21 et 22 février 2015 : Rencontres du livre et du citoyen

3èmes Rencontres du livre et du citoyen

Guerre et paix,

conflit et réconciliation

samedi 21 et dimanche 22 février 2015

au Relais de la côte de Beauté, à Saint-Georges de Didonne

 

Le thème de l’édition 2015

 

Vivre en paix est notre privilège de français, d’européens. Les guerres ne nous touchent plus que par écrans interposés, c’est notre chance, égoiste. C’est aussi le résultat d’une histoire que chacun espère suffisamment forte pour éviter que se produise les pires moments d’une humanité, lorsque seules les armes parlent, que les têtes se baissent, que les vies s’essoufflent à fuir, que les sociétés s’épuisent et se durcissent (…).

Ce texte, nous l’avions écrit avant le 7 janvier. La suite, nous avons dû la bousculer. Nous n’imaginions pas alors devoir un jour écrire, qu’en France, on meurt encore pour cette liberté. C’est arrivé le 7 janvier 2015. Charb, Cabu, Tignous, Wolinski, Honoré, les plumes de Charlie Hebdo sont assassinées, ainsi que sept autres personnes qui se trouvaient à la rédaction ou la protégeait.

L’humour et le dessin sont les seules armes qu’utilise Charlie Hebdo pour combattre chaque semaine le fanatisme sous toutes ses formes. Leurs armes c’était l’impertinence, le rire, l’inventivité, la joie de vivre, la liberté de penser, sans laquelle il n’est pas d’humanité. C’est ce combat que nous devons poursuivre, pacifiquement.

Ces caricaturistes, nous avions choisi d’en faire le fil rouge de nos Rencontres. Comme un pied de nez aux tristes sires. Il n’en sera que plus fort, avec trois rendez-vous :

– l’exposition de l’association Cartooning for peace / dessins pour la paix : 11 panneaux sur le dessin de presse : peut-on rire de tout ? dessins et religion ; censure ; rôle d’internet ; racisme ; Proche-Orient ; enfants dans conflits ; droit des femmes ; sauvons la planète. Cartooning for peace, créée à l’initiative de Plantu, soutient ces dessinateurs de presse, caricaturistes qui usent dans le monde de leurs crayons pour faire vivre cette liberté d’expression qui nous est si chère.

– une table-ronde, dimanche après-midi, avec des invités prestigieux : Willis from Tunis, Hani Abbas, Aurel et Mana Neyestani.

– une séance de ciné-débat, samedi après midi , autour du film « Caricaturistes »

 

Le principe des Rencontres

 

« (Les êtres humains) sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité », indique l’article 1er de la DUDH. C’est justement pour éclairer cette raison et cette conscience, que nous avons choisi d’organiser en 2012 des Rencontres du livre et du citoyen.

Cette 3è édition réunira des écrivains, auteurs jeunesse, éditeurs, universitaires, philosophes, scénaristes et dessinateurs de B.D. et des journalistes ayant contribué par leurs œuvres, de fiction ou documentaire, à une meilleure compréhension et analyse de l’évolution (passée, actuelle et à venir) de notre monde.

 

Le déroulement des Rencontres

 

Pendant deux jours, le public a accès à des tables rondes, des petites rencontres avec un écrivain, des expositions (Cartooning for peace ; planches de la BD 14/18 – Ed. Delcourt), une librairie centrale (avec un espace dédicaces), des stands d’éditeurs et au snack-bar pour se restaurer sur place.

 

TOUTES LES INFORMATIONS ICI.

A Royan, vendredi 9 janvier, "nous sommes Charlie" !

