Catégorie : PIERRE MOREAU

VIOLATION DU DEVOIR DE MEMOIRE A L’ENCONTRE DE PIERRE MOREAU: JEAN-MARC NESME ET CHRISTIANE MATHOS TORPILLENT LA COMMEMORATION (12/5/2021)

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Peut être une image de une personne ou plus, personnes debout, plein air et texte qui dit ’RUE BILLET REDMI NOTE 9 AI QUAD CAMERA’

ter en tant que Ldh Paraylemonial

Depuis 2017, la section de la Ligue des droits de l’Homme sait que le maire de Paray-le-Monial préfére les commémorations catholiques avec des associations catholiques (Les Amis des Antilles, Les Routes de l’Abolition de l’Esclavage) promotrices de messes pour des abolitionnistes en grande partie agnostiques, athées, protestants et francs-maçons en 1789. Ainsi le 10 mai 2017, Jean-Marc Nesme a-t-il déjà officié au prieuré avec Christiane Mathos, après une messe à la basilique. Mais cette année où l’on fête les 400 ans de Pierre Moreau, on atteint un sommet avec une invitation du maire devant la maison des Billet et une pose de plaque, non pas dans la rue Baudron où est né Pierre Moreau, mais à l’entrée la rue Billet, au-dessous de la plaque, associant ainsi les deux noms de manière tout à fait arbitraire, volontaire et assumée. Or ce détournement du lieu de naissance dans une rue évoquant une famille très catholique elle-aussi n’est pas anodin: en effet historiquement, Antoine Billet, provincial des jésuites lyonnais, très engagé dans le courant rigoriste (les « radicalisés » d’aujourd’hui) fut l’ organisateur et l’exécuteur, avec l’évêque d’Autun, des persécutions violentes contre la communauté protestante de Pierre Moreau, persécutions inductrices d’exclusion des personnes et d’accaparement de leurs biens. Quelle délicate attention!Les protestations de Germaine Lemétayer au Conseil Municipal du 31 mars n’ont bien évidemment obtenu aucune réponse, le maire se contentant de se targuer de connaissances historiques … (il est vrai qu’il possède le livre de référence sur « Les protestants de Paray-le-Monial… » et sait parfaitement à quoi s’en tenir sur la question).A Paray-le-Monial, le devoir de mémoire à l’égard d’un protestant et de la communauté parodienne du XVIIème siècle reste donc un sujet extrêmement sensible qui provoque encore des réactions haineuses, nous le constatons à travers cette indignité. Pour comprendre ces invraisemblances, ces commémorations symboliquement désastreuses diligentées par Philippe Pichot, Christiane Mathos et Jean-Marc Nesme, il faut mentionner une autre pierre d’achoppement: la communauté de l’Emmanuel ayant entrepris la promotion d’Anne-Marie Javouhey…comme abolitionniste de l’esclavage (en vue d’une canonisation), « Les amis des Antilles » et les « Routes des abolitions de l’Esclavage » la privilégient comme première abolitionniste de la région. Or la congrégation qu’elle a créée en 1807, les Soeurs de Saint Joseph de Cluny, s’est développée à La Réunion, au Sénégal, en Guyane et à La Martinique dans le cadre de la colonisation et avec l’argent et le travail de l’esclavage jusqu’en 1848 lorsque la 2ème république vote son abolition. Attachée à la monarchie, la religieuse elle-même n’a évidemment jamais revendiqué l’abolition de l’esclavage défendue par les Républicains. Dans ces conditions, en Saône-et-Loire, les « vrais » abolitionnistes ne servent que de faire-valoir et de caution à une opération que nous considérons comme frauduleuse. Mais nous constatons maintenant qu’avec le soutien de l’évêque d’Autun qui dira une messe pour les abolitionnistes à Digoin le 9 mai, cette catholicisation de la cause abolitionniste s’officialise, ce qui justifie rétrospectivement les protestations de la Ligue des Droits de l’Homme et pose la question des subventions publiques aux associations qui promeuvent l’emprise du religieux sur une cause publique, nationale et intrinsèquement laïque. Nul doute qu’une hiérarchie est déjà établie entre les abolitionnistes qui seront désignés catholiques et les autres, mécréants et protestants comme Pierre Moreau auxquels on réservera comme le 7mai 2021 une commémoration bâclée et infâmante.La section de la Ligue des Droits de l’Homme exprime sa colère face à de tels dévoiements: les mascarades folkoriques et commerciales de Madame Mathos et de Monsieur Pichot qui certes, créent de l’animation, certes font le buzz et leur valent d’importantes subventions publiques ne servent qu’ à instrumentaliser la grande cause qu’est l’abolition de l’esclavage à des fins de prosélytisme catholique via la « Nouvelle Evangélisation » de l’Emmanuel.Dans une ville comme Paray où l’esclavage moderne a sévi contre de jeunes mineurs africains en 2017 et 2018 sans qu’aucune mesure n’ait été prise à l’encontre du responsable, Hervé Thurin, cette cause reste fortement entachée d’indignité, du côté du Conseil Départemental (André Accary) et de la Mairie (Jean-Marc Nesme) par le profond mépris qu’ils ont alors manifesté à l’égard de ces jeunes réduits à l’état de main-d’oeuvre gratuite et de source de profit. Rappelons que c’est l’intervention conjuguée de la Ligue des Droits de l’Homme et de la Cimade qui a mis fin au scandale.La pose d’une plaque dans la rue Billet et la commémoration du 7 mai constituent de fait une violation du devoir de mémoire. Nous publierons incessamment une biographie des frères Billet, montrant aux parodiens que cette pose est une infamie semblable à ce que serait une plaque à la mémoire de Jean Moulin dans une éventuelle rue Pétain…Nous interviendrons pour que cette plaque soit déscellée le plus vite possible et placée dans la rue Baudron.La Ligue des Droits de l’Homme aura à coeur, les 18 et 19 septembre, lors de la commémoration des 400 ans de Pierre Moreau, de rétablir la dignité de la mémoire de Pierre Moreau et d’ici là, de prendre toutes les mesures possible pour « réparer » cette nouvelle atteinte à sa mémoire après 350 ans de mise au placard. Section de la Ligue des Droits de l’Homme de Paray-le-Monial

