Aujourd’hui, la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Paray-le-Monial a voulu être présente pour rendre hommage à l’un des siens : Daniel Wilmotte, en fut en effet l’un des cofondateurs en juillet 2014. Malgré l’âge, la distance puis la maladie, c’est là qu’il a choisi de militer jusqu’à la fin de sa vie comme secrétaire, c’est là qu’il a choisi de se battre pour des valeurs et des principes républicains universels qu’il considérait comme essentiels : toutes les valeurs, tous les principes : avec lui la section a porté haut le combat contre l’homophobie, le sexisme, la xénophobie et en faveur d’une laïcité pourvoyeuse de vivre ensemble qui lui a valu d’être honorée en 2017 par l’Observatoire de la laïcité. Mais parmi toutes les causes défendues, c’est sans doute celle des 15 mineurs africains pris en charge qui lui tenait le plus à coeur. Fils d’émigrée italienne, il s’est engagé avec une grande générosité pour leur assurer un hébergement alors qu’ils étaient à la rue, leur procurer des papiers afin de légaliser leur présence en France et partager avec eux des moments d’échanges, des repas, des gâteaux. Aujourd’hui, après trois ans, tous sont sur la bonne voie, 14 sont en apprentissage et ils sont présents avec moi, aujourd’hui par le coeur et la pensée, Aly, Habib, Omar, Amara, Moussa et les autres pour rendre cet hommage à une personne qui a contribué rien moins qu’à changer le cours de leur vie.
Daniel, ta gaîté, ta bonne humeur, ta convivialité, ton regard optimiste sur l’être humain, ont procuré à notre section la chaleur et le réconfort indispensables à un militantisme de combat âpre et dévoreur d’énergie. Tu nous manqueras beaucoup, beaucoup…Mais nous saurons nous souvenir de toi et faire vivre l’héritage que tu nous laisses. Ton nom restera attaché à l’histoire de cette section comme celui, selon l’expression de Victor Bash, l’un des premiers présidents de la LDH, d’une « vigie de la République » attentif au respect de tous les droits et en particulier par les pouvoirs publics dont tu ne manquais pas l’occasion de rappeler la mission ; mais aussi celui d’un humaniste ancré dans ses convictions, sachant accorder la parole et les actes, un humaniste sans faille, un de ceux, rares, qui sont l’honneur de ce pays et que la Ligue des Droits de l’Homme est fière de compter dans ses rangs.
Germaine
Lemétayer
Présidente LDH Paray.
Sur la photographie: Claudette Granger, Mamma Boumya, Odette Burtin, Germaine Lemétayer, Marguerite-Marie Wilmotte, Daniel Wilmotte.
Face au Covid, les POLITIQUES se saisissent des
erreurs de jugement, des mensonges, de l’arrêt des activités économiques et
sociales, pour mettre en cause « la gestion calamiteuse du gouvernement »,
justifier leurs propres positions nationalistes et prophétiser le malheur. Selon
Christian VANNESTE (14/4) « Tous les
indicateurs de notre pays sont dans le rouge, déficits du budget, de notre
balance commerciale, dette … qu’il faudra payer alors que le chômage a moins
diminué en France que dans la plupart des pays européens, et que notre
industrie s’est effondrée ». Bruno
GOLLNISCH, pointe (18/3) non sans satisfaction et ironie, le « repli
nationaliste » (sic), de Macron qui « annonce à grands sons de
trompe que l’on ferme les frontières de l’Union européenne ou de l’espace
Schengen aux ressortissants extra-européens ». Par contre, avec le recours
au Mécanisme Européen de Stabilité, Jean-Frédéric POISSON dénonce, le 28 mars-3
avril, une « perte de souveraineté nationale » et annonce des
mesures d’austérité « qui plongeraient la France dans une
situation comparable à celle de la Grèce ». Le 26
avril, François-Xavier BELLAMY revient aux fondamentaux identitaires avec des
