Edito : L’inflation législative et règlementaire sur l’immigration

La situation politique en France à la suite des élections législatives et de la constitution d’un gouvernement dirigé par un Premier Ministre venant d’une formation politique minoritaire au parlement fait surgir les vieilles rengaines d’une offensive dangereuse confondant l’Etat des lois et l’Etat des droits, et ce en raison de la porosité idéologique entre certains membres du gouvernement et l’Extrême-Droite.

La LDH comme d’autres organisations a fait savoir sa totale réprobation aux déclarations de Bruno Retailleau qui a été très mollement recadré par le Premier Ministre.

Un autre projet emblématique porté par cette droite xénophobe et marquée par l’exploitation politicienne d’un faits divers criminels va être présenté toujours par Bruno Retailleau : celui du rallongement des délais en centres de rétention administrative (CRA) pour les criminels de droit commun, comme s’il était facile d’obtenir des laisser- passer consulaires pour expulser des étrangers sous OQTF !

La sureté qui est un droit de l’Homme essentiel ne peut se confondre avec un affichage politique et une communication politicienne qui n’aura que très peu d’effets sur la réalité de la sécurité pour tous car, comme l’a bien dit la Cour des comptes, les services des étrangers manquent cruellement de moyens et si un laisser-passer consulaire n’est pas donné aux autorités françaises même pour un criminel ayant commis un acte particulièrement grave, le rallongement des délais de rétention ne changera rien à une remise en liberté de celui-ci sauf à mettre en œuvre à terme une rupture totale de l’Etat des lois qui consisterait à bannir à tout jamais de la vie sociale tout ex-criminel.

Faire croire qu’en rallongeant les délais en CRA favorisera la prévention du crime, c’est vraiment prendre nos concitoyens pour des imbéciles.

Les prisons françaises regorgent de détenus, les CRA sont saturés, les peines prononcées par les tribunaux sont de plus en plus lourdes et pourtant, bon nombre de nos concitoyens vivent dans des quartiers où le sentiment d’insécurité lié aux trafics de drogue ou d’êtres humains prédomine en raison d’une relégation sociale, d’un manque de moyens éducatifs, d’une absence de police de proximité et d’un engorgement des tribunaux qui empêchent malheureusement un traitement des délits et crimes parfois dans des délais raisonnables.

Œuvrer pour un monde plus sûr, c’est aussi s’attaquer aux causes profondes de la misère, des guerres et des ravages du sous-développement dans le monde et celui du réchauffement climatique qui va renforcer les migrations.

Il ne peut y avoir en France et en Europe de politique migratoire juste sans prendre en compte les effets de notre développement et de nos rapports avec les pays sub-sahariens ou nos ex-colonies. Créer des voies sûres de migrations, promouvoir un accueil digne et une intégration de qualité sont des principes que la LDH et bien d’autres prônent depuis fort longtemps. Le business des passeurs et de celles et ceux qui exploitent la misère humaine cessera beaucoup plus fortement qu’un renforcement des fermetures des frontières ou une inflation des OQTF.

Une nouvelle loi sur l’immigration ne changera en rien la sécurité de nos concitoyens mais mènera encore à plus d’arbitraire administratif, de désespoir, de situations de souffrances humaines et nourrira encore plus l’exploitation éhontée des sans-papiers.

Une autre politique est possible, nous le savons et notre section, avec bien d’autres organisations dont le collectif UCIJ, continuera inlassablement sa lutte pour le respect des droits des étrangers car cela conditionne l’effectivité des droits pour tous.

Jean-Luc Boero, président de la section, le 14 octobre 2024

Edito : Une fin d’année bien terne

Depuis plus de deux mois désormais, un carnage est en marche à Gaza. Les morts s’ajoutent aux morts, les blessés s’entassent sans soin en raison des bombardements et d’un dénuement médical gravissime.

