Communiqué de presse 8/2/16

Communiqué de presse

8 septembre 2016

Contre les expulsions destructrices

Pour la construction d’une politique d’hospitalité

 

Entre janvier et septembre 2016, à Paris, Calais, Cherbourg, Chocques, Dieppe et Steenvoorde, de nombreux campements ont été détruits, où survivaient plusieurs centaines d’hommes, femmes et enfants.

A Norrent-Fontes, un campement où survivent 250 exilé.e.s est menacé à son tour. Cet endroit précis est  pourtant habité depuis 2008, suite à un accord passé entre les collectivités locales, les associations et les exilés, après une décennie d’expulsions délétères. Ce campement, financé par le Réseau des Élus Hospitaliers a, comme de nombreux autres, été toléré et reconnu par les autorités préfectorales qui veulent maintenant le détruire au mépris des personnes qui s’y abritent. L’audience au tribunal de Béthune aura lieu le mercredi 14 septembre prochain.

A Calais, les autorités préparent la destruction des cabanes où survivent 9000 personnes. C’est pourtant précisément à cet endroit que les mêmes autorités ont décidé de parquer ces gens en 2015, le plus loin possible de la vie de la cité, tolérant explicitement la construction de ces abris. Malgré les conditions de vie extrêmement difficiles, les exilé.e.s se sont organisé.e.s individuellement et collectivement. Une vie sociale s’est développée, aujourd’hui menacée, sans autre solution que l’errance.

Depuis la fermeture du camp de Sangatte en 2002, plusieurs dizaines d’expulsions de squats et de campements ont eu lieu. Force est de constater que la même histoire se répète sans cesse: les pouvoirs publics ouvrent eux-mêmes ou laissent s’ouvrir des « lieux de tolérance » pour les fermer ensuite à plus ou moins longue échéance, en annonçant au pire la fin d’un problème et, au mieux, des solutions qui, étant trop souvent indignes et toujours inadaptées, montrent très rapidement leurs limites.

La recrudescence de ces expulsions/destructions ces derniers mois est le signe de l’échec patent des politiques d’inhospitalité mises en place par l’État et certains élus locaux à l’encontre des exilé.e.s en transit.

Plutôt que de réfléchir et d’expérimenter des dispositifs d’accueil adaptés, les responsables préfèrent déplacer régulièrement les bidonvilles, quitte à empirer la situation.

Nous le savons par expérience: les expulsions des lieux de vie n’ont jamais eu d’autres conséquences que d’aggraver la précarisation des personnes expulsées qui perdent leurs effets personnels, sont dispersées et condamnées, plus fragilisées encore, à errer à la recherche d’un nouvel abri.

Sans concertation ni solutions adaptées, la destruction des abris détruit aussi un réseau social.

Devant les carences de l’État, nombreuses sont les associations et les personnes qui viennent en aide aux exilés. Aide humanitaire, information sur les droits, accès aux soins de santé, conseil et accompagnement administratif, etc. Les destructions de lieux de vie effacent les espaces où se retrouvent des personnes de confiance et renforcent la méfiance des exilé.e.s vis à vis d’un État qui les pourchasse jusque dans les fossés, les stocke dans des containers ou les contraint à un déplacement forcé en CAO, dans la direction opposée à leur trajet migratoire.

La destruction des abris intensifie également la pression et la violence autour des points de passage. L’augmentation des rixes entre groupes de personnes migrantes autour de Angres, Chocques, Norrent-Fontes et à Calais même depuis la destruction de la partie sud du bidonville en mars dernier en est la preuve criante.

Enfin, et ce n’est pas la moindre des choses, les discours qui accompagnent ces destructions cristallisent et encouragent les réactions xénophobes. Ces destructions sont irrespectueuses des personnes qui passent mais aussi de celles qui restent, en transformant la question de l’accueil en problème et en faisant croire qu’il suffit de détruire des abris pour régler ce problème.

Il est urgent de remettre en cause cette politique systématique d’expulsion qui n’a aucun sens.

