Pour la seconde fois de notre histoire, l’extrême-droite se hisse au second tour de l’élection présidentielle française. Avec 21% des voix, son score est même supérieur à celui obtenu le 21 avril.
Contrairement à 2002, ces résultats ne constituent malheureusement pas une surprise. Faut-il pour autant s’en satisfaire ?
Non, pour la République, il faut battre dans les urnes le FN
Parce que ce parti, malgré sa tentative de dédiabolisation, continue de s’inscrire dans la plus pure tradition de l’extrême droite française antirépublicaine.
Une tradition mortifère qui, hier comme aujourd’hui, en fait le lieu d’accueil d’individus qui sentent le souffre, racistes, xénophobes, négationnistes
Une tradition mortifère qui, hier comme aujourd’hui, falsifie l’histoire et verse dans le révisionnisme
Une tradition mortifère qui, hier comme aujourd’hui, s’affranchit des règles communes et transgresse la loi.
Et donc, Oui, pour la République, le 7 mai, il faut battre dans les urnes le FN
Il y a quelques semaines, dans le contexte de l’affaire Téo, Marine Le Pen exigeait « l’interdiction des manifestations contre les violences policières ». Que deviendrait la liberté de manifester si le FN accédait au pouvoir ?
Journalistes agressés lors de rassemblements du FN, journal « La voix du Nord » harcelé par le FN à Hénin-Beaumont, sélection des médias autorisés à suivre Marine Le Pen dénoncée par de nombreux journalistes… Que deviendrait la liberté de la presse si le FN accédait au pouvoir ?
En 2014, Marine Le Pen dénonçait « les syndicats comme complices de tous les choix politiques qui ont été faits ». Elle veut aujourd’hui supprimer « le monopole de représentativité » et exige « un contrôle du financement des syndicats. » (point 10 de son programme). Que deviendraient les libertés syndicales si le FN accédait au pouvoir ?
Marine Le Pen à l’Elysée, ce serait la fin de notre République, la fin de la LIBERTE
Le FN met au cœur de son programme la « préférence nationale » – rebaptisée « priorité nationale ». Aides sociales, allocations familiales, logements, soins seraient garantis à certains et refusés à d’autres. Et même l’accès à notre école publique et gratuite serait interdit à certains enfants. Que deviendrait l’égalité si le FN accédait au pouvoir ?
Marine Le Pen à l’Elysée, ce serait la fin de notre République, la fin de l’EGALITE des droits.
Le programme de Marine Le Pen prévoit, en son point 27, la suppression du droit du sol pour ne conserver que le droit du sang. Cette mesure s’appuie sur une vision ethnique de la nationalité, bien éloignée de nos idéaux. Le droit du sol témoigne lui de l’ouverture de notre pays, de sa générosité et de son universalisme. Que deviendrait la fraternité si le FN accédait au pouvoir ?
Marine Le Pen à l’Elysée, ce serait la fin de notre République, la fin de l’exigence de FRATERNITE
La loi de 1905 assure la liberté de conscience et de culte. La séparation des Eglises et de l’Etat et la neutralité de celui-ci garantissent la réalité de cette liberté, la non-discrimination notamment pour motif religieux et assure que la puissance publique œuvre pour l’intérêt général et non pour des intérêts particuliers d’une partie du corps social.
Mais pour le FN, « l’Etat doit distinguer entre les religions ». Les signes religieux, notamment musulmans, devraient être interdits dans l’espace public. Par contre, les crèches dans les mairies devraient être autorisées, au prétexte qu’elles sont des « traditions très anciennes chez nous ». Des droits pour certaines religions et des interdictions pour d’autres.
Que deviendrait la laïcité si le FN accédait au pouvoir ?
Marine Le Pen à l’Elysée, ce serait la fin de notre République, la fin de notre acception de la LAICITE
Parce que le FN et sa candidate représentent, dans leurs actes et leurs discours, une négation de notre République, la LDH du Pays royannais appellent tous les citoyens français à affirmer haut et fort leur attachement à la liberté, à l’égalité, à la fraternité et à la laïcité en faisant massivement barrage, dans les urnes, le 7 mai prochain, à Marine Le Pen.
Mais cet acte citoyen indispensable ne saurait se suffire à lui-même. Il nous faut aussi dès aujourd’hui construire ensemble, dans nos associations, dans nos organisations syndicales, dans nos quartiers, dans nos réseaux de proximité… des réponses à la crise que traverse notre pays et dont le score du FN n’est qu’un des révélateurs.
Nous pensons que la situation est grave et que le temps est venu pour qu’une idée nouvelle se lève. Cette idée « nouvelle » se nomme « solidarité » :
Comme plusieurs dizaines d’organisations, nous adressons à tous nos concitoyens l’Appel des Solidarités :
- Solidarité avec tous et toutes sans exception,
- Solidarité économique et fiscale,
- Solidarité avec la nature et les générations futures,
- Solidarité avec les plus pauvres, les discriminés ;
- Solidarité avec ceux qui ne sont pas entendus ;
- Solidarité avec tous les peuples.
Proclamons haut et fort notre attachement à la République :
- le 7 mai en votant contre le FN en choisissant l’autre bulletin de vote
- et dès aujourd’hui en répondant à l’appel des solidarités.