Discours de la LDH Pays royannais lors du rassemblement du vendredi 9 janvier à Royan :

Mercredi 7 janvier, à 11h30, douze hommes et femmes ont été assassinés. Douze hommes et femmes ont payé de leur vie le combat de Charlie hebdo pour la liberté d’expression :

Elsa Cayat                 Morte pour la liberté d’expression

Cabus                         Mort pour la liberté d’expression

Mustapha Ourrad     Mort pour la liberté d’expression

Georges Wolinski     Mort pour la liberté d’expression

Ahmed Merabet       Mort pour la liberté d’expression

Charb                         Mort pour la liberté d’expression

Frédéric Boisseau    Mort pour la liberté d’expression

Tignous                     Mort pour la liberté d’expression

Bernard  Maris          Mort pour la liberté d’expression

Franck Brinsolaro     Mort pour la liberté d’expression

Michel Renaud         Mort pour la liberté d’expression

Philippe Honoré        Mort pour la liberté d’expression

Ils étaient dessinateurs, policiers, journalistes, économiste, correcteur, agent d’entretien et psychiatre ; ils ont été froidement exécutés par deux fanatiques, agissant au nom d’une interprétation délétère et incohérente d’une religion.

Depuis deux jours, spontanément, dans toutes les villes de France, des centaines de milliers de citoyens ressentent l’impérieuse nécessité de se rassembler.

Et ce soir à Royan, nous avons choisi de nous retrouver, ensemble, dans l’espace public.

Nous sommes d’abord rassemblés pour honorer la mémoire de ces douze victimes de la barbarie. Nos pensées vont donc à leur famille et à leurs proches.

Nous sommes aussi rassemblés pour montrer à la peur terroriste qu’elle n’a pas de prise sur nous.

Nous sommes enfin rassemblées pour affirmer haut et fort notre attachement aux valeurs de la République : Liberté, Égalité, Fraternité.

Liberté : la liberté d’expression est gravée depuis le 26 aout 1789 dans l’ADN de notre République : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer [et j’ajouterais « dessiner »] librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi » stipule l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Et chaque semaine, avec les seules « armes » du dessin et de l’humour, Charlie Hebdo s’emploie à mettre ce droit en acte.

Égalité : la peur et la confusion engendrées par cet attentat ne doivent pas nous conduire à des amalgames mortifères. Nous, citoyens de la République, n’accepterons pas que cet attentat serve à alimenter un ressentiment à l’encontre de l’islam et des populations immigrées Ce soir, nous sommes tous rassemblés et unis, forts de nos différences et de notre singularité. Musulmans, athés, juifs, agnostiques, chrétiens… ensemble nous savons le prix inestimable de vivre dans un pays qui affirme que « tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ».

Fraternité : ce soir, ici à Royan, comme partout en France, nous partageons le même vouloir vivre ensemble.

 

La juste réponse à l’attentat du 7 janvier n’est pas de mutiler les libertés. Moins de liberté, ce n’est jamais plus de sécurité !

Elle n’est pas non plus de faire éclater l’unité du peuple de France en stigmatisant telle ou telle communauté.

Non, la juste réponse est de combattre le fanatisme, de combattre la haine irrationnelle, de combattre l’obscurantisme et de combattre l’ignorance. Elle est de réaffirmer et de ne pas oublier, chers frères et sœurs en République, notre volonté de vivre dans une République indivisible, laïque, démocratique et sociale.

Ensemble, unis, aujourd’hui et demain,

« Nous sommes tous Charlie. »

Rassemblement Charlie Hebdo à Royan – Vendredi 9 janvier – 19h

La rédaction de l’hebdomadaire Charlie Hebdo vient d’être la cible d’un terrible attentat.

 

Nous appelons les citoyen(ne)s du Pays royannais à se rassembler

Vendredi 9 janvier à partir de 19h

Esplanade Kerimel De Kerveno à Royan (front de mer)

Pour exprimer notre colère face à cet acte horrible

Pour affirmer haut et fort notre refus du fanatisme

Pour dire ensemble que la liberté d’expression et la liberté de la presse sont des droits fondamentaux dans notre République

 

L’humour et le dessin sont les seules armes qu’utilise Charlie Hebdo pour combattre chaque semaine le fanatisme sous toutes ses formes. Aussi, chacun(ne) est invité(e) à venir à ce rassemblement avec un dessin.
Cet appel est lancé par la Ligue des Droits de l’Homme – Pays royannais qui invite tous les  citoyen(ne)s, associations et partis politiques à le signer.