accents tragico-pessimistes pour mettre en cause l’héritage des Lumières à
travers une dénonciation de l’idée de progrès -« L’histoire n’est
pas le récit d’un progrès continuel »-, pointer la prétendue fragilité
de notre démocratie : « l’incroyable fragilité de l’Etat, (le)
dénuement de la puissance publique…. la vulnérabilité du monde occidental »
et conclure : « Je suis inquiet de ce que serait notre capacité de
réaction si nous étions réellement en guerre ». Dans ce registre, Bruno
RETAILLEAU est plus explicite le 9 avril dans un article au Figaro :
« Notre État est omniprésent et pourtant il est impotent. Cette crise
sonne la défaite du progressisme avec sa croyance au progrès perpétuel, à
l’émancipation individuelle, à l’abolition des frontières et des nations. Il
faudra renoncer à la croyance que l’on peut construire le bien commun par
l’addition des droits individuels et réintroduire notre nation souveraine dans
le cours de l’Histoire». Ainsi le « bien commun » évoqué ne
s’inscrit-il pas dans l’universalité des droits de l’Homme, mais se réfère-t-il
au corpus d’une philosophie d’origine thomiste : fondé contre la modernité politique à la fin
du XIXème siècle par Léon XIII, utilisé pendant la Manif Pour Tous par
l’archevêque de Paris, le « bien commun » est servi par une justice
issue de la volonté de Dieu, supérieure à celle des hommes (Céline Béraud et
Philippe Portier dans « Métamorphoses catholiques » p. 70). Ainsi s’agit -il d’une attaque ouverte contre
la république laïque et d’une référence implicite aux « racines
chrétiennes» qui font prévaloir les valeurs religieuses sur les droits de
l’Homme et dont les identitaires réclament l’inscription dans les constitutions
européenne et française.
Les thématiques sociétales abordées se focalisent sur la multiplication des sites pornographiques gratuits, le report du bac en septembre pour les élèves des écoles hors contrat et le report de l’ouverture des églises au-delà du 11 mai. La pornographie inspire Tugdual DERVILLE qui s’émeut le 17 mars : « Toute crise attire les profiteurs. En voilà qui n’hésitent pas à surfer sur l’isolement, le désœuvrement et le mal-être pour diffuser leur pourriture, accrocher de nouveaux clients et leur inoculer leur porno-virus. Profiter du Covid 19 pour mettre la drogue de l’âme en promo ! ». Le 3 avril, concernant le report du bac, Jean-Frédéric Poisson considère que c’est « un nouveau coup de rabot donné à la Liberté, l’Égalité, et la Fraternité, donné par ceux qui pourtant nous bassinent avec les « valeurs de la République ». Le 21 avril, Valérie BOYER dépose une uestion écrite au Ministre de l’Education nationale et affirme qu’il y a une « rupture d’égalité quand les élèves des établissements hc ne sont pas admis au bac sur dossier ». Enfin, le report de l’ouverture des églises suscite de très nombreuses protestations et une riposte médiatique et politique d’ampleur. Le 30 avril, Philippe GOSSELIN affirme que les chrétiens sont traités en « parias » tandis que Jean-Fréréric POISSON commente : « Les croyants ne seraient pas capables de respecter gestes sanitaires pendant les offices religieux ? Discrimination ». Le 1er mai, François-Xavier BELLAMI signe une tribune dans le Figaro avec 73 parlementaires contre ce qu’il considère contre « une atteinte sans précédent…à la liberté de culte ». Renchérissant sur cette thématique, Jean-Frédéric POISSON dépose le 5 mai un référé auprès du Conseil d’Etat au nom du Parti Chrétien-Démocrate. On constate dans ce domaine que si le moralisme et les droits de l’homme sont convoqués pour légitimer leurs exigences, les identitaires ont largement recours à la traditionnelle posture victimaire relative à une prétendue christianophobie.
