Ces dernières semaines, l’actualité a été consacrée aux questions de violences de jeunes en bandes. Comme il est noté dans la tribune collective, le phénomène des bandes existe depuis toujours et aujourd’hui, il prend des formes nouvelles par le canal des réseaux sociaux et une médiatisation immédiate.
Ce phénomène vient avant tout interroger la place des politiques publiques et du soutien aux associations dans l’encadrement de la jeunesse. L’action sociale dans les quartiers s’est largement amoindrie. Les médiateurs, la prévention spécialisée font cruellement défaut dans certains quartiers. Les politiques d’éducation populaire deviennent insuffisantes et parfois hors sol. Le manque de locaux pour l’accueil des publics jeunes, la baisse des subventions, la précarisation des associations ou leur fusion dans des ensembles prônant l’entreprenariat social ont dilué les responsabilités, créé un malaise et une fuite des professionnels expérimentés. Il y a une désertion de l’espace public par des adultes pouvant encadrer la jeunesse.
Face à l’absence d’interlocuteurs, face à un monde segmenté et dangereux, face à une essentialisation et une racialisation de plus en plus importante, maintenir sa place dans le territoire, s’agréger aux autres adolescents est une forme de protection. Ainsi, les jeunes sont souvent livrés à eux-mêmes. L’ennui, le désœuvrement, la frustration, l’argent facile grâce aux trafics, les phénomènes d’errance, l’absence d’avenir ont des conséquences très fortes pour les jeunes et les populations y vivant. Les premières victimes, rappelons-le, sont avant tout les jeunes. La logique répressive prônant la reconquête de l’espace public par l’envoi en nombre de compagnies de CRS est médiatiquement rassurante.
Cependant, la question de l’encadrement de ces jeunes, de leur délinquance et de leurs souffrances, de leurs désinscriptions sociales, familiales parfois et scolaires ne se réglera pas avec des politiques purement répressives et spectaculaires. Le travail de fond est long, souvent épuisant et malheureusement trop méconnu de nos concitoyens. Il n’y a pas que les professionnels de l’ASE de 92 qui souffrent du manque de moyens et de considération.
Enfin, les médias nous abreuvent de la question de la vaccination, parfois on nous oppose des logiques concurrentielles entre les pays. Les chaines d’info en continue n’ont de cesse de faire des comparaisons chiffrées sur les moyens mis en œuvre par les Etats pour aider la recherche vaccinale. La LDH comme un certain nombre d’organisations appelle à ce que le vaccin soit reconnu comme un bien universel. Il est important, effectivement, de lever les brevets sur les vaccins et les médicaments à l’OMC. Nous vous engageons en ce sens à signer la pétition et à la faire circuler.
Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire
Le 14 mars 2021
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