Des centaines de milliers de Palestiniens sont poussés comme du bétail par la force brute israélienne. Les cris d’alarme des responsables des agences des Nations unis, en dépit des bombardements et du mépris israélien, font tout pour éviter que le chaos soit la seule issue. Leurs cris d’alarme n’ont pour le moment aucun effet. Le 08 décembre, en opposant leur véto à un projet de résolution de conseil de sécurité de l’ONU en faveur d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat, les Etats-Unis marquent par là-même leur inhumanité.

Qu’Israël se perde dans cette guerre n’est que le reflet de sa dérive. Avant le 07 octobre, l’Etat Hébreu se déchirait sous les assauts d’un courant ultranationaliste et messianique et d’une volonté personnelle de Netanyahou de saper le droit pour se protéger.

Les Etats-Unis sont pressés de toute part et même en interne pour que cesse cette punition collective. Peut-on laisser ce carnage insupportable durer encore longtemps ? Les manifestations pacifistes ou pro palestiniennes permettent d’espérer et de forcer la diplomatie internationale vers une issue qui ne condamne pas les Palestiniens vers une deuxième Nakba.

La LDH appelle depuis le début des hostilités à un règlement pacifique du conflit au regard du droit humanitaire international et du respect des résolutions de l’ONU. Les projecteurs médiatiques commencent à se détourner de cette guerre tout comme ce fut le cas pour l’Ukraine. Pendant ce temps-là, Poutine annonce qu’il va se représenter pour la 5ème fois à l’élection présidentielle et Volodymyr Zelensky  est présent à l’investiture de Javier Milei en Argentine qui vient d’annoncer une vraie cure d’austérité et une dévaluation de plus de 50 % du peso.

En France, le RN, les LR, la NUPES, sur proposition d’une motion de rejet présentée par les Verts, s’allient et entrainent de ce fait le gouvernement vers une stratégie de plus en plus dure concernant l’immigration. Nous aurions bien souhaité, comme l’a déclaré par voie de communiqué la LDH, appeler au retrait du projet de loi asile et immigration. Comme l’a dit Delphine Batho, la commission mixte paritaire va probablement largement resserrer les boulons. La suppression de l’Aide Médicale d’Etat, la régularisation des sans-papiers travaillant dans des secteurs en tension, le durcissement du regroupement familial et la restriction des droits fondamentaux des étrangers seront des éléments de débats dans cette CMP.

Cette fin d’année est bien sombre pour les défenseurs des droits de l’Homme mais les combats ne sont pas perdus d’avance.

Pour vous informer, n’hésitez pas à vous abonner à la revue Droits et Libertés et écouter les podcasts de la LDH.

Les membres du bureau vous souhaitent de bonnes fêtes de fin d’année.

Jean-Luc BOERO, président de la section

Le 13 décembre 2023

Edito : N’oublions pas la vie quotidienne de nos concitoyens dans les combats à venir

Le fil de l’actualité est bien souvent anxiogène : crise de l’énergie, inflation, violences urbaines, méga incendies, dérèglement climatique, crise de l’hôpital, crise politique et démocratique. Et pourtant, c’est l’essence même de la LDH que de donner des gages d’espoir, de fabriquer du commun, de contenir les thèses populistes et la haine ambiante qui se diffusent au sein de l’hémicycle parlementaire et dans les médias.

C’est aussi par notre capacité à rassembler au-delà nos partenaires habituels que nous contiendrons la régression démocratique actuelle.

Mais n’oublions pas les questions de vie quotidienne de nos concitoyens. Un collectif transpartisan de chercheurs vient de publier un rapport de 160 pages sur l’état des services publics. Ces derniers sont un rempart contre la fragmentation sociale, les inégalités économiques, le libéralisme dérégulé et les inégalités territoriales.

La marchandisation des services publics a conduit, comme nous le savons, à un effondrement de notre hôpital public. Le new public management a aggravé la dégradation des services publics et entretenu l’obésité des bureaucraties des directions générales et des directions ministérielles.

