Une violence Policière à Mâcon

Les faits résumés, tels qu’ils nous ont été rapportés par les plaignants ainsi que par les témoins de la scène :

Le 23 novembre 2020, deux personnes en civil, sans brassard, pénètrent dans une épicerie exotique du centre-ville de Mâcon pour vérifier, semble-t-il, le respect des mesures sanitaires. A leur demande, la commerçante se rend dans son arrière-boutique accompagnée de l’un d’eux, pour rechercher les documents administratifs qui lui sont demandés.
Un client pénétrant alors dans le magasin surprend l’autre personne en train de fouiller dans le tiroir-caisse et dans le sac à main de la commerçante pour compter l’argent qui s’y trouve. Celle-ci se présente alors comme policière et demande à vérifier l’attestation de déplacement du monsieur.

Celui-ci avoue ne pas l’avoir sur lui mais dans sa voiture et se propose d’aller la chercher. Les policiers semblent alors décidés à l’interpeller. S’ensuit une bousculade entre ce monsieur et les deux policiers, dans le magasin, puis à l’extérieur. C’est alors que des passants interviennent, croyant à une bagarre, voire à une agression envers ce jeune homme. Sur ces entre-faits, le client s’enfuit, poursuivi par un policier.

C’est alors que la policière se tourne vers la commerçante, l’attrapant violemment par les cheveux et la tirant ainsi à l’intérieur du magasin où elle lui plaque la tête sur un caisson frigorifique. Les témoins de la scène, croyant toujours à une agression puisqu’ils n’ont constaté aucune résistance de la part de la commerçante, appellent pour l’un, la police nationale et l’autre la police municipale située à deux pas.

Une fois les services de police sur place, les témoins s’en vont. La commerçante est interpellée, et restera 30 heures en garde à vue.

Alertés par des témoins, la LDH de Mâcon s’est rapprochée de l’avocat commis d’office qui nous affirme : « une enquête à charge a été menée contre ma cliente, elle fait face à une accusation de rébellion bien qu’aucune résistance n’ait été constatée et on relève l’absence d’audition de certains témoins ».

La commerçante est poursuivie par la police et comparaitra au tribunal au printemps. De son côté, elle porte plainte pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique et faux en écriture publique et sollicite l’ouverture d’une enquête confiée à l’Inspection Générale de la Police Nationale.

Un article du JSL paru ce mercredi 13 janvier complète et confirme nos informations, à savoir que la commerçante est poursuivie pour rébellion en réunion par les deux policiers dont l’identité est maintenant connue : il s’agirait des deux hauts gradés de la police nationale, à savoir la commissaire-divisionnaire directrice départementale de la sécurité publique et d’un commandant.
Cependant, l’article de presse nous apprend également que, selon le procureur, la première victime serait la directrice départementale de la sécurité publique et qu’il n’envisage pas de suite particulière à la plainte de la commerçante.

Et après :
La jeune femme attend l’audience du 26 avril.
La Ligue des droits de l’Homme de Mâcon soutient sa plainte et a sollicité l’avis du service juridique national de la LdH pour voir quelle portée donner à cette affaire.
Elle demande qu’une enquête de l’IGPN soit diligentée afin de faire toute la lumière sur ces faits de violences policières.

Beaucoup de questions se posent et parmi celles-ci :
Qu’est-ce qui explique la présence de deux hauts gradés de la police dans le contrôle d’une modeste épicerie du centre-ville de Mâcon ?

A SUIVRE sur ce site

Le Journal de Saône et Loire a publié, en date du 13 janvier, un long article sur une page complète pour relater cette affaire :
https://www.lejsl.com/faits-divers-justice/2021/01/12/une-commercante-porte-plainte-pour-violences-policieres?fbclid=IwAR3JRb7xbqfXmWN1j-pgMm46KLn_cyakqPnMe1bcVH4l065csoAIWQT9mi0