Edito : Des droits de l’homme malmenés cet été

En France, la situation reste toujours difficile pour les étrangers sans titre de séjour. Dans nos contacts avec certains d’entre eux, nous constatons avec souvent beaucoup d’impuissance que l’administration est sourde aux détresses humaines malgré les mérites et les efforts conséquents de ces personnes pour s’intégrer. Nous avons d’ailleurs répondu au communiqué de presse nauséabond de la députée Josso. Pour rappel, 88 Afghans sont arrivés sur Piriac et sont hébergés dans un centre géré par une association d’éducation populaire. Le sort de ces Afghanes et Afghans devrait donner lieu au statut de réfugié. Certains d’entre eux tenteront de rejoindre leur famille qui vit dans d’autres pays européens. La situation en Afghanistan préoccupe tous les défenseurs des droits humains. La LDH, comme d’autres associations, est bien évidemment inquiète sur le sort des femmes, des enfants et de toutes celles et ceux qui ont travaillé avec les forces alliées et qui sont parti(e)s dans une précipitation qui a de quoi nous inquiéter fortement sur l’avancée des groupes islamistes à travers le monde. Il nous faudra encore plus marquer notre opposition ferme à toute forme d’islamophobie. Nous serons aussi vigilants auprès de toutes celles et ceux qui au nom de la laïcité tentent de nous associer à des islamo-gauchistes.

Une fois de plus, la laïcité a été attaquée par la validation par le conseil constitutionnel de la plupart des articles sur la loi confortant les principes républicains. Des recours seront engagés par la LDH contre les décrets prévus dont celui sur le Contrat D’engagement Républicain (CER). En lien avec le comité régional, nous nous associerons à toutes les interventions communes sur la mise en place de ce CER. C’est avec regret que la disparition annoncée de l’observatoire de la laïcité a eu lieu. N’hésitez surtout pas à nous commander le livre de Nicolas Cadène (« En finir avec les idées fausses sur la laïcité »), ouvrage réalisé par l’observatoire de la laïcité.

La situation sanitaire et les débats confus, passionnels et parfois nauséabonds à partir de thèses complotistes, antisémites, nous a conduit à nous dissocier du collectif nazairien opposé au pass sanitaire et à la vaccination obligatoire entre autre pour les soignants. Certes, la gestion autoritaire du gouvernement effectuée dans une logique de surveillance et de restriction constante de libertés publiques ne peut que créer des tensions. La LDH réaffirme le droit universel à l’accès aux soins et aux vaccins. La marchandisation de la santé est inacceptable. Nous avons réclamé la levée des brevets sur les vaccins contre la Covid19. Il est important de favoriser un accès de tous à la vaccination dont les plus fragiles, les personnes isolées et vulnérables et les étrangers, avec ou sans papiers. Le pass sanitaire pose beaucoup de questions sur la privatisation des contrôles, sur l’accès au droit du travail, sur le secret médical. La LDH est opposée à la suppression de la prise en charge des tests, nous revendiquons le maintien de la gratuité sur ceux-ci. Il est urgent d’ouvrir un débat sociétal sur la gestion des crises sanitaires et climatiques à venir, en lien avec la société civile, car la question des libertés publiques et individuelles ne saurait être oubliée dans les précipitations  sanitaires ou climatiques.

Sur Saint-Nazaire et sa presqu’île, nos combats seront encore plus que jamais nécessaires dans les jours, semaines et mois à venir. Nous serons particulièrement vigilants sur la question de l’étude de zone, à savoir celle de la pollution industrielle, cause d’une surmortalité. L’excellent article paru dans Charlie Hebdo cet été est bien l’illustration d’une dérive industrielle des années 70 à laquelle les pouvoirs locaux ont bien souvent fait les yeux doux, et peut-être continuent-ils toujours à le faire sur le dos de la santé des populations locales.

Nous serons peut-être amenés après débat en section à intervenir sur l’affaire de conflit d’intérêt du maire de St-Nazaire concernant des délibérations très favorables au Crédit Immobilier de Saint-Nazaire (CISN), sa femme y occupant un poste à responsabilités. Il est à noter que c’est une fois de plus la société civile via l’association ANTICOR qui a fait ce travail de recueil des faits et a transmis cela au parquet. Attention pour autant à respecter la présomption d’innocence et ne pas en faire un enjeu politicien qui desservirait tous les démocrates et affaiblirait encore plus l’image des élu(e)s et de tous celles et ceux qui consacrent leur vie à la chose publique sans bien évidemment en attendre un quelconque avantage, d’autant plus que nous nous gardons bien pour le moment de pouvoir dire si cet organisme, si Mme Samzun ou le maire en ont tiré un quelconque avantage. Pour le moins, le maire a été très imprudent en votant les délibérations.

Bruno Lahaye, membre du bureau de la section, a travaillé de nombreuses années pour la télévision. Il a été directeur délégué en Nouvelle Calédonie pendant 4 ans. Il s’est particulièrement intéressé aux questions sociétales, culturelles et politiques calédoniennes, fervent défenseur de la liberté dont celle de l’information et de l’accès aux médias numériques. Avec Naouiâme Yewéno, il vient de réaliser un ouvrage intitulé « Désobéissance pacifique ». C’est à travers des échanges entre les deux auteurs qu’un partage d’idées, de visions, peut apparaître sur ce qu’il nomme « l’apartheid numérique ». Cet ouvrage parle de la société Kanak. Nous vous recommandons vivement de lire cet ouvrage tiré à compte d’auteur. N’hésitez surtout pas à lui en faire la commande.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 12 septembre 2021