Un espoir s’est levé

Les électrices et électeurs ont tranché : le Rassemblement national (RN) est battu. Ce résultat s’explique par un front républicain mis en œuvre grâce à la mobilisation des actrices et acteurs politiques, associatifs, syndicaux, et de millions de citoyennes et citoyens. La participation électorale massive acte de façon indiscutable le rejet de la société d’exclusion que prône le RN. Le nouveau Front populaire (NFP) est en tête, suscitant un immense espoir pour les forces progressistes.

La séquence ouverte par la dissolution n’est cependant pas close. La réponse électorale écarte le péril imminent, mais elle ne résout pas les défis économique, écologique, social et démocratique.

Il faut que cessent immédiatement toutes les formes de violences et d’intimidation commises par les extrêmes droites. Il faut que cessent immédiatement les attaques visant les contre-pouvoirs institutionnels, sociaux et citoyens, et les atteintes à l’Etat de droit.

Après des décennies d’une société fondée sur la mise en concurrence de tous dans tous les domaines, des décennies d’augmentation des vulnérabilités et des inégalités, il faut apporter des réponses de fond aux urgences démocratiques, écologiques et sociales.

Les mobilisations massives portées ces dernières années par les syndicats, associations, mouvements, traduisent les aspirations collectives qui doivent être entendues. Il faut bâtir une société dont l’objectif soit d’assurer à toutes et tous, partout sur le territoire, l’accès effectif aux droits fondamentaux, une société qui mette une juste part de la richesse créée au service de cette ambition, une société où les politiques publiques assurent davantage d’égalité, de justice et de solidarités, sans détruire les écosystèmes, une société qui tourne radicalement le dos au racisme, à l’antisémitisme, au sexisme, aux LGBTphobies et à toutes les discriminations. Sans cela le répit ne sera que de courte durée et de nouveau la colère, les peurs, le rejet de l’autre et le ressentiment feront vaciller le vivre ensemble et la démocratie.

Pour la défense de la République, nous avons dit NON au RN.

Pour renouveler et faire vivre la démocratie, la LDH en appelle aujourd’hui à une réforme en profondeur des institutions et à des mesures d’urgence traçant le chemin d’un projet solidaire garant de l’effectivité des droits pour toutes et tous.

Toutes nos voix comptent contre l’extrême-droite !

Face à la perspective mortifère d’un gouvernement du Rassemblement national (RN) nous appelons à un sursaut démocratique et républicain des électrices et électeurs ! Dans toutes les circonscriptions de l’Hérault où cela était possible, les candidat·es les moins bien placé·es pour l’emporter au 2e tour contre l’extrême-droite se sont désisté·es. La section de Montpellier salue ces décisions qu’elle avait réclamées. C’est aux électrices et aux électeurs de se mobiliser à présent pour défaire le Rassemblement national dans les urnes !

Ce qui va se jouer dimanche dépasse radicalement ce qui nous divise: faisons en sorte de pouvoir continuer de vivre toutes et tous ensemble dans un État de droit ! Le 7 juillet, pas une voix ne doit manquer contre le Rassemblement national !

Pour une alternative démocratique, sociale et écologique

L’arrivée du Rassemblement national et de ses alliés au gouvernement aurait des conséquences immédiates et désastreuses sur nos droits et libertés fondamentaux, notamment parce que ce parti mettrait en œuvre la préférence nationale, son socle idéologique. 

Le recul des droits, la régression des libertés, les choix politiques tournant le dos au progrès social, le mépris vis-à-vis des personnes précaires, l’abandon des services publics constituent le terreau de l’extrême-droite. Ne la laissons pas aux commandes et opposons-lui l’État de droit, la liberté, l’égalité et la fraternité pour organiser notre avenir commun !