COMMEMORATION DE L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE A PARAY-LE-MONIAL (23 mai 2020)


Le 23 mai quelques membres de la section de Paray-le-Monial de la Ligue des Droits de l’Homme ont commémoré l’abolition de l’esclavage à travers un hommage au Parodien Pierre MOREAU. Confinement oblige, cette manifestation -qui n’a pas été rendue publique- s’est limitée cette année à un rappel de sa biographie, à la lecture de deux de ses textes contre l’esclavage et à une minute de silence. En un temps où ces commémorations sont contestées (statues renversées de Victor Schoelcher), nous avons la chance d’avoir, à Paray-le-Monial, un abolitionniste exceptionnel à plusieurs titres: 1- par la double condamnation qu’il fit de l’esclavage et de la colonisation alors que deux siècles plus tard, nombre d’abolitionnistes les ont dissociées d’où les contestations actuelles 2- par l’association qu’il opéra avec la liberté de conscience, l’égalité des droits face à l’école, une solidarité universelle 3-par la précocité de cette prise de conscience: il est le plus ancien des abolitionnistes de Bourgogne -Franche-Comté 4-par l’ostracisme dont il fut victime pendant 3 siècles à cause de son appartenance à la communauté protestante de Paray-le-Monial: c’est la présidente de la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Paray qui a découvert Pierre Moreau et le commémore avec la section depuis 2014 dans le respect de sa mémoire et dans la dignité; ce sont les militants de la LDH paray qui, depuis, chaque année, organisent plusieurs manifestations en hommage à l’irénisme qui l’a inspiré et à sa communauté qui a partagé ses idées: recueillement devant la rue où il est né, en 1621, visite guidée de la ville protestante, conférence sur l’un des thèmes choisi dans son oeuvre. Nous regrettons tout de même avec incompréhension et colère que le déni dont il fut victime persiste encore à travers le déni de l’histoire de cette communauté, objet de conflits parfois violents, de commémorations-bidons et de tentatives de récupération par des associations catholiques non laïques. Cette instrumentalisation de l’abolition de l’esclavage est d’autant plus scandaleuse que l’histoire fait progresser les connaissances et permet maintenant de faire le tri entre les mystificateurs et les abolitionnistes authentiques.

Ci-dessous, les deux textes lus: extraits de son livre: Histoire des derniers troubles du Brésil

La servitude

« La nourriture même leur était déniée et on ne leur départissait seulement que quelques pièces de terre dans lesquelles, pendant le temps limité pour leur repos (car on les relevait de douze heures en douze heures), ils semaient des pois, des fèves et du mil pour blé de Turquie et faisaient échange de leur grappe (boisson qu’ils font avec de l’eau qu’ils jettent sur la gaine des cannes de sucre brisées, lorsqu’elles sont hors du pressoir) avec de la racine et farine de Manioque qui leur sert de pain que les esclaves du Labrador, qui se mêlent d’en faire et vivent de cette sorte, leur fournissaient, et étant malades, ils en avaient moins de soin que de bêtes. Que si quelqu’un tuait l’esclave qui n’était pas le sien, il en était quitte en payant au maître ce qu’il était estimé et n’y avait que l’action civile pour ce regard ; étant morts, la cérémonie était de leur faire lier le corps par trois ou quatre endroits à une perche et deux de leurs camarades les troussaient sur leurs épaules et les allaient jeter dans la ou en quelque rivière. Il leur était impossible de se dégager d’une si détestable servitude, vu que s’ils pensaient s’échapper, au lieu de trouver du refuge, reconnus à la marque de leurs maître qu’ils leurs imprimaient en divers endroits de leurs corps avec un fer chaud, ils y étaient ramenés et traités comme il a été dit…. Il est vrai que les Hollandais n’exerçaient pas cette sorte de barbarie… » p. 41

la violence contre les esclaves:

« J’appréhende quasi d’exprimer la façon inhumaine et pitoyable dont on use envers ces malheureux captifs puisqu’elle va au-delà de la compassion et excite le frémissement. Ils étaient tellement géhennés au travail assidu qu’on leur marquait, qu’encore qu’il excédait leurs forces, si quelqu’un manquait à point nommé à faire ce qui était prescript, on le liait et garrottait en présence de tous les autres esclaves qu’on faisait assembler : le facteur commandait au plus fort et vigoureux d’entre eux de le frapper et donner deux à trois cents coups de corde sans discontinuer, depuis la plante des pieds jusques sur la tête, de sorte que le sang ruisselait de toute part et que la peau toute déchirée de coups était frottée de vinaigre et de sel sans qu’ils osassent crier ni se plaindre, à peine d’en recevoir le double ; quelquefois selon la grandeur de la faute, ce châtiment ou plutôt bourrellement était redoublé par deux ou trois jours consécutifs ; de là on les serrait en un lieu obscur enchaînés et le lendemain plus souples qu’un gant on les remettait à la besogne ou plutôt que de manquer, ils se tuaient de peine, tous nus comme le bêtes ; leurs corps fondant en sueur enduraient patiemment l’ardeur des fourneaux qui purifiaient le sucre sans oser se retirer ni cesser de remuer avec des pelles et grands bâtons le sirop; de sorte que pour divertir les flammes et les étincelles de feu qui s’attachaient à leur peau et la grillaient, ils n’avaient autre liberté que celle de se trémousser » p. 40-41COMMEMORATION

145Personnes touchées25Interactions

L’ESCLAVAGE, UNE HISTOIRE A ETUDIER(2 DEC 2018)

Dans cette vidéo, Myriam Cottias prévient: "La recherche redéfinit la relation esclavagiste dans sa complexité… elle a…

Publiée par Ldh Paraylemonial sur Dimanche 2 décembre 2018

PARAY, VILLE D’ESCLAVAGE (12 mai 2018)

 

Hier, au Centre de culture et de Congrès, à l’invitation de la Ligue des Droits de l’Homme, Olivier Brisson, co-fondateur du Comité contre l’esclavage moderne a fait le bilan des activités de cette association. Il a montré l’évolution croissante des cas de travail gratuit effectué sous emprise, d’abord limité à des familles de diplomates moyen-orientaux, mais s’étendant à de grandes entreprises et à des familles françaises. Si les femmes étrangères ont été les premières victimes, les hommes représentent maintenant 30% des cas. L’association est intervenue pour faire évoluer la législation française, elle traite les signalements, engage des procédures judiciaires contre les esclavagistes et aide les victimes à intégrer une vie normale. Doté de plusieurs employés et de subventions d’Etat, le CCEM a ainsi libéré 700 personnes depuis sa fondation. Pour terminer, le cas des mineurs africains non accompagnés de Paray-le-Monial, a été identifié, à travers les observations de la LDH, comme un cas typique d’esclavage moderne. Si la LDH et la Cimade ont pu les libérer en octobre 2017 du travail gratuit et de l’emprise auxquels ils étaient soumis depuis février, par contre le maintien dans son emploi du directeur du FJT semble significatif d’un dysfonctionnement administratif, voire judiciaire. La question a été posé aussi de la disparition des fonds publics qui leur étaient affectés et de l’évaluation des revenus de 7 mois de travail à la tâche effectué par deux équipes d’une dizaine de jeunes chacune, à raison de 3 à 6 heures par jour. La section a donné des nouvelles des MNA de Paray, qui, dispersés dans toute la France, continuent à entretenir avec elle des relations privilégiées. L’aide qu’elle continue à leur fournir sur les fonds propres de quelques militants permet de légaliser progressivement leur situation. Pour elle, il s’agit là d’une réparation par rapport aux maltraitances subies à Paray et d’aide à la reprise de confiance à l’égard de la France. Le public présent -composé pour l’essentiel de militants motivés- est intervenu pour faire savoir que le cas parodien n’était pas isolé. Ainsi certains CAOMI fondés pour accueillir les jeunes de Calais auraient-ils présenté les mêmes dérives. Pour conclure, nous avons remercié Olivier Brisson, militant hors pair de la cause des personnes réduites en esclavage, pour une conférence riche montrant l’efficacité de la mobilisation conjointe du droit, de la justice et de la fraternité…pour libérer, et réintroduire dans leurs droits et une vie normale des victimes qui comptent parmi les plus vulnérables. Ainsi à Paray-le-Monial, la commémoration des 170 ans de l’abolition de l’esclavage s’est-elle conjuguée au présent, cas significatif, parmi d’autres, de la grave crise morale et politique qui affecte notre ville.

