Mobilisons-nous contre le déploiement de la vidéosurveillance « intelligente » que le gouvernement veut nous imposer en prévision de la Coupe du Monde de rugby (octobre 2023) et les JO (été 2024).
La vidéosurveillance algorithmique, cela veut dire que ce sont des machines développées par des entreprises privées qui seront mises au service des pouvoirs publics et des forces de l’ordre pour déterminer ce qui sera identifié comme des comportements suspects dans l’espace public, et ce en toute opacité, sans contrôle citoyen, potentiellement discriminatoire et probablement de façon pérenne, une fois réalisés les investissements d’ampleur requis par la mise en place de la « vidéosurveillance automatisée ».
En mars 2023, le Parlement français a adopté de nouvelles dispositions sécuritaires en amont des grandes compétitions sportives que notre pays accueillera en 2023 et 2024.
Cela nous concerne à Lille, car notre métropole sera hôte de matches en septembre et en octobre 2023 lors de la Coupe du monde de rugby et à l’été 2024 pour les jeux olympiques. Parmi les mesures adoptées par le Parlement figure le recours massif et soi-disant expérimental à « l’intelligence artificielle » censée renforcer la sécurité dans un certain nombre de lieux (enceintes sportives et leurs abords, transports publics, gares, espace public).
Nous souhaitons manifester notre hostilité au déploiement dans la métropole lilloise de ces technologies de vidéosurveillance algorithmique dont nous sommes convaincus, avec la CNIL et la Défenseur des Droits, qu’elles constituent un risque en termes de libertés publiques, de discrimination et d’usage abusif, notamment par le recours à terme à la reconnaissance faciale
Nous alertons par ailleurs sur le fait que l’introduction de ces technologies à titre expérimental ne doit leurrer personne : la surveillance « intelligente » de masse, une fois déployée, restera en usage au-delà du terme prévu par la loi (janvier 2025), comme cela a été le cas lors de précédentes « expérimentations ».
Reposant sur l’usage de données biométriques recueillies sans notre consentement, la VSA est tout aussi dangereuse pour nos libertés que ne l’est la reconnaissance faciale. Le risque de discrimination et de criminalisation d’un certain nombre de « comportements » dans l’espace public (se tenir statique, courir, porter une banderole, etc.) est manifeste.
NOUS NE VOULONS PAS ETRE CONSIDERES COMME TOUS SUSPECTS !
Nous ne voulons pas que, sous prétexte de sécuriser ces compétitions, l’État français et les entreprises qu’il mobilisera pour déployer ces technologies à grande échelle et aux frais du contribuable, disposent de moyens de contrôle social similaires à ce que l’État chinois a mis en œuvre pour surveiller certaines populations avec les conséquences que nous connaissons.
Nous appelons la présidence de la MEL et les pouvoirs publics locaux à sursoir à la mise en place de la surveillance généralisée et automatisée de l’espace et des transports publics dans la métropole lilloisE.
Nous les appelons enfin, si leur décision était de procéder au déploiement de la VSA, à tenir le public des implications concrètes de ces dispositifs en termes de surveillance de l’espace public.
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