Catégorie : Etat d’urgence

C’est la monarchie qui est une affaire de famille, pas la République

C’est la monarchie qui est une affaire de famille, pas la République. En pleine affaire Penelope Fillon, le juriste Matthieu Caron propose d’interdire les contrats familiaux, comme l’a fait le Parlement européen.  La République n’appartient pas à la famille de César, pas plus qu’à César lui-même.  Il va malheureusement falloir que le droit public finisse par imposer un statut des entourages familiaux au président de la République, aux membres du gouvernement ainsi qu’aux parlementaires.

S’agissant du président de la République, il y a beau temps qu’un tel statut aurait dû voir le jour tant les ambiguïtés et les abus furent légion : affaire des décorations du gendre du président Jules Grévy (1887) ; emploi de son fils par Vincent Auriol au poste de secrétaire général adjoint de l’Elysée (1947-1954) ; logement clandestin de Mazarine et d’Anne Pingeot aux frais du contribuable sous la présidence Mitterrand ; embauche de Jean-Christophe Mitterrand et de Claude Chirac par leur père respectif ; carte bleue « professionnelle » de Cécilia Sarkozy à l’Elysée…

D’une part, il serait indiqué d’interdire au chef de l’Etat de recruter des membres de sa famille et de préciser que le budget de l’Elysée ne prend en charge aucuns frais d’hébergement, de restauration, de représentation et de déplacement les concernant. D’autre part, une clarification du statut du conjoint du chef de l’Etat est essentielle.

Doit-il bénéficier d’un bureau à l’Elysée et de collaborateurs ? Dans quelle mesure doit-on financer son train de vie ? Doit-il être assujetti à un devoir de réserve – quid des révélations de Valérie Trierweiler en 2014 ? Que prévoir en cas de concubinage présidentiel ? Ne devrait-il pas déposer une déclaration d’intérêts et de patrimoine auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ? Ne faut-il pas un statut des anciens conjoints de chef de l’Etat comme il en existe un désormais pour les anciens présidents (décret du 4 octobre 2016) ? Voilà qui donne matière à réflexion aux spécialistes du droit constitutionnel qui devront commencer par préciser ce que recouvre la notion d’entourages.

Conflits d’intérêts

En ce qui concerne les membres du gouvernement, un statut des entourages familiaux est également requis. Faut-il par exemple rappeler que Cécilia Sarkozy fut conseillère de son mari à Bercy, tandis que l’une de ses filles fut installée dans un des logements normalement réservés à un ministre de la République ?

Se souvient-on par exemple des conflits d’intérêts auxquels s’est exposé Eric Woerth en étant à la fois ministre du budget et trésorier de l’UMP, sachant que sa conjointe conseillait fiscalement Liliane Bettencourt, elle-même donatrice de l’UMP ?

Avec les lois du 11 octobre 2013, les conflits d’intérêts potentiels sont désormais plus faciles à identifier en amont puisque les membres du gouvernement doivent révéler les activités de leur conjoint. Cela étant, ces progrès législatifs ne doivent pas conduire à faire l’économie d’un statut des entourages familiaux des ministres. Peu ou prou, les mêmes questions se posent que pour le chef de l’Etat et la sagesse voudrait ainsi que les membres de la famille du ministre ne puissent pas être recrutés à titre onéreux au sein de son cabinet.

Enfin, que doit-il en être au Parlement ? Depuis la création de la fonction de collaborateur parlementaire par Edgar Faure en 1975, une proportion non négligeable de parlementaires a pris la fâcheuse habitude de recruter son conjoint ou ses enfants – plus de 20 % en 2017 –, voire de recourir à la pratique feutrée des emplois croisés (« j’embauche ton fils, tu embauches ma femme »).

Imiter le Parlement européen

Aujourd’hui, un député peut légalement recruter des collaborateurs familiaux dans la limite de 50 % de son enveloppe de crédit collaborateur de 9 600 euros – soit un salaire mensuel de 4 800 euros net – tandis qu’un sénateur ne peut employer qu’un tiers de son enveloppe de 7 500 euros – soit 2 500 euros net mensuel.

Malgré les difficultés en termes de droit constitutionnel et de droit du travail que cela susciterait, l’on peut se demander si la France n’aurait pas intérêt à imiter le Parlement européen, qui a interdit les contrats familiaux en 2009.