Mais les sujets qui
déclenchent le plus de protestations sont ceux qui ont un lien direct ou
indirect avec le « grand remplacement » d’Eric Zemmour, à la fois
« guerre des races et guerre de religion ». Les
mesures dérogatoires prises le 15 avril pour prolonger le délai légal de l’IVG,
les recours concernant les cas des enfants nés par GPA à l’étranger, les
violences des banlieues (12-19 avril), et la libération de prisonniers donnent
lieu à des postures ouvertement racistes, islamophobes, homophobes et
antiféministes. Ainsi Jean-Frédéric POISSON déplore-t-il, le 2 mars : « Au cœur du
champ de bataille, les « pro-mort » sans scrupule continuent leur
travail de sape contre la Vie et l’enfant à naître »
tandis que Tugdual DERVILLE menace, le 2 avril : « Inciter à
« avorter confinée » et mobiliser les soignants pour ce type d’acte,
alors qu’à 9 semaines d’aménorrhée, le risque d’hémorragie à la suite d’une IVG
« médicamenteuse » est réel » . Bernard ANTONY, quant à
lui, n’hésite pas à dénoncer un génocide à la fois culturel, moral, politique
et démographique (16/4) « Se développant sur les deux axes de
l’avortement (élimination de deux cent mille enfants à naître chaque année) et
de l’immigration (plus de deux cent mille entrées chaque année), notre pays
subit le processus d’un génocide par substitution. » Entre le 12 et le
19 avril, les violences des banlieues de Bordeaux et du Havre, celles de
Mantes-la-Jolie, La Courneuve, Grigny…suscitent une volée de réactions en
relation avec le Covid, l’immigration et la libération, entre le 16 mars et le 7
mai de 5000 prisonniers en fin de peine. Le 21 avril, Valérie BOYER ose le
premier amalgame : « Émeutes dans des banlieues,
rodéos, incendies, violences contre les forces de l’ordre, hashtags
insultants… la République ne doit pas céder, l’autorité doit être retrouvée.
Qu’en sera-t-il avec des délinquants désormais libres ? ». Avec Bernard ANTONY, second
amalgame : « Le coronavirus cache de plus en plus le corano-virus
islamiste qui s’est propagé par les effets de la tsunamigration et de
l’islamigration » (16/4). Le 10 mai, Christian Vanneste accuse le
gouvernement de favoriser les étrangers ou les Français d’origine étrangère aux
dépens des Français « de race blanche, de culture grecque et latine et
de religion chrétienne. ». Le président de la république « s’est
livré à un bavardage présidentiel dont on retiendra surtout que sa
préoccupation essentielle se porte sur les « jeunes », pas tous, non,
mais ceux, binationaux… ». Il assure que le « blanc » ne
peut faire plus de cent kilomètres mais
les étrangers et les migrants ne seront pas soumis à cette règle et pourront en
faire plus « pour aller chercher leur carte afin de percevoir leur
allocation de demandeurs d’asile ».
Mais le 20 mars, Jean-Frédéric
POISSON manie le racisme et l’exclusion en associant les délinquants à
l’ensemble de la population des banlieues stigmatisée globalement tout en
évitant les marqueurs religieux explicites : «Les « territoires
perdus de la République » à l’épreuve de la responsabilité civique :
résultat 0 pointé ! L’ensauvagement est bien là », thématique reprise
et accentuée par Bruno RETAILLEAU, le 8 avril : « dans certains
territoires,… la sécession identitaire s’affirme désormais dans la sécession
sanitaire ». Enfin, le 24 avril, François-Xavier BELLAMY réfute
toute circonstance atténuante au confinement dans des appartements de
banlieues surpeuplées : « Soir après soir, des délinquants
attaquent les policiers à coup de cocktails incendiaires ; mais il faudrait les
comprendre parce que le confinement est trop dur ? Monsieur Castaner n’est pas
psychologue de comptoir, il est ministre de l’Intérieur ».
En ce qui concerne les RELIGIEUX, nous constatons que le Covid a un double impact, à la fois dévotionnel et politique. D’abord ressurgit l’idéologie du péché et de la peur avec l’évocation alarmiste de «la mise en péril de nos modèles économiques sociaux sanitaires », « l’échec de la mondialisation », « un monde apeuré, épuisé et sceptique » (D. Rey), « des heures les plus difficiles de l’ histoire de la France», les « infidélités de la France » qui a construit une société « comme si Dieu n’existait pas», avec des atteintes aux solidarités et à la dignité humaine de la naissance à la mort, au mariage, la promotion de la toute-puissance de la liberté individuelle (M Aillet, 19/4). Benoît Guédas va jusqu’à évoquer Auchwitz ( 19/4)… Le report de l’ouverture des églises après le 2 juin suscite la réaction violente de Dominique Rey qui n’a pas assez de mots, sur Facebook, le 29 avril, pour mettre en cause un traitement discriminatoire, injuste, ségrégationniste, une offense aux chrétiens, une mise en cause de la liberté religieuse garantie par la constitution « on les bride, on les bride !» et qui termine par un appel à la protestation contre le gouvernement. A noter que cette campagne n’a pas été suivie par la Conférence des évêques, ce qui a valu à son président un article furieux de Bernard ANTONY intitulé : « Le suave collaborationnisme du président des évêques de France ». Le 27 avril, Jacques BOMPART accuse le gouvernement de traiter de façon différente les cultes favorisant le culte musulman au détriment du culte catholique. Il oppose les églises de France qui « doivent être fermées », la verbalisation « des prêtres célébrant, même en privé » qui « commence à fleurir dans les périodiques locaux » et les consignes qui « circulent au sein de la police pour recommander le relâchement des contrôles pendant le ramadan et la bienveillance pour les réunions de voisins fêtant la rupture du jeûne chaque soir. ». Il met en cause le président de la Conférence des évêques lors de sa réunion avec le Président de la République : « Cette différence de traitement n’a malheureusement pas été contestée par le président de la Conférence des évêques de France lors de sa réunion avec le Président de la République. ».