3èmes Rencontres du livre et du citoyen

Et c’est reparti ! La Ligue des Droits de l’Homme de Royan se lance à nouveau dans la folle aventure de l’organisation des Rencontres du livre et du citoyen. Ce sera la troisième édition !

Quelques informations en avant-première :

  • la date : le week-end du 21 et 22 février 2015
  • le lieu : le Relais de la côte de beauté à St Georges de Didonne
  • le thème : guerre et paix, conflits et réconciliation
  • les invités : ils seront, comme toujours, nombreux et de qualité, prêts à jouer le jeu des Rencontres (convivialité, proximité, échanges…)
  • les partenaires : comme toujours, la LDH construit les Rencontres avec de nombreux partenaires (des librairies-amies, des partenaires institutionnels qui contribuent au financement de la manifestation mais aussi des bibliothèques, des écoles, des éditeurs, des bibliothèques…)

 

Alors, réservez dès maintenant votre week-end du 21 et 22 février 2015 !

Qui a dit ?

« Qui a dit… ? »

« Le gouvernement précédent avait mis en place une politique du chiffre avec laquelle j’ai souhaité rompre. »
(a) Jean-Marc Ayrault
(b) François Hollande
(c) Manuel Valls

Manuel Valls lors de sa conférence de presse du 31 janvier 2014

« Le niveau total des éloignements forcés atteint ainsi son plus haut niveau depuis 2006. Ces résultats, encourageants, sont la traduction de votre mobilisation qui devra se poursuivre tout au long de l’année 2014. »
(a) Manuel Valls
(b) Nicolas Sarkozy
(c) Brice Hortefeux

Manuel Valls dans sa circulaire du 11 mars 2014 aux Préfets

« Disons les choses, il y a des interventions qui se font sur les préfets pour régulariser celui-ci, celle-là. C’en sera fini. Ce seront des critères, rien que des critères. »
(a) François Hollande
(b) François Mitterand
(c) Bernard Cazeneuve

François Hollande en mai 2012, avant l’élection présidentielle

« Les occupants de campements ne souhaitent pas s’intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu’ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution. »
(a) Claude Guéant
(b) Manuel Valls
(c) Charles Pasqua

Manuel Valls le 14 mars 2013 au Figaro

« Les centres de rétention sont utiles. »
(a) Manuel Valls
(b) Philippe Marchand
(c) Brice Hortefeux

Brice Hortefeux dans une interview au journal « jeune afrique »

« Une belle image ouais ; une belle image de la ville d’Evry…. Tu me mets quelques blancs, quelques whites, quelques blancos ! »
(a) Jean-François Copé
(b) Manuel Valls
(c) Claude Guéant

Manuel Valls alors maire, dans les allées d’une brocante à Evry

 

REGULARISONS LES SANS-PAPIERS !

Des femmes, hommes et enfants, ayant fui un conflit, la pauvreté, une dictature, ou cherchant simplement à vivre en famille se retrouvent aujourd’hui victimes des conséquences de l’application des lois sur l’immigration aggravées par Nicolas Sarkozy depuis 2003.
Ces lois, toujours plus répressives, sont toujours en vigueur et laissent les migrants en situation irrégulière, dans une précarité totale, sans droits, avec des accès aux soins de plus en plus difficiles, pourchassés par la police et expulsés.
Deux projets de lois ont été examinés en conseil des ministres le 23 juillet dernier et devraient être débattus au parlement d’ici la fin de l’année.
Cette énième modification de la loi sur l’immigration et l’asile, par bien des aspects, réduit à nouveau les droits des migrants, ce qui aura pour conséquence d’accroître leur précarité.
Nous dénonçons la politique actuelle du parti socialiste qui est dans la continuation de celle de la droite : la criminalisation et la peur de l’étranger, une approche répressive de l’immigration au détriment d’une vision progressiste.
Nous ne pouvons accepter sous François Hollande ce que nous n’acceptions pas sous Nicolas Sarkozy. Nous exigeons du gouvernement une véritable politique d’accueil et d’intégration des migrants.