En 2014, le Groupe d’Etats contre la corruption (Greco), qui est l’organe anticorruption du Conseil de l’Europe, avait invité la France à réformer son système des collaborateurs parlementaires nationaux, susceptible de causer des problèmes de conflits d’intérêts et d’emplois fictifs. Et ce 25 janvier a éclaté l’affaire Penelope Fillon, désormais entre les mains du Parquet national financier.

C’est la monarchie qui est une affaire de famille, pas la République. Ceux qui voudraient ne voir dans cette tribune qu’un simple antiparlementarisme ou l’expression d’un puritanisme politique, n’ont pas idée de la crise qui vient. Ce sont le soupçon, le népotisme et l’oligarchie qui finissent par livrer la République au crépuscule.

Matthieu Caron est maître de conférences en droit public à l’université de Valenciennes (Nord)

http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/01/29/finissons-en-avec-la-republique-des-conjoints_5070838_3232.html

ldh91- R.André

Feu sur la Justice, feu la démocratie !

Politis, le 2 mars 2017

Michel Tubiana est président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme

Face aux procédures qui les touchent, François Fillon et Marine Le Pen crient au scandale et demandent une trêve électorale. Au mépris de l’indépendance des juges et de l’égalité de tous devant la loi.

La fusillade dont est l’objet l’institution judiciaire est un phénomène récurrent. Non que cette « autorité » soit exempte de critiques. L’actuel traitement des affaires de terrorisme où la prétention de certains magistrats à vouloir juger entre pairs parce qu’un jury ne pourrait comprendre leur travail en sont deux exemples parmi bien d’autres.

Que des juges soient critiquables dans leur manière d’exercer leur fonction, qu’ils soient susceptibles de faire preuve de partialité, ce sont aussi des évidences. Mais entre critiquer le fonctionnement de l’appareil judiciaire, son conservatisme, son caractère répressif, etc., et remettre en cause l’égalité des citoyens et citoyennes devant lui au profit d’une sorte de privilège de caste, voici ce que les responsables politiques de tout bord n’ont cessé de faire depuis que notre pays vit sous le régime de la séparation des pouvoirs (au moins en principe !).

Traditionnels arrangements entre amis

François Fillon crie à l’assassinat politique et Marine Le Pen dénonce un parti pris à son encontre. Dans le cas de François Fillon, ce qui lui est reproché, ce sont les traditionnels arrangements entre amis propres à une classe sociale qui ne comprend même pas ce qu’ils peuvent avoir d’indécents avant même de considérer leur légalité.

Ce qui est reproché à Marine Le Pen et ses proches, c’est l’habituel accaparement des institutions par l’extrême droite au point que les contrepouvoirs démocratiques devraient s’arrêter là où commence l’intérêt du Front national et de ses dirigeants. Les menaces proférées à l’égard des policiers, des juges et de tous les fonctionnaires qui ne respecteraient pas ce privilège atteste que si Marine Le Pen parle « démocrate », les fondamentaux de ce principe lui sont toujours étrangers.

Et je fais le pari que si, demain, d’autres responsables politiques font l’objet d’une mise en cause judiciaire, ils trouveront les arguments nécessaires pour protester contre cette immixtion de la Justice, voire à crier au complot.

Le principe même de l’existence de trois pouvoirs implique des contradictions et des frictions. La démocratie n’est pas un long fleuve tranquille et que ces tensions s’expriment où que chacun cherche à consolider son territoire est dans la nature du système démocratique.

Un État de droit amoindri

La difficulté naît lorsqu’un pouvoir cherche à assujettir l’autre. À cet égard, la Constitution de la Ve République postule ce déséquilibre au profit d’un exécutif presque omnipotent et ou « l’autorité » judiciaire n’est qu’un parent pauvre qu’il s’agisse de ses moyens ou de son rôle.

La revendication par François Fillon et Marine Le Pen d’une sorte de trêve électorale au cours de laquelle l’institution judiciaire s’interdirait d’intervenir s’inscrit dans cette logique tout en étant triplement irrecevable.

D’abord, parce qu’elle n’a pas de sens. Imagine-t-on un candidat à une élection pris en flagrant délit bénéficier de cette trêve au seul motif qu’il quête les suffrages des électeurs ? Ensuite, parce qu’elle ne résulte d’aucun texte, et pour cause, puisqu’elle constituerait, c’est la troisième raison, une rupture d’égalité devant la loi.