10 mai 2017: JOURNEE NATIONALE DE L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE: HOMMAGE DE MARCEL DORIGNY

Marcel Dorigny à Pary le monial

Résumé conférence Marcel Dorigny
Paray-le-Monial, 10 mai 2017

Mercredi 10 mai: Fête de l’abolition de l’esclavage à Paray-le-Monial, en hommage à Pierre Moreau. Pour commencer, un tour de ville « sur les pas » des cinq pasteurs du XVIIème siècle qui ont fait progresser, par delà des persécutions croissantes, les idées de liberté de conscience et d’égalité dans une constante recherche – très irénique- de la paix. Ensuite, Marcel DORIGNY a donné une conférence passionnante sur le mouvement abolitionniste français. Le replaçant dans le sillon des mouvements américains et anglais, dans celui des philosophes des Lumières et de la Révolution (abolitionniste en février 1794), il a évoqué quelques grandes figures de la Société des Amis des Noirs (1788), du groupe de Coppet (1814), de la Société de Morale chrétienne (1821)et de la Société pour l’Abolition de l’Esclavage: Etienne Clavière, Jacques-Antoine Du Roveray, Etienne Dumont, Germaine et Auguste de Staël, Guizot…tous engagés dans la presse et sollicitant le Parlement pour abolir définitivement l’esclavage et la traite après leur rétablissement par Napoléon en 1802. Tous protestants aussi, comme ces quakers qui furent, aux USA, les premiers abolitionnistes de l’histoire…et à l’image d’un mouvement largement dominé par les Réformés (à l’exception notoire de l’abbé Grégoire). Nous remercions chaleureusement Marcel Dorigny pour cette page d’histoire riche des valeurs qu’elle porte et d’un superbe combat dont le parodien fut l’un des précurseurs. Ajoutons que pendant sa conférence, il a annoncé une réédition du récit de voyage de Pierre Moreau au Brésil, ouvrage qui prendra sa place dans le riche patrimoine protestant de la ville.

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LETTRE DE LDH PARAY à MADAME JARROT, Maire de Montceau-les-Mines (24/6/2016)

Section de la Ligue des Droits de l’Homme
de Paray-le-Monial Paray-le-Monial, le 24 juin 2016

A Madame JARROT, Maire de Montceau-les-Mines.

Madame le Maire,

En réponse à votre message, nous retenons une phrase qui va à l’essentiel : « La République est belle quand elle permet à tous, librement, d’asseoir ses démarches au service des autres et de belles causes sur une conviction personnelle et intime ».
En ce qui concerne la laïcité, nous sommes entièrement d’accord avec le lien que vous faites avec la liberté de conscience et d’expression, chacun étant libre, dans l’espace public, de les manifester comme il l’entend avec la seule limite du respect de l’ordre public. Par contre, il ne suffit pas de le dire, Madame la Maire, encore faut-il l’appliquer et ne pas persifler la Ligue des Droits de l’Homme lorsqu’elle exerce sa propre liberté d’expression et son esprit critique.
Il nous semble par ailleurs que vous oubliez deux autres dimensions capitales de la laïcité, liées à nos droits fondamentaux : d’abord celle de l’égalité des consciences des citoyens ; qu’ils soient croyants ou pas, ils ont tous les mêmes droits, ils ont tous droit au même respect. Selon l’article premier de la Constitution : « Elle (La république) assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances ». Autrement dit, quand une association largement subventionnée sur fonds publics s’empare d’une cause à la fois nationale et universelle, celle de l’abolition de l’esclavage et qu’elle opère des discriminations entre les abolitionnistes, associe systématiquement les athées, les protestants et les agnostiques à un culte catholique et ignore ou réduit d’autres engagements confessionnels ou philanthropiques, nous ne sommes plus, Madame le Maire, dans le champ de la laïcité, mais dans celui du prosélytisme catholique. Il est navrant de constater qu’en oubliant cette égalité, votre lettre instrumentalise la laïcité pour défendre une cause fondée sur une inégalité et un prosélytisme qui offusquent tous les Républicains. A nos yeux, il s’agit d’un manquement à votre statut d’élue républicaine, garante de tous les droits fondamentaux et pas seulement de la liberté de conscience. Cette année, la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Paray-le-Monial a fêté dignement Pierre Moreau dans le respect de convictions religieuses qui l’ont conduit à l’idée de l’abolition et elle continuera à le faire avec d’autres et en hommage à d’autres convictions pour rétablir un devoir de mémoire bafoué… Dans cette affaire, ce qui doit être au centre de la commémoration n’est certainement pas l’organisatrice avec sa sensibilité religieuse personnelle mais l’abolitionniste lui-même avec le processus idéologique qui l’a conduit, dans son temps et dans son milieu, à la défense de l’abolition de l’esclavage.
Enfin, le troisième terme, la fraternité, nous paraît particulièrement malmené lorsque l’égalité n’est pas respectée. Ainsi, à Paray-le-Monial, deux commémorations ont opposé d’une part la démarche communautariste du maire associée dans les medias et dans le message qu’il nous a envoyé à une grand’messe dédiée à un protestant et, d’autre part, celle de la Ligue des Droits de l’Homme qui s’adressait à tous avec la préoccupation exclusive du devoir de mémoire.
Permettez-nous enfin, Madame, de regretter que votre message soit adressé à Madame Lemétayer alors que celui que vous avez reçu était signé de la Section de Paray-le-Monial de la Ligue des Droits de l’Homme.
Veillez agréer, Madame le Maire, l’expression de nos salutations distinguées,