Notons
les références appuyées de certains à la France pétainiste voire à la
Shoah…expression d’une communication dévoyée visant à se dédouaner des
affinités de fait qu’ils entretiennent avec le nationalisme, la puissance de
l’Etat, la promotion de la famille catholique, le racisme, voire l’exclusion
d’une partie de la population de l’Etat français pendant la seconde guerre
mondiale.
Ces
constats conduisent les identitaires à relancer la thématique de reconquête
catholique de la France par une consécration de notre pays au Sacré-Cœur :
Marc Aillet intervient à Bayonne le 19
avril, sur Facebook, dans une référence à la promotion du culte par les
jésuites en 1689 à Paray-le-Monial, mais sans préciser qu’il s’agit alors d’une
arme spirituelle de reconquête militaire de l’Europe du Nord contre les
protestants (après l’avoir été contre ceux de Paray). Derrière cette promotion, le fantasme
identitaire, par les guerres de religions, d’une France catholique, toute
catholique. Pour conclure, nous constatons sur les réseaux sociaux, une
contestation d’ampleur des identitaires catholiques. S’inscrivant dans une mise
en cause souvent violente du gouvernement, du régime démocratique, de la
diversité française, de la laïcité, de l’UE et de la mondialisation, ils se
saisissent d’une crise qui semble leur donner raison pour jouer sur les peurs,
amalgamer, victimiser, et réaffirmer un nationalisme centré sur un pouvoir
politique fort et la famille catholique aux valeurs traditionnelles. Par
contre, avec le « bien commun » lié à la justice divine, la « sécession
identitaire », « les territoires perdus de la république »
attribués aux banlieues et la consécration de la France au Sacré-Coeur, les
identitaires accentuent leur radicalisation pour s’aventurer de plus en
plus ouvertement en dehors de la République solidaire, indivisible et laïque et
pour accentuer les postures de haine et d’exclusion d’une population musulmane violemment
stigmatisée dans une terminologie inspirée du « choc des civilisations ».
Section de Paray-le-Monial de la Ligue des Droits de l’Homme
Identifié en France le 24 janvier, le COVID 19 a donné lieu à une première série de mesures nationales le 29 février (interdiction des manifestations de plus de 5000 personnes) prises avant que le décret du 14 mars n’impose le confinement et que le Parlement ne décrète le 23 mars, l’état d’urgence sanitaire. Dès lors le combat contre la pandémie est engagé par les services publics, l’Etat, les Conseils régionaux et départementaux, les mairies. Avec plus de 20000 morts le 21 avril dont les trois-quarts sont âgés de plus de 75 ans, l’endémie mobilise plus particulièrement les hôpitaux et les Ehpad. Mais dans les communes, l’application du confinement place au premier plan le rôle des élus et en particulier celui des maires. Parmi les pouvoirs de police et de sécurité civile, leur revient en effet statutairement celui de la santé publique. En milieu rural, lorsque l’habitat est dispersé, le confinement a bouleversé les habitudes, isolé davantage les populations, rendu le ravitaillement plus compliqué. La question de l’aide aux personnes âgées et aux familles avec enfants déscolarisés y est donc plus cruciale qu’ailleurs. Ainsi se pose la question des mesures prises à leur égard pour les informer et les aider, dans une démarche solidaire, à respecter les “gestes barrière” et l’isolement.