Les réalités de terrain sont niées au profit des tableurs Excel. Les conditions de travail dans les différents services publics se sont largement dégradées. Pourtant, les dépenses publiques sont de 58 % du PIB en 2022 contre moins de 50 % au début des années 80. Le nombre des agents publics est passé de 4,8 millions à 5,4 millions en 20 ans. Les besoins de nos concitoyens ne sont plus les mêmes que dans les années 60. Par exemple, dans le domaine éducatif, les enfants en situation de handicap y sont inclus depuis 2005. L’éducation nationale n’arrive pas à faire face à l’accompagnement de ces enfants handicapés et à la professionnalisation nécessaire de leurs accompagnants. Malgré des textes et circulaires, des inégalités profondes au sein des établissements de l’éducation nationale persistent du fait d’une non-mixité sociale.

Si la lutte contre les trafics de drogue ou l’immigration irrégulière bénéficie de moyens en hausse, les tribunaux sont bien à la peine concernant les litiges familiaux et malgré des nouveaux textes législatifs de lutte contre les violences familiales, le nombre de féminicides ne diminue pas.

Il faut noter que les gouvernants successifs et encore plus depuis 2017 utilisent de plus en plus les forces de police pour le maintien de l’ordre au détriment de la police du quotidien ou de la police judiciaire.

Notons aussi qu’un service public aussi essentiel que la protection de l’enfance est en crise depuis de nombreuses années. L’augmentation des suivis est certes liée à un meilleur repérage des situations mais le manque de moyen et un pilotage complexe conduisent à une embolisation des dispositifs.

La bureaucratie a sclérosé l’innovation, la réactivité et l’adaptabilité. Le langage technocratique, la profusion des textes réglementaires, la segmentation des publics visés, la production prolifique de protocoles et de règles administratives retardent le traitement des problématiques des usagers.

Dans les hôpitaux, une des réformes essentielles n’est toujours pas mise en œuvre, celle de l’inversion du pouvoir décisionnel entre le corps médical et les gestionnaires.

Nos concitoyens, dans certaines régions, sont en peine pour trouver des services publics et doivent se débrouiller seuls face aux questions de vieillissement ou de déserts médicaux. Tout cela se traduit par une augmentation du vote extrémiste et principalement du vote RN.

Pour préserver les droits fondamentaux tels que le logement pour tous, l’égalité dans l’enseignement, la lutte contre les discriminations, la LDH doit renforcer sa présence auprès des usagers esseulés et des agents des services publics.

La LDH doit pouvoir être une force de rassemblement pour mener des actions locales sur la question de la dégradation des services publics et de la réponse aux droits fondamentaux.

Sur St Nazaire, nous sommes particulièrement sensibles aux questions portant sur le logement, l’hébergement d’urgence, la justice du quotidien et la lutte contre les discriminations. Dernièrement, nous avons fait connaître notre préoccupation face au manque de moyens du tribunal judiciaire de St Nazaire.

Nous n’hésiterons pas à alerter et soutenir les initiatives face aux dégradations des services publics qui conduisent à créer des inégalités gravissimes propices à un vote populiste aux prochaines élections présidentielles.

Lutter contre l’extrême droite, c’est certes lutter contre l’idéologie raciste et xénophobe, mais c’est aussi mener un combat pour améliorer le quotidien de nos concitoyens et principalement de ceux qui ont encore plus besoin que les autres de services publics de qualité.

Jean-Luc Boero, président de la section,

Le 16 septembre 2023

Communiqué de presse : Saint Brévin terre d’accueil

Saint-Brévin est une terre d’accueil et veut le rester.

Nous assistons, depuis plusieurs mois, à un déchaînement de discours de haine, de mensonges, de menaces et de violences de la part de personnes et d’organisations qui veulent s’opposer à la construction par l’État à Saint-Brévin d’un Centre d’Accueil pour les Demandeurs d’Asile, en remplacement du centre existant.