Section LDH de Paray-le-Monial

LETTRE DE LA MAIRE DE MONTCEAU-LES-MINES (30/5/2016)

Lettre Jarrot(1) (1) (2)

ALERTE AUX « COMMÉMORATIONS » INSTRUMENTALISÉES DES ABOLITIONNISTES DE l’ESCLAVAGE! (19/5/2016)

Depuis quelques années, Christiane Mathos, présidente de l’association Les amis des Antilles et Philippe Pichot, responsable UNESCO des sites mémoriels organisent des « commémorations » très particulières des abolitionnistes de l’esclavage. En effet lorsqu’on s’intéresse à leur communication à travers leur programme, leurs propos, leurs courriels et les articles du Journal de Saône-et-Loire, on constate partout les mêmes pratiques de révisionnisme historique à peine dissimulées :

1. La première est la CENSURE OU LA RÉDUCTION de tous les groupes de pensée qui ne se revendiquent pas du catholicisme. Ainsi Etienne Lavaux de Bisefranc (1751-1828) est-il cantonné à son grade de général et Jean-Philippe Saclier (1743-1819) est-il passé à la trappe cette année alors que le Cahier de Doléances de Toulon/Arroux qui mentionne l’abolition de l’esclavage notifie bien qu’il a été « rédigé par Jean-Philippe Saclier, avocat-Maire ». Généralisée, une telle pratique aura ainsi pour effet de discriminer toute une catégorie d’abolitionnistes dignitaires, comme eux, des loges maçonniques. En ce qui concerne Pierre Moreau (1620-1660), son appartenance au protestantisme est indiquée très discrètement dans une notice en bas de page de l’article du 13 mai, ses prises de position sont limitées à une « condamnation » de l’esclavage alors que son projet de Brésil politique induit une abolition et le refus du commerce des esclaves ; enfin, on ne lui reconnaît pas, dans la hiérarchie des abolitionnistes, le rôle dynamisant qu’il a eu auprès d’ humanistes héritiers des Parodiens, comme Jean-Philippe Saclier par exemple. A la fin du XVIIème siècle, les protestants ont été exclus de Paray certes, mais leurs idées ont été transmises et ont irrigué tout le Charolais-Brionnais au XVIIIème siècle selon des modalités et des réseaux de transmission (protestants de Paray, catholiques humanistes, franc-maçonnerie, associations philanthropiques..) qu’il aurait fallu étudier sérieusement.

2. La seconde est la PROMOTION ARBITRAIRE d’Anne-Marie Javouhey engagée dans une communauté catholique. En effet, on ne peut mettre dans une même perspective Pierre Moreau, Etienne Lavaux et Anne-Marie Javouhez (1779-1851) alors que leurs prises de position échelonnées respectivement entre 1651, 1789 et 1830 imposent des distinctions ; on ne peut non plus se permettre de répéter pour elle seule et avec insistance ses références spirituelles de « fondatrice des sœurs de Saint Joseph ». On peut aussi se demander pourquoi elle seule a donné lieu à la réalisation d’un film par FR3 (Edith Farine, « A.M. Javouhey, de Cluny à Mana ») diffusé en février 2017. Ces pratiques d’amalgame et de sélectivité arbitraire d’un seul et unique courant ayant concouru à la construction de l’abolitionnisme témoignent pour le moins d’une absence totale d’éthique afférente à la critique historique.

