À la suite de plaintes répétées des riverains, la direction de la prison des Baumettes a décidé
d’installer des fenêtres « anti-bruit ».
Un dispositif qui limitera considérablement l’aération des
cellules et contribuera à détériorer encore les conditions vie en détention.
Au centre pénitentiaire de Marseille, le ministère de la Justice a décidé de remplacer les
fenêtres de 90 cellules des trois étages supérieurs du quartier des femmes et des mineures,
ainsi que celles du quartier arrivants, par des fenêtres « anti-bruit ». Il s’agit de répondre aux
doléances des riverains qui se plaignent du bruit engendré par les détenu-e-s. Ce dispositif
prévoit un « châssis [fixe] placé sur les deux tiers de la fenêtre et un système de piège à son
placé sur la dernière partie de la fenêtre » 1 . Concrètement, avec un tel système, seule une
petite partie de la fenêtre pourrait être ouverte, et son ouverture entraînerait la fermeture
automatique de ventelles métalliques. Cette modification aura un impact extrêmement grave sur les conditions de vie des personnes incarcérées, notamment du fait du manque d’aération des cellules.
Dans ces dernières, qui sont orientées presque plein sud, l’air deviendra irrespirable en période de forte chaleur.
Ce qui ne manquera pas d’exacerber les tensions et, par effet d’entraînement, les difficultés de gestion de la détention par le personnel de surveillance. Depuis l’ouverture des Baumettes 2, implantées plus près des habitations, les nuisances pour les riverains se sont effectivement accrues. Cette proximité, qui n’a visiblement pas été suffisamment anticipée en amont des travaux, ne doit pas se régler aujourd’hui au détriment des conditions de détention des personnes incarcérées.
Il semblerait par ailleurs que les nuisances ne soient le fait que d’une minorité de détenu·e·s. Les signataires de ce communiqué demandent que soient étudiés d’autres dispositifs anti-bruit qui seraient moins dommageables pour les personnes détenues. Différentes solutions pourraient être envisagées, comme déménager les personnes identifiées comme bruyantes dans des cellules ne donnant pas sur les habitations voisines. Cette solution serait moins coûteuse et moins dommageable pour les détenu.e.s que le remplacement des fenêtres, dont le budget est estimé à 1,5 millions d’euros. Bien que cela ne soit pas réglementairement obligatoire, chaque type de préconisation devrait faire l’objet d’une étude d’impact sur les personnes détenues et sur les riverains.
La privation de liberté n’implique pas la négation des autres droits !
Signataires : Confédération Générale du Travail de l’Assistance Publique des Hopitaux de Marseille,
Confluences Marseille, Ligue des Droits de l’Homme Marseille, Observatoire International des Prisons
France.
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