La section de Montpellier était signataire de l’appel à mobilisation. Récit de SOS Oulala
K. Mesquida, C.Delga, M.Delafosse, Clement Beaune nient les changements climatiques. Jusqu’à quand ? Lors de l’action « Bloque Ton Périph » à Montpellier du 14 et 15 octobre 2023 – une des 10 actions de l’automne de LaDerouteDesRoutes – près de deux mille personnes se sont mobilisées sur deux jours pour stopper le bétonnage de nos terres et pour dire #NonAuLIEN et Oui au #MoratoireRoutes. Voir notre vidéo des deux jours de l’Evénement BTP (3 minutes). Voir aussi nos premières images dans actualités Vélorution et Tribune Les deux jours ont été rythmés par tribunes, assemblées des luttes, manifestations, actions de défense de la garrigue, batucada, vélorution, concerts, parade carnavalesque pour dénoncer les mensonges politiques. Durant ce week-end, les énergies ont fusé. Aucun débordement, aucune violence. Quelque chose de fort circule. Aux côtés des actions bambinerie, espaces détente, cantines, buvettes et concerts ont offert un accueil chaleureux. L’arrivée de la vélorution depuis Montpellier ouvre le week-end « Bloque Ton Périph ». La Tribune de la Déroute des Routes (vidéo d’une heure 20)donne le ton : sous le chapiteau, les collectifs de Rouen, Castres-Toulouse, Haute Loire et Montpellier témoignent : impacts des routes sur la biodiversité, métropolisation galopante et maîtres-mots politiques des autorités territoriales. Ces derniers justifient systématiquement les routes. Désenclavement, fluidification et développement économique sont des arguments de marketing conçus pour brader terres et vivant. De fait, les projets routiers ne sont pas pensés pour servir les gens. « Ils sont pensés pour mailler le territoire au profit du transport de marchandises, des camions et des entrepôts. Cela se retrouve à Rouen, Toulouse, Montpellier, Arles également où le projet routier est lié au développement du port de Marseille et de l’expansion Marseille Fos Lyon. A Rouen, la politique fluviale suit la même logique d’accroissement permanent et de compétitivité entre les villes. Bloquer le chantier d’une route, c’est bloquer tout le processus de l’urbanisation en amont. » (La Déroute des Routes, 2023 ;extrait de la vidéo). « Nous sommes la garrigue qui se défend » Aux chants de « Plus de loutres, moins de routes », « Nous sommes, nous sommes, la garrigue qui se défend, Bloque ton périph », « Combien d’hectares de saccagées pour des minutes de gagnées« , près de mille personnes ont défilé derrière la bannière « Le LIEN, en route vers la crise climatique » et derrière une mente religieuse de trois mètres de haut installée dans un vélo cargo. Ensemble, individus, militants et collectifs prennent la départementale pendant deux kilomètres pour se rendre sur le tracé du LIEN encore intact à ce jour. Quatre cortèges – lézard ocellé, pélobate cultripède, pipistrelle de Nahtusius et glaïeuls douteux – se forment de nouvelles alliances pour armer la garrigue. Voyez tous les détails de chaque opération en suivant le fil tweeter des Naturalistes des terres. Un muret en pierre sèche est construit pour abriter les lézards, une mare d’argile est creusée pour abriter les grenouilles, un filin est tendu entre les arbres situés sur le tracé afin de préserver l’abri des chauve-souris endormies et menacées de réveil et de mort par les abattages du chantier. Enfin, un champ de glaïeuls douteux en papiers crépons de couleur rappelle que cette espèce protégée est sous-estimée par le Département : près de 500 pieds de glaïeuls douteux ont été recensés sur le tracé du LIEN ce printemps 2023. On est loin des 20 pieds comptabilisés par le Département. Le recours juridique sur la dérogation aux espèces protégées est d’actualité. Un appel est en cours. Greenwashing du Département et de la Métropole Un hérisson géant suivi de deux cent personnes quitte le camp et avance sur les remblais et rochers excavés du chantier du LIEN. La colline est éventrée, la biodiversité raclée, la forêt coupée en deux. Cette route n’est pas écologique. Elle augmente le volume de trafic, la pollution et les émissions de GES. Elle imperméabilise les sols, menace les nappes phréatiques etc. Les coquilles d’huitres des enrobés promus par le département de l’Hérault ne changent rien à l’affaire. Le bitume du LIEN, ses échangeurs constituent un barreau infranchissable. Pour marquer cette imposture, les militants ont laissé sur le haut des remblais bien visibles depuis la départementale le hérisson géant, des coquilles d’huitres et une banderole « Une route écolo, c’est comme une huître à vélo, ça n’existe pas ». ça n’existe pas ». Les bulldozers se chargent d’écraser le dernier hérisson géant de l’Hérault dès le lendemain matin mais notre détermination est intacte : K. Mesquida a l’habitude d’étouffer les avis citoyens et scientifiques. Lors de la consultation publique de 2022, le président du Département cite les chiffres de 2014 . Accroché au passé, il efface 80% de personnes défavorables à l’avis du Département, mais favorables à l’avis de la Mission Régionale d’Autorité environnementale . Cette dernière est particulièrement critique et « considère que le dossier présente une grande incertitude sur les conséquences du projet sur l’extension de la périurbanisation, sans faire état d’actions ou de décisions concertées permettant d’éviter que ce projet devienne un facteur de développement urbain mal maîtrisé et induise une consommation d’espaces ayant des incidences environnementales ». (MRAe, 2021). « Bloque Ton Périph » dénonce la métropolisation galopante L’appel du collectif « Bloque Ton Périph » et de la coalition La Déroute des Routes, vise à empêcher la reprise des travaux sur les 8 km de route encore non construites entre Grabels et le plateau de Bel Air. Bloquer la connexion à l’autoroute A750, c’est bloquer l’urbanisation et la métropolisation dévorante à venir. Le projet routier du LIEN, « cheval de Troie de la Métropole de Montpellier » va à l’encontre des engagements « Zéro artificialisation nette » et « zéro carbone ». Avec le contournement de Montpellier, les choix politiques de la Métropole, du Département de l’Hérault se matérialisent : les territoires sont mis en scène pour attirer les grands groupes économiques afin de stimuler une croissance extractiviste sans limites. Paysages, sols et habitants sont vendus au plus offrant. Les ressources naturelles sont englouties. L’échangeur de Saint-Gély-du Fesc desservira bientôt les Pics Studio, studios de tournage conduits par les grands groupes CGL et SMAG. L’aberration est écologique et sociale: la route détruit le vivant, et éloigne, toujours plus, des pans entiers de la population de leurs lieux de travail. L’accès aux logements abordables se situe en périphérie et contraint les habitants à une mobilité automobile forcée. A l’heure où déjà 13,3 millions de personnes subissent une précarité de mobilité les longs trajets obligatoires, coûteux en temps, en argent et en énergie n’offrent aucune alternative. Pas de transports en commun, pas de déplacements du quotidien pour les périphéries des métropoles. Construire le LIEN c’est aller à contre sens de l’histoire. Appel à mobilisation Le silence, les mensonges politiques, les usurpations écologiques vendent les territoires et leurs habitants à la prédation foncière. L’opération « Bloque Ton Périph » est là pour le rappeler : l’heure est à la réduction du trafic, à la baisse des émissions de GES, à la préservation des sols, des écosystèmes et du climat. Penser des formes d’organisation collective sous forme de solidarités est un enjeu social et écologique impératif. « Les routes sont un objet politique à déconstruire » (La Déroute des Routes, 2023). Le combat se poursuit avec l’appel à mobilisation national le 21 et 22 octobre, RDV est donné à Castres Toulouse pour la lutte contre l’A69. Cette date est le point culminant de la Saison de la Déroute des Routes. L’heure n’est pas à une négociation au cas par cas, mais à un #moratoireroutes national pour une réflexion systémique sur la politique du tout-routier et ses alternatives ! La Déroute des routes, le Réseau Action Climat, la Fédération des Usagers de la Bicyclette, France Nature Environnement, Les Amis de la Terre, Greenpeace, Agir pour l’Environnement et le Groupement National de Sauvetage des Arbres ont lancé l’appel national il y a une semaine. Signataires de l’appel à mobilisation BTP Alternatiba Montpellier, Extinction Rébellion Montpellier, SOS Oulala, Gauche écosocialiste 34, Comité local des Soulèvements de la Terre Montpellier, UCL Montpellier, CNT 34, ESS, Solidaires 34, NPA 34, Solidaires étudiant-e-s Montpellier, Sud éducation 34, LFI 34, LDH MTP, Attac-MTP, Groupe local GreenPeace, la Carmagnole. Présents à l’assemblée des luttes, aux stands et activités BTP La Voie est Libre, l’A69 de Castres-Toulouse, la lutte des Sucs contre la RN88, le collectif Caveyrac-Vaunages contre le contournement de Nîmes, l’Axe Vert de la Ramée de Toulouse, le collectif Autre COM Montpellier, l’association Vélocités Montpellier, l’association Mosson Coulée Verte, la LPO Occitanie, le collectif de Malbosc, la déviation de Prades, Eau Secours 34, Arrêt du Nucléaire 34, Atterrissons d’urgence, la LPO, AESAE, AntiRep MTP, le comité Nîmois de soutien aux soulèvements de la terre, les Naturalistes des Terres et Terres de Luttes. Nous ont également rejoint Sébastien Rome et Nathalie Oziol, députés de l’Hérault, René Revol maire de Grabels, signataires du moratoire de la Déroute des Routes. La lutte continue. #NoMacadam#LaDerouteDesRoutes BloqueTon Périph SOS Oulala Revue de Presse