Le 17 janvier 2023 – à 18h30
A la Carmagnole : 10, rue Haguenot – MONTPELLIER
Le Collectif Stop Armes Mutilantes (SAM) et la Carmagnole vous invitent au vernissage de l’exposition Ciblé·e·s, le mercredi 17 janvier 2023 dans la salle d’exposition de la Carmagnole, au 10 rue Haguenot (Quartier Figuerolles), à Montpellier. Le collectif SAM a organisé le 02 juillet dernier, le colloque Armes policières mutilantes Analyses et combats. Il a été l’occasion de montrer une première fois le travail du photographe chilien Carlos Osorio Fuentes et de l’artiviste Anita. Nous vous proposons de les retrouver accompagnés du travail d’Aurélie Piau et d’affiches mises à disposition par le média Contre Attaque dans cette nouvelle exposition intitulée Ciblé·e·s. NOTE D’INTENTION Cibl⸱é⸱e⸱s se propose de réunir l’œuvre de trois artistes aux parcours hétéroclites qui les ont chacun⸱e⸱s conduit⸱e⸱s à intercepter la question des violences policières dans l’usage d’armes désignées à tort comme « sublétales ». En 2019, à Santiago du Chili, éclate l’estallido social, un soulèvement populaire parti de la jeunesse. L’universalité des images qui nous parviennent des affrontements, ouvre une première fenêtre réflexive sur l’usage par les forces de l’ordre chiliennes, d’un armement controversé : celui des LBD. Présenté comme une marque de désescalade de la répression d’État, se voulant dissipateur des fantômes d’une dictature meurtrière, l’usage des LBD serait la preuve d’une évolution, par le progrès technologique, du maintien de l’ordre encadré, d’une « gestion démocratique des foules ». C’est une version du réel très différente que nous livre le regard acéré de Carlos Osorio Fuentes. Il témoigne d’un retour de la brutalité : des scènes de guerre font irruption dans le centre-ville de la capitale chilienne. Le parvis de l’Université devient le théâtre d’affrontements violents. Les manifestant⸱e⸱s sont cibl⸱é⸱e⸱s au visage, les journalistes mis en joue. Et nous avec. Les sérigraphies d’Anita explorent les éléments qui composent l’équipement d’un CRS français, la même année, en 2019. Les armes forment une série cumulative. Elles emplissent tout l’espace. Rappelant la saturation de l’espace public par des rangées de CRS, et de l’air par le gaz lacrymogène, au moment des manifestations des gilets jaunes ou contre la Réforme des retraites. Anita emprunte aux codes publicitaires des couleurs vives et séduisantes et les met en tension dans son procédé de production : la fragilité du corps, corollaire de l’usage de cet arsenal disproportionné, affleure sur certaines images. Le geste a tremblé. Des éclats de couleurs rappellent l’intimité de nos blessures. Aurélie Piau a conçu une série d’affiches depuis cette société civile ciblée. Avec humour, elle interpelle ici les forces de police pour proposer un renversement d’autorité ; là, elle propose une arborescence de caméras de vidéosurveillance flanquée des termes « business plan ». Elles sont des surfaces de dénonciation, des messages adressés à un pouvoir politique — mais pas que — qui organise la répression indispensable au maintien de l’ordre néolibéral actuel. Tout⸱e⸱s choisissent de sublimer à travers leurs travaux les actes de résistance et les formes de luttes multiples contre ce projet de société qui ne tient que par le recours aux armes mutilantes. Curateur·rice·s > Lisa Combettes, Jean François Mazeran et Isabelle Quaglia. |
ANITA, Artiviste Depuis toujours Anita s’intéresse à ce qui l’entoure, à ce qu’iel rencontre. C’est l’occasion, pour iel, de faire apparaître, de révéler les mécanismes de domination à l’œuvre dans nos sociétés occidentales actuelles. C’est en débutant à l’École des Beaux-Arts de Montpellier que son travail artistique est devenu politique. Il fait écho à ses premières expériences de militantisme dans des domaines variés tels que le féminisme, la défense de l’environnement, la justice sociale ou encore les études décoloniales. La diversité de ses engagements illustre son attachement à l’intersectionnalité des luttes. Ils transparaissent dans son travail, où le maniement d’une certaine ironie, met en relief ces sujets qui l’animent. La série Un monde meilleur propose un regard sur l’armement dit « non-létal », dont iel fait la découverte lors de manifestations en centre-ville. Cela fait maintenant trois ans qu’iel vit, travaille et milite à Montpellier. CARLOS OSORIO FUENTES, Photographe indépendant Photographe documentaire, il s’est principalement formé à Buenos Aires, en Argentine où il a achevé des études de cinéma à l’Université de Palerme. Puis il s’est spécialisé en méthodologie, narration et esthétique de la photographie documentaire à la faculté de philosophie et de lettres de l’université de Buenos Aires. Son travail est engagé et défend souvent une problématique précise. Il entretient un lien étroit avec la danse. En 2017, il est metteur en scène de la pièce su último vals (Teatro Oriente de Santiago de Chile), œuvre qui traite, de la discrimination subie par la communauté LGBTQ+ chilienne. L ’estallido social (littéralement, l’explosion sociale ) qui éclate en octobre 2019, au Chili, le propulse dans la rue, aux côtés des manifestant⸱e⸱s⸱ où il se lance dans une pratique d’enregistrement photographique méthodique qui durera près de quatre mois. Il essaie de dépeindre aussi clairement que possible les transformations sociales dont il est témoin. Il appelle cette série Chile el próximo Chile (le prochain Chili). Il travaille actuellement sur un projet visant à retrouver la mémoire et à rétablir l’histoire d’un peuple de la région andine de l’Araucanie au Chili. Dans cette région vit la nation Mapuche, actuellement en proie à un violent conflit pour la récupération de ses terres. AURÉLIE PIAU, Artiste plasticienne Artiste plasticienne, Aurélie Piau explore plusieurs médias, l’affiche faisant partie intégrante de son travail, elle circule de la rue au musée. Issue d’un milieu très populaire son inadaptation à la société capitaliste s’exprime dans un travail au rire grinçant ou au contraire nourri de l’amour de l’humain. Depuis 2019, avec la création de l’atelier céramique o.s edition à la coopérative culturelle La Tendresse, Aurélie Piau avec Mamady Sano, travaillent à construire une entreprise autonomactivartistique. Cette entreprise a un fonctionnement solidaire les revenus sont également partagés par celle et celui qui les ont produits. On ne fait pas la révolution dans les salles d’exposition mais c’est une façon honnête de gagner sa vie pour construire d’autres réalités que celle qui nous est imposée. |
INFORMATIONS PRATIQUES – Exposition du 17 janvier au 28 février 2023 – Ouverte pendant les heures d’ouvertures au public de la Carmagnole et sur demande certains samedi après-midis de 15h à 18h. – Entrée libre et gratuite. |