Au total, que nous servent ces « victimes » de l’institution judiciaire ? La perspective d’un État de droit amoindri par la création d’une sorte de privilège fonctionnel qui résulterait de leur engagement politique. Par extension, le discrédit de tous les responsables politiques et de toutes les institutions. Enfin, l’idée qu’au fond, la démocratie est le pire des régimes et qu’on peut en trouver un meilleur…

Ne nous y trompons pas, défendre l’indépendance de la Justice et donc l’indépendance des juges, ce n’est pas favoriser le gouvernement des juges. C’est nous assurer une garantie, sans doute imparfaite mais indispensable, contre l’arbitraire.

Où est tu «le sursaut humaniste » ?

Ah, ah, ah, qui va là? Est-ce un réfugié ou un petit migrant?

L’ennemi a pris les traits du « migrant économique », celui qui choisit de venir profiter de notre système social. Attention, ce terme ne désigne pas, bien sûr, le cadre de haut niveau parti travailler dans les pays du Golfe : lui a droit au noble qualificatif d’« expatrié ». Que demande-t-on à un « réfugié » ? Rien ! On le secourt et on n’a pas l’indécence de lui demander des comptes. Que demande-t-on à un « migrant » ? Tout ! Pourquoi il migre ? Était-ce la seule alternative ? Manque-t-il de courage pour faire face ? Le réfugié est victime d’une agression. L’affubler du mot « migrant » laisse planer l’écœurante illusion d’un choix ou d’une stratégie de sa part. Ce n’est pas un hasard si les affiches de campagne du FN titrent carrément : « 100 % Front national, 0 % migrants » ! Barry Malone a raison de renoncer à ce terme pour revenir à celui de « réfugié ». Et les collectifs de sans-papiers ont raison de clamer : « Nous sommes tous des réfugiés économiques ! » Sans oublier les réfugiés climatiques, pas encore reconnus par le droit international, mais dont on estime que le nombre pourrait atteindre 500 millions d’ici 2050… « Des armes et des mots, c’est pareil, ça tue pareil », clamait Léo Ferré. Parce qu’il est devenu une abstraction déshumanisante, destinée à légitimer à l’avance des milliers de morts à venir, « migrants » est aujourd’hui un mot qui tue.

http://www.altermondes.org/migrants-le-mot-qui-tue/

On compte aujourd’hui plus de 65 millions de personnes déplacées dans le monde, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés. La situation est pire qu’en 1945.

Ldh91-R.André

 

C’est çà le CETA ! CELA bafoue l’exercice de notre souveraineté nationale !

