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MANIF’FESTIVE “CANTINE POUR LES ENFANTS DE MIGRANTS
Le collectif Monnier vous invite à une MANIF’FESTIVE “CANTINE POUR LES ENFANTS DE MIGRANTS”
Le samedi 3 Mars à partir de 11 heures 30 sur l’Esplanade Lamartine (entre la statue Lamartine et la Saône ) à Mâcon
MIGRANTS, TEXTES LUS LE 3/2 LORS DU CERCLE DE SILENCE
A l’occasion du Cercle de silence du samedi 3 février des poèmes lus par Elsa Le Boudec ont ému les participants et le public. Ceux-ci ont apprécié cette façon très profonde et touchante d’évoquer toutes ces précarités, vulnérabilités, épreuves et de montrer l’indifférence de la routine politique.
Vous trouverez ci-dessous deux de ces poèmes et les liens vers le projet d’Elsa Femme d’ici, femme d’ailleurs, et l’enregistrement musical du poème Cosec Schumann
https://passage71.wordpress.com
Poème SPLATCH (18 décembre 2o17)
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Poème COSEC SCHUMANN (25 janvier 2018)
MIGRANTS, COLLECTIF MONNIER : un déni d’humanité (3 février 2018)
La section Ldh soutient le collectif Monnier d’aide aux migrants et plusieurs de ses membres participent activement aux différentes tâches du comité. Samedi 3 février le collectif a distribué sur le marché le tract suivant DENI D’HUMANITÉ.
COLLECTIF MONNIER : AU « PAYS DES DROITS DE L’HOMME »…
Honte au « PAYS DES DROITS DE L’HOMME »
Il est temps de faire face à la vérité. Nous ne pourrons jamais arrêter la migration, qui existe depuis toujours. L’accueil des réfugiés nous concerne tous.
La liberté de circuler est un droit (article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays »), l’hospitalité est un devoir.
Le droit à l’hébergement est un droit fondamental et inconditionnel (article L345-2-2 du code de l’action sociale et des familles : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. (…) dans des conditions d’accueil conformes à la dignité de la personne humaine »).
Ici, à Mâcon, ces droits et devoirs ne sont pas respectés.
Les familles qui campaient sur le parking Monnier depuis des mois ont été évacuées de manière brutale le 21 décembre dernier pour être « mises à l’abri », en réalité parquées comme des pestiférés dans un gymnase, sans aucune intimité, sans possibilité de cuisiner.
Nos institutions se dérobent pour ne pas les recevoir de façon digne, alors que la loi prévoit une vraie mise à l’abri, individuelle et protectrice le temps de l’instruction de leur dossier de demande d’asile.
Nous ne demandons que l’application la plus humaine de la loi pour nos amis migrants, pour éviter qu’ils ne ressortent broyés par des conditions de vie qui nient leur humanité et qui les réduisent à un troupeau d’étrangers indésirables dont la cause est perdue d’avance. Les accueillir de façon déplorable, les rejeter, eux qui ont déjà tant supporté, c’est nier notre propre humanité.
Nous avons besoin de la société civile à nos côtés pour répondre à ce défi collectif. N’hésitez pas à nous contacter : collectifmonnier@gmail.com
Honte au « PAYS DES DROITS DE L’HOMME »
COLLECTIF MONNIER : aide aux migrants de Mâcon
Le Collectif Monnier s’est constitué en mars 2017 pour venir en aide aux migrants arrivés à Mâcon et installés dans un campement de fortune sur un parking (parking Monnier, d’où le nom du Collectif). Plus de 90 migrants, originaires des Balkans pour la plupart, dont une trentaine d’enfants, ont campé sur le parking, faute de place dans les hébergements d’urgence censés les accueillir en attendant que leur demande d’asile soit étudiée.
De 15 membres au départ, nous sommes aujourd’hui plus de 100 et le Collectif continue de s’étoffer et de fédérer des initiatives individuelles. L’action du Collectif s’est centrée sur de l’humanitaire d’urgence : mise à l’abri, veille médicale, alimentation, scolarisation des enfants, culture / loisirs, lien social… L’action du Collectif continue à se structurer et à s’organiser différemment depuis la « mise à l’abri provisoire » au gymnase Schuman le 21 décembre 2017.
La section LDH de Mâcon et plusieurs de ses membres participent activement aux actions et démarches du Collectif Monnier.
