Carnaval de la Plaine 2024 : une grenade démasquée par l’OM-PP

La LDH et le SAF publient un communiqué de presse commun suite à la publication du 1er rapport de l’OM-PP.

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Ce rapport met en lumière un tir tardif et isolé d’une grenade de désencerclement GM2L en direction de la rue Saint-Savournin, pourtant zone d’évacuation désignée par la CRS.

La grenade aurait gravement blessé un·e carnavalièr·e qui évacuait la place conformément aux sommations policières. A ce jour, l’Observatoire indique n’avoir identifié aucune explication concernant l’usage de cette arme.

Ainsi d’une part, le discours préfectoral selon lequel l’évènement aurait été parfaitement encadré est nettement incomplet.

D’autre part, la profusion de moyens humains et techniques déployés par les autorités pour encadrer le Carnaval interroge nécessairement. Nous y voyons l’expression d’une réponse sécuritaire systématique et disproportionnée, à l’heure des politiques publiques d’austérité reposant sur les efforts de l’ensemble de la population.

La militarisation du maintien de l’ordre n’aboutit qu’à un seul résultat : l’aggravation des tensions sociales.

Ci dessous, l’intégralité du communiqué de presse.

1er rapport de l’OM-PP

Un Carnaval 2024 sous haute surveillance

A quelques jours de la tenue de la 25e édition du « Carnaval indépendant de la Plaine », l’Observatoire Marseillais des Pratiques Policières (OMPP) publie son premier rapport. Il concerne l’observation du dispositif de maintien de l’ordre pendant l’édition 2024 de cet événement (festif et militant) placé, ces dernières années, sous haute surveillance. 

Ce premier rapport est le fruit d’observations de deux équipes d’observateurs pendant la 24e édition du Carnaval de la Plaine le 17 mars 2024.

L’OM-PP met ainsi en lumière le déploiement d’un dispositif exceptionnel. Il permet aussi d’identifier un tir de grenade isolé et inexpliqué.

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L’OM-PP qu’est-ce que c’est ?

S’appuyant sur le cadre et l’expertise des Observatoires des libertés publiques et des pratiques policières créés dans de nombreuses ville en France ces dernières années, la section marseillaise de la Ligue des Droits de l’Homme et la section marseillaise du Syndicat des Avocats de France (SAF) se sont engagés dans une démarche d’observation citoyenne et ont créé l’Observatoire marseillais des pratiques policières (OM-PP) en octobre 2023. Des équipes d’observateurs et d’observatrices ­ont été formées et déployées en 2024 sur certaines manifestations à Marseille et en France. Ces bénévoles observent avec neutralité les pratiques policières pendant les manifestations. L’objectif est de documenter à l’aide de photos et de minutiers précis, les pratiques de maintien de l’ordre qui sont déployées.

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De la responsabilité du politique dans l’état actuel de la police nationale

Le Comité régional PACA de la LDH exprime sa solidarité avec tous les policiers qui ont manifesté cette semaine pour dénoncer les conditions délétères dans lesquelles ils exercent leurs missions.

Une pensée particulière est adressée aux proches des agents qui ont mis fin à leurs jours.

Cette augmentation du nombre des suicides chez les policiers est pour nous un signe aigu de la crise de confiance que traverse la République.

Les observatoires auxquels participent les membres de la LDH nous permettent de confirmer que beaucoup de policiers vivent mal d’avoir à exécuter de basses œuvres pour des objectifs d’abord à seul but statistique et médiatique, mais qui sont surtout le fruit d’un choix politique arrêté par le pouvoir.

En effet, au delà du manque de moyens qui frappe toute la chaîne pénale, du policier au gardien de prison nous pensons que les agents subissent de plus en plus le contrecoup d’un dévoiement de leurs missions au profit de politiques qui conduisent inévitablement vers un état policier.

En effet, dans ce contexte particulier, certains agents profitent du blanc seing donné aux forces de l’ordre lors d’opération de maintien de l’ordre pour assouvir des pulsions violentes. Mais l’impunité juridictionnelle dont jouissent ces agents déviants montre que leur comportement sert un exécutif qui se veut irresponsable politiquement.

Cette utilisation massive des pouvoirs de coercition pour répondre à la population a malheureusement un prix, et ce prix c’est une fracture de plus en plus grande entre le peuple et les policiers.

Considérés par la population comme responsables des situations de violence alors qu’ils agissent sur ordre du politique, il apparaît logique que les policiers respectueux des valeurs républicaines perdent foi dans l’État, la République, démissionnent ou en arrivent à passer  à l’acte fatal.

Cette absence de maîtrise des moyens de coercition mis en œuvre pour maintenir l’ordre public est pour nous un corollaire de l’irresponsabilité politique dont jouissent les membres du gouvernement comme les hauts fonctionnaires.

Il est un temps pas si lointain où les ministres avaient le courage de ne pas faire porter à leur agents le poids de leurs errements.

Le Comité régional PACA de la LDH invite les citoyens à prendre la mesure de l’enjeu. Nous comptons sur l’honneur des policiers qui continueront de défendre les valeurs de la République ainsi que sur l’indépendance des magistrats chargés de défendre les libertés individuelles et l’État de droit qui doit en être le garant.

 

COMMUNIQUÉ du Comité régional LDH PACA (regroupement des sections LDH de la Région PACA)

 

Écrits pour la fraternité 2019

Trois classes de la ville d’Aubagne ont participé aux « écrits pour la fraternité ».

Chaque année, depuis 1991, la Ligue des droits de l’Homme organise le concours national des «Écrits pour la fraternité». Ce concours consiste à proposer aux élèves des établissements scolaires de s’exprimer librement sur un thème lié aux Droits de l’Homme. Cette année un extrait de la chanson de Zebda: Le bruit et l’odeur était mis en exergue:

« L’égalité, mes frères n’existe que dans les rêves, mais je n’abdique pas pour autant. »

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Génocide: « plus jamais ça? »

De quelle légitimité la France peut elle se prévaloir pour prononcer ces mots ?

Rwanda 1994-2019, 25 ans après le génocide des Tutsis, comprendre une histoire franco-rwandaise.

6 évènements à Marseille

 

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La fraternité n’a pas de frontière

Ce vendredi 6 juillet 2016, le Conseil Constitutionnel à consacré un nouveau principe constitutionnel: la Fraternité.

Ce principe de Fraternité a motivé la censure partielle de l’article L.622-4 du CESEDA, disposition qui détermine les conditions d’exemption de poursuite pour « l’aide à l’entrée et au séjour irrégulier » (plus connu comme le « délit de solidarité« ).

Aujourd’hui, l’aide apportée à un étranger n’est plus sanctionnable, dès lors qu’elle est désintéressée.

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