Pour répondre à cette question, la section de Paray de la Ligue des Droits de l’Homme a mené une enquête dans le cadre de 27 communes de la Communauté de Communes Grand Charolais, celles dotées de sites internet tenus à jour ou contactées par téléphone.
Pour faire le bilan de la solidarité effective, nous avons retenu quatre critères évalués au début de la pandémie sur une durée d’un mois, entre le 5 mars et le 5 avril: la réactivité des maires à l’endémie; le type de communication privilégiée avec la population; l’efficacité des mesures prises en faveur des personnes âgées et des familles; l’innovation dans le discours et les pratiques.
– EN CE QUI CONCERNE LA REACTIVITE DES MAIRES, la grande majorité (22/27) a attendu la publication du décret du 14 mars pour afficher les premières informations entre le 16 et le 21 mars: fermeture de la mairie, des services municipaux et publics; communication du numéro de téléphone de la mairie avec horaires; publication de la dérogation pour les déplacements; mesures d’aide aux personnes âgées, aux familles (gardes d’enfants) et aux entreprises. Par contre, une minorité (5) a anticipé les mesures gouvernementales: Saint-Bonnet-de-Joux le 29 février et Lugny-les-Charolles le 7 mars avec des informations complètes sur le coronavirus; Molinet le 12 mars avec les gestes barrière, le Covid et la fermeture de l’école; Digoin, le 13 mars, avec l’annonce de la fermeture des services municipaux et un protocole d’aide aux personnes âgées; Saint Yan le 13 mars avec l’annonce de la fermeture des services municipaux (site modifié par la suite). Seule Paray intervient de manière décalée : si le panneau municipal du centre-ville diffuse bien dès le 17 mars une incitation au confinement relayée dans le même temps par le JSL, il faut attendre le 30 mars, pour voir afficher, sur le site internet de la mairie, l’opération “Sérénité Seniors”.
-QUANT A LA COMMUNICATION AVEC LEURS CONCITOYENS, nous constatons d’importants efforts pour atteindre tous les citoyens: si le site internet officiel de la mairie est privilégié par 14 d’entre eux, Facebook est utilisé par les maires de Digoin, Changy, La Motte Saint Jean, Le Rousset-Marizy et Saint-Bonnet-de-Joux, l’affichage sur écran au centre-ville et le JSL par Paray et treize videos d’informations municipales à Digoin. Le choix de Facebook accélère, partage et permet de mesurer la diffusion de l’information : A Digoin, par exemple, 82 partages sont constatés le 13 mars, 100, le 19 mars; à Saint-Bonnet de Joux, 10 partages le 17 mars; à Changy, 104 vues et 16 partages le 17 mars… Mais compte tenu du caractère encore sélectif de l’informatique, certains maires mettent en oeuvre d’autres moyens pour atteindre toute la population: envoi de lettres à Palinges (2 ) et Lugny-les-Charolles, publication et distribution du bulletin communal, Reflets de Digoin, le 27 mars, appels téléphoniques à toutes les personnes âgées à Beaubery, Colombier-en-Brionnais, Changy (2/ semaine), Suin, Le Rousset-Marizy, Poisson, Digoin (1500 personnes) nécessitant parfois le recours à des bénévoles pour organiser les appels. Les mairies des 9 communes contactées par téléphone nous ont communiqué le nombre de 307 personnes contactées.