Pour un front commun des forces progressistes face à l’extrême-droite

Communiqué national du 10 juin 2024

Le résultat des élections européennes correspond à ce que les sondages laissaient présager. L’annonce immédiate d’une dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République ouvre l’éventualité d’une majorité d’extrême droite. Cette perspective serait évidemment un désastre pour la République française et pour les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité que nous portons, qui n’ont jamais été aussi menacées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La Ligue des droits de l’Homme appelle dès à présent l’ensemble des forces politiques progressistes à dialoguer, à mettre l’ensemble de leurs divergences de côté, à se mobiliser afin de proposer un front commun dans le champ électoral face à l’adversité. Elle va chercher sans tarder à travailler à cela avec toutes les forces syndicales et associatives qui partagent cet objectif avec elle.

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Défendre la liberté d’expression – Lettre ouverte aux présidences des universités de Montpellier

Depuis l’appel à l’interdiction systématique des « manifestations pro-palestiniennes », lancé par Gérald Darmanin à l’automne 2023, les voix qui contestent l’intervention militaire israélienne menée depuis sept mois à Gaza sont de plus en plus souvent sanctionnées. Une conception ouverte et équilibrée de la liberté d’expression est pourtant fondamentale dans une démocratie.

Jeudi 25 avril 2024, le Comité universitaire de soutien à la Palestine de Montpellier avait prévu d’organiser à l’université Paul-Valéry une conférence, intitulée « Les liens entre la lutte palestinienne et les autres luttes arabes » et animée par Joseph Daher, enseignant à l’Institut universitaire européen de Florence et spécialiste des pays arabes.  Elle n’a pas pu se tenir, la direction de l’université ayant refusé de lui octroyer une salle, « compte tenu du risque d’escalade militaire au Proche-Orient et des mesures de grande vigilance qui sont demandées aux établissements publics dans ce contexte ». Il y a un mois déjà, le 25 mars, une conférence de Pierre Stambul, co-président de l’Union juive française pour la paix était censurée par la présidence de l’université de Montpellier « en raison des propos qui pourraient y être tenus et provoquer des troubles à l’ordre public ». Le 14 février, la police et la gendarmerie intervenaient sur le marché de Clermont-l’Hérault pour demander à un maraîcher de retirer les t-shirts de soutien à la cause palestinienne affichés sur son stand.

La section de Montpellier de la Ligue droits de l’Homme alerte l’ensemble des acteurs institutionnels locaux et l’opinion publique sur les atteintes portées au respect du droit fondamental qu’est la liberté d’expression par ces interdictions et intimidations, et les risques qu’elles font peser sur le débat citoyen et démocratique. Ces faits locaux s’inscrivent malheureusement dans un contexte national d’ « interprétations extensives et aléatoires du délit d’apologie du terrorisme et de la notion d’ordre public, ayant pour objet ou pour effet d’intimider lourdement des militants associatifs, syndicaux ou politiques », comme le dénonce une tribune collective du 25 avril 2024 signée par le président national de la LDH.

Campagne locale contre la vidéosurveillance

Technopolice Montpellier, dont la LDH fait partie, a lancé en mars la campagne locale autour des recours contentieux contre la vidéosurveillance à Montpellier et Sète. Cela s’est traduit par l’annonce simultanée du dépôt des recours devant le tribunal administratif de Montpellier et de l’organisation d’un évènement sur la vidéosurveillance, qui s’est tenu samedi 16 mars au Quartier généreux.

Habitantes et habitants de Montpellier et Sète peuvent rejoindre les recours engagés en tant que parties intervenantes à l’audience. Il leur faut pour cela remplir le formulaire en ligne et transmettre leurs justificatifs d’identité et de domicile à Technopolice (technopolice-montpellier@riseup.net)

Cette initiative a bénéficié d’une importante couverture médiatique, à découvrir en parcourant la revue de presse.

Projection du documentaire Des Gouts de lutte

Des Goûts de lutte, réalisé par Emmanuelle Reungoat et Pierre-Olivier Gaumin, suit les trajectoires de Gilet jaunes pendant cinq ans. Leurs parcours, personnel et collectif, permet d’examiner, plus largement, les lieux de politisation et la forme des conflits sociaux, avec l’éclairage d’une historienne et d’une sociologue. La première aura lieu à Montpellier le 30 avril, en partenariat avec la LDH, et sera suivie d’un débat animé par Cécile Hautefeuille, journaliste à Médiapart.