Associations signataires :
Association pour la Reconnaissance et la Défense des Droits des Immigrés (ARDDI 79 Niort) –
ARDDIB Bressuire (79) – BAOBAB (16 Angoulême) – CIMADE (17 La Rochelle) –CIMADE Sud-
Deux-Sèvres – CIMADE (86 Poitiers) – Comité Anti-expulsions (17 Rochefort) – Collectif contre les
expulsions et pour le droit de vivre en France (86 Poitiers) – Ligue des Droits de l’Homme Niort
(section 79 Deux-Sèvres) – Ligue des Droits de l’Homme (section 17 Rochefort et Pays
Rochefortais) – Ligue des Droits de l’Homme Royan et Pays Royannais – Ligue des Droits de
l’Homme Châtellerault (86) – Regroupement pour la Paix (17 Rochefort) – Réseau de Vigilance
Citoyenne de La Rochelle – Réseau Education Sans Frontières (RESF 86 Poitiers et RESF 17 La Rochelle

Coordination Régionale Poitou-Charentes Solidarité Migrants :
Michel Hertz : 06 07 15 15 25 – michel.hertz@wanadoo.fr

CINEMA – DEBAT : "Pride" de Matthew Warchus – jeudi 25 septembre 2014

Cinéma Apollo de Rochefort à 20H30 le jeudi 25 septembre 2014

Film Grande-Bretagne (Comédie , 2014)  Réalisé par Matthew Warchus Tout public – Durée : 1h57

Dans le cadre du festival du film éco-citoyen en Charente-Maritime, Frédéric HAY Président d’ADHEOS participera au débat avec la salle et les organisateurs à l’issue de ce film.
http://www.festivalecranvert.fr/wp-content/uploads/2014/08/pride-222x300.jpg
En 1984, les mineurs sont en grève contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement de Margaret Thatcher. Les temps sont difficiles pour les grévistes et leurs familles, privés de revenus.
 
Les mineurs trouveront du soutien auprès de l’association militante pour les droits des LGBTQ, soutien que l’Association des Mineurs sera réticente à accepter.
 
Pride raconte l’histoire d’un groupe de défense des droits des LGBTQ, qui s’allie aux mineurs d’un petit village du Pays de Galles. Une histoire de luttes, d’unions et de rencontres qu’il nous tarde de découvrir.

Gaza croule sous les bombes, Israël s’enferre dans la répression…

La Ligue des droits de l’Homme réaffirme son rejet absolu de toute forme de racisme et d’antisémitisme. Elle appelle tous ceux et toutes celles qui sont attachés à ces principes fondateurs de la République à ne rien tolérer en ce domaine. Elle exprime en même temps son attachement déterminé à la liberté d’expression et de manifestation. Il revient aux pouvoirs publics de faire respecter le droit de chacun à exprimer ses opinions pacifiquement, et dans le cadre des lois de la République. La paix civile, comme le libre débat démocratique, ne seront préservés que si les pouvoirs publics ont une attitude claire et impartiale.

Les actes antisémites commis à Sarcelles autour d’une manifestation interdite ne servent en rien la cause palestinienne et sont, en tout état de cause, inexcusables ; ils appellent enquêtes et sanctions. Rien, en revanche, ne justifie qu’ils puissent servir à l’interdiction de « toutes les manifestations présentant un risque » comme des voix, déjà, le réclament… Sous couvert de ne pas attiser un affrontement communautaire, le gouvernement est en train d’en créer toutes les conditions, en faisant vivre un « deux poids, deux mesures » injustifié et dangereux.