-SI L’ON CONSIDERE L’EFFICACITE DES MESURES PRISES, on constate que la prise en charge des séniors s’impose presque partout comme une priorité et une urgence. Spécifiée dans le décret du 14 mars, elle donne lieu à une communication de la règlementation du confinement, des gestes barrière et de l’aide aux courses ainsi qu’à une transmission de l’autorisation de déplacement, la communication du numéro de téléphone du maire et celle du médecin de garde. Le nombre de personnes est défini par connaissances et téléphone prenant en compte les besoins de tous les seniors. Le maire de Palinges leur envoie une lettre présentant les gestes de barrière sous forme de croquis. A Digoin, le 13 mars est annoncé un protocole d’aide à l’approvisionnement. A cet égard, compte tenu de la raréfaction des commerces ruraux, nous constatons la variété des solutions trouvées ainsi que l’implication particulièrement zélée de plusieurs élus comme le montrent le message du 20 mars du maire de Saint-Bonnet -de Joux et le bilan effectué le 29 mars, par celui de Lugny-les-Charolles :
« Pour répondre à l’urgence de la situation liée au COVID-19 la municipalité de Saint Bonnet de Joux propose aux personnes âgées, isolées (non suivies par l’amdr et l ‘assad) la possibilité de se faire livrer leurs courses alimentaires à domicile. Les commerçants locaux participants sont la Boulangerie Rollet et Super U. Ce service municipal vous propose de passer commande en appelant la mairie au 0385247387 aux heures d’ouverture, de 9h à 12h et de14h à 17h, les lundi mercredi et vendredi. La livraison à domicile se fera les mardi jeudi et samedi de chaque semaine tant que le confinement sera effectif. Nous avons déjà répertorié certaines personnes sur la commune mais si vous n’avez pas été contacté n’hésitez pas appeler la mairie ou en MP. La livraison sera assurée par des élus et des bénévoles de Saint Bonnet comme Manon Burlet. »
“Après avoir vérifié que certaines parmi elles sont suivies soit par leur famille soit par leur voisinage, pour les autres un suivi particulier est en place soit par un membre de la municipalité, Conseil Municipal, ou commission d’action sociale. Elles peuvent être aidées via le dépôt de pain 3 fois par semaine, la mise en place du portage de repas intercommunal, l’impression des attestations dérogatoires de déplacement, et par des visites de courtoisie et/ou l’envoi de message SMS ou tout autre besoin….Pour information, après 12 jours de confinement, entre 8 et 10 personnes sont assistées au quotidien via la Municipalité et autant sont assistées par la famille ou le voisinage soit au total entre 15 et 20 personnes isolées soit pour une population de 350 habitants, entre 5 et 6% de personnes suivies. »
Mais Facebook incitant à la solidarité, les particuliers s’en mêlent, et le 17 mars, l’un d’eux, à Changy publie la proposition suivante partagée 16 fois :
« Si des personnes de Changy non véhiculées sont confinées chez elles et qu’elles présentent des besoins de ravitaillement de produits de premières nécessités et ou médicaments …Je me rends à Charolles pour raisons professionnelles tous les jours, je me propose de vous les livrer devant votre porte avec grand plaisir ! Jérôme DURET 0658432675 »
Autre solution proposée, les livraisons à domicile de producteurs locaux: à Poisson, le maire communique les coordonnées d’un boulanger, d’un maraîcher, d’un producteur de volailles et d’une poissonnerie pour prendre commande et livrer ; à Vendenesse-les-Charolles, c’est l’association le Pré d’Union Charolais formée de 7 éleveurs désirant constituer un circuit court de produits de qualité, qui propose la vente de viande, fromages, légumes, pain et journaux dans son magasin ainsi que des livraisons à domicile 6 jours sur 7. Enfin, à Saint-Bonnet-de-Joux, la mairie annonce les producteurs locaux présents au marché et fait la promotion du circuit court:
“En soutien à nos producteurs, transformateurs et commerçants locaux la municipalité a choisi de communiquer pour que notre économie locale puisse surmonter cette période de crise. Vous pouvez passer commande auprès d’eux et récupérer vos commandes sur le marché ou être livrés à domicile (selon les commerçants). J’espère que l’élan de solidarité né de cette crise ne sera pas un feu de paille et que les consommateurs maintiendront leur soutien aux commerçants de proximité. »
Globalement, toutes les personnes âgées nécessitant d’être aidées dans le Grand charolais sont donc repérées, suivies et aidées à leur convenance. A Paray, en l’absence de recensement des besoins des seniors de plus de 70 ans, et le caractère tardif de l’intervention de l’ASSAD, le 30 mars sur le site de la mairie et le 3 avril sur le JSL, seulement une cinquantaine de personnes seraient aidées, c’est-à-dire une très petite minorité par rapport aux 1500 personnes âgées de plus de 75 ans (au recensement de 2016). Cette absence de considération des mesures prévues par le décret du 14 mars pose la question de l’indifférence du maire de Paray pour informer et aider des seniors qui pourtant lui procurent des revenus fiscaux conséquents. En tout état de cause, pour eux, la solution, c’est la débrouille : paiement au prix fort d’associations pour faire leurs courses, recours forcé aux voisins ou à la famille, prises de risques dans les grandes surfaces : subissant la file d’attente, la limite de l’entrée à une seule personne et des caddies non nettoyés, elles se contraignent à prendre des sacs et à entrer seules après avoir fait la queue. Dès lors beaucoup de Parodiens assistent à des scènes pitoyables de très vieilles personnes à la démarche et aux gestes peu sûrs alors que les règles de confinement limitent les réflexes d’aide des caissiers et des clients. Il en résulte que cette situation a suscité des initiatives individuelles telle celle de Clémence Dumas affichée sur le JSL le 4 avril. Mais de tels faits signent plutôt, à Paray, l’incurie de l’Etat à travers le refus du maire d’organiser un recensement sérieux des seniors comme le lui ont demandé par lettre, les quatre nouveaux conseillers municipaux de l’opposition.