Nos associations agissent à Saint-Brévin et dans le bassin nazairien pour un accueil digne des migrants, pour le respect des droits de ces personnes et pour la solidarité. Dans un contexte de montée de la haine et de l’intolérance, nous avons en commun l’urgence de la fraternité et du débat démocratique.

Les études sur les migrations le montrent : « les perceptions des phénomènes migratoires sont souvent erronées ». C’est pourquoi, avec le colloque du samedi 23 septembre nous voulons organiser un temps de réflexion apaisé, mettre de la raison dans l’approche des questions de migrations, en un mot, contribuer à un débat public fondé sur les faits et non sur le mensonge et la haine.

Nous appelons les citoyens et citoyennes, les démocrates et les associations qui partagent ces valeurs humanistes à participer nombreuses et nombreux à ce colloque pour faire échec aux pressions des porteurs de haine qui installent un climat délétère à l’approche de cet évènement. Il est indispensable que ce colloque soit une pleine réussite.

Inscriptions : https://cbas44.home.blog/

Edito : Une surenchère et une indécence à vomir

Déjà, en octobre 2022, dans l’affaire dite de Lola, les droites et extrêmes-droites n’avaient eu de cesse de fustiger le soi-disant laxisme gouvernemental concernant les déboutés du droit d’asile. Jeudi dernier, à Annecy, une dramatique déferlante de violences s’est produite sur des très jeunes enfants et quelques adultes par un réfugié Syrien.

A peine les actes commis que les réseaux sociaux se sont échauffés. La première à dégainer fut la patronne des députés Renaissance qui a tenté de profiter de ce dramatique fait divers pour clore la mobilisation politique contre la réforme des retraites. Eric Ciotti n’a pas été de reste, il qualifie tout de suite cet acte de terroriste et le vieux réflexe islamophobe repart de plus belle. Un ancien du RN, passé par la suite chez Reconquête, devenu électron libre de l’extrême-droite sur les plateaux télé parlent tout de suite de djihadiste islamique. Puis Guillaume Pelletier dénonce l’islamisme conquérant. Les heures passant et le profil de l’assaillant se clarifiant, la droite et l’extrême-droite adaptent leurs arguments. Il s’agit alors de faire de la surenchère sur l’immigration comme si depuis quelques mois ce vieux fonds de commerce de l’extrême-droite n’hystérisait pas suffisamment les droites. Avec un Darmanin qui essaie de se redonner un petit peu de crédibilité politique en faisant le yoyo avec son projet de loi.

Si on compte les Bruno Retailleau, les Nadine Morano et Olivier Marleix et pour l’extrême-droite, Jordan Bardella puis Marine Le Pen, il ne faut pas oublier que Renaissance s’y est mis. Le député Charles Sitzenstuhl nous dit qu’il faut arrêter d’avoir des peurs de gazelles et estime faire confiance au talent politique de Gérald Darmanin pour obtenir un accord politique avec les Républicains.

Zemmour a mis aussi sa touche en parlant à nouveau de « Francocide ». Sur les fils Telegram, la droite identitaire et suprématiste y va à gorges déployées. L’ancienne porte-parole de Génération identitaire, Thaïs d’Escufon, estime qu’ « une reprise en main virile de notre civilisation est plus que jamais nécessaire et que seule la force triomphera de ces barbares ».

Pendant ce temps-là à St-Brévin, le conseil municipal a élu Dorothée Pacaud comme nouveau maire. Des membres de l’ultra droite d’Angers se sont invités avec des fumigènes. Selon Ouest-France, des propos racistes ont suivi, amalgamant l’attaque perpétrée à Annecy et la présence de migrants.

Nous souhaitons ardemment que la Procureur de la République et le sous-préfet réagissent. Les autorités de l’Etat doivent faire cesser toute manœuvre d’intimidation et toute pression raciste et condamnable. Nous allons écrire en ce sens à la Procureure de la République.

