LA DEMOCRATIE, OUTIL DES DROITS DE L’HOMME

La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente. Voilà ce qu’on peut lire à l’article 21 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (DUDH) de 1948.

Le dernier volet de la phrase peut étonner: que pourrait-il y avoir d’autre qu’un processus démocratique pour garantir l’expression de la volonté du peuple dans l’organisation des affaires publiques?

De fait, cette étrange alternative énoncée dans la DUDH peut être lue comme l’indice que la démocratie n’y est pas définie comme un droit fondamental, mais comme un moyen d’assurer la réalisation de ces droits.

Cela signifie que la démocratie n’est pas tant un but en soi qu’un outil des «droits de l’Homme» – et que comme pour tout instrument ses effets sont conditionnés par le bon usage qu’on en fait.

Un marteau peut servir à enfoncer un clou… ou un crâne. Et comme il y a des «détournements» de marteaux qui finissent en meurtres, il peut y avoir des détournements de la démocratie qui anéantissent des droits fondamentaux.

On ne peut donc pas tout faire faire à cet outil. Pas plus qu’on ne peut violer par amour, on ne peut abolir «démocratiquement» ni les droits fondamentaux, ni la démocratie elle-même. Que la démocratie se retourne contre elle-même relève bien de la catégorie de la violence contre autrui, car elle ne saborde pas seulement celui qui vote pour son abolition, mais aussi l’autre qui ne vote pas pareil, et tous les autres qui pourraient voter un jour dans le futur, même le plus lointain.

Quand des «séducteurs» politiques se servent de la démocratie à d’autres fins que celles de la réalisation des principes exprimés dans la DUDH, c’est exactement comme lorsque le loup s’habille d’une peau de mouton. Ce n’est jamais le mouton qui tue, mais le loup, et si la dépouille du mouton n’est plus qu’une enveloppe de laine quand elle recouvre le loup, en politique la démocratie ainsi abusée n’est plus rien d’autre que sa propre dépouille déguisant le loup-politicien.

Contre de tels abuseurs il n’y a qu’un seul remède, c’est celui d’une pratique éclairée – il n’y a que si nous évitons de laisser faire de cet outil précieux un travestissement politique que nous tous, détenteurs des droits proclamés dans la DUDH garderons la main.

Tout comme l’horloge, instrument qui mesure le temps, doit être entretenue pour ne pas se dérégler et qu’il faut apprendre à lire sur ses aiguilles, nous devons «entretenir» la pratique démocratique, nous en servir à bon escient – et étendre à la démocratie ce que nous dit l’article 29 de la Déclaration universelle avertissant que nos «droits et libertés ne pourront, en aucun cas, s’exercer contrairement aux buts et aux principes des Nations Unies», c’est-à-dire contre eux-mêmes et contre nous-mêmes.

Claude Weber

Ligue des Droits de l’Homme du Luxembourg

http://www.ldh.lu/

Article paru initialement dans la revue Le Jeudi

La LETTRE n° 80

Au sommaire :

  • Jeunesse et droits de l’Homme,
  • La vie de la section: rapport d’activité, rapport moral,
  • Réforme de la justice : Est-ce vraiment de justice dont il s’agit?,
  • 10 décembre: journée des droits de l’Homme,
  • Parcoursup: des soupçons de discrimination,
  • « C’est pas du luxe » Horizon Théâtre à Avignon,
  • Le poids des mots,
  • La démocratie outil des droits de l’Homme.

Pour télécharger la revue

Fraternité : la fin du délit de solidarité.

L’éclairage de cette valeur républicaine par le conseil constitutionnel : une belle avancée…

Nous vous invitons à regarder, écouter l’audience au conseil constitutionnel  (45 minutes d’audience)

65 minutes d’audience, les 45 premières minutes sont les plus intéressantes quant à la définition de cette fraternité qui fait partie de notre devise républicaine. Ces débats au conseil constitutionnel sont intéressants car ils sont au fondement de notre droit. Prenez le temps, ne vous laissez pas rebuter par les aspects techniques du débat (ils sont peu nombreux) et vous ne le regretterez pas.

