Si la France s’installe dans l’instabilité alors que le déficit public atteint des sommets, que la charge de la dette augmente car les taux d’intérêt se tendent, notre Président de la République ose un affront en parlant de partis antirépublicains pour certains partis qui ont voté la censure en raison d’une proposition de budget d’austérité sociale et en décidant seul des partis qui sont dans l’arc républicain.
Faut-il lui rappeler qu’il a nommé un Premier Ministre venant de la 4ème composante politique du Parlement. Rappelons-lui qu’au 2ème tour des élections législatives, si un miracle républicain s’est produit, on le doit à l’ensemble des forces progressistes et de gauche, les leaders du parti dont notre Premier Ministre vient s’étant montrés insensibles au risque de voir l’extrême-droite majoritaire en ne donnant pas de consignes de vote.
Avoir servi la soupe au RN et s’être montré irrespectueux de la majorité qui par son vote a tenu l’extrême-droite hors du pouvoir conduit à la crise politique actuelle.
Aujourd’hui, si le Président de la République s’entête à nommer à la tête du gouvernement une personnalité politique du centre qui s’appuiera sur les forces de droite et d’extrême-droite, il ne faudra pas s’étonner d’une nouvelle censure dans quelques semaines.
Evidemment, les marchés financiers, les autres pays de l’Europe et le monde regardent notre pays avec beaucoup d’inquiétude. Qu’en sortira-t-il de cette crise si notre Président de la République s’évertue à ne pas s’appuyer sur les forces politiques qui ont défait l’extrême-droite en votant très majoritairement contre une politique raciste et liberticide ?
La société civile, dont la LDH, s’est très largement mobilisée face à l’extrême-droite. Nous continuons à dire que rien ne sera possible pour sortir notre pays du chaos dans lequel il s’engouffre sans s’appuyer sur cette société civile progressiste.
Si le futur gouvernement est une pâle copie du gouvernement Barnier, nos idéaux d’égalité des droits et de justice sociale risquent de tomber dans les oubliettes.
Faudra-t-il que la société civile, les syndicats se coalisent pour dire stop à ce déni démocratique et réclamer le respect de ce qui est sorti des urnes le 7 juillet ?
Faire des compromis, faire des coalitions, coconstruire des politiques publiques qui ne sacrifient pas sur l’autel du néolibéralisme nos valeurs progressistes et notre volonté de justice sociale et fiscale apparait pour les militants de la LDH l’issue à cette crise si nous ne voulons pas que l’extrême-droite prenne le pouvoir. Il en va de la responsabilité des partis politiques républicains !
Notre président doit sortir de son déni !
Jean-Luc Boero, président de la section
Le 07 décembre 2024