3. Enfin, la mention nominale  insistante, dans le programme de commémoration, dans les courriels et dans la presse, de messes pour les abolitionnistes protestants et francs-maçons… atteste un manque flagrant de respect de l’identité des personnes : on ne compte pas moins de cinq annonces répétées d’une messe pour Pierre Moreau à Paray entre le 28 avril et le 8 mai 2016, et de quatre à Cormatin pour Etienne Lavaux entre le 8 et le 12 mai. A cette « PURIFICATION » DÉCOMPLEXÉE de l’histoire (comme le sont les « purifications de généalogies » réalisées par les communautés charismatiques), réalisée par une association et un responsable UNESCO ayant certes la liberté de le faire mais ne représentant qu’eux-mêmes, il faut opposer les objectifs du Comité National pour l’Histoire et la Mémoire de l’Esclavage (CNHME) qui promeut « l’affirmation d’une citoyenneté active et dynamique ouverte sur un futur partagé » (10 mai 2016). La laïcité doit donc être placée au cœur des programmes municipaux et distinguer ce qui ressort de l’Etat et des religions. On ne doit pas transiger avec cette règle et les responsables politiques doivent s’informer avant de s’en remettre à de telles associations et de leur distribuer des subventions publiques.

4. Le quatrième point relève du révisionnisme historique promu dans le Charolais-Brionnais par Marion Sigaut, du groupe de Briant « Terre et Famille » et par Jean Sévillia, traditionnaliste catholique, habitué de Paray (communauté de l’Emmanuel-Manif Pour Tous). Attestées dans une vidéo « L’antihumanisme des Lumières » et dans un ouvrage « Historiquement correct », leurs convergences pour faire l’APOLOGIE DE L’ANCIEN RÉGIME sont nombreuses : opposition entre les Lumières prétendues esclavagistes et un catholicisme qui, dans la lignée des papes Paul III, Pie V et Urbain VIII, serait, lui seul, abolitionniste, condamnations radicales, entre autres, de la franc-maçonnerie et du protestantisme. Or tout historien compétent et de bonne foi ne peut que dénoncer ce même révisionnisme historique qui trompe les lecteurs de notre département à travers les 29 articles recensés reliant tous les abolitionnistes au catholicisme, censurant les appartenances maçonniques et réduisant à la portion congrue ou ignorant le plus souvent le protestantisme…

Le Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage a habilité exclusivement la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Paray-le-Monial pour commémorer Pierre Moreau. Il en est résulté que l’identité protestante de cet abolitionniste a été au moins mentionnée dans la presse et que la commémoration de la LDH le situant dans le contexte historique de sa ville a permis au public de saisir les fondements collectifs et interconfessionnels de sa pensée. Car ce sont bien les abolitionnistes qui doivent être identifiés, reconnus à travers leur courant de pensée, leurs engagements, leur parcours et mis à l’honneur. Fidèle aux principes qui sont les siens -se prononcer sur ce qui est juste et dénoncer ce qui ne l’est pas- la Ligue des Droits de l’Homme appelle à la vigilance les maires et le Conseil Départemental qui ont pu être dupés par l’activisme d’associations plus soucieuses de reconquêtes religieuses que des vérités de l’Histoire. NOUS INVITONS DONC SOLENNELLEMENT LES HISTORIENS, LES ENSEIGNANTS…ET LES ASSOCIATIONS CULTURELLES LAIQUES DE SAONE-ET-LOIRE À SE MOBILISER pour prendre en main partout, comme nous l’avons fait à Paray-le-Monial et sans que cela coûte le moindre euro aux contribuables, les commémorations sur les abolitionnistes afin qu’une juste reconnaissance SOIT RENDUE à ces philosophes qui sont l’honneur de nos régions et notre patrimoine commun.
Germaine Lemétayer, pour la DH Paray-le-Monial

Texte modifié le 11 décembre 2017.