Le racisme n’est pas une opinion mais un délit.

Jean-Luc Boero, président de la section,

Le 10 juin 2023

Edito : Une montée inquiétante de l’extrême-droite

Rappeler que le Rassemblement National n’est pas un parti comme les autres n’est malheureusement pas suffisant pour lui ôter sa carapace de respectabilité.

Lorsqu’Elisabeth Borne qualifie le RN d’« héritier de Pétain » et que c’est une idéologie dangereuse, nous pourrions dire qu’elle devrait mettre en actes son propos. Vouloir comme Gérald Darmanin s’associer avec LR sur un projet de loi d’immigration dont LR veut s’affranchir des traités et du droit européen en matière d’immigration est une pente plus que dangereuse.

Revendiquer des mesures anti immigrés draconiennes, assimiler toutes les formes de violences à un rejet de la République, jouer sur les incontestables craintes en lien avec les réseaux mafieux liés aux trafics de stupéfiants, renvoyer dos-à-dos extrême-droite et extrême gauche et s’en prendre une fois de plus à la liberté de parole et de la culture est inquiétant.

Vouloir attendre des gages de servilité d’une réalisatrice qui dénonce la manière dont le gouvernement a nié de façon choquante la protestation contre la réforme des retraites et parle d’un schéma de pouvoir dominateur vient bien renforcer notre crainte d’un refus de plus en plus probant de ce qui vient contester l’autorité des gouvernants.

Des Etats européens prônent de plus en plus des politiques autoritaires. L’Etat social est attaqué dans nombre de pays. Au nom d’une nécessaire sécurité, des relents nationalistes et xénophobes viennent en écho aux inquiétudes démultipliées des nombreuses crises que nous traversons.

Pour autant, les manifestations de solidarité avec les exclus, avec les migrants, avec les associations de défense des libertés publiques, avec le mouvement écologique et avec les humoristes sont réelles.

La LDH n’analyse pas la situation actuelle comme étant le fruit d’une convergence objective entre les thèses d’extrême-droite et le gouvernement. Pour autant, les politiques poursuivies par le gouvernement défendent les milieux financiers qui eux n’ont aucune difficulté à prospérer dans les Etats autoritaires.

De tout cela, il s’en dégage l’impératif de mobiliser et rassembler, d’agir sur le plan local comme sur le plan international, pour un monde plus solidaire.

Les propos d’Emmanuel Macron sur la « décivilisation »  doivent encore plus renforcer notre détermination pour unir les progressistes contre ces thèses qui viennent glorifier un modèle unique et autoritaire de la République.

Nul n’est dupe que ces manœuvres de diversion n’ont d’autre but que de tenter d’étouffer le mouvement social et écologique qui a montré ces derniers mois sont incontestable vitalité.

Jean-Luc BOERO, président de la section, le 29 mai 2023

Communiqué de presse : Soutien public de la section LDH à M. Morez

La section LDH de Saint-Nazaire Estuaire Presqu’île tient à manifester publiquement son soutien à M. Yannick Morez, maire de Saint-Brévin, qui a décidé de démissionner en lien avec le climat d’opposition agressive et d’intimidation violente au déménagement du CADA.

Aujourd’hui, dans un climat hystérisé, se montrer favorable à l’implantation d‘un CADA peut conduire à des actes criminels pour faire régner la peur et pour user les meilleures volontés.

Le gouvernement n’a que trop peu réagi. Il est temps que son discours sur l’immigration soit clair et qu’il combatte fermement les thèses de ceux qui manipulent les réalités pour conduire leur funeste dessein contre les migrants.

Les fantasmes identitaires polluent depuis trop longtemps le débat national.

Les habitants de Saint-Brévin savent depuis 2016 que l’accueil de migrants est une richesse, que des dispositifs associant la population par une solidarité du quotidien avec des CADA sont des réponses tout à fait opérantes. 

C’est dans une construction de solutions qui lient le respect des droits humains, l’accueil, la solidarité et la sérénité que l’on peut sortir des ornières racistes portées par certaines forces politiques.

Il faut avoir le courage de défendre les valeurs républicaines de fraternité et le droit d’asile.

Nous remercions M. Morez, le conseil municipal, les Brévinoises et Brévinois et le Collectif des Brévinois Attentifs et Solidaires pour le travail accompli en ce sens.

Ne baissons pas les bras, refusons massivement les haines xénophobes et racistes !

La section LDH de Saint-Nazaire Estuaire Presqu’île

Le 11 mai 2023

Communiqué de Presse : La LDH de St Nazaire Estuaire Presqu’île solidaire du Maire de St Brévin et de son conseil municipal

M. Yannick Morez a été victime d’actes de vandalisme, ses voitures ont été incendiées et sa maison attaquée par le feu.

D’aucune manière la vie politique et les choix arrêtés par des élus ne doivent donner lieu à de tels actes quelles que soient les oppositions.  

Monsieur le Maire de St Brévin et son conseil municipal avaient unanimement manifesté par un vœu leur soutien à l’installation d’un CADA. Nous étions environ 1200 personnes à soutenir cette implantation le samedi 25 février dernier.

Les élus de Callac en leur temps ont eux-mêmes fait l’objet d’intimidations pour l’accueil de réfugiés. La stratégie de l’ultra droite, de groupuscules d’extrêmes-droites et de Reconquête est évidemment de faire peur, de menacer. Les anti-CADA manient mensonges, démagogie, discrimination, haine et xénophobie.

La LDH soutient et continuera de soutenir toutes les forces de progrès qui accueillent les migrants et nous continuerons à agir avec les associations et les élus qui allient fraternité et intégration avec volonté d’apaisement.

Tous les membres de la section LDH de St Nazaire Estuaire Presqu’île sont atterrés de constater qu’un maire, mesuré dans ses propos, volontairement non polémiste, respectueux des forces démocratiques et cherchant à ne pas dramatiser la question de l’accueil de migrants sur son territoire, se retrouve aujourd’hui atteint dans ses valeurs, dans sa vie personnelle et celle de sa famille.

Nous savons que le procureur de la République et les enquêteurs seront être à la hauteur du symbole et de l’homme courageux qu’est M. Yannick Morez.

Les auteurs de tels actes doivent répondre devant la justice de leur lâcheté criminelle.

La LDH apporte au Maire de St Brévin ainsi qu’à sa famille, aux élus locaux et à tous les Brévinois sa  solidarité indéfectible.

La section de St Nazaire Estuaire Presqu’île

Le 22 mars 2023

Communiqué de presse : Soutien au maintien d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile à St Brévin

Le Collectif des Brévinois Attentifs et Solidaires (CBAS), la municipalité de St Brévin à l’unanimité de ses élus, défendent la construction d’un CADA à la Pierre Attelée.

Cette démarche fait suite à l’accueil réussi de plus de 400 réfugiés à St Brévin depuis 2016.

Pour la LDH, accueillir l’Autre, recevoir dignement, permettre l’intégration, ne pas stigmatiser, refuser l’essentialisation des étrangers, lutter contre la xénophobie et le racisme sont consubstantiels de notre démocratie et aussi de nos principes républicains.

Nous ne laisserons pas la cause des étrangers, des exilés et des réfugiés entre les mains des extrêmes droites qui brandissent des peurs, des haines ancestrales pour asseoir leur fonds de commerce électoral ou leur influence dans la construction des lois.

Nous ne céderons pas aux sirènes de la haine. La France est un pays de mélanges, de culture black-blanc-beur, etc., de religions variées, n’en déplaise aux révisionnistes de l’Histoire.

Le grand remplacement n’existe pas sauf comme argument électoral si cher à M. ZEMMOUR.

Ne cédons rien aux haines raciales.

Saluons le travail des bénévoles et des professionnels qui accueillent ces migrants ; soutenons les brévinois solidaires et venons nombreux, à l’appel du CBAS, à la marche matinale et pacifique le :

Samedi 25 février 2023 de 10h à 12h30

Place Henri Baslé (Place du marché) à St Brévin

Saint Nazaire, le 20 février 2023

Edito : Lutte contre les discriminations et le racisme : il faut plus qu’un plan, il faut une véritable volonté politique et une forte mobilisation citoyenne

L’activité de la section est particulièrement chargée en raison de la grogne sociale alimentée par des projets de loi injustes. Nous appelons tous nos adhérents et nos sympathisants à manifester pacifiquement contre le projet de réforme des retraites, plusieurs communiqués ont d’ailleurs été diffusés en ce sens. Les 1er et 4 mars, nous appelons à une réunion débat et à un rassemblement contre le projet de loi Asile et Immigration (voir tract joint).

Le 24 mars, avec ATTAC et le CCFD Terre Solidaire, une projection du film « La (très) grande évasion » suivie d’un débat avec un spécialiste de la question de l’évasion fiscale aura lieu au cinéma Tati à St Nazaire.

Le 28 mars, une réunion publique organisée par la section, aura pour thème : Dans quelle mesure l’expansionnisme chinois est-il un danger pour l’universalité des droits humains ? C’est Yves, ancien président de section, qui se charge de son organisation. Pierre Antoine Donnet, journaliste, spécialiste des minorités chinoises, animera cette réunion publique.

Nous allons organiser une conférence de presse pour le triste anniversaire de la 1ère année de guerre en Ukraine, en partenariat avec l’association Droujba. Vous recevrez les informations prochainement.

Le gouvernement a présenté dernièrement un plan en 80 points de lutte contre les discriminations et le racisme. La situation est de plus en plus tendue sur St Nazaire. Nous savons que certains employeurs dans la restauration utilisent des étrangers sans papiers  dans des formes d’exploitation renvoyant à l’esclavage moderne. Nous savons que les discriminations concernant l’accès au logement sont nombreuses. Le racisme à l’égard des étrangers est une vraie préoccupation pour bon nombre d’élus et pour nos associations.

Actuellement, le parti d’extrême droite d’Eric Zemmour, Reconquête, a une stratégie de pilonnage de tous les projets d’installation d’étrangers sur les territoires. Après Callac, ce week-end, c’est au château de Thiverval-Grignon dans les Yvelines qu’il va organiser une manifestation contre l’installation d’un centre d’hébergement pour personnes à la rue ou sans domicile fixe.

Sur St Brévin, en vue de l’arrivée en septembre prochain de migrants dans un CADA situé dans un ancien centre de vacances, Reconquête manifestera le 25 février prochain. Gilbert Collard et d’autres personnalités d’extrême droite y seront présents. Lors du dernier conseil municipal de St Brévin, une trentaine d’opposants au projet ont voulu impressionner les élus qui ont voté unanimement une motion favorable à l’implantation de ce CADA.

Nous savons par le Collectif des Brévinois Attentifs et Solidaires que les parents d’élèves de l’école publique située en face du futur CADA reçoivent des pressions et des menaces de la part de ces nervis de l’extrême droite aux idéaux fascistes et racistes.

La section LDH, en lien avec le Bureau National, se mobilisera lors d’une contre-manifestation, comme il y en a déjà eu lieu dernièrement. La présence d’élus du Bureau National et de représentants nationaux d’organisations telles que le MRAP ou Les Verts sont attendus. Avec nos collègues de Nantes, nous nous mobilisons fortement pour soutenir le Collectif des Brévinois Attentifs et Solidaires.

Il faudra que nous soyons très nombreux à venir manifester notre soutien à ce projet d’installation de ce CADA.

Jean-Luc Boero, Président de la section, le 11 février 2023