Les organisations signataires demandent instamment aux autorités :

– un moratoire sur les expulsions et destructions d’abri, tant que des solutions adaptées ne seront pas réfléchies,

– de construire l’hospitalité. D’une part, en mettant en place des Maisons des Migrants pour les exilé.e.s en transit, proches des différents lieux de passage, comme l’actuel premier ministre le suggérait il y a trois ans, et, d’autre part, en instaurant de véritables programmes d’accueil dans les communes pour les exilé.e.s qui restent,

– de renégocier avec la Grande-Bretagne les accords du Touquet qui rendent la frontière meurtrière,

– de renégocier le règlement Dublin III qui empêche les demandeurs d’asile de déposer leur dossier dans le pays de leur choix, rallonge coûteusement et inutilement les délais d’examen de la demande et est la cause de nombreux départs de CAO, les exilé.e.s craignant de se faire expulser dans des pays qu’ils ont traversés.

 

Pour dénoncer la politique actuelle, inefficace et destructrice et pour défendre l’hospitalité, les organisations signataires appellent à :

participer samedi 10 septembre à la journée festive « champs de résistance » au campement de Norrent-Fontes,

– assister à l’audience au tribunal de Béthune le mercredi 14 septembre, à 14h

Signataires :

Organisations régionales :

Hauts de France :

ACC Minorités Visibles

Arras Solidarité Réfugiés

L’Auberge des Migrants

La Brique

La Cabane Juridique / Legal Shelter

Care4Calais

La Cimade – Nord/Picardie

ECnou

Emmaüs Dunkerque

Fraternité Migrants Bassin Minier 62

Gynécologie Sans Frontière – délégation Hauts de France

Ligue des Droits de l’Homme – Dunkerque

Médecins du Monde – Hauts de France

Réveil Voyageur

Secours Catholique – délégation du Pas-de-Calais

Secours Populaire – Vendin/Oblinghem

Terre d’Errance

Terre d’Errance Steenvoorde

Utopia 56

Normandie :

Itinérance Dieppe

Paris :

La Chapelle Debout

Kâlî

Organisations nationales :

Association pour la Défense des Droits des Étrangers (ADDE)

CCFD Terre Solidaire

Emmaüs France

Fondation Abbé Pierre

Groupement Étudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérées (GENEPI)

Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) Revue Pratiques, les Cahiers de la médecine utopique

Syndicat de la Médecine Générale

Syndicat de la Magistrature

Dont organisations membres de la CFDA :

Elena France

Groupe d’Information et de Soutien aux Immigrés (Gisti)

Jesuit Refugee Services (JRS) – France

Ligue des droits de l’Homme (LDH)

Mouvement Contre le Racisme et Pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP)

Organisations Internationales :

Emmaüs International

Tibétains – Des avancées – Pas de solution

La situation est très contrastée, d’une part l’aménagement de la bourse d’affrètement intervient comme un projet très positif dans le contexte de Conflans et du confluent, d’autre part des arrivées qui excèdent largement les capacités d’accueil dans la dignité.

La gestion des prochains mois sera donc très tendue et nous devrons rester mobilisés pour faire respecter les droits essentiels des demandeurs d’asile et réfugiés.

WP_20160901_003L’état des lieux par Yves Dujon.

Au « Pointil », l’ancienne Bourse d’affrètement de VNF (Voies Navigables de France), qui sur « demande » de la S/Préfecture et sans doute aussi suite à la rencontre avec le S/Préfet qui a précédé, est mise à disposition de La Pierre-Blanche pour l’accueil de réfugiés. Il s’agit d’un appartement de fonction : 4 pièces avec sanitaires et cuisine, dans lequel l’administration espérait héberger 20 JF, et dans lequel en réalité, pour l’instant on se contente de 14 ; mais peut-être après aménagement, il se pourrait que l’on arrive à 16 ou 17.

VNF devrait faire en sorte que le chauffage central fonctionne avant l’hiver,    il n’a pas fonctionné depuis les années 1990/95. La Mairie doit organiser un chantier d’insertion (spécial Tibétains) en lien et par ACR.

La Pierre Blanche est à saturation, l’effectif des accueillis atteint les 300, ils ont eu des repas à 200 personnes cet été, ça devient ingérable et invivable pour tout le monde, actuellement il y a pas loin d’une cinquantaine de personnes qui dorment sur le quai dont au moins une dizaine de filles ; le bateau « Notre-Dame-des-Eaux » qui devrait avoir disparu depuis plus d’un an héberge plus de 20 gars ! Donc dans l’esprit de tous, le « Pointil » n’est pas là pour accueillir plus, mais pour accueillir mieux ceux qui sont présents. La fameuse DIHAL n’a que très peu permis de faire partir en province des gars ou des filles et certains qui étaient partis se sentant tellement isolés cherchent à revenir. Quant aux familles, certaines n’ont pas repris parce qu’elles ne pensaient pas que ça allait être de l’aussi long terme !