C’est çà le CETA t’as pas le choix ! Le CETA cela bafoue l’exercice de notre souveraineté nationale ! Encore un bidouillage contre la démocratie et la République à la solde du capitalisme financier et actionnarial, une doctrine New Libéral de plus en plus totalitaire et en prise directe sur nos Élus de la 5ieme République : République « au top quant à la casse des droits de l’Homme », Répu(e)blique croulant sous les scandales à répétitions.
Le CETA voté par le Parlement Européen, met en cause des « conditions essentielles d’exercice de la souveraineté nationale », et « selon la Constitution, la France ne peut pas ratifier un traité qui modifie ou limite les conditions d’applications de cette souveraineté ». Même sans ratification du traité par la France « au moins 90% des nombreuses mesures du CETA pourront entrer en application de manière provisoire » sur le sol français. De plus, le CETA continue à s’appliquer pendant 25 ans même si notre pays s’en retire. Cela bafoue l’exercice de notre souveraineté nationale.
La raison principale en est que « le CETA touche au fonctionnement même de la démocratie et à la capacité des États à réguler de manière souveraine sur leur territoire ».
Le CETA est un traité anti-démocratique contraignant qui impose aux États, à la Nation Française, les décisions prises par des institutions privés ou mixtes et les multinationales du capitalisme financier. Les pouvoirs qu’exerceraient ces nouvelles structures sont incompatibles avec la Constitution Française. Il est à craindre un tripatouillage par nos politiciens magouilleurs et leurs cabinets de juristes, avant ou juste après nos Présidentiels : pourtant rares sont les candidats qui en parlent ! Trouvez-vous cela étonnant? Non, cette course en avant  est aussi le reflet d’une époque où l’argent apparaît comme une valeur beaucoup plus importante qu’autrefois et où l’idéal politique, l’engagement militant, le sens de l’État ne sont plus synonymes de sacrifice. Sans doute est-elle le reflet d’une génération de dirigeants, nés après guerre, dont la vocation n’est pas née d’un accident de l’histoire, comme de Gaulle ou Pompidou, et du désir d’y participer mais de l’attrait d’une profession à part entière qui offre avantages et train de vie ainsi que pouvoir, pourboire et position sociale. En cela, le CETA comme l’Union Européenne à Bruxelles n’est qu’une porte ouverte de plus aux puissances financières aux détriments de nos lois et droits pour tous!
Le traité CETA prévoit de créer plusieurs nouvelles instances. A commencer par une dizaine de comités dédiés à un domaine précis comme les entreprises de services ou le contrôle des mesures sanitaires. Ils sont composés de représentants des administrations de l’Union Européenne et du Canada mais ne comprennent aucun membre directement issu des États membres de l’Union. Les députés européens, les seuls membres de l’UE élus au suffrage universel, n’y sont pas non plus représentés.
L’instance principale est appelée comité mixte. Elle est capable d’interférer dans l’exercice du pouvoir des États membres et des instances de l’Union Européenne. » Sur le plan législatif le comité mixte peut réclamer la promulgation de nouvelles mesures ou l’abrogation de loi votées par les parlementaires en s’appuyant sur la caractère contraignant du CETA. Si les États ou les entreprises ne se conforment pas à ces injonctions, le comité peut saisir un tribunal international spécial pour obtenir des sanctions. « C’est une contrainte sur la fonction législative du Parlement français »
Ce tribunal pourra infliger, à l’image de ce que peut faire la Commission européennes aujourd’hui, des amendes aux États ou aux entreprises qu’il estime être en infraction avec les règles de l’accord.
« Le risque qu’encourt un État d’avoir à payer des indemnités très importantes en cas de plainte d’une entreprise ou du comité mixte, voire la simple peur d’être entrainé dans une longue et couteuse procédure, peut dissuader les autorités nationales de promulguer certaines lois »
Pire encore, ce tribunal n’est accessible que par des étrangers « non migrants bien-sûr », c’est-à-dire par les puissances financières installées en-dehors de l’Europe agissant de la même efficacité que les Fonds Vautours de type Américain, dans le seul but « de se faire du fric toujours plus » même s’il n’y a eu aucun engagement réel !
Très inquiétant, les citoyens ne peuvent se saisir directement du conseil constitutionnel. Cette prérogative est réservée aux Présidents de la République, du Sénat, de l’Assemblée nationale, ainsi qu’au Premier ministre ou à un groupe d’au moins 60 parlementaires. Il faudrait donc faire pression sur les députés et sénateurs. Signe médiocre, en septembre 2016, 102 députés avaient signé une lettre ouverte à François Hollande pour réclamer le report de l’application du traité, et aucun élu pour le refus tout simplement. Signe ahurissant, très médiocre, rare sont les candidats qui à 1 mois de l’élection présidentielle ont le courage d’en parler publiquement ou par médias interposés !

Le Parlement européen a adopté par 408 voix contre 254 (et 33 abstentions) l’accord de libre échange CETA. Les parties du texte considérées comme « non-mixtes » pourront donc entrer en application provisoire dès le mois d’avril, en attendant que les parlements régionaux et/ou nationaux des États membres ne soient consultés.
Ldh91- R.André, nous relayons un texte de :
https://reporterre.net/Le-CETA-n-est-pas-constitutionnel-assurent-des-juristes

Des tas d’urgence quant à l’espace de résistance, de solidarité, et la possibilité d’aller au bout des projets humanistes

Des tas d’urgence quant à l’espace de résistance, de solidarité, 

 « Le Pouvoir d’Agir » constitue de nouvelles utopies pour une action sociale, solidaire, éducative en perte de sens. La thématique est en effet attrayante ; est ce qu’il ne s’agit pas de donner, redonner, rendre de l’autonomie ou du pouvoir à ceux qui semblent en être dépourvus, car trop dépendants des structures, des circonstances, trop ballottés par une vie qu’ils ne contrôlent plus ?