10 MAI 2016 A PARAY-LE-MONIAL, COMMÉMORATION DE PIERRE MOREAU

MARDI 10 MAI 2016 A PARAY-LE-MONIAL, COMMÉMORATION DE PIERRE MOREAU, ABOLITIONNISTE DE L’ESCLAVAGE.

pierre moreau 2

Cette année, la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Paray a été habilitée par le Comité National pour l’Histoire et la Mémoire de l’Esclavage pour organiser l’événement et pour rédiger la fiche qui placera PierreMoreau parmi les premiers abolitionnistes de France…mais aussi parmi les précurseurs des droits de l’Homme. Dans son livre « Les derniers troubles du Brésil … » (1651), ce Parodien imagine en effet le Brésil comme une république égalitaire face à la terre, la justice et l’école, avec liberté de conscience et solidarité entre ses habitants. La condamnation très ferme de l’esclavage « détestable servitude », « barbarie », va de pair avec celle, tout aussi radicale, de la colonisation au nom du droit des peuples à disposer de leur terre. Subversives, ces idées en phase avec celles de sa communauté d’origine et celles de ses amis d’Amsterdam ont fait prendre de grands risques à Pierre Moreau. Revenu vivre à Paray après avoir publié son livre à Paris et à Amsterdam, il y est mort à 40 ans, en 1660, dans des circonstances inconnues.

Après 350 ans d’oubli, ce parodien protestant qui est un honneur pour sa ville et pour les défenseurs des droits de l’Homme sera désormais reconnu et son œuvre étudiée et rééditée. La section LDH de Paray qui l’avait déjà honoré le 10 mai 2014, vous invite à se joindre à elle pour lui rendre un devoir de mémoire réparateur et un hommage appuyé.

 

HOMMAGE A PIERRE MOREAU POUR SA CONTRIBUTION A L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE (10.5.2014)

Michèle Galland, Alice Gaffard et Bénédicte Vandamme, lisent des textes de Pierre Moreau.

 

 

10 MAI 2014 : COMMEMORATION DE l’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE

Photographies : Journal de Saône-et-Loire, et Germaine Lemétayer

Hommage à Pierre Moreau :