La décision du conseil constitutionnel

La lettre n°78

Au sommaire :

  • Edito : défendre les libertés !
  • Écrits de la fraternité : L’accueil et l’hospitalité, des valeurs portées par de nombreux participants
  • Vieillir, une chance ou une fatalité?
  • Inacceptable homophobie.
  • Notes de lecture : Notre France, dire et aimer ce que nous sommes de Raphaël Glucksmann
  • Un film : « Après l’ombre » de Stéphane MERCURIO.

Pour télécharger La Lettre n°78

LE PROJET DE LOI ASILE IMMIGRATION

Synthèse du décryptage de ce projet, fait par la CIMADE
Le projet de loi Asile Immigration, s’il est adopté par le parlement, va considérablement dégrader la situation de nombreux étrangers en demande d’asile ou de titre de séjour.

Ce projet de loi instaure des mesures de contrôle et de tri pour empêcher l’entrée et favoriser l’expulsion.

Article 13 de la déclaration universelle des droits de l’homme illustré par Elpuentea

I- Réduire les délais d’instruction et multiplier les procé­dures accélérées- Articles 5 à 8

Le délai d’appel à la CNDA passerait de 30 à 15 jours.
Sous couvert d’efficacité administrative, il s’agit d’exclure les personnes les plus fragiles, les moins entourées.
A savoir : en 2017, 41 % des demandeurs d’asile étaient en procédure normale, 21 % en procédure accélérée et 38 % sous le règlement de Dublin.

II- Accueillir sous surveillance – Article 9

Le projet de loi prévoit de répartir et cantonner les deman­deurs d’asile dans certaines régions pour mieux les contrôler.
L’allocation ADA serait conditionnée par la résidence dans cette région, sans pour autant garantir l’hébergement.
Les centres d’hébergement seraient obligés de fournir à l’OFII la liste des personnes qu’ils logent, liste qui pourrait servir aux expulsions.
A savoir au sujet de l’hébergement des demandeurs d’asile en 2017 :
47 % étaient hébergés dans le cadre du dispositif
45 % n’étaient pas hébergés mais percevaient l’ADA
8 % n’avaient rien

III-Porter la durée possible de rétention à 90 jours, voire à 135 jours – Article 16

La privation de liberté est inutile : elle génère de la souf­france, mais n’a pas d’incidence significative sur le nombre d’ex­pulsion.
La rétention pour situation irrégulière sur le territoire est une atteinte aux droits fondamentaux des personnes.
A savoir que la France a déjà été condamnée à 6 reprises par la cour européenne des droits de l’homme pour rétention de mineurs.

IV- Expulser sans attendre la décision du juge des libertés et de la détention (JLD) – Article16

Le JLD contrôle la procédure de rétention dans les 48 pre­mières heures de rétention.
Il est désormais question de revenir à l’intervention du JLD dans un délai de 5 jours, comme ce fut le cas avec la loi Besson.
Cela pourrait conduire à des expulsions sans audience préalable devant un juge.

V- Allonger la retenue dans un commissariat de police qui passerait de 16H à 24 H – Article 19

Lorsque la police soupçonne un séjour irrégulier, elle peut retenir la personne pour vérification du droit au séjour.
Aligner la durée de la retenue administrative sur celle de la garde à vue revient à assimiler le séjour irrégulier à un délit, ce qu’il n’est pas au regard de la cour de justice européenne.

VI- Contrôler en assignant à résidence – Articles 11 à 14

L’assignation à résidence est présentée comme une mesure al­ternative à la rétention.
Le projet de loi prévoit sa généralisation : toutes celles et ceux qui se voient refuser leur demande de titre de séjour ou d’asile pourraient être assignés à résidence, que ce soit chez eux ou dans un lieu d’hébergement.
Leur expulsion pourrait donc avoir lieu à tout moment.