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Le Collectif tient à informer le grand public, afin de contribuer modestement à faire évoluer les mentalités sur ce sujet sensible, en informant de ce qui se passe à Mâcon, et en incitant les gens à se renseigner et à nous contacter. D »autres documents de communication sont prévus prochainement, pour d’autres cibles. Nous vous tiendrons informés.
CONTACT : collectifmonnier@gmail.com
Migrants du parking Monnier : communiqué de presse de la LDH
Communiqué de presse
Ligue des Droits de l’Homme
Section de Mâcon
6, rue de Crewe
71000 MÂCON
ldh.macon@gmail.com
Ponce Pilate !
« Dans un souci avant tout humanitaire… »
Je vous renvoie à la rue,
sans abri, sans nourriture, sans hygiène, etc.
La Ville de Mâcon a obtenu du Tribunal administratif de Dijon le 28 novembre dernier une ordonnance : article 1er : « Il est enjoint à tous occupants sans titre de la dépendance du domaine public en cause de l’évacuer immédiatement avec leurs biens, sous peine d’une astreinte s’élevant, par jour de retard, à 1000 euros par personne d’une part et 1000 euros par véhicule d’autre part »
La LDH constate que la Ville de Mâcon se préoccupe enfin du sort et de l’existence de ces personnes présentes depuis mars 2017. Mais constate une mauvaise foi extraordinaire.
Monsieur le Maire a rencontré le vendredi 24 novembre le Collectif de bénévoles qui soutient les migrants installés sur le parking Monnier.
Au cours de cette rencontre franche mais brutale, il n’a rien indiqué sur le référé déposé le 22 novembre. Pourquoi cette absence d’information ?
Il s’est refusé à apporter quelque aide que ce soit au collectif de bénévoles ; Il s’est contenté d’affirmer que la meilleure solution était que ces occupants partent immédiatement.
Il n’a fait aucune proposition d’hébergement même temporaire. Il a renvoyé à la responsabilité du préfet. Il a précisé qu’il n’agirait que sur réquisition préfectorale.
Pourquoi le juge du Tribunal Administratif écrit-il « les parties ont été régulièrement averties du jour de la procédure », quelle preuve apporte-t-il ? Pourquoi figurent dans la liste des mises en cause dix mineurs ? Aucune famille n’a montré de document aux bénévoles qui leur viennent en soutien. Pourquoi personne n’a été contacté au moment du dépôt de la requête. Les droits de la défense n’ont pas été respectés.
Par contre, après le jugement en référé, l’ordonnance a bien été distribuée par les forces de l’ordre en français et en albanais à chaque famille. De plus elle est affichée sur le bungalow des sanitaires en albanais avec la notification.
Où est la préoccupation humanitaire du maire de Mâcon ?
Quelle est l’étroite concertation avec les services de l’État afin de résoudre ces difficultés ? Nous avons appris le 24 novembre qu’il y avait chaque semaine deux à trois réunions entre la Préfecture, d’autres services de l’État et la Ville représentée par l’adjoint
à la sécurité.
Le collectif de bénévoles a rencontré à plusieurs reprises des services de l’État et des services municipaux ! L’objectif de ces contacts étaient l’amélioration des conditions de vie des occupants du parking Monnier, mais en vain !
Pourquoi avoir demandé une astreinte de 1000 euros par personne et par jour y compris pour les mineurs dont un garçon de dix ans et demi, ses parents ne sont pas cités ? La sanction financière serait-elle une sanction de plus pour des familles qui ont tout perdu, qui ont fuit leur pays et qui espèrent dans la devise de notre République ?
Pourquoi le communiqué se termine-t-il par une citation du président de la République cet été dans son discours sur l’intégration : « Je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois. Je veux partout
des hébergements d’urgence. »
Monsieur le Maire, quelles possibilités d’hébergement d’urgence apportez-vous ?
Dans le parc municipal, il y a de nombreux locaux vides, il y a d’autres locaux promis à démolition mais qui pourraient être utilisés comme hébergement temporaire.
Dans le parc privé il y a d’autres locaux d’habitation ou d’activités vides, ils pourraient être répertoriés et proposés à la réquisition préfectorale.
Pourquoi ne soutenez-vous pas les associations et les citoyens bénévoles qui viennent en aide à ces personnes ?