 

Le Conseil d’État suspend l’arrêté « anti burkini »

conseildetatLe Conseil d’État suspend  l’arrêté dit « anti burkini » de la commune de Villeneuve-Loubet
La section de Nice de la LDH prend acte de la décision du Conseil d’État concernant la commune
de Villeneuve Loubet ; elle demande aux communes concernées du Département des Alpes-Maritimes d’abroger immédiatement les arrêtés similaires, désormais entachés d’illégalité.
Le droit fondamental de manifester sa religion ou ses convictions dans l’espace public sera  à nouveau respecté et nous nous félicitons d’y avoir contribué ; mais, en même temps, la section de Nice de la LDH réaffirme qu’elle désapprouve le port de vêtements qui symbolisent la soumission
des femmes et portent ainsi atteinte à l’égalité entre les hommes et les femmes.
Les arrêtés démagogiques et populistes sont inutiles et même dangereux ; notre région a surtout besoin de politiques de lutte contre la ségrégation urbaine et en faveur de la cohésion sociale.  Nous faisons confiance aux enseignants, aux éducateurs, au monde associatif et syndical, aux hommes
politiques  de bonne volonté, afin que, par un travail de proximité et au quotidien, les capacités d’intégration de notre société laïque soient renforcées.

Décision du Conseil d’état

Communiqué LDH
Paris le 26 août 2016

Un coup d’arrêt utile mais qui ne résout rien

La décision du Conseil d’Etat vient, heureusement, de donner un coup d’arrêt à la volonté de certains responsables politiques, de droite, d’extrême droite et de gauche, de porter atteinte à la liberté de conscience, aux libertés individuelles et de faire de la laïcité un instrument d’exclusion.

Mais cette décision ne résout rien. Des élus municipaux ont pu s’en prendre à des femmes en raison de leur pratique religieuse, on a trouvé des juges pour les approuver et du Premier ministre au Front national en passant par Nicolas Sarkozy tous sont d’accord pour faire, par idéologie et appétit de pouvoir, de nos concitoyens musulmans des Français pas comme les autres.

Outre le ridicule d’un débat qui a fait de la France la risée du monde, ce qui est en jeu ici, c’est la division de la nation selon l’origine et la religion des hommes et des femmes qui vivent en France.

Nous récusons cette vision de la France et nous appelons les femmes et les hommes de ce pays à la rejeter. La LDH appelle tous les maires qui ont cru devoir prendre cette mesure à la rapporter sans délai.

Contact presse

Service communication LDH : 01 56 55 51 07 ou 08

Expulsion des Tibétains

expulsionTibetainsConflans : 21 juin 2016

 

Conflans-Sainte-Honorine, lundi. Des Tibétains, accueillis sur la péniche « Je Sers » et installés sous le pont de la N 184 ont été expulsés par les services de la ville. (DR.)

Y.F.

Vive émotion à l’association la Pierre-Blanche de Conflans-Sainte-Honorine. Ce mardi, les membres, qui gèrent l’accueil des réfugiés, ont expédié un courrier cosigné avec la Ligue des droits de l’homme à la sous-préfecture de Saint-Germain-en-Laye pour faire part de leur indignation. Lundi, journée mondiale des réfugiés, une vingtaine de Tibétains, installés sous le pont de la N 184, ont été expulsés par les services de la ville.

« Après le passage de la police municipale, des agents communaux sont intervenus pour virer tout le monde sans fournir la moindre explication, explique Hugues Fresneau, le coordonnateur de l’association. Ils ont jeté à la benne les couvertures, les duvets et même les sacs remplis des effets personnels des Tibétains. »

Choqués, les réfugiés sont allés se mettre à l’abri dans la péniche « Je Sers » de la Pierre-Blanche. Christian Souchon, le président de l’association qui gère environ 150 Tibétains, a vivement réagi. « Je ne comprends pas la méthode de la mairie qui envoie la police sans le moindre dialogue », déplore-t-il.

>Laurent Brosse, le maire (LR) justifie cette expulsion par la présence des Tibétains dans les belvédères de la passerelle pour piétons qui enjambe la Seine. « Un arrêté municipal a été pris en décembre 2014 pour interdire ces petites cabines en raison de leur vétusté et pour éviter un accident, insiste l’élu. La vie des Tibétains était donc en danger. »

De son côté, Stéphane Grauvogel, le sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye, rappelle que les services de l’Etat sont attentifs à la situation concernant l’accueil des réfugiés. « Nous nous occupons des Tibétains qui bénéficient de places d’urgence dans des centres entre autres celui de Bonnelles », précise-t-il. Une cinquante sont en effet hébergés dans le monastère des Orantes.

Ce sujet sera abordé ce vendredi lors de l’assemblée générale de l’association.

 Le Parisien

 

Communiqué 14 juin 2016

Deux policiers ont été assassinés cette nuit, à leur domicile, dans la commune de Magnanville,

laissant orphelin leur fils de trois ans.

La fédération des Yvelines de la Ligue des droits de l’Homme s’incline devant les victimes et leur

enfant, qui a probablement été témoin de l’un des deux assassinats.

Elle adresse ses condoléances aux familles des victimes, à leurs amis et à leurs collègues. Elle les

assure de sa sympathie.

En s’attaquant aux forces de police d’une démocratie, le tueur s’attaque à l’Etat dans sa forme

démocratique. Par là même, il met en évidence la société qu’il veut construire. Celle où l’Etat ne

représentera et n’autorisera qu’une seule pensée, qu’une seule idéologie, quel qu’en soit le

fondement.

Aucune société n’est monolithique. Toutes les opinions y sont recevables à la condition qu’elles

n’appellent pas à la haine des êtres humains.

Recueillement et réflexion, c’est ainsi que l’on rendra hommage aux victimes.

Pierre Déjean

Président de la fédération

 

Fête de Chanteloup

Samedi 4 juin 2016, la section était présente à la fête dans le parc de Chanteloup ou un stand nous avait été refusé.

« un petit coin de paradis pour les droits de l’Homme sous le parapluie de la LDH et malgré une ambiance de plus en plus hostile des instances municipales »

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Formation Information du 27 mai 2016

WP_20160527_011fLa formation sur les contrôles d’identités, ce 27 mai fut un moment très fort de témoignages, d’échanges et d’information. Merci aux jeunes venus en nombre de la densité de leurs témoignages, de leur capacité d’écoute et d’attention. Merci au délégué du défenseur des droits, à l’avocat, au représentant de la plate-forme de lutte contre les discriminations de la qualité de leurs apports et interventions. (Les services de police avaient été invités à participer). Merci à tous les participants de leur présence attentive et aux jeunes et de la pertinence de leur questionnement. Lire la suite

Appel à mobilisation contre l’expulsion imminente d’une mère de 3 enfants!

Appel de RESF

J’abhorre cet instant ; j’abhorre qu’un enfant de 10 ans m’appelle pour me demander si je vais aider sa maman « à sortir de prison » (de rétention) ; j’abhorre Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France qui a supprimé la carte solidarité transport permettant aux étrangers en situation irrégulière affilés à l’AME (Aide médicale d’Etat), de bénéficier de 75% de gratuité de leur passe Navigo et de circuler librement en transports en commun et de ne pas frauder ; j’abhorre ce gouvernement qui enferme, qui expulse, qui démembre des familles sans se soucier des dégâts collatéraux… Irada A., ressortissante russe, d’origine tchétchène, demeurant à Saint-Ouen, est séparée de ses 3 enfants depuis le 04 mai et enfermée au centre de rétention pour femmes à Cité (Paris).

Elle est convoquée lundi à 13h30 au tribunal administratif de Paris devant un(e) juge qui décidera de la remettre en liberté ou pas. Aidons-le(la) à prendre sa décision en signant massivement la présente pétition en faveur de la libération de Mme Irada A. http://resf.info/P3069

Objectif : soyons mille à dire non à l’expulsion d’une mère de famille tchétchène vers la Russie ! L’administration ayant son passeport, le risque d’expulsion est imminent.

Merci d’avance pour eux !

MC