Cette dynamique perverse est le fruit de trois contre-vérités alimentées par la parole gouvernementale :

– il n’est pas vrai que celles et ceux qui entendent manifester leur douleur, leur inquiétude et leur solidarité se « laisseraient entraîner par des querelles qui sont trop loin d’ici pour être importées ». D’abord parce que ramener l’offensive sur Gaza à une « querelle », c’est déjà et presque prendre le parti de l’agresseur, en évacuant sa dimension aussi illégale que tragique. Ensuite parce que la solidarité, l’humanité et les droits de l’Homme ne sont pas une affaire de kilométrage, et que prétendre l’ignorer revient à dire aux Françaises et Français à quoi ils devraient être sensibles et à quoi ils ne le devraient pas ;

– il n’est pas vrai que critiquer Israël et son offensive miliaire contre la population de Gaza soit manifester quelque antisémitisme que ce soit. Il est donc honteux que le Premier ministre ait instrumentalisé la commémoration du 72e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv pour stigmatiser, en les qualifiant de « nouvel antisémitisme », celles et ceux qui exigent que cesse le massacre à Gaza. Les responsabilités d’un Etat ne sont en aucune façon celles de personnes ou de communautés ; cela vaut aussi pour l’Etat d’Israël ;

– il n’est pas vrai, enfin, que les débordements et incidents survenus à Paris autour de la manifestation de solidarité avec la population de Gaza justifient a posteriori son interdiction. Le prétendre, c’est délibérément confondre la cause et les conséquences. La décision d’interdire, prise au plus haut degré de l’Etat a, au contraire, enclenché une dynamique de colère, avivée un sentiment d’injustice flagrante et fait le jeu de toutes les provocations. La preuve c’est que partout où elles ont été autorisées, en France comme ailleurs, ces manifestations se sont déroulées de façon pacifique.

Au moment où tout indique que le gouvernement israélien entend poursuivre son offensive militaire sans tenir aucunement compte des lois et conventions internationales protégeant les vies civiles, il est plus que légitime de soutenir les actions pour un cessez-le-feu et pour la paix. C’est pourquoi la Ligue des droits de l’Homme appelle à manifester pacifiquement le mercredi 23 juillet, à Paris, à partir de 18h30, de Denfert-Rochereau aux Invalides.

Paris, le 21 juillet 2014

Nous voulons accueillir et non contrôler les migrants et les réfugiés!

Des avant-projets de réforme de l’asile et de l’immigration sont connus et contiennent des mesures inquiétantes.