Pourquoi vous réfugiez-vous derrière une certaine interprétation du droit soit pour ne rien faire, soit pour aggraver les conditions de vie en évacuant ?
La section de Mâcon de la Ligue des Droits de l’Homme prendra toutes ses responsabilités pour soutenir les autres associations et les citoyens bénévoles dans leurs actions humanitaires et les occupants du parking pour améliorer leurs conditions de vie et le respect de leurs droits.
La section de Mâcon de la Ligue des Droits de l’Homme reste à la disposition de tous les pouvoirs publics pour envisager toutes solutions qui soient respectueuses des droits fondamentaux de la personne.
Nous encourageons les familles dans un éventuel recours au Conseil d’État contre cette ordonnance qui n’apporte pas de solution humanitaire.
Un Président de la République disait « pendant que la maison brûle, nous regardons ailleurs » !
Mr le Maire, pendant que des enfants, des femmes, des familles attendent dans des conditions inhumaines et insalubres que leur demande d’accueil soit examinée, vous regardez ailleurs ! L’indifférence n’est pas une solution.
La section LdH de Mâcon ainsi que le collectif Monnier appellent à rester vigilants et solidaires résistons à tout ce qui porte atteinte aux droits universels et indivisibles, il faut défendre le droit à une vie digne, pour tous.
Mâcon le 4 décembre 2017
Section de Mâcon
Ligue des Droits de l’Homme
6, rue de Crewe
71000 MÂCON
ldh.macon@gmail.com
SOIRÉE JUSTICE ET VERITÉ POUR JERÔME LARONZE le 20 octobre à 19h
CINÉ-DÉBAT FILM « NO LAND’S SONG » le 8 décembre à 20h
à la Médiathèque de Mâcon
Film de Ayat Najafi, sorti le 16 mars 2016 – 1h35 min – Documentaire musical
Avec Sara Najafi, Parvin Namazi, Sayeh Sodeyfi
Nationalités allemand, français, iranien
DÉBAT avec Yann RICHARD : PROFESSEUR ÉMÉRITE A L’UNIVERSITÉ SORBONNE NOUVELLE, et directeur de l’Institut d’études iraniennes (IEI), il est spécialiste de la sociologie religieuse du chiisme moderne, de l’histoire de l’Iran contemporain ainsi que de littérature persane.
M.Richard présentera quelques exemplaires de son livre L’Iran de 1800 à nos jours (Flammarion, Champs, 11€)
SYNOPSIS : En Iran, depuis la révolution de 1979, les femmes n’ont plus le droit de chanter en public en tant que solistes.
Une jeune compositrice, Sara Najafi, avec l’aide de trois artistes venues de France (Elise Caron, Jeanne Cherhal et Emel Mathlouthi), va braver censure et tabous pour tenter d’organiser un concert de chanteuses solo.
La LDH soutient le film documentaire « No Land’s Song », d’Ayat Najafi
Prix du meilleur documentaire au Festival des films du monde de Montréal
En Iran, depuis la révolution de 1979, les chanteuses ne sont plus autorisées à se produire en soliste, du moins devant un parterre composé (en partie) d’hommes… Voulant rendre hommage aux grandes artistes des années 1920, Sara Najafi, une compositrice de Téhéran, est déterminée à faire revivre la voix des femmes. Défiant la censure, elle veut organiser un concert pour des chanteuses solistes et rouvrir un pont culturel entre Paris et Téhéran. Elle invite Élise Caron, Jeanne Cherhal et Emel Mathouthi à venir rejoindre Parvin Namazi et Sayeh Sodeyfi dans leur combat. Durant deux ans et demi, Sara se voit opposer des refus, des réunions régulières au ministère de la Culture mettant en lumière la logique et l’arbitraire du système. Mais jusqu’où aller trop loin ? La solidarité interculturelle et le pouvoir révolutionnaire de la musique triompheront-ils ? Thriller politique et voyage musical, No Land’s Song ne perd jamais de vue son véritable centre – la voix des femmes.
Ne pas avoir le droit de chanter en public devant des hommes est un interdit tellement ridicule et surtout humiliant pour les femmes, que Sara Najafi a décidé d’en prendre le contre-pied.
