LA LDH ET LE DROIT DES FEMMES DEPUIS 1898

Dès  sa création, en 1898, la LDH a eu des femmes dans ses instances. Séverine, grande journaliste,  amie de Vallès, fondatrice du Cri du Peuple, fut élue au 1er comité central.

Lors du Congrès de 1904, puis en 1907-1908, la LDH demande la suppression de la police des mœurs et s’oppose à l’arrestation arbitraire des femmes.

Par courrier aux parlementaires, le 2ème  Président revendiquait « la plénitude des droits politiques pour les femmes ».

En 1909, le 3ème Président, F. Buisson, fut à l’initiative du rapport à la Chambre des députés, concluant à l’électorat et à l’éligibilité  des femmes aux municipales ( ! ).

Au Congrès de Rennes la même année, la LDH demande l’égalité des salaires entre les deux sexes, la suppression de l’incapacité civile de la femme mariée, le droit d’électorat et d’éligibilité, l’interdiction de travail pendant 6 semaines avant l’accouchement et 4 semaines après, une indemnité pendant la période d’allaitement, l’autorisation de recherche de paternité.

1914 : reprise de la revendication du droit de vote aux municipales et en 1920, à toutes les élections.

1933 : la LDH obtient qu’une amnistie soit votée pour les personnes poursuivies pour propagande anticonceptionnelle.

Entre les 2 guerres, fut créée une «  Commission féministe » au sein de la LDH pour réfléchir à tous les problèmes relatifs aux femmes : droit de vote, prostitution, incapacité de la femme mariée. Un exemple : en novembre 1926,  au sein de la section d’Orléans, une ligueuse institutrice Olympia Cormier dresse un ardent plaidoyer  pour  ce droit de vote, qu’elle n’exercera jamais, car, Résistante, elle est restée à Ravensbrück.

Après la 2ème guerre mondiale, des droits sont acquis  grâce à l’application du programme du CNR (Conseil  National de le Résistance). La LDH reste vigilante, se bat pour que ces droits s’inscrivent dans le quotidien : combat pour la contraception, l’avortement libre et gratuit, lutte contre les discriminations dans le travail, les violences et mutilations sexuelles.

Dès 1972, elle joint sa voix aux demandes de modifications législatives sur l’avortement, aux revendications pour l’ÉGALITÉ professionnelle, aux protestations contre les formes de violences faites aux femmes, des mutilations sexuelles aux violences conjugales.

En 1979, le Comité international du droit des femmes annonce dans une conférence de presse tenue au siège de la LDH, avec Simone de Beauvoir, l’envoi d’une mission d’information en Iran et en 1987, elle s’élèvera vigoureusement contre les lois criminelles qui frapperont les femmes dans ce pays.

En 1990, le  70 ème Congrès a pour thème  Les Femmes et les Droits et proclame :

«  Nous sommes dans un 3ème temps de la marche vers l’Égalité », celui de la mixité des droits : « la mixité, ce n’est pas seulement le mélange hommes/femmes, c’est un mot qui permet de penser simultanément la différence sexuelle et l’égalité, qui inscrit le réel et le droit dans un même mouvement ». Pour la LDH, c’est la mixité des droits et des fonctions qui fera l’égalité mieux que le recours à la parité.

2011, égalité non acquise  dans le travail, les salaires…

Tous ces combats  impliquent le respect des idéaux républicains : LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ.

Quant aux droits des femmes dans le monde entier, la LDH a relayé les grandes campagnes pour sauver des femmes victimes de lois violemment répressives dans certains pays, de Sarah Balabagan à Amina Lawal en 2003. Elle fut aussi partie prenante de la prise en compte des droits des femmes dans la nouvelle donne de la mondialisation en co-organisant deux séminaires sur «  Les droits des femmes dans l’Europe élargie » et «  Les femmes et l’immigration » au Forum social européen de Paris/Saint Denis en octobre 2003. Elle a accompagné la venue en France de Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix en 2003, combattante courageuse de la cause des femmes en Iran, reçue au siège de la LDH pour dire son combat et celui de toutes les femmes musulmanes victimes des lois patriarcales oppressives de leur pays, dire aussi son égale opposition à l’obligation de porter le voile islamique comme à son interdiction.

Dans son combat contre toutes les formes de discriminations et contre les méfaits du démantèlement du droit du travail et de la remise en cause du droit au travail, la LDH n’oublie pas que les femmes sont les premières exposées au chômage, à la précarité, au temps partiel et aux restrictions en matière de retraite.

Enfin, la LDH intègre de plus en plus dans l’activité de ses sections la sensibilisation des jeunes à l’égalité des sexes par l’éducation à la citoyenneté, entre autres en faisant connaître les textes fondamentaux qui la proclament, le maître mot « l’indivisibilité des droits ».

Car « la liberté ne se divise pas, l’égalité non plus : comment affirmer l’égalité entre les êtres humains sans lutter contre les discriminations dont les femmes sont victimes ?…il n’y a pas hiérarchie mais solidarité entre les droits, notre raison est de les rendre tous effectifs ». (Manifeste du congrès du centenaire, 1998)