« La section de Ligue des Droits de l’Homme de Paray-le-Monial est heureuse de vous accueillir dans la rue Baudron pour commémorer l’abolition de l’esclavage. Aujourd’hui, 10 mai, nous avons décidé de nous associer à la campagne nationale décidée par Jacques Chirac en référence au 10 mai 2001, jour d’adoption de la Loi Taubira reconnaissant la traite et l’esclavage comme crimes contre l’humanité. Mais cet anniversaire renvoie d’abord à l’abolition elle-même réalisée il ya 220 ans. C’est en effet le 4 février 1794 que « La Convention nationale déclare que l’esclavage des nègres dans toutes les colonies est aboli ; en conséquence, elle décrète que tous les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens français, et jouiront de tous les droits assurés par la constitution ». Par son caractère absolu, il n’y a ni conditions ni restrictions, ce décret s’inscrit dans la continuité des articles de la Déclaration des Droits de l’Homme d’août 1789 qui reconnaissent, dans l’article 1, que « tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ».
Ce décret qui fait de la France la première nation à abolir l’esclavage nous conduit aujourd’hui à rendre hommage à tous les hommes qui y ont concouru d’une manière ou d’une autre : ceux qui ont élaboré et diffusé au cours du XVIIIe siècle les concepts antiesclavagistes : d’abord les philosophes des Lumières, Montesquieu, Voltaire, Rousseau qui ont dénoncé l’esclavage dans leurs œuvres au nom de la conscience morale, tel Jaucourt dans l’Encyclopédie : « Cet achat de nègres, pour les réduire en esclavage, est un négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles, et tous les droits de la nature humaine » ; mais aussi la Société des Amis des Noirs fondée en 1788 par Brissot et Clavière et dont certains de ses membres, députés aux assemblées révolutionnaires, tels Mirabeau, l’abbé Grégoire, Sieyes, Cordorcet, Lafayette, diffusent dans les journaux les idées abolitionnistes et essaient, en qualité d’élus, de convaincre les différents gouvernements d’abolir la traite et l’esclavage ; enfin il faut rendre hommage aussi aux combats des esclaves eux-mêmes qui se saisissent des idées et des droits nouveaux pour se révolter à Saint Domingue à partir de 1791 sous la direction de Toussaint Louverture. Et c’est finalement grâce à ces révoltes que, par delà les pressions du lobby des colons de Saint Domingue, les commissaires nationaux concèdent la suppression de l’esclavage le 29 août 1793. Le décret de février 1794 ne fera donc qu’étendre aux autres colonies celui de 1793. On voit bien comment cette abolition résulte en France à la fois de l’activité intellectuelle des philosophes et des sociétés philanthropiques, des combats politiques et de la violence des révoltes.
Parmi ces hommes éclairés, nous, militants de la LDH de Paray-le-Monial, tenons à honorer l’un de ces abolitionnistes, certes inconnu mais particulièrement remarquable par sa précocité et la lucidité de sa pensée: il s’agit du Parodien Pierre Moreau, qui avec 140 ans d’avance sur les révolutionnaires publie, en 1651, une Relation véritable de ce qui s’est passé en la guerre faicte au pays du Brésil entre les Portugais et les Hollandais, depuis l’an 1644 jusques en 1648 dans laquelle il fait un réquisitoire très ferme contre la colonisation et l’esclavage : dénonçant la maltraitance et des conditions de travail inhumaines au nom de la conscience morale, il formule une critique vigoureuse de ces pratiques et propose un système politique républicain qui les exclut. Dans la république forte qu’il imagine, le Brésil devrait faire prévaloir la liberté de conscience, la solidarité, le partage de la terre, le développement des échanges internationaux, l’égalité face à la justice et à l’école. Pour essayer de comprendre le caractère exceptionnellement innovant d’une telle prise de position, compte tenu du peu d’éléments sur sa biographie, je vous propose de le resituer dans les prismes successifs de son environnement social, intellectuel et communautaire. On peut le faire en le suivant dans sa rue, dans sa communauté parodienne et sur le port d’Amsterdam.
D’abord sa rue : la rue des Cordonniers qui commence à la place du marché et se termine à la place de la Boucherie. Cette rue appartient alors à la partie la plus ancienne et la plus populaire de la ville : la ville basse de Paray forme vers le milieu du XVIIe siècle un contraste saisissant avec la ville haute et les faubourgs. Accolé au prieuré bénédictin, c’est un ensemble encore très marqué par sa ruralité : seulement un tiers des parcelles est bâti de petites maisons en bois et en torchis, le reste est occupé par des cours, des jardins et des terres à chanvre qui offrent aux petits artisans des ressources complémentaires. C’est le quartier où les loyers sont les plus bas, peuplé de cordonniers, de tixiers de chanvre de tisserands de laine. Or dans les années 1650, du fait de la pression démographique et de l’ascension sociale, les bourgeois investissent le début de la rue, font rehausser et rénover leur maison, créant ainsi même une forme de mixité sociale. Fils d’un cordonnier assez aisé mais qui ne s’est pas reconverti comme les autres dans les secteurs plus porteurs la tannerie et l’exploitation foncière, Pierre Moreau qui est fils unique, a pu décider de refuser un héritage qui le condamne alors à une vie modeste et sans relief ; en avançant qu’il a voulu « rompre les chaînes » pour voir du pays et se faire une idée par lui-même de leur réalité, il fait une rupture brutale qui le conduit à transgresser la coutume et l’autorité paternelle.
La seconde perspective est celle de la communauté parodienne : Vers 1640-50, sous l’influence des pasteurs, du seigneur de la Nocle, Alexandre Du Puy Montbrun, protecteur des protestants, sous celle de Richelieu qui est en qualité d’abbé de Cluny le seigneur de Paray, les relations interconfessionnelles évoluent vers l’irénisme : par réflexe de survie, les 50 familles protestantes de Paray décident de renoncer au dogmatisme calviniste pour se rapprocher des catholiques, qui font de même. Ainsi commence à s’instaurer dès les années 1640-1650, une religion commune dans laquelle tous se reconnaissent chrétiens, mettent en avant les points communs et laissent en retrait leurs différences. Cet irénisme qui s’inspire directement des écrits d’Erasme met en avant la liberté de conscience et la tolérance.
Le troisième angle est celui de la Hollande. Lorsqu’il réside à Amsterdam dans les années 1648-52, Pierre Moreau se trouve en contact dans cette ville avec un groupe d’intellectuels qui gravite autour d’un jésuite converti, François Van Den Enden, précepteur de Spinosa, d’un éditeur Jan Rieuwerst et d’un imprimeur Jan Glazemaker. Issus des milieux mennonites, une minorité protestante persécutée, héritière de la tradition érasmienne du XVI e siècle extrêmement libérale, certains d’entre eux se montrent très peu dogmatiques, mais porteurs de revendications morales et sociales fortes : l’égalité entre les hommes et les femmes, l’éducation pour les pauvres, le partage des fruits du travail. François Van Den Enden fait, quant à lui, l’éloge d’une république conçue comme démocratique et égalitaire et pourvue d’un système éducatif destiné à éclairer le peuple.
Pour conclure, on constate que si l’ouvrage de Pierre Moreau a pu constituer pour les intellectuels contestataires d’Amsterdam une sorte de ballon d’essai de leurs propres idées, le Parodien les publie avec dix ans d’avance sur eux et avec deux éléments novateurs qui lui sont propres : d’une part, par la tolérance à l’égard des Juifs, il élargit les références d’un universalisme qui s’en tient, pour les Hollandais, au monde chrétien ; d’autre part, il est le seul à présenter un projet politique cohérent et organisé de ces idées nouvelles. A Paray-le-Monial un tel auteur qui se positionne ainsi à l’origine même des Lumières et promeut un ensemble de valeurs si hautement humanistes est un honneur pour notre ville »

G Lemétayer