VII- Bannir de l’espace Schengen- Articles 11 et 12

Si une personne sous le coup d’une OQTF se maintient en France, elle se verrait systématiquement appliquée une mesure d’interdiction de retour sur le territoire. Rester en France malgré le refus du dossier par l’administration signifiera une vie de clan­destinité et cela pourrait concerner des milliers de personnes.
A cela s’ajoute une interdiction de circulation pour des per­sonnes étrangères, mais qui sont en situation régulière en Europe. Cette interdiction peut être de trois ans, modulable en fonction de la situation de la personne.
VIII- Banaliser l’usage de la Visioconférence dans de mul­tiples procédures- Articles 6-9-12-16

La Visioconférence pourra être utilisée sans le consentement de la personne devant la CNDA, devant le JLD, en centre de ré­tention…
L’avocat n’est plus tenu d’être aux côtés des personnes, mais pourrait rester avec le juge au tribunal ;
Autre mesure : le tribunal pourrait être délocalisé directement au centre de rétention.
De manière évidente, les personnes étrangères sont considé­rées comme des justiciables de seconde zone.

IX- Reconnaître et « en même temps » limiter le droit de déposer deux demandes en parallèle : titre de séjour et de­mande d’asile – Article 20

La demande de titre de séjour serait limitée par un délai fixé, qui ne pourra pas être dépassé sauf circonstances nouvelles.
De nombreuses personnes qui ont fait leur vie en France ne pourraient plus déposer de demande de titre de séjour, faute de circonstances nouvelles.
Par ailleurs, les Dublinés ne seraient plus concernés par ce droit de double demande.

X-Complexifier la procédure de reconnaissance d’enfants français – Article 27

Cela concerne les couples non mariés : le parent français de­vrait faire la preuve de sa contribution à l’éducation et à l’entre­tien de l’enfant pour que le parent étranger puisse déposer une demande de titre de séjour.
Les enfants dont le parent français est absent seraient double­ment pénalisés, d’abord par l’absence du parent, puis par l’im­possibilité de l’autre parent de régulariser sa situation.

Ce qui n’est pas abordé dans le projet de loi :

  • Rien sur les réponses à apporter à des personnes qui ont subi des parcours migratoires traumatisants
  • Rien sur la situation des personnes sans papiers ou aux « droits incomplets » qui vivent dans l’angoisse et la précarité, et dont l’expulsion est de toute évidence irréaliste et humainement inconcevable.
  • Rien sur la situation des mineurs isolés devenant ma­jeurs
  • Rien sur la réponse à apporter aux réfugiés climatiques qui seront de plus en plus nombreux à frapper à notre porte dans les années à venir
  • Rien sur la solidarité qui, au lieu d’être criminalisée, de­vrait plutôt être encouragée.
  • Rien sur l’enfermement des enfants en centre de réten­tion (275 en 2017.)
  • Rien sur la régularisation des travailleurs sans papiers, alors que le séjour des travailleurs riches ou diplômés est favori­sé… Et pourtant, tout le monde sait que des secteurs entiers de l’économie vivent grâce aux « sans papiers » : bâtiment, sécurité, nettoyage, restauration.

La Ligue des Droits de l’Homme, aux côtés des  associations humanitaires, attend de l’État des réponses dignes, humaines et respectueuses des droits.

Seule la mise en place d’une politique nationale de l’accueil peut faire en sorte que Blida n’existe plus en 2018 .

                                                                               Hélène LECLERC

La plus belle déclaration d’amour

« En 2018, pour marquer le 70e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, l’Association pour les Nations Unies ( APNU ) mènera une campagne participative avec les jeunes francophones de Belgique, afin de diffuser et faire vivre les 30 articles de la Déclaration avec cette invitation, » je cite :

« La plus belle déclaration d’amour de l’humanité a 70 ans partageons-la. »

Imaginons un instant recevoir une telle invitation dans notre boite aux lettres … cela ferait peut-être sourire et pourtant, à y re­garder de près, que signifie aujourd’hui le texte adopté en 1948, juste après une des périodes les plus sombres de l’Histoire ?
Certaines personnes malgré le temps qui passe de­meurent des lumières pour le monde, et continuent d’éclairer même dans l’ab­sence, je pourrais écrire ici le nom de bien des femmes, de bien des hommes, qui restent pré­sents dans la mémoire col­lective …
Une « déclaration d’amour » si belle soit-elle, si elle n’est pas suivie de réalisations, de preuves mises en application, c’est certes une belle lettre, mais elle restera rangée au fond d’un tiroir et deviendra vite…un sou­venir !
Alors, en 2018, qu’est devenue cette volonté commune de construire une humanité fondée sur la fraternité entre les peuples et le refus de la barbarie ? Sur la justice et la liberté ?
La Déclaration Universelle reprend certes l’esprit de la Déclaration Française de 1789, quant aux droits et aux libertés, mais elle y inclut les droits sociaux, économiques, culturels…et elle lui donne surtout sa dimension universelle.

« Universelle » un adjectif qui concerne tous les pays de la terre, les puissants comme les fragiles, si ce mot a un sens au pré­sent, est-ce de l’ordre de l’adhésion, de l’enthousiasme de l’enga­gement ? Ou est-ce de l’ordre du découragement, du scepti­cisme,  du désintérêt ?
Autrement dit, les Droits de L’Homme ont-ils encore un ave­nir ?
C’est une évidence, entre le texte écrit à une certaine époque dans des circonstances particulières et notre monde contempo­rain, la distance est immense, pourtant, son es­prit sur l’indivisibi­lité des Droits demeure plus vrai que jamais.

Au moment où j’écris ces lignes, les médias ne parlent que de la journée internationale des Droits des Femmes, et c’est bien ainsi puisque ce jour est célébré à travers toute la planète.
Hier, ces mêmes médias nous montraient une région de l’Inde, un pays, où parmi d’autres dans le monde, naître fille est une malédiction : où la préférence ancestrale pour les garçons fait que des petites filles sont éliminées avant leur naissance ou après… uniquement parce qu’elles sont des filles.
Sur 29 pays d’Afrique et du Moyen Orient, l’excision, cette mutilation infligée aux femmes au nom de la tradition, reste une pratique qui demeure coutumière…

Au moment où j’écris ces lignes, alors que plus des deux tiers des pays du monde ont aboli la peine de mort, elle reste toujours en vigueur dans certains états, que ce soit dans des dictatures ou dans des régimes dits « comme les autres ».où dans les prisons règnent la terreur et la torture…
La peine de mort recule mais continue de diviser, au Texas, 4 condamnés ont été exécutés en 2017.

Au moment où j’écris ces lignes, des milliers de Migrants cherchent une terre d’accueil et frappent à nos portes… partout en Europe, on voit alors des barrières qui se dressent, des partis d’extrême droite qui se renforcent et crient à haute voix leur haine de l’étranger.

Les atteintes aux Droits de l’Homme sont ici et ailleurs, aucun continent n’est épargné.
La liste serait longue pour dire le combat qui reste à ac­complir, mais il est aussi parsemé de symboles d’espoir, ainsi, on ne peut plus ignorer la parole des femmes quand elles disent les violences dont elles sont victimes et dénoncent l’impunité dont bénéficient les agresseurs…

On a vu le 6 février dernier la communauté internationale célébrer la journée mondiale de lutte contre l’excision afin de mobiliser les États pour briser la loi du silence…
On a vu aux Etats-Unis une jeunesse manifester contre les armes après la tuerie en Floride..
Alors à ceux qui pensent « c’est un combat inutile et dépas­sé » une seule réponse : Si nous baissons les bras, que dirons- nous aux générations suivantes ? Nous ne ver­rons pas la fin de ce combat, mais chaque avancée si mo­deste soit-elle est une victoire sur l’obscurantisme.

Les bâtisseurs des cathédrales ou des pyramides qui ont posé la première pierre d’un édifice n’ont pas vu la réalisation de leur œuvre, elle a été poursuivie par d’autres.

« Cela semble impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse » disait Nelson Mandela. Alors, que vivent les Droits de l’Homme !

Françoise Maix pour la section de Metz-Thionville

Les illustrations sont de Elpuentea (Carlos Puente Ambrosio)

Illustration des articles 3 et 13 de la déclaration universelle des droits de l’homme

Article 3
Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.