C’était en 2009, précise-t-elle, une année de révolte en Iran. La rue est en ébullition contre les autorités après l’élection tronquée du président Mahmoud Ahmadinejad. Un mouvement vite retombé car durement réprimé. Mais Sara, elle, a gardé son idée en tête et l’a fait mûrir pendant trois ans jusqu’à faire naître un projet à la fois simple et complexe : organiser un concert officiel pour femmes solistes en faisant monter sur scène non seulement des Iraniennes mais aussi deux Françaises et une Tunisienne. Le tout filmé par son frère Ayat Najafi.
La première mission de Sara est alors de convaincre. Convaincre le père d’une des chanteuses iraniennes de laisser sa fille participer au projet. Convaincre les chanteuses françaises de s’emparer du répertoire perse d’avant la Révolution islamique. Convaincre la chanteuse tunisienne (qui s’est fait connaître lors des manifestations anti-Ben Ali de janvier 2011) du caractère subversif du projet. Convaincre, enfin, une poignée de musiciens à Paris et à Téhéran de s’accorder ensemble. Mais ceci est la partie la plus facile.
Les vrais problèmes commencent quand Sara se met à défier le pouvoir de la censure. « C’était notre principal objectif »,précise Ayat qui, avant de réaliser des films, montait des pièces de théâtre engagées à Téhéran. « Montrer comment fonctionne la censure de l’intérieur et en même temps la combattre. »
La caméra cherche alors à se faufiler au plus près du système. Recouverte de noir de la tête au pied, on aperçoit Sara entrer au ministère de la Culture et de la Guidance islamique. Puis, dans l’ascenseur, on la voit glisser rapidement un microphone sous son corsage. Et, soudain, l’écran devient noir. Seule sa voix et celles des fonctionnaires se font entendre. Sara se rend au moins cinq fois au ministère dans l’espoir d’y décrocher une autorisation. Un jeu d’hypocrisie total mais révélateur des absurdités du régime.
Troquant ses habituelles tenues colorées et élégantes contre une lugubre abaya, Sara va même demander des explications à un théologien. Les arguments avancés par l’érudit en religion sont tellement rocambolesques que la scène en devient truculente. Sur un ton des plus sérieux, il explique que « la fréquence de la voix de la femme ne doit pas dépasser une certaine limite ».
« Pour nous, c’était important que cette scène existe. En Iran, les deux clans cherchent à s’ignorer. On voulait les faire se rencontrer. On voulait aussi montrer que le problème n’est pas cet homme mais l’idéologie qu’il porte. »
Mais aussi, et c’est là où le film est si radieux, il s’agissait de partager l’énergie, l’engouement, la rencontre et le partage d’artistes mus par le désir de mettre leur art en commun au-delà des frontières et des répertoires, faire résonner le plus beau et le plus universel des instruments : la voix. La figure tutélaire de Qamar plane sur le projet, elle qui lapremière a chanté en public devant des hommes dans les années 1920, sans porter le voile. Faire vibrer la voix des femmes dans des chants au pouvoir éminemment subversif mais également faire savoir que Téhéran fut autrefois une ville dans laquelle le spectacle et le divertissement ont existé est une des autres dimensions de No Land’s Song. Arpenter les lieux décatis et désertés transformés en vulgaires entrepôts, c’est dire ce qui fut et implicitement suggérer ce qui pourrait à nouveau être. Résister et entrevoir, faire germer un possible.
Ce film est beau : beauté des personnes et du projet, beauté des voix et du chant ; il constitue un magnifique hommage au courage, à l’obstination et à la solidarité féminine dont il porte témoignage. Comme beaucoup de documentaires actuels, il refuse la voix off pour nous plonger au cœur de l’intrigue que représente le projet fou de Sara et nous fait voyager de Téhéran à Paris, aller-retour, dans un équilibre très juste de ces différents moments du projet et ce sont les dernières répétitions à Téhéran qui recèlent la charge émotive le plus forte. Le spectateur, en empathie avec Sara et ses ami-e-s, est emporté, suspendu à la réussite espérée. Dans la simplicité et la sincérité du propos, pointe un brin d’utopie. Une leçon de courage dont on ressort ému, plein d’énergie et d’airs empreints de liberté.
Seul bémol, il aurait été intéressant de savoir comment a été financé ce projet, et donc de quels appuis il a bénéficié.
Aucune diffusion officielle n’est prévue en Iran mais le réalisateurespère que le film sera piraté et vendu sous le manteau. « C’est un film qui est d’abord fait pour les Iraniens ».