Que cela soit dans les permanences de nos associations, dans les réseaux de solidarité de nos mouvements, dans les centres d’accueil pour les demandeurs d’asile ou dans les centres d’hébergement, nous accueillons et accompagnons dans leur difficile insertion des migrants, des demandeurs d’asile et réfugiés, quel que soit leur statut.
Attachés aux valeurs d’accueil inconditionnel et de solidarité, nous ne pouvons que nous inquiéter de l’évolution de la politique d’accueil des étrangers, particulièrement des demandeurs d’asile, et craignons qu’à la logique d’accompagnement et d’insertion, qui doit prévaloir dans les missions du travail social, tende à se substituer une logique de contrôle et de surveillance.
Des avant-projets de réforme de l’asile et de l’immigration sont en effet connus et contiennent des mesures inquiétantes qui mettraient à mal l’accueil et les réflexes de solidarité.
Plusieurs points sont particulièrement inquiétants : l’obligation qui serait faite aux demandeurs d’asile d’être hébergés dans des centres d’accueil ignore et rejette la solidarité familiale ou l’entraide citoyenne ; l’obligation de contrôler la présence des étrangers dans les structures d’hébergement instaurerait un nouveau type d’accueil sous contrainte ; le régime de l’assignation à résidence pour les déboutés du droit d’asile et les discussions autour de la création de centres dédiés remettraient en cause le principe d’accueil inconditionnel ; enfin, la possibilité ouverte aux forces de police d’interpeller les migrants à leur domicile, ou au sein même des structures d’hébergement, dissuaderait les actes de solidarité, rendrait suspect tout acte d’hospitalité, et mettrait à mal la relation de confiance qui prévaut entre une association et une personne accueillie.
Les orientations des projets de loi du ministère de l’intérieur, si elles étaient confirmées, placeraient ainsi les travailleurs sociaux et les bénévoles des associations en contradiction avec l’éthique et les principes de déontologie liés à leur profession ou leur engagement citoyen. Car les associations et les mouvements de solidarité, comme les acteurs du travail social, se donnent pour objet d’accueillir et d’accompagner sans distinction toute personne confrontée à des difficultés sociales : pas de les surveiller !
Parce que nous craignons que ces principes fondamentaux soient remis en cause par ces réformes ; parce que nous refusons de devenir des auxiliaires de police, chargés de surveiller des personnes fuyant la misère ou l’oppression ; parce que nous ne voulons pas contribuer au fichage des personnes que nous accueillons en transmettant les données confidentielles sur les personnes accueillies à des fins autres que celles du suivi social ; parce que nous voulons continuer à développer des actions citoyennes ou à exercer un travail social qui respecte la liberté et la dignité de toutes les personnes ; parce que nous refusons d’assurer un contrôle des migrants au nom et pour le compte de l’État, nous demandons le respect clair des principes de déontologie qui relèvent du travail social à l’égard de tous les migrants, comme nous demandons la reconnaissance et le respect des actes d’entraide et de solidarité développés au sein de la société.
C’est à ces conditions que les associations pourront continuer à accueillir et accompagner dignement les migrants dans le respect des valeurs de solidarité, d’égalité de traitement, et d’accueil inconditionnel.

 

Thierry BRIGAUD, président de Médecins du monde ; Véronique FAYET, présidente du Secours catholique ; Louis GALLOIS, président de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale ; Jean-Michel HITTER, président de la Fédération de l’entraide protestante (FEP) ; Geneviève JACQUES, présidente de la Cimade ; Thierry KUHN, président d’Emmaüs France

Vendredi 16 mai à Royan : Changer l'Europe !

« C’est la faute à l’Europe ! » Ces quelques mots trop fréquemment entendus à tous propos, il faut leur mettre un sens. Parfois elle a bon dos l’Europe, alors que, comme souvent, il nous appartient à nous, citoyens, de la façonner par nos dialogues, par notre réflexion, par nos votes. Ou comment passer de « no future » à « nos futurs ».

À quelques jours des élections européennes (dimanche 25 mai), il nous a semblé important, à la Ligue des Droits de l’Homme du pays royannais, de consacrer une soirée de réflexion sur ce sujet et donner ainsi à chacun l’occasion de mieux savoir pourquoi voter.

Une soirée pour se poser des questions donc : Existe-t-il une Europe sociale ? Quel fédéralisme pour l’Europe ? L’Europe fiscale ? Politique d’austérité ou relance ? L’indépendance de la Banque centrale européenne ? Comment remettre au cœur de l’Europe plus de démocratie ? L’enjeu des élections à venir ?…

Nos deux invités font partie du mouvement des « économistes atterrés », qui réunit quelques centaines d’économistes dans le monde aujourd’hui, et propose une réflexion nouvelle et ouverte sur l’Europe. Dans leur dernier livre, «  Changer L’Europe » (éditions Les Liens qui Libèrent), les « atterrés » formulent un ensemble de propositions novatrices pour remettre l’Europe sur pied.

Catherine Mathieu, économiste dans un institut d’études (Paris). Ses domaines de recherche portent sur les économies européennes (politiques macroéconomiques, policy-mix, questions sociales, prévisions macro-économiques). Elle est co auteur des chapitres consacrés à l’Europe sociale et fiscale.

David Cayla, docteur en économie et maître de conférence à l’université d’Angers.