Article 13
Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat.
Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

 

 

 

La Lettre 77

Pour télécharger la LETTRE 77

Au sommaire :

  • Les comptes rendus de la dernière assemblée générale
  • 7 ans de présidence – G Grethen
  • Projet de loi asile immigration – H Leclerc
  • La santé dans tous ses états – G Grethen
  • Liberté de la presse – Perquisitions judiciaires – Grace FAVREL
  • La plus belle déclaration d’amour : les 70 ans de la DUDH – Françoise MAIX
  • Le rapport Spinetta
  • Les écrits de la fraternité

Concours de plaidoirie

Chaque année le mémorial de Caen organise un concours de plaidoiries illustrant une atteinte aux droits de l’homme. La plaidoirie doit porter sur une cause concrète et d’actualité. Il peut s’agir d’un cas général ou d’un cas particulier concernant une personne persécutée.

Ce concours est destiné aux lycéens.

La finale de ce concours s’est déroulée le 26 janvier à Caen. Cette année le mémorial de Caen a reçu 1500 plaidoiries. 14 ont été retenues pour la finale.

Hélène YLDIZ du lycée Saint Exupéry à Fameck a obtenu le deuxième prix, le prix de l’engagement citoyen : bravo à elle.

Sa plaidoirie portait sur la situation des Alevis en Turquie. Sa plaidoirie évoque l’absence de liberté de culte en Turquie, les pressions sur les minorités. Elle s’appuie sur les récits de ses parents, de ses grands-parents, de sa famille restée en Turquie. Elle met en regard ces récits et la déclaration universelle des droits de l’homme. Elle souligne les décalages.

Nous avons appris avec stupeur, que suite à sa plaidoirie, elle se voit obligée de supporter des menaces et des propos haineux.

Cette pression est intolérable.

La section de Metz de la ligue des droits de l’homme est très attentive à ce dossier.

Comme le dit Stéphane Grimaldi, le directeur du mémorial de Caen « Si on ne peut plus émettre une opinion librement dans un concours lycéen c’est notre République qui est menacée ».

Notre communiqué à propos de cette affaire

La vidéo des plaidoiries de cette année, parce que c’est toujours un grand plaisir d’entendre des lycéens s’engager pour les droits de l’homme.

Introduction au 8ème café citoyen

Vous trouverez ci-dessous et en téléchargement l’introduction au 8ème café citoyen, rédigé par Danièle, que nous remercions !

Prochain café citoyen … le mercredi 14 décembre à 20h !!!

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éducation

L’éducation est l’action de développer un ensemble de connaissances et de valeurs considérées comme essentielles pour atteindre le niveau de culture souhaitée.
L’étymologie latine du mot «éducation», educatio, signifie «élevage» ou «formation de l’esprit». C’est au sens strict, la mise en œuvre de méthodes et de procédés propres à assurer la formation et le développement d’un être humain.

L’éducation ne se limite pas à l’instruction stricto sensu .Elle vise également à assurer à chaque individu le développement de toutes ses capacités (physiques, intellectuelles et morales).
Ainsi, cette éducation lui permettra d’affronter sa vie personnelle, de la gérer en étant un citoyen responsable dans la société dans laquelle il évolue, capable de réfléchir pour pouvoir éventuellement construire une nouvelle société
On mélange souvent l’éducation et l’enseignement :
Enseigner, c’est transmettre à la génération future un corpus de connaissances (savoir et savoir-faire)
Enseigner est donc éduquer, mais éduquer n’est pas forcément enseigner
L’éducation se déroule en partie dans le cadre familial mais également dans le cercle des amis.L’éducation s’attache à des valeurs morales, ne pas voler, ne pas insulter, obéir aux lois.
Pour le philosophe E.Kant ( 18ème) : «L’homme est la seule créature qui doive être éduquée» car pour lui l’homme doit acquérir la culture qu’il ne possède pas naturellement. d’après E.Kant, il existe deux branches fondamentales de l’éducation :
la discipline
et l’instruction.
La discipline est la partie négative de l’éduction. En effet, elle habitue l’enfant à supporter la contrainte des lois. En ce sens, elle l’aide à surmonter sa sauvagerie originaire.

