Leçon de langue française à l’attention de l’extrême droite

Français, Françaises, et citoyens du monde,

L’extrême droite vous ment, l’extrême droite vous spolie.

Elle vous vole les mots de la République.

L’extrême droite vous trompe.

Elle joue avec vous une partie de bonneteau : elle brandit devant vos yeux la laïcité, mais où la laïcité est-elle vraiment dans son programme ?

Sous un premier gobelet elle attaque spécifiquement nos concitoyens musulmans. Et puis sous un second gobelet elle dénie les souffrances et les morts des juifs en déportation. Et puis sous un troisième gobelet, elle se réfère à l’Eglise et au pape pour définir ses valeurs. Au final, la laïcité, passez-muscade, elle n’est nulle part.

L’extrême droite vous vole. Elle vous vole la mémoire des « Charlie », leur crache un peu dessus au passage, et prétend que la vraie liberté d’expression, c’est la liberté de proclamer haut et fort des opinions racistes.

L’extrême droite vous ment. Elle essaie de vous monter les uns contre les autres, les chômeurs contre les immigrés, les quartiers pauvres contre les zones rurales en déprise, et les exploités les uns contre les autres.

Elle prétend que c’est les Français contre les étrangers, mais c’est aussi les Français contre ceux qui ne sont pas assez Français, ou ceux qui ne sont pas Français depuis assez longtemps, ou ceux qui sont Français mais qui auraient pu ne pas l’être, ou ceux qui sont Français mais qui ne sont pas comme elle voudrait.

Autant dire que ça peut faire du monde. C’est une histoire qui s’est déjà jouée en France il y a un peu plus de 70 ans, quand l’Etat français de Vichy a privé de nationalité un certain nombre de ressortissants juifs pour pouvoir les persécuter plus facilement.

Donc nous refusons cette version galvaudée des droits de l’homme, cette falsification de la citoyenneté, ce hold-up sur les valeurs de la République.

Il ne saurait y avoir de République sans vivre ensemble. Humilier une partie de la population en raison de ses origines ou de ses croyances est aussi inacceptable que de le faire en raison d’une couleur de peau. C’est contraire au principe d’égalité entre les citoyens et c’est contraire aux fondements de toute démocratie méritant un tant soit peu ce vocabulaire.

Nous garderons donc en étendard, nous, démocrates de cœur et d’esprit, le mot le plus difficile à définir, et le plus oublié de la République : la fraternité.