Pour des services publics… publicS


Communiqué LDH, Paris, le 7 mai 2019
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) considère indispensable que l’intérêt général soit garanti par une instance au-dessus des intérêts particuliers dont l’action n’est pas guidée par la seule rentabilité. C’est là une des expressions concrètes de l’égalité, de la fraternité et de la démocratie.
En France, cette instance s’appelle le service public, au sens large, dont la mission est d’assurer l’égal accès de toutes et tous qu’il s’agisse du travail, de l’éducation, de la santé, du logement, de la sûreté, etc. C’est aussi l’existence d’un secteur régulé qui reste souverain au sens noble du terme parce qu’il répond à des besoins fondamentaux comme l’énergie, les transports, la culture, etc. C’est une gestion et une gouvernance des biens communs comme l’eau, le climat, la biodiversité, qui relèvent du domaine public.
La notion de services publics et les droits qu’elle garantit aux usagers notamment grâce au statut des fonctionnaires qui, lui, préserve leur neutralité, est attaquée par diverses mesures qui visent la privatisation de nombreux secteurs relevant du bien commun.
Or, les expériences menées dans ce sens par d’autres pays européens montrent que partout, ce choix se traduit par une dégradation des services publics dans tous les secteurs et frappe en particulier les plus démunis. Les récents mouvements citoyens expriment au contraire une demande de davantage de services publics et de démocratie dans les décisions concernant le bien commun.
Pour défendre des services publics qui soient également accessibles à toutes et tous et porteurs de l’intérêt général, toutes les organisations syndicales appellent à la mobilisation ce jeudi 9 mai. La LDH soutient cette mobilisation et invite toutes celles et ceux qui sont soucieux d’égalité, de justice et d’impartialité à y participer.

POUR L’INTEROPÉRABILITÉ DES GRANDES PLATEFORMES EN LIGNE

Lettre commune dont la LDH est signataire. (21 mai 2019)

La lettre commune reste ouverte à signature par des associations et entreprises (les individus sont vivement encouragés à se l’approprier et à la diffuser autour d’eux). Pour signer, écrivez-nous à CONTACT@LAQUADRATURE.NET avec « Signature lettre interopérabilité » en objet, puis en précisant le nom de votre organisation dans le mail.

Nous, défenseurs d’un Internet neutre, libre et ouvert, appelons le législateur à agir pour que les grandes plateformes deviennent interopérables avec les autres services Internet. L’interopérabilité garantit à tout le monde de ne pas se trouver captif d’une plateforme : de pouvoir librement la quitter, sans perdre ses liens sociaux, et de continuer à communiquer avec ses contacts. L’interopérabilité permet à quiconque de lire depuis un service A les contenus diffusés par ses contacts sur un service B, et d’y répondre comme s’il y était. L’interopérabilité est garantie lorsqu’elle repose sur des standards ouverts.

Des services comme Facebook, Twitter et Youtube tiennent leur pouvoir du nombre élevé d’utilisateurs et d’utilisatrices qu’ils ont rendu captives : ce grand nombre incite d’autres personnes
à rejoindre leur service, et leur captivité permet de leur imposer une surveillance constante à des fins publicitaires. Aujourd’hui, nombreux sont celles et ceux qui souhaiteraient y échapper mais sont contraints d’y rester sous peine de perdre le contact avec leurs relations. Pourtant, en dehors de ces plateformes, des services interopérables réunissent déjà des millions de personnes (Mastodon, Diaspora, PeerTube…), notamment via le protocole d’interopérabilité ActivityPub publié par le W3C en 2018. Ces réseaux décentralisés, basés sur des logiciels libres, sont co-hébergés par une multitude d’acteurs distribuant largement les coûts entre eux, ce qui contribue à l’émergence de modèles économiques bien plus respectueux des libertés que celui de la publicité ciblée.

Migrer vers ces services permettrait aussi d’échapper à l’environnement toxique entretenu sur Facebook, Youtube ou Twitter. Ces géants favorisent la diffusion des contenus qui maintiennent au mieux notre attention, souvent les plus anxiogènes ou caricaturaux. À l’opposé de la voie prise par les récentes lois de censure, il ne faut pas espérer que ces plateformes freinent la diffusion de propos haineux, trompeurs ou dangereux, car leur modèle économique, au contraire, renforce cette diffusion.

Il est urgent de permettre à toute personne d’échapper à la surveillance et à la toxicité de ces grandes plateformes en rejoignant des services libres, décentralisés et à taille humaine sans conséquences nocives sur ses liens sociaux. La loi doit imposer cette interopérabilité.

Premiers signataires : 42l, AFUL, Alsace Réseau Neutre, April, Aquilenet, Assodev-Marsnet, Bee Home, CECIL, Creis-Terminal Devloprog, Domaine public, FACil, FDN, Framasoft, Franciliens.net, Globenet, Hadoly, Hoga, Iloth, Illyse, La Quadrature du Net, La mère Zaclys, Labomedia, Landinux, Ligue des Droits de l’Homme, LinuQ, Lorraine Data Network, Midway’s Network, MiNET, Mycélium, Nubo scrl-fs, Observatoire des Libertés et du Numérique, Parinux, PauLLA, Picasoft, Projet Internet et Citoyenneté, Revlibre, Ritimo, Rhizome, Sud-Ouest.org, Stolon, Syndicat ASSO–Solidaires, Syndicat des Avocats de France, T.A.C.T.I.C. asbl, Tetaneutral, Yunohost

Le 21 mai 2019

Les dimensions cachées de la pauvreté.

Avec ADT Quart Monde. Rapport ATD sur les dimensions cachées de la pauvreté.
? http://atdqm.fr/yw

La recherche sur les dimensions cachées de la #pauvreté c’est
? 1091 universitaires, professionnels & personnes en situation de pauvreté
? de 6 pays
? qui ont travaillé 3 ans ensemble
 pour définir 9 dimensions de la pauvreté
? http://atdqm.fr/yw

VIDEO : https://www.facebook.com/ATDQM/videos/635421953547602/

NEUF DIMENSIONS DE LA PAUVRETÉ

Lutter efficacement contre la pauvreté, c’est d’abord la comprendre

S’il est largement admis que la pauvreté est multidimensionnelle, aujourd’hui encore on tend à la limiter à ses aspects financiers quand il s’agit de la mesurer, comme le fait par exemple la Banque mondiale qui fixe le seuil international de pauvreté à 1,90 dollar par personne et par jour. Pourtant l’enjeu est de taille : alors que la communauté internationale a adopté de nouveaux Objectifs pour un Développement Durable (ODD) – dont le premier est d’éradiquer la pauvreté partout et sous toutes ses formes – la manière dont nous comprenons et mesurons la pauvreté est plus que jamais essentielle.

Pour répondre à cet enjeu, une recherche participative internationale sur les dimensions cachées de la pauvreté, pilotée par l’Université d’Oxford et ATD Quart Monde avec le soutien de nombreux partenaires, a été menée dans six pays – trois au Nord et trois au Sud. Durant trois ans, les équipes de recherche composée à la fois de chercheurs universitaires, de professionnels et de personnes vivant en situation de pauvreté venant du Royaume-Uni, de France, des Etats-Unis, du Bangladesh, de Tanzanie et de Bolivie ont travaillé pour établir de nouvelles catégories d’analyse de la pauvreté. Moins technocratiques et davantage nourries par la vie des personnes qui en souffrent, ces « dimensions cachées de la pauvreté » mises en lumière par cette recherche ont pour but de faire avancer la pensée globale sur la nature et la mesure de la pauvreté. Objectif à long terme : contribuer à des actions de terrain plus efficaces et à l’élaboration de meilleures politiques de lutte contre la pauvreté aux niveaux national et international.

Lire l’intégralité du rapport

Définir la pauvreté : 9 dimensions, 5 facteurs modificateurs

Les résultats mettent en avant l’interaction entre neuf dimensions de la pauvreté. Les trois premières ont été exprimées très fortement par les personnes en situation de pauvreté dans les six pays, mais elles sont encore peu comprises par la société et pas suffisamment prises en compte dans les indicateurs de pauvreté actuels. Trois dépendent ensuite des dynamiques relationnelles et les trois dernières sont plus classiques et renvoient à un manque de ressources, monétaires, matérielles et sociales.

Dépossession du pouvoir d’agir

La pauvreté entraîne un manque de contrôle sur sa propre vie. Les personnes en situation de pauvreté n’ont souvent pas leur mot à dire dans les décisions prises à leur place par des personnes qui ont autorité sur elles.

« La pauvreté, c’est comme une toile qui t’englue, dont tu ne peux jamais t’échapper. » (Personne en situation de pauvreté, Royaume-Uni.)

Souffrance dans le corps, l’esprit et le cœur

Vivre dans la pauvreté, c’est vivre des souffrances physiques, mentales et émotionnelles intenses, accompagnées d’un sentiment d’impuissance à y faire quoi que ce soit.

Tu ne peux pas t’endormir : tu penses ‘qu’est-ce que je peux faire ? Qu’est-ce que je vais donner à manger à mes enfants ?’ Tu te sens très mal, ça te fait mal à l’intérieur.” (Personne en situation de pauvreté, Bolivie.)

Combat et résistance

Il y a un combat continu pour survivre, mais la créativité des personnes en situation de pauvreté leur permet de répondre aux besoins fondamentaux de manière inventive, tout en acquérant de nouvelles compétences.

Quand j’ai de vieux vêtements, j’en fais de nouveaux. Quand on n’a rien à manger, je fais des gâteaux avec ce que j’ai. Je fais pousser mes propres légumes. On se débrouille. » (Personne en situation de pauvreté, France.)

Maltraitance institutionnelle

Les institutions, publiques et privées, de par leurs actions ou leur inaction, se montrent souvent incapables de répondre de manière appropriée et respectueuse aux besoins et à la situation des personnes en situation de pauvreté, ce qui les conduit à les ignorer, à les humilier et à leur nuire.

“Le système d’aide sociale n’est pas conçu pour vous permettre d’en sortir. Il vous maintient constamment la tête sous l’eau. Il vous met dans cette situation et vous reproche d’y être. C’est parfois comme si vous deviez sortir de la pauvreté par effraction.” (Militant, États-Unis.)

Maltraitance sociale

Le comportement du public envers les personnes en situation de pauvreté se caractérise par des jugements négatifs préjudiciables, la stigmatisation et le blâme. Les personnes vivant dans la pauvreté sont souvent ignorées ou exclues.

Ici, aux États-Unis, qui vous êtes est défini par ce que vous possédez. Quand vous n’avez pas grand-chose, vous n’êtes pas grand-chose. Et alors, on considère que vous n’avez pas votre place dans la société.” (Militant, États-Unis.)

Contributions non reconnues

Les connaissances et les compétences des personnes vivant dans la pauvreté sont rarement vues, reconnues ou valorisées. Individuellement et collectivement, ces personnes sont souvent présumées incompétentes, à tort.

Nous avons de sérieuses compétences pour gagner de l’argent, nous savons tricoter, nous savons faire tant de choses, comme recycler, mais personne n’accorde de valeur à ces compétences. Personne ne dit vraiment : ‘ils font un effort.’ Tout cela est rendu invisible.” (Personne en situation de pauvreté, Bolivie.)

Manque de travail décent

Les personnes vivant dans la pauvreté ont rarement accès à un travail équitablement rémunéré, sûr, stable, réglementé et digne.

Nous sommes surmenées, mais nous sommes sous-payées. La plupart des femmes qui travaillent dans la carrière se réveillent généralement à 5h du matin et travaillent de 6h à 16h. A la fin de la journée, elles sont payées entre 2000 et 5000 Tsh (environ 0,78 à 1,95 euros). » (Personne en situation de pauvreté, Tanzanie.)

Revenu insuffisant et précaire

Cette dimension se réfère au fait d’avoir trop peu de revenus pour pouvoir subvenir aux besoins de base et aux obligations sociales, pour maintenir l’harmonie au sein de la famille et vivre dans de bonnes conditions.

Quand nous n’avions pas d’argent, nous devions chercher de la nourriture dans la forêt. Parfois, nous mangions des feuilles et des racines, sans savoir si elles étaient sans danger pour notre santé.” (Personne en situation de pauvreté, Tanzanie.)

Privations matérielles et sociales

Cela caractérise le manque d’accès à des aliments nutritifs en quantité suffisante, à des vêtements adéquats, à des logements de qualité avec de bonnes installations sanitaires, de l’eau propre et un approvisionnement énergétique fiable, à une éducation non-discriminatoire dans des écoles bien équipées, à des soins de santé accessibles et efficaces, à des transports publics qui fonctionnent et à des environnements non dangereux.

Ne pas avoir de vêtements chauds pour l’hiver. De mauvaises odeurs venant des habits qui ne peuvent pas sécher dehors, dans une hutte en mauvais état, mal ventilée. Nous avons toujours faim. Nous avons toujours les pieds sales parce que nous n’avons pas de chaussures.” (Personnes en situation de pauvreté, Bangladesh.)

Les enjeux de la protection de l’environnement dans notre Île

14 AVRIL 2019 : LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME A LA REUNION SOUTIENT ET PARTAGE L’ENGAGEMENT POUR LES DROITS ENVIRONNEMENTAUX DES CITOYENS ET DEMANDE LA CREATION D’INSTANCES SPECIALES DE DEMOCRATIE PARTICIPATIVE

LA LDH à la Réunion estime légitime et nécessaire l’engagement de tous ceux qui souhaitent protéger le littoral de notre Île. D’une manière générale, elle soutient et partage l’engagement pour la défense des droits environnementaux des citoyens qui sont inséparables des autres droits.

La protection de l’environnement, sur le littoral comme dans l’ensemble de l’Île, est en effet un enjeu majeur qui appelle la responsabilité citoyenne et le respect de l’Etat de droit.

A ce titre, la Ligue s’inquiète du manque d’informations données aux Réunionnais. Il est donc nécessaire que les citoyens exercent leur vigilance, et organisent les solidarités utiles au-delà de tous clivages politiques traditionnels, dans un esprit de responsabilité, ainsi que dans le respect des personnes et des biens, dans le cadre de l’Etat de droit.

A cet égard, il y a lieu de rappeler que l’exécution des décisions de justice doit recevoir le concours des autorités publiques, sous réserve de l’épuisement des recours légalement formés. Il convient également de souligner que le soutien de l’activité touristique et de l’emploi doit désormais s’inscrire dans une perspective de développement durable et solidaire du territoire.

Concernant les derniers événements qui se sont produits à l’Ermitage sous le regard des forces de l’ordre, il va de soi que des violences matérielles ou des propos racistes, provenant de minorités prétendant agir pour un camp ou un autre, ne sauraient se justifier.

La Ligue considère cependant que ces événements ne peuvent servir de prétexte pour diviser les réunionnais et détourner l’attention des questions qui se trouvent posées sur la protection du littoral et sur les illégalités relevées.

Lorsque l’urgence l’exige, comme c’est le cas pour les constructions faites sur le domaine public maritime à l’Ermitage, la Ligue demande la création, à l’initiative des autorités publiques, de toute instance de concertation spéciale permettant l’information et la participation citoyenne directe. Un dialogue organisé entre les parties concernées et les autorités civiles est aujourd’hui indispensable.

D’une manière générale, face aux divers enjeux de la protection de l’environnement dans notre Île, la Ligue estime nécessaire de développer une démocratie plus participative et une mobilisation citoyenne accrue. De la même manière que dans la tradition réunionnaise, chaque famille s’occupe de sa « cour », nous devrons apprendre à prendre soin collectivement de notre « Île-Jardin ».

Fait à Saint-Denis, le 14/04/2018
Le secrétariat de la LDH à la Réunion
Communiqué de presse

 Brigitte BARDOT :  « des gènes de sauvages, etc… » 

NE PAS S’HABITUER AU RACISME !
UNE RÉPONSE COORDONNÉE DE L’ENSEMBLE DES ACTEURS A LA RÉUNION (ETAT, COLLECTIVITÉS ET ASSOCIATIONS) DEMEURE PLUS QUE JAMAIS ACTUALITÉ

21 mars 2019 : Plainte de la LDH adressée au parquet du TGI de Saint Denis concernant les écrits de Brigitte Bardot dans sa lettre ouverte au préfet de La Réunion en date du 18 mars, et qui a circulé publiquement à partir du 19 mars.

NE PAS S’HABITUER AU RACISME !
UNE RÉPONSE COORDONNÉE DE L’ENSEMBLE DES ACTEURS A LA RÉUNION (ETAT, COLLECTIVITÉS ET ASSOCIATIONS) DEMEURE PLUS QUE JAMAIS ACTUALITÉ

8 avril 2019. La lettre raciste et provocatrice reçue par un député de la Réunion, et faisant référence à la récente intervention délictuelle de Mme Brigitte BARDOT incriminant les réunionnais, de même que différents propos visant un nouveau membre du gouvernement en raison de son origine, sont autant de signes qui montrent la persistance d’un racisme ordinaire et parfois violent, qui se banalise.
Indépendamment des poursuites judiciaires encourues par les auteurs de tels actes, la Ligue des Droits de l’Homme appelle depuis plusieurs années, à un effort éducatif et notamment d’éducation populaire dans notre Île. Alors que l’ensemble des forces vives (cf. Récent avis du CESER de la Réunion) se sont prononcées pour un soutien accru à l’Education populaire, une réponse coordonnée de l’ensemble des acteurs (Etat, collectivités et Associations) demeure plus que jamais d’actualité.

La Ligue des Droits de l’Homme à la Réunion
97 avenue de Lattre de Tassigny – 97490 Ste-Clotilde – Tél. : 0692 69 01 71
Courriel : saintdenis-reunion@ldh-france.org

 

10 mai : les dates clés de l’histoire de l’esclavage

Depuis 2006, la France commémore officiellement le 10 mai la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition. A cette occasion, retour sur les grandes dates qui ont marqué l’histoire de l’esclavage.

Scène de punition d’un esclave © DR
© DR Scène de punition d’un esclave
Par Philippe Triay
Publié le 09/05/2014
L’esclavage transatlantique organisé par les Européens, mais également celui arabo-musulman, fut un système économique et institutionnel qui a entraîné la déportation de dizaines de millions d’êtres humains à travers les siècles. Les dates indiquées ci-dessous concernent pour l’essentiel l’esclavage pratiqué dans les ex-colonies françaises. Les données que nous mentionnons proviennent de différentes sources, en particulier du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE) et de l’Institut du Tout-Monde (les Mémoires des esclavages et de leurs abolitions).

VIIe siècle (jusqu’à la fin du XIXe) : Traite transsaharienne et orientale arabo-musulmane, qui entraîne la déportation de 12 à 14 millions d’Africains originaires d’Afrique subsaharienne.

–> A lire ici : L’autre esclavage : un aperçu de la traite arabo-musulmane

Fin du XVe siècle (jusqu’à la fin du XIXe) : Début de l’esclavage transatlantique. Environ 12 à 18 millions d’esclaves, selon les estimations, sont déportés d’Afrique subsaharienne vers les Amériques. Près de 2 millions d’entre eux périssent durant le voyage.

–> A lire : A bord du bateau négrier, le récit de l’effroyable traversée

Mars 1685 : Louis XIV édicte le Code noir, qui réglemente la vie des esclaves dans les colonies françaises.

4 février 1794 : Adoption du décret d’émancipation et d’abolition du 16 pluviôse an II par la Convention en France. Cela fait suite aux révoltes qui éclatent en août 1791 à Saint-Domingue (Haïti) et à la proclamation de l’abolition de l’esclavage dans cette île en 1793.

Le code noir
20 mai 1802 : Rétablissement par décret de l’esclavage par Napoléon Bonaparte. Une répression intense est menée dans les colonies françaises, notamment en Guadeloupe et en Guyane.

1er janvier 1804 : Proclamation de l’indépendance d’Haïti, sous la direction de Jean-Jacques Dessalines, qui devient la première République noire du monde. Les anciens esclaves ont vaincu l’armée napoléonienne.

–> A voir : Et Haïti se libéra de ses chaînes…

1807 : L’Angleterre vote la suppression de la traite négrière.

1814 : Par le Traité de Paris, la France s’engage à unir ses efforts à ceux de la Grande-Bretagne pour abolir la traite. Elle ne commencera vraiment à la réprimer qu’à partir de 1827, vingt ans après les Anglais.

27 avril 1848 : Promulgation du décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies et possessions françaises.

22 mai 1848 : Proclamation du décret d’émancipation en Martinique (74.000 esclaves émancipés).

27 mai 1848 : Proclamation du décret en Guadeloupe (87.000 esclaves émancipés).

–> A lire ici : 10 mai : « L’histoire de l’esclavage nous permet de repenser l’égalité et la démocratie » (Myriam Cottias)
–> Agenda : Les commémorations de l’abolition de l’esclavage dans l’hexagone

10 août 1848 : Proclamation du décret en Guyane (environ 13.000 esclaves émancipés).

20 décembre 1848 : Proclamation du décret à la Réunion (62.000 esclaves émancipés).

30 avril 1849 : Vote de la loi qui fixe le montant des indemnisations aux colons. Plus de 126 millions de francs de l’époque sont versés aux anciens propriétaires d’esclaves par l’Etat français.

21 mai 2001 : Loi n°2001-434 du Parlement français « tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité », dite loi Taubira.

 

#10Mai – Journée nationale de commémorations de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions : La CNCDH s’inquiète du manque d’engagement politique pour lutter contre le fléau de la traite moderne en France et appelle le Gouvernement à se doter d’un plan national de lutte au plus vite.
La France n’a plus de plan de lutte depuis 2017, soit depuis plus de 2 ans !

Pour lire le communiqué de presse ??https://www.cncdh.fr/node/1965

MARCHER ENSEMBLE POUR NOTRE ENVIRONNEMENT ET LES DROITS HUMAINS

Communiqué LDH]
La #LDH appelle à la grande marche citoyenne du #18Mai pour dénoncer la destruction de l’#environnement et les atteintes aux droits humains par les multinationales, telles que #Monsanto !
#JourDuDepassement
➤ http://frama.link/Marche18Mai

 
Depuis maintenant sept ans, une marche citoyenne a lieu en mai dans le monde entier pour dénoncer les pratiques attentatoires au droit de vivre dans un environnement sain des grands groupes de l’industrie agrochimique. Elle se concentre sur la figure de Monsanto (désormais Bayer-Monsanto), non parce qu’il en est le seul responsable, mais parce qu’il en est venu à incarner l’esprit d’inconséquence qui domine le système économique contemporain.

Déformant l’objectif de sécurité alimentaire face aux aléas naturels, l’agrochimie est allée très loin dans la volonté de contrôler les cycles et la chaîne de production, incluant des pans toujours plus grands de la vie sociale agricole dans un marché mondial. En Inde par exemple, le contrôle par Monsanto des semences transgéniques stériles du coton a conduit des milliers de paysans à la misère et au désespoir, avant que le gouvernement ne réagisse.

Car de manière générale, les pouvoirs publics ne jouent qu’a minima leur rôle de protection des populations, se satisfaisant d’une régulation minimale des logiques capitalistiques de l’industrie. Les conflits d’intérêts dans la recherche sur la dangerosité des produits pesticides et leurs effets sur les écosystèmes, les tentatives d’influence qui ne sont pas découragées sont autant de signes délétères pour la démocratie.

Face à cela, des collectifs citoyens se sont mobilisés pour mettre les institutions et l’industrie face à leurs responsabilités respectives. La quasi-impunité de Monsanto commence à être battue en brèche, avec des décisions de justice qui lui ont été récemment défavorables. Cela a aussi été rendu possible grâce au travail réalisé lors du procès fictif de Monsanto à La Haye dès 2015, qui avait dégagé des arguments sur sa culpabilité dans un « crime d’écocide » : une destruction intentionnelle de l’environnement portant atteinte aux droits humains.

Face aux calculs essentiellement financiers et à courte vue des multinationales, mais dont les conséquences se font sentir à long terme, il importe en effet que les droits soient défendus non plus seulement de manière immédiate, mais aussi en perspective. Pour l’exiger, marchons le 18 mai !

Paris, le 9 mai 2019

 

 

 

Alerte : traite à Madagascar !

Enquête sur traite d’humaines entre la Chine et Madagascar

La police des enquêtes spécialisées a arrêté huit personnes, dont deux couples, à Ambohibary Moramanga, lors d’un mariage entre des migrantes malgaches et des chinois. Ils ont été emmené à Antananarivo pour y être interrogé pour traite humaine.

Deux chinois et trois femmes malgaches sont restés en garde à vue, car la police pense qu’ils sont les cerveaux de ce trafic, qui rapporte beaucoup.
Une femme coûte environ 84 millions d’ariary (20 100 €), pour faciliter les démarches, ils se marient civilement avec les femmes. Chaque recruteuse perçoit 500 00 ariary par fille et la fiancée touche 2 millions d’ariary.

« Lorsque tout est prêt, elles organisent la rencontre entre les filles et les chinois venus exprès à Madagascar. La principale actrice de ces activités criminelles est activement recherchée par la SES depuis deux ans pour la même raison« , a expliqué le service communication du ministère de la sécurité publique.

D’ailleurs, « les prospects chinois viennent se marier avec elles à Madagascar en corrompant des agents de la commune afin de couronner leur mariage. Toute cette étape dans le but d’amener les migrantes à l’étranger qui leur serviront ensuite d’esclaves, parfois sexuelles« , a indiqué le service.