augmenter. La régulation anti blanchiment déjà en place aux Etats-Unis et en Europe n’empêche pas la compétition actuellement à l’œuvre à l’échelle internationale pour gérer ces énormes masses troubles de dollars ou d’euros. Ce qui rend la lutte difficile, c’est la coalition d’intérêts entre des individus riches qui veulent cacher une partie de leur fortune, des partis politiques qui ont besoin de fonds occultes pour leurs campagnes électorales et les multinationales qui souhaitent pouvoir créer des filiales fictives à leur guise afin de réduire l’impôt au minimum.

Le recul est en marche forcé sous le joug d’une doctrine libérale omniprésente ; les fractures s’officialisent. Il semble bien se dessiner deux justices, deux mondes du travail  dont le plus imposant par la masse  sera  la nasse qu’en d’autre temps on appelait « L’esclavage »…. “Si l’homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout.”…Disait encore Albert Camus.

 

Nos Vœux pour 2017, serait d’observer  la table des dix commandements en pays réellement  démocratique :

1)- Désobéir à l’Europe de la finance : l’austérité et le temps court  ne font que le jeu de la minorité des plus riches. Respecter les consultations référendaires ; redonner du temps à la gouvernance planifiée ; formater le futur proche librement ouvert à nos jeunes, seraient des minimums à tenir pour se sortir de l’impasse du  toujours plus de profit, de la croissance infini dans un monde fini ne menant qu’à la désertification.

2)- Engager, encourager  la mobilisation de tous les électeurs, y compris les étrangers intégrés, par des consultations référendaires en cours de mandats à fin de redonner du sens, réajuster le jeu démocratique, faciliter  la prise d’initiatives et de responsabilités. Engager la mobilisation en recherche, éducation, santé  et créneaux stratégiques, sous efficience et contrôle public.

3)- Engager un audit de la dette avec l’implication citoyenne. L’audit peut  être simultané à la suspension des remboursements de la dette, en tenant compte de la situation spécifique du pays. Redonnons du moteur à la créativité  plutôt que du frein de comptabilité.

4)- Engager le contrôle strict et l’imposition des mouvements de capitaux au-dessus d’un montant supérieur aux  mouvements en  aides  familiales. Soyons ferme avec les multinationales françaises comme étrangères, il ne peut pas y avoir un arbitrage au-dessus de nos lois et justice. Seul ou avec l’Europe des droits, il ne peut y avoir de secret d’affaires ; il ne peut pas y avoir de tribunal du  capitalisme ;  imposons aux  entreprises, aux multinationales,  la légalité formelle et matériel  du pays, dans le respect total de l’humanité, de notre planète.

5)- Socialiser le secteur financier et le secteur de l’énergie. A savoir,  décréter un monopole public  pour les banques et les assurances : un rendu service public dont les pouvoirs de contrôle, de régulation, de pénalisation  soient hautement efficients et citoyens. Engager la transition écologique quant à la production et distribution de l’énergie, quant à la production et distribution alimentaire.

6)- Engager une monnaie complémentaire non convertible pour une sortie ou un maintien dans la zone euro. Une monnaie d’échange invariable pour le marché intérieur des services non soumise à la politique de la Banque Centrale Européenne,  en allégeant la charge des petites entreprises en services à la collectivité.

7)- Réformer radicalement  la fiscalité. Supprimer la TVA sur les biens et les services de consommations et de soins de base tels que nourriture, électricité, eau, produits et soins de santé, produits et travaux au logement. Par contre,  augmenter la TVA sur d’autres produits : alcool, tabac, jeux, produits de luxe…. Rééquilibrer les impôts sur les bénéfices des entreprises privées et des revenus d’un niveau certain par de l’impôt progressif relié à un engagement citoyen et écologique.

8)- Dé privatiser les secteurs stratégiques. Racheter pour un euro symbolique les entreprises privatisées. Racheter les entreprises prospérant que de l’octroi public sans réel investissement sur place en ressource humaine. Changeons les modes de recrutement,  la gouvernance élitiste et le pantouflage spécifique à la haute fonction publique.

9)- Remettre la finance au service des entreprises et de la cité. Réduire le temps de travail avec maintien des salaires. Inclure la formation continue à tout échelon,  abroger les lois antisociales, rééquilibrer le vivre-ensemble en entreprise et dans la cité  pour  l’expansion raisonnablement humaine, dans le cadre mondial fini. Freiner l’accélération, la fuite du temps, le burn-out devenu épidémie. Donner, accompagner et transformer le travail à ne plus perdre la vie à la gagner.

 

10)- Concevoir le processus constituant  compacté à 250 en effectifs et en 5 régions. (régions équilibrées démographiquement selon modèle poste & télécommunications) Dissoudre le parlement et le sénat  pour une assemblée constituante unique, laïque  équilibrant la diversité des Hommes, des peuples, de leurs richesses culturelle, cultuelle et professionnelle, d’un apport en mixité sans exclusion. Aucune professionnalisation, l’élu après 2 mandats courts retournera à  sa vie civile sans retirer d’avantages liés. CONTRE LES ABUS DE POUVOIR, seule une Assemblée constituante désintéressée, forcément TIRÉE AU SORT, sera capable d’écrire une bonne Constitution. Il n’y aura pas de porosité avec les élus locaux, avec la fonction publique, avec les partis politiques et avec le syndicalisme.

…………………………………………………………………………………………………………………..

Tout le reste découlera naturellement des contrôles permanents qu’une telle assemblée désintéressée instituera ; afin que  la justice économique et sociale  sera durablement équilibrée,  en ordre de marche dans un vivre-mieux-ensemble notre cité, notre pays,  notre planète.

“Il n’y a pas d’ordre sans justice et l’ordre idéal des peuples réside dans le bonheur.” De Albert Camus / Actuelles

Les dix points de la table ci-dessus s’inspirent  en partie de la conférence donnée à Bilbao le 25 septembre 2016 pour la prise de pouvoir par le peuple afin de ne pas reproduire la capitulation que nous constatons en Grèce / ldh fédé91 – R . André

Nos murs quant à la Séparation menant à la Ségrégation par indifférence aux différences

Réapprendre à séparer, le projet pourrait paraître scandaleux à l’heure de la fragmentation des liens sociaux, de l’isolement et de la précarité imposée à de plus en plus nombreux groupes et individus. Mais pour autant comment pourra-t-on seulement comprendre ce qui nous arrive, ce qui s’opère et ce qui dessine sous nos yeux sans capacité à séparer les choses?

L’indifférence aux différences qui est en passe de devenir une idéologie obligée, quasiment d’Etat, n’est en rien un refus des injustices, des relégations et des discriminations.

C’est au contraire au nom de la « non séparation » que l’on refuse de voir et reconnaître la nature et la direction spécifique des violences économiques, sociales, administratives, institutionnelles et politiques.

En refusant de voir les différences, en se refusant à considérer les identités culturelles , sociales, économiques, en elles mêmes, nous nous condamnons à rester indifférents aux inégalités de plus en plus criantes; nous nous enlevons à nous mêmes toute arme intellectuelle pour nous indigner ou nous révolter.

Nous préfèrerons culpabiliser et punir les victimes des discriminations et injustices galopantes qu’ils subissent , au nom justement de cette non volonté de « séparer », de ce tous pareil.

Ceux qui travaillent au plus près de la précarité avec une véritable pédagogie rencontrent souvent de la part de collectivités ou de certains professionnels des accusations qui les sidèrent: tel nous reproche d’accueillir ensemble des pauvres et des précaires, certains nous reprochent le travail culturel et interculturel en nous accusant de constituer d’improbables ghettos.

Le plus atterrant est atteint quand ce sont des professionnels eux mêmes qui viennent nous reprocher notre capacité à travailler avec les publics les plus prioritaires et les plus difficiles d’accès, que eux mêmes ne rencontrent plus, au nom d’une idéologie du « tous pareils », aussi creuse que de bon aloi.

Ainsi ce ne seraient plus les institutions et collectivités coûteuses incapables de travailler avec les groupes et les publics qui auraient le plus besoin d’elles qui sont en tort. Et ce sont ceux qui sont le moins dotés en ressources, qui, en plus de prendre en charge les modes d’intervention les plus difficiles, devraient recevoir des leçons de morale.

Le refus de reconnaître les oppressions, les dominations, les injustices et les discriminations et en particulier le fait qu’elles n’ont rien ni d’individuel, ni d’accidentel, alimente dans la réalité la fabrication de ghettos et d’apartheid. C’est au nom de l’égalitarisme, de l’égalité des chances, et même parfois de la discrimination positive, qu’on laisse se constituer et se construire la ségrégation de masse pour la jeunesse et l’enfance.  Le refus de reconnaître les différences, le refus d’un travail social éducatif, de groupe, communautaire, aboutit dans les faits  à la stratification de la société, à la rupture du lien sociétal, et à la violence généralisée.

Célestin Freinet réclamait pour l’enfant de milieu populaire , le droit de s’éduquer au sein de son propre groupe social et d’accéder à la culture de son milieu; il entendait par là qu’il est nécessaire de se connaître soi même et collectivement pour rentrer dans la vie sociale.

A Intermèdes Robinson, nous avons une pédagogie qui s’appuie sur le nécessaire apprentissage de soi et d’un nous collectif. Chacun a à apprendre qui il est et d’où il vient, et le comprendre avec d’autres. Et pour cela il est indispensable de vivre des expériences éducatives avec ses pairs, en relation avec les autres.

Ainsi est notre pédagogie communautaire, intergénérationnelle et interculturelle.

Elle n’exclut pas mais se base au contraire sur un travail de conscience et de connaissance de sa condition et de son histoire. Puis cette pédagogie se porte alors vers des échanges, des rencontres improbables et nécessaires et elle incite à créer une nouvelle histoire, un nouveau collectif, une culture nouvelle, mais jamais en tournant le dos à ses origines.

C’est la voie exacte de l’émancipation: être soi, se libérer de ses entraves et aller vers du neuf. Nous avons appelé ce mouvement progressif qui part d’abord de soi, explore en priorité son propre milieu avant d’aller vers l’extérieur, « la spirale de l’escargot » (le « caracol » en castillan).

La Pédagogie sociale apprend ainsi à séparer les choses, à les comprendre, à les analyser, à s’engager, y compris en les opposant. Sans la capacité de distinguer les choses, les gens et les phénomènes, on reste sans défense par rapport aux idées reçues, aux idéologies dominantes.

Il faut apprendre à séparer, à regrouper, pour lutter contre la ségrégation; car celui qui est relégué, précarisé, exclu est avant tout coupé de lui même et de toute possibilité de participation sociale.

Quiconque vient à notre association ne peut qu’être saisi par l’extraordinaire richesse et diversité des cultures et différences qui s’y expriment. Mais les mêmes sont saisi également, par la force du lien qui nous réunit tous ensemble. Cela n’a pas été créé en priant les gens de se renier, de s’insérer, de s’inclure  ou de devenir neutres, mais au contraire en les encourageant dans tous les domaines de leur vie à être encore et toujours plus eux-mêmes.

Nous relayons ci-dessus un texte  intermedes  publié le 11 novembre 2016 – Les passions fantômes / ldhfede91- R.André