En pleine canicule, l’obstruction des fenêtres des Baumettes 2  est attaquée en justice par une détenue.

La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) soutient ce combat et intervient dans le référé liberté

qui soumettra au contrôle du juge administratif la décision prise par l’Administration pénitentiaire d’obstruer, par un dispositif anti-bruit, les fenêtres des Baumettes 2.

Confluences et la CGT/AP-HM soutiennent cette action pour la défense des droits fondamentaux des personnes détenues.

L’audience aura lieu au Tribunal administratif de Marseille, ce jeudi 27 juin à 11h.

Pour répondre aux demandes des riverains, qui subissent des nuisances sonores depuis la construction des Baumettes 2 (plus hautes que l’ancienne prison), les fenêtres des Quartiers Femmes et Arrivants sont réduites par la pose d’une grille métallique perforée. Ce faisant, la circulation de l’air est considérablement affaiblie dans des cellules de 8m2 occupée par deux personnes.

Le nouveau dispositif, qui vise également à empêcher la vision directe des détenu-e-s sur les habitations, a pour conséquence d’obscurcir d’un quart la lumière du jour.

Exposées plein sud, la chaleur dans les cellules -qui atteint hors canicule les 40° en été- ne manquera pas d’exacerber les tensions et, par effet d’entraînement, d’accroître les difficultés de gestion de la détention pour le personnel de surveillance.

Pourquoi, dans ces conditions, aggraver des conditions d’incarcération déjà inacceptables à cause de troubles de voisinages qui étaient prévisibles avant la construction de la nouvelle prison ? Cette proximité, qui n’a visiblement pas été suffisamment anticipée en amont des travaux, illustre le manque de considération pour les personnes détenues et l’impasse de la politique pénale orientée vers plus d’enfermement.

La pose de ces fenêtres anti-bruit par l’administration pénitentiaire ne résoudra pas le problème de cohabitation.

Les pouvoirs publics doivent donc assumer les conséquences de leurs choix en matière pénale, mais sans porter atteinte aux droits fondamentaux des personnes détenues.

C’est pourquoi la LDH, Confluences et la CGT/AP-HM se joignent à la requérante pour demander la suspension des travaux, et la dépose des fenêtres déjà installées.