Le droit et devoir d’éducation est prévu par la loi
article 26 de Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, stipule le droit de toute personne à l’éducation,

Un droit reconnu au niveau international
La Charte sociale européenne est une convention du Conseil de l’Europe, signée en 1961 et révisée en 1996, qui énonce des droits et libertés et établit un système de contrôle qui garantit leur respect par les États parties. La Convention européenne des droits de l’homme, au champ d’application inégalé, ainsi que la Cour européenne des droits de l’homme qui l’applique, en constituent la cheville ouvrière. C’est auprès de cette Cour que tous les individus, ressortissants ou non des États parties à la Convention, peuvent introduire des requêtes s’ils estiment qu’un État partie à la Convention a enfreint leurs droits. Les activités du Conseil de l’Europe intéressent tous les domaines de la vie courante

Les droits fondamentaux énoncés dans la Charte sont le logement, la santé, l’éducation, l’emploi

Le Code civil impose à chaque parent de contribuer à l’entretien et à l’éducation des enfants à proportion de ses ressources, de celles de l’autre parent, ainsi que des besoins de l’enfant

Selon la Convention des droits de l’enfant de 1989, l’éducation est un droit garanti par les États,
Favoriser l’épanouissement de la personnalité de l’enfant et le développement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de leurs potentialités ;
Inculquer à l’enfant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et des principes consacrés dans la Charte des Nations Unies ;
Inculquer à l’enfant le respect de ses parents, de son identité, de sa langue et de ses valeurs culturelles, ainsi que le respect des valeurs nationales du pays dans lequel il vit, du pays duquel il peut être originaire et des civilisations différentes de la sienne ;
Préparer l’enfant à assumer les responsabilités de la vie dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance, d’égalité entre les sexes et d’amitié entre tous les peuples et groupes ethniques, nationaux et religieux, et avec les personnes d’origine autochtone ;
Inculquer à l’enfant le respect du milieu naturel.

Les Enjeux de l’éducation
L’éducation est en général considérée comme quelque chose d’essentiel, en tant que véhicule de transmission aux générations ultérieures et en tant que moyen de défense et de domination des personnes éduquées ou, au contraire, d’asservissement de personnes L’éducation comporte de nombreux enjeux éthiques
Exemple :
Selon l’Unesco ,Il est en effet désormais reconnu que l’élévation du niveau d’éducation des filles a une incidence favorable sur le revenu et le bien être des familles.
L’éducation des filles et des femmes, notamment dans les pays en développement, permet aux familles de mettre un terme au cycle de la pauvreté

Histoire de système éducatif en France

Moyen âge :
Au début du Moyen-Age, la plupart des écoles se trouvaient dans les monastères.
A la fin du VIIe siècle, Charlemagne a encouragé la création d’écoles en dehors des monastères, il souhaitait qu’un plus grand nombre d’enfants puisse apprendre à lire, à écrire, à compter et à réciter des prières. Les enfants des monastères étaient pensionnaires :
Les parents donnaient aux religieux de l’argent et parfois des terres pour qu’ils prennent bien soin de leur enfant et se chargent de son instruction.
La transmission du savoir était donc chasse gardée de l’église
Il s’agitvde l’obscurantisme, c’est à dire une attitude, une opinion ou une doctrine opposée à la diffusion des connaissances et au progrès de la science. Période de domination de l’église aucours de laquelle la raison est soumise aux superstitions

L’obscurantisme a été combattu par les Lumières, mouvement des penseurs et philosophes
Siècle des lumières
Siècle des lumières :18ème :Le siècle se veut éclairé par la lumière métaphorique des connaissances – et non pas l’illumination divine.
C’est en effet l’idée centrale des Lumières que le progrès général dans le comportement humain, y compris dans le domaine politique, est conditionné par une diffusion la plus large possible de toutes les connaissances

Le XVIII ème siècle marque un véritable tournant en matière de théorie éducative. Tout ceci s’inscrit dans le mouvement de renouveau intellectuel propre au siècle des Lumières.
Émile, ou De l’éducation Publié en 1762
Nous naissons dépourvus de tout, nous avons besoin d’assistance ; nous naissons stupides, nous avons besoin de jugement. Tout ce que nous n’avons pas à notre naissance et dont nous avons besoin étant grands, nous est donné par l’éducation. ROUSSEAU
. Il demeure, aujourd’hui encore, l’un des ouvrages les plus lus et les plus populaires sur le sujet, à tel point qu’au Japon, l’autorité du développement de l’enfant impose à tous les instituteurs d’écoles maternelles la lecture de l’Émile.
Victor de l’Aveyron est un enfant sauvage, qui serait né vers 1790 et qui s’est réfugié dans l’Aveyron l ne parle pas et fait des gestes désordonnés L’enfant ne se nourrit que de végétaux crus .Il est confié au docteur Jean Itard qui souhaite le réinsérer, faire retrouver à l’enfant une sensibilité, des sentiments, une faculté de raisonnement, mais surtout à lui apprendre à communiquer
Pendant cinq années, il a travaillé avec cet enfant à sa réinsertion sociale, mais a considéré comme un échec personnel son incapacité – ou son refus ? – de parler.
Itard se demande finalement s’il n’aurait pas mieux valu le laisser dans la forêt. Et dira « L’homme en tant qu’homme n’est qu’une éventualité, c’est-à-dire moins, même, qu’une espérance ».

Napoléon Bonaparte, sous le consulat est à l’initiative de la grande réforme, par décret il organise le monopole
de l’enseignement d’État. Selon le décret, les différents ordres d’enseignement sont les facultés, les lycées, les collèges, les institutions, les pensionnats et les écoles primaires.
En 1802 création de ministère de l’instruction

L’ère Ferry :
Les années 1880 sont marquées par des changements fondamentaux dans le système éducatif français, l’école devient laïque, obligatoire et gratuite
L’école devient alors un ascenseur social pour tous les enfants d’ouvriers et d’agriculteurs qui accèdent à l’éducation.
Les instituteurs[3] sont la cheville ouvrière de ce système, qui tient grâce à cette croyance dans un progrès social grâce à l’école, dont ils se font le relais.
L’entre-deux-guerres et Vichy

Le secondaire devenu gratuit en 1933 redevient payant, les écoles normales sont supprimées car porteuses des valeurs républicaines.

Fin des années 60
La mixité devient la norme à tous les niveaux d’enseignement. En 1975, la loi Haby instaure le principe du collège unique pour tous les élèves.
La pédagogie, influencée par les sciences de l’éducation, évolue et interroge la place de l’enseignant en termes de directivité ou de non-directivité.

Quelques Réflexions sur l’éducation

Montaigne a dit : « fâcheuse éducation, qu’une éducation purement livresque.
Avant d’être des avocats, des médecins, des industriels, des professeurs, des mathématiciens; avant d’emprisonner notre vie dans une profession spéciale, il faut songer à devenir des hommes, c’est-à-dire des intelligences ouvertes, capables de tout comprendre, des cœurs sensibles sachant aimer tout ce qui est digne de l’être; des consciences droites .

Pour Françoise Dolto, l’éducation a un objectif : donner au sujet sa pleine indépendance et respecter son originalité. La psychanalyste française a toujours insisté sur la nécessaire autonomie de pensée et d’action des enfants
En préconisant un mode d’emploi éducatif permissif certain pensent qu’elle aurait participé à la génération des enfants rois.

La psychanalyste Claude Halmos lie Education et besoin de limites
Ne pas les lui donner, c’est, l’exposer à de graves difficultés
Repères et interdits sont nécessaires au développement de l’enfant.

9ème café citoyen

Bonjour,

la section de Thionville-Fensch de la Ligue des Droits de l’Homme a le plaisir de vous inviter à son 9ème café citoyen qui se déroulera le

Mercredi 14 décembre à 20h
au café « l’Ecu », rue de la Poterne à Thionville.
(voir lien google maps : http://g.co/maps/7pts2)

Thème de la soirée :

L’éducation populaire !

L’entrée est libre, et chacun peut s’y exprimer.
(les consommations sont à la charge de chacun !)