Nous renvoyons ainsi sans arrêt ceux que nous jugeons trop peu autonomes au pouvoir ou la mobilité qui leur feraient défaut. On finirait même encore par leur reprocher le peu de confiance qu’ils gardent encore vis à vis des travailleurs sociaux, des enseignants, des structures sociales. Ne feraient-ils pas mieux de se prendre en main ?

On ne se rend pas compte, chemin faisant que ce modèle « d’Empowerment », de « Capacitation », ressemble comme une goutte d’eau à ce que l’on reproche par ailleurs à ces mêmes groupes dès qu’ils acquièrent un peu d’indépendance ; d’un seul coup la solidarité rêvée sera décrite comme du communautarisme ; la conscience sociale, culturelle et politique sera dénoncée comme de la radicalisation ; la lutte pour plus de démocratie sera traitée comme une menace pour la République.

En fait, on se donne d’autant plus facilement d’objectifs de développer le pouvoir d’agir des usagers qu’on se félicite qu’ils n’en acquerront guère.

A la place du pouvoir, voici à quoi on assigne les individus et groupes marginalisés : à faire des choix, des séries et des listes interminables de choix. L’Empowerment qu’on propose, le pouvoir d’agir qu’on favorise, se limiteront toujours à ceci : faire des choix, et surtout les plus petits qui soient. Ceux qui n’engagent à rien sur le fond et qui occupent tout le temps qu’on a.

La véritable précarité, c’est cela finalement : être perpétuellement en obligation de choisir pour chaque moment, chaque chose … et rester en même temps dans l’impossibilité à changer quoi que ce soit.

Extrait de texte :

Posté le 19 janvier 2017 par ÉricZLaurent Ott

http://www.questionsdeclasses.org/?Le-pauvre-ne-manque-pas-de-pouvoir-mais-d-organisation

Ldh91-R.André

Des tas d’urgence quant au logement des sans-dents

Face à face deux records historiques en 2016:

–>l’un au CAC 40, l’augmentation record en dividendes avec 56 milliards d’Euros encaissés par les actionnaires, une minorité des 1%

–>l’autre sur le pavé, l’augmentation record des expulsions, les 25% de sans-dents

« Quatre millions de personnes souffrent de mal-logement en France ou d’absence de logement personnel. L’estimation est issue du dernier rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre. Au total, près de 15 millions de personnes – soit près d’un quart de la population française – sont touchées par la crise du logement sous des formes diverses : précarité énergétique, risque d’expulsion locative, surpeuplement dans le logement…

Ce nouveau rapport atteste d’une nette dégradation de la situation depuis une décennie. Le nombre de personnes sans aucun domicile a augmenté de 50 % entre 2001 et 2012, pour atteindre 143 000. Celui des personnes « en hébergement contraint chez des tiers » – 643 000 – grimpe de 19 % entre 2002 et 2013. Les familles qui occupent un logement surpeuplé – c’est à dire qu’il leur manque une pièce au regard des normes d’occupation – approchent le million, alors que la tendance depuis des décennies était plutôt à la baisse.

Record d’expulsions locatives

493 000 ménages locataires – soit environ 4,5% des locataires, principalement dans le parc social – étaient en situation d’impayés de loyers ou de charges au moment de l’enquête, s’exposant ainsi à une procédure d’expulsion locative. En 2015, 168 775 procédures d’expulsion ont été lancées, dont les trois quarts ont abouti à une décision d’expulsion, un chiffre en augmentation constante depuis 10 ans. Le nombre d’expulsions locatives avec concours de la force publique a atteint son record en 2015, avec 14 363 expulsions (+ 24 % par rapport à 2014). « Qu’elles parviennent ou non à leur terme, ces procédures, qui découlent de la paupérisation d’une partie de la population exposée à des loyers et charges trop chers et de la fragilisation des mécanismes d’aide, en particulier des aides au logement, entraînent de graves conséquences pour les ménages concernés », souligne le rapport.

Seul indicateur encourageant : le confort sanitaire de base s’améliore, puisque 99 % des logements disposent désormais d’eau courante, de WC intérieurs et de chauffage. Mais bien d’autres critères d’inconfort, plus répandus, peuvent se cumuler et avoir des conséquences dommageables pour la santé ou la sécurité des habitants, comme l’humidité, des problèmes d’isolation, des infiltrations d’eau ou une installation électrique dégradée. En 2013, 10 % des logements, soit près de 3 millions, cumulaient trois ou plus de ces défauts. Les Français sont 44 % de plus qu’en 2006 à se priver de chauffage à cause de son coût. Le noyau dur de la précarité énergétique, composé des ménages modestes ayant eu froid pour des raisons liées à la précarité s’élève à plus de 3,5 millions de personnes.

L’austérité budgétaire freine les mesures prises

Face à ces inquiétantes évolutions, quelle a été l’action gouvernementale au cours du quinquennat écoulé ? « Le quinquennat a été marqué par une activité législative assez dense en lien avec le logement », relève la Fondation Abbé Pierre, énonçant la loi relative à la mobilisation du foncier public, des ordonnances destinées à faciliter et accélérer les projets de construction, la loi pour la ville et la cohésion urbaine, la loi pour la transition énergétique… Mais la déception est là : « Bien des chantiers ont été ouverts, bien des actions ont été entreprises, mais ils se sont souvent heurtés à des renoncements politiques en chemin et à une austérité budgétaire qui empêche d’apporter une réponse à la hauteur de la gravité de la situation. »

La fondation avance plusieurs solutions pour sortir de la crise du logement. En premier lieu, « une sécurité sociale du logement » qui implique pour les pouvoirs publics d’appliquer une politique du « logement d’abord ». Cela passe notamment par la construction de 150 000 logements « vraiment » sociaux par an, en respectant les règles d’attributions prioritaires. Les personnes les plus mal logées, privées de domicile personnel, obligées de recourir aux différentes solutions d’urgence ou insuffisamment prises en compte lors de l’attribution des logements sociaux doivent pouvoir en bénéficier ». Article de presse de Sophie Chapelle dans Bastamag

R.André ldh91

LE STRESS DE LA COMPÉTITION NOUS REND BÊTES, AU SENS LITTÉRAL DU TERME

Le choix orchestré quant aux mises en états d’urgences, de stress, de compétitions, de phobies, de racismes, d’insécurités allant à l’encontre de l’humanité, des règles de vie, d’existence de notre planète Terre.
L’état de guerre économique est un choix politique délibéré, pas une catastrophe naturelle. Jacques Généreux nous montre que la modification de quelques réglages financiers, sociaux et fiscaux suffit déjà à transformer radicalement notre système économique. Le plus stupéfiant, c’est que seule une petite minorité profite de ce système et des politiques imbéciles de nos gouvernements. Même la plupart des entrepreneurs auraient intérêt à un autre système, où la compétition serait mieux régulée et où l’économie ne serait pas menacée régulièrement par des crises financières !
«LE STRESS DE LA COMPÉTITION NOUS REND BÊTES, AU SENS LITTÉRAL DU TERME»
Donc l’alternative progressiste n’est pas bloquée par la prétendue absence des marges de manœuvre ni par les intérêts bien compris de la majorité. Il faut reconsidérer deux blocages trop souvent oubliés : celui de l’intelligence et celui du système politique. L’éducation doit donc être repensée pour former un peuple de citoyens animés par le goût de la réflexion critique, entraînés à la délibération et à la reconnaissance de leurs propres biais cognitifs. Quant au système politique, on voit bien que, dans une société de communication instantanée, la démocratie représentative n’est plus qu’un marché des bulletins de vote régi par le buzz médiatique, les émotions fortes et les images chocs, bref, un terrain de jeu idéal pour la pensée réflexe la plus bête. Les citoyens sont dépossédés du pouvoir réel, au profit de prétendus «représentants» qui font carrière sur un marché qui sélectionne les plus doués pour la lutte des places, et non pas les plus compétents ni les plus engagés dans la quête du bien commun. Il est urgent de restaurer les conditions d’une souveraineté citoyenne réelle et de l’intelligence collective.
Extrait d’article Marianne, avec J. Généreux / essai « la déconnomie » R.André fede91ldh

Des tas d’urgence, la misère ne fait pas la pause!

Des tas d’urgence, la misère ne fait pas la pause. Ne s’amuser rien à voir au Samu Social, la demande explose pour les maraudeurs !

La Maraude ? Des bénévoles  parcourent les villes et leurs banlieues à pieds ou en camion. Leur mission : aller au-devant des sans domicile et des familles mal logées pour leur offrir ce qui sera peut-être leur seul repas de la journée.  La misère ne fait pas de pause : pire, elle explose. « Quand j’ai commencé, il y avait trois tournées soit 70 à 80 repas. Là, nous en sommes à sept tournées, c’est plus de 500 repas chauds complets chaque soir. Nous sommes mieux organisés mais il y a une explosion des demandes. » Cette pauvreté grandissante mine le moral du maraudeur. Mais il s’accroche. Son moteur dit-il, « c’est l’esprit Coluche : sans intérêt, sans bénéfice, pour les autres. » L’engagement  bénévole depuis onze ans, de ce retraité de l’imprimerie. Il coordonne avec deux autres permanents les sept équipes de maraudeurs. Environ 200 bénévoles à organiser pour que chacune des sept équipes puisse assurer la maraude un soir de la semaine, du lundi au dimanche. « En ce moment, il y a plusieurs structures qui assurent des tournées, notamment le Secours Populaire, la Croix Rouge, le Secours Islamique français et les Restos du Cœur », relève Bénédicte. « Mais l’été, c’est plus compliqué, nous sommes moins nombreux à tourner alors que les besoins sont aussi importants, notamment en eau. » Extrait de Bastamag – Sophie Chapelle / SOLIDARITÉS /Ces bénévoles qui bravent le froid et la nuit à la rencontre des précaires et sans-abris…R.André fede91ldh

Lettre ouverte contre l’instrumentalisation politique de la laïcité,l’utilisation frauduleuse de ce bien commun qu’est la laïcité

Hommes et femmes d’horizons différents, intellectuels, journalistes, universitaires de diverses disciplines (anthropologie, histoire, sciences de l’éducation, sociolinguistique, sociologie, philosophie), nous nous élevons contre l’utilisation frauduleuse de ce bien commun qu’est la laïcité. Accaparée à des fins électo­ralistes, elle ne peut en aucun cas servir de support idéo­logique au rejet et à l’exclusion. Elle ne peut pas être ce mur de séparation que d’aucuns aimeraient bâtir au sein de notre communauté nationale. Elle est un état social qui nous permet de vivre ensemble, au-delà de nos différences d’origine et d’options spirituelles. » Parution du livre 2février2017

Auteur(s) Delory-Momberger, C, Durpaire, F, Béatrice Mabilon-Bonfils

 

CAO, CAOMIE, centres humanitaires …, autant de dispositifs dérogatoires dont l’empilement favorise le tri, la gestion et le contrôle des exilés dont l’éloignement du plus grand nombre demeure l’objectif.

CENTRES DE RÉPIT, CAO, CAOMIE, CAMPS « HUMANITAIRES »… : DE LA MISE À L’ABRI À L’ENFERMEMENT

Lundi 30 janvier 2017 – à 19h, à la Ligue des droits de l’Homme, 138, Rue Marcadet 75018 PARIS
Métro Lamarck-Caulaincourt (ligne 12)

L’enfermement administratif est le plus souvent l’étape ultime du processus d’éloignement des étrangers indésirables. Avec la loi du 7 mars 2016, l’assignation à résidence s’installe progressivement comme dispositif complémentaire des centres de rétention. En amont ont été mis en place des instruments d’identification, de suivi , de contrôle et d’appréhension destinés à alimenter ce dispositif d’éloignement.
Sous couvert de « mise à l’abri » les opérations de dispersion forcée des campements calaisiens et parisiens ont aussi été le support privilégié du déploiement de ces instruments, destinés à garder les migrants « sous la main » de l’administration.
CAO, CAOMIE, centres humanitaires …, autant de dispositifs dérogatoires dont l’empilement favorise le tri, la gestion et le contrôle des exilés dont l’éloignement du plus grand nombre demeure l’objectif.
Poursuivant son analyse critique du processus d’enfermement, au delà des seuls lieux où s’exerce physiquement la privation de liberté, l’Observatoire de l’enfermement des étrangers se penche sur ces dispositifs nouveaux de contrôle, dont les modalités et les critères contraignants participent d’une politique de gestion des étrangers jouant sur tous les registres de la coercition.

fede91ldh-R.André