Communiqué du 15 novembre 2018
Huit personnes sont mortes dans le fracas de l’effondrement de la rue d’Aubagne, des centaines de familles sont délogées. Des milliers de marseillais expriment tristesse, inquiétude et colère.
Elles ont scandalisé l’opinion publique et mobilisé les médias.
Mais combien de personnes sont mortes et meurent à petit feu aujourd’hui à Marseille?
Morts dans le « silence de l’insalubrité » et dans l’isolement.
Morts de l’abandon des pouvoirs publics.
Nous prendrons notre part pour soutenir et accompagner au mieux toutes les familles des victimes et toutes les personnes à ce jour déplacées, et nous assurer d’un relogement décent.
Si la déclaration de « catastrophe naturelle » relève de la compétence du premier ministre, il nous revient, à nous citoyens et militants de la LDH de Marseille de déclarer Marseille « catastrophe politique ».
Les procédures judiciaires engagées permettront, nous l’espérons, d’identifier les responsabilités mais, contrairement aux premières déclarations du premier magistrat de cette ville, les intempéries ne peuvent en aucun cas gommer ce qui relève probablement d’une incurie des services municipaux, et assurément d’une politique d’urbanisme conduite et dénoncer depuis plus de quarante ans.
Les municipalités successives n’ont eu de cesse d’élaborer et de conduire des politiques pour vider le centre ville populaire de ces habitants. La logique de gentrification est à l’œuvre et le développement de cette ville se traduit par toujours plus de relégation et de spéculations immobilières. Le système clientéliste fait le reste et impacte la gestion globale de la ville.
Espérons que les victimes de la rue d’Aubagne feront l’effet d’un électrochoc salutaire et que nous parviendrons à imposer une autre politique de rénovations pensée et conduite pour et avec les habitants.
Plusieurs villes l’ont fait, des exemples existent, pourquoi Marseille échouerait ?