EN CE QUI CONCERNE LES FAMILLES, plusieurs maires (Vitry, Saint Yan, Palinges, Champlecy) proposent une aide pour les démarches administratives en ligne et la mise en place du télétravail pour le personnel municipal (Saint-Bonnet-de-Joux). La gestion des ordures ménagères par le grand Charolais et le maintien ou pas des marchés ont donné lieu à des communications fréquentes. Charolles, Digoin, Saint Bonnet de Joux et Palinges ont obtenu des dérogations pour rétablir le leur tandis que Paray tergiverse, fermant le marché le 17 mars (JSL), le rouvrant le 20 (JSL) pour le fermer à nouveau ensuite.
Sur le plan de la santé, les gestes barrières et les règles du confinement ont été bien diffusés dès le début de la crise. Digoin a fourni de nombreuses informations sur ce sujet: Ouverture de la nouvelle Maison des Solidarités où les médecins reçoivent les malades du Covid (23 mars); mise en place d’une téléconsultation (24 mars) ; fabrication de masques par l’entreprise Le Laboureur (23 mars). Enfin le 31 mars, le maire annonce les mesures de protection prises par le centre Leclerc afin de sécuriser les clients. A Changy, la mairie diffuse aux particuliers par internet les informations concernant le Covid (5 avril) :
“Depuis quelques jours, les informations liées notamment à l’épidémie COVID-19, sont transmises directement sur les boites mails des habitants de CHANGY, qui ont transmis leurs coordonnées. Si vous ne recevez rien, envoyez un mail à: commune-de-changy@orange.fr vous serez ajoutés à la liste de diffusion. Bon dimanche, bon courage, et surtout prenez soin de vous ».
Un appel à la collecte des masques est lancé par la députée sur le site de Saint-Bonnet de- Joux le 20 mars tandis que le maire propose un numéro de téléphone pour le soutien psychologique dès le 24 mars :
« En cette période extrêmement difficile nous avons aussi mis en place un soutien psychologique par téléphone. La procédure est toujours la même : appel à la mairie au 03 85 24 73 87, vous laissez vos noms et numéros de téléphone et une psychologue vous rappellera rapidement. N’hésitez pas à porter à notre connaissance des personnes que vous jugez fragiles qui ont de mal à supporter le confinement. Courage à tous » ;
A Paray, le 23 mars, l’Espace socio-culturel informe les adultes de l’existence d’une cellule de soutien psychologique de Sevrey et à Digoin, le 30 mars, le maire communique un numéro de téléphone dans le même sens.
LA GARDE DES ENFANTS des soignants est organisée par Le Grand Charolais à l’école de Bellevue où sont regroupés ceux de Charolles et de Paray. Une crèche reste ouverte à Colombier-en-Brionnais. Les programmes scolaires de France 4 sont affichés à Saint-Bonnet-de-Joux (19 mars). Une trentaine de jeux de société sont proposés par la bibliothèque de la même commune le 21 mars :
« Que ce confinement soit pour vous l’occasion de vous retrouver en famille autour d’un bon jeu de société. A plus tard… Courage et surtout « RESTEZ CHEZ VOUS »
Des animations sont organisées à Paray où l’Espace Socio-culturel propose tous les jours en ligne à partir du 23 mars des activités diverses : recettes, jeux, fabrication d’objets, