5 tables rondes

Femmes et pouvoirs

Samedi 9 février – 14h30/16h

Il y a du mieux dans le monde politique ou dans celui du travail. Des lois ont été votées sur la parité femmes hommes en politique et sur l’égalité professionnelle et salariale.

Et pourtant ……

Le plus souvent les femmes sont absentes des postes de pouvoir (collectivités territoriales, sénat…).

Dans le monde du travail, les salaires ne sont pas toujours équivalents et 85 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes.

Que dire aussi du « plafond de verre » auquel se heurtent souvent les femmes tant dans le privé que dans le public !

Autrement dit s’il n’y avait pas de lois contraignantes pour obliger les hommes à faire de la place aux femmes, rien ne changerait vraiment.

Nous pourrions rajouter à cette liste le sexisme, les blagues lourdes, le mépris que les femmes vivent au quotidien.

De quoi alimenter un vaste débat, un des problèmes majeurs de notre société.

Luttes des femmes dans le monde

Samedi 9 février – 17h/18h30

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits ». En théorie seulement ! Aucun état au monde ne peut se prévaloir de cet idéal ! En décortiquant le mot « humain » en « tous les hommes et « les femmes naissent libres et égaux en droits », nous compliquons sérieusement l’affaire …

Dans le monde les femmes n’existent pas ou si peu, dépendant de l’homme, du père, du mari, piliers assistés du poids des traditions et des religions qui assurent la domination d’un genre sur l’autre. Ainsi que ce soit dans la sphère privée ou publique, partout sur notre terre, des femmes ou des jeunes filles sont victimes de privations de droits, de violences physiques ou psychologiques, de traitements inhumains ou dégradants.

Mais les femmes s’organisent pour défendre leurs droits.

Des mouvements féministes, des luttes sont menées dans de nombreux pays. Certains ont fait ou font avancer les droits et la place des femmes dans ces sociétés.

Mais rien n’est acquis de façon permanente.

Dans certains pays des combats menés, hommes et femmes ensemble, n’ont eu que peu d’impact.

Par exemple en Tunisie, après la révolution de jasmin, les femmes sont écartées des débats concernant la nouvelle constitution.

Ce débat, à l’écoute des intervenantes, nous permettra de saisir l’universalité de cette problématique et nous donnera, peut-être, des pistes d’action.

Les combats féministes aujourd’hui 

Dimanche 10 février – 10h30/12h

L’État n’a pas toujours défendu les droits des femmes, celles-ci ayant été longtemps exclues légalement de la sphère publique et privées des différentes formes de citoyenneté, civile, politique et sociale. Souvenons-nous que, dans notre pays, le droit de vote n’a été accordé aux femmes qu’il y a moins d’un siècle.

Un tournant radical s’est opéré depuis la seconde moitié du XXème siècle, grâce à l’action de femmes et d’hommes mobilisés dans le mouvement protéiforme nommé « féminisme ».

Et aujourd’hui, non seulement la loi garantit l’égalité des droits entre les femmes et les hommes mais l’Etat se mobilise, par des dispositifs législatifs et des campagnes, pour lutter contre les inégalités de fait que la proclamation de l’égalité des droits ne permet pas à elle seule de réduire.

Le combat féministe peut donc sembler désormais obsolète, la puissance publique ayant, aux yeux de certain.e.s, intégré pleinement les idéaux du mouvement.

Et pourtant, en 2019, des femmes et des hommes continuent à se définir comme « féministes ». Leur combat prend certes parfois des objets différents de ceux des années 70 : on parle aujourd’hui beaucoup de harcèlement de rue, d’écriture inclusive, d’intersectionnalité et de transidentité ; on dénonce toujours l’invisibilisation des femmes (notamment dans les arts et en particulier la BD) et la forte appétence objectale publique pour leur corps ; on s’inquiète du sort réservé aux travailleuses et travailleurs du sexe ; on continue à militer pour obtenir enfin l’égalité salariale (inscrite dans la loi mais absente de la réalité) ; on reste vigilant.e sur les tentatives de retour en arrière (par exemple sur le droit à l’IVG) ; on questionne même les politiques d’égalité conduites par l’Etat en se demandant si elles visent vraiment l’égalité de toutes et de tous ou si elles ne bénéficient finalement qu’à la part la plus socialement favorisée des femmes en France…

Bref, le combat féministe n’est pas mort. Il est même aujourd’hui d’une brulante actualité pour continuer à porter ensemble, haut et fort, dans la loi mais surtout dans les faits, la même exigence : celle d’une réelle égalité entre les femmes et les hommes.

Femmes et migrations

Dimanche 10 février – 14h/15h30

Table ronde organisée par la revue « Hommes et migration » du Musée national de l’histoire de l’immigration

La question de la présence des femmes dans l’immigration et des migrations féminines émerge récemment dans les débats sur les migrations internationales. Leur progressive visibilité dans l’espace public et dans les recherches universitaires atteste de la prégnance de la figure masculine dans la sociologie des migrations et de l’assignation des femmes à l’immobilité de la gestion familiale. Or la part des migrations féminines a toujours été importante dans l’histoire des migrations, et, de plus en plus de femmes migrent avec des projets autonomes qui les distinguent des migrations familiales motivées par le regroupement familial. La féminisation des flux migratoires, parfois majoritaire pour certains profils de migrations, serait-elle une conséquence de la mondialisation et de la croissance de la mobilité sur tous les continents ?

Ces hypothèses servent actuellement de questionnement aux travaux scientifiques qui explorent ce que « migrer au féminin » veut dire.

Quelles sont les réalités de ces migrations de femmes ?

La littérature contemporaine de langue française s’est saisie des migrations et de l’exil comme sujet d’inspiration. Des romans explorent les trajectoires et les modalités d’installation des femmes qui viennent en France trouver un refuge ou se forger un destin autonome.

En croisant les connaissances sociologiques sur les femmes migrantes et les récits littéraires, quels sont les points communs et les contrastes ? Quels sont les silences, les traces des expériences à peine effleurées, les faits qui fabriquent des représentations plurielles des femmes en migrations ?

L’école veut-elle vraiment l’égalité entre les filles et les garçons ?

Dimanche 10 février– 16h30/18h

 

Le code de l’éducation affirme que les écoles contribuent à favoriser l’égalité entre les hommes et les femmes (article L121-1).

Pourtant, de nombreuses recherches laissent à penser qu’aujourd’hui encore, plus de 40 ans après l’inscription dans la loi de la mixité scolaire, filles et garçons ne reçoivent pas le même enseignement : deux fois plus d’interactions en classe pour les garçons, des disciplines « destinées » aux unes (la littérature, les arts…) pendant que l’on incite les autres à s’investir dans le sport et les sciences,  une occupation genrée de l’espace scolaire laissant aux filles la périphérie alors que les garçons occupent le centre, des appréciations sur les bulletins différentes en fonction du « sexe » de l’élève, des manuels et des livres renforçant l’invisibilisation des femmes… et au final, des choix de filières et de parcours d’étude fortement marqués par les stéréotypes de genre.

Alors sur quels leviers agir, au quotidien, pour faire avancer l’école sur le chemin de l’égalité entre les filles et les garçons ? Et comment percevoir cet engagement : le combat militant de quelques enseignant.e.s féministes ou un mouvement d’ensemble porté par l’institution scolaire ?