>> Mardi 30 avril, 18h30, au cinéma Diagonal (5 rue de Verdun)

Rien que l’égalité, mais toute l’égalité !

Le 8 mars est l’occasion de rappeler que seules les luttes font reculer les inégalités de genre. À Montpellier, une manifestation partira à 14h30 de place de la Comédie.

Le combat pour l’égalité est loin d’être fini. Nos sociétés, française comprise, restent porteuses dans les rapports sociaux, le langage et les pratiques quotidiennes, de l’héritage millénaire d’une vision patriarcale et genrée des rôles masculins et féminins. Partout, dans tous les milieux, des femmes continuent d’être confrontées à des injustices et à des discriminations, à subir des violences, à ne pas être traitées à l’égal de l’homme au sein de leur famille et dans l’emploi, à ne pas avoir le même accès aux ressources naturelles et économiques, aux fonctions de pouvoir. De tels constats n’empêchent pourtant pas certains courants conservateurs, le plus souvent proches de l’extrême droite, de continuer leurs croisades pour faire obstacle à toute avancée en matière d’égalité femmes-hommes.

En ce qui concerne les violences sexuelles et sexistes, les derniers mois resteront incontestablement marqués par l’impact du mouvement #Metoo et la façon dont celui-ci a mis en lumière les violences physiques et psychiques dont des femmes, des jeunes filles, parfois même des fillettes, ont pu faire l’objet. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) salue le courage de toutes celles qui se sont élevées pour dénoncer l’omerta dont leurs agresseurs ont trop souvent bénéficié. L’ampleur du phénomène montre que seule une mobilisation de la société tout entière permettra que le corps des femmes cesse d’être maltraité, nié, exploité. L’école et l’ensemble des structures éducatives et sociales ont un rôle essentiel à jouer. Ce sont la prévention et l’éducation dès le plus jeune âge qui sont les meilleurs atouts pour changer les choses. Il faut en particulier promouvoir et rendre effectives la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedef ou Cedaw) adoptée en 1979 et la Convention n° 210 du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, dite Convention d’Istanbul, adoptée en 2011.

De même, il faut que l’ensemble des droits qui, en France, permettent l’égalité entre les femmes et les hommes soient rendus effectifs. Il est inadmissible qu’aujourd’hui encore les inégalités salariales persistent, que les femmes soient massivement présentes dans les secteurs les moins rémunérés, constituent la majorité des travailleuses à temps partiel et pauvres. Il revient aux pouvoirs publics de veiller à ce que les lois garantissant l’égalité professionnelle soient réellement appliquées et de conditionner, à cet effet, les aides publiques aux entreprises à un comportement vertueux en matière d’égalité.

Au moment où l’avortement est menacé dans de nombreux pays, y compris parmi les plus riches ou ceux qui se revendiquent comme des démocraties, la LDH se félicite de voir inscrite dans la Constitution la garantie de la liberté de recourir à l’avortement. Elle estime toutefois que cela implique nécessairement l’octroi de moyens ad hoc pour permettre à toutes les femmes qui le souhaitent d’avoir accès à l’IVG.

Parce qu’elle défend une société mixte dans laquelle les femmes et les hommes sont libres et égaux en droits et que ceux-ci sont indivisibles et universels, quel que soit le genre, la LDH appelle ses adhérentes et adhérents à participer massivement aux différentes initiatives qui auront lieu le 8 mars.

Violences policières : parce que l’État le veut bien

Arié Alimi, membre du bureau national de la Ligue des droits de l’Homme, a animé jeudi 1er février à la Carmagnole, à Montpellier, une discussion sur les violences policières.

L’avocat Arié Alimi défend depuis vingt ans un grand nombre de victimes et de familles de victimes, les accompagnant dans leur combat quotidien pour obtenir la vérité et la justice. Jeudi 1er février, il a partagé ses réflexions, étayées par son expérience, devant une salle comble. Plus de 70 personnes ont participé à cette conférence-dialogue qui a permis de mieux comprendre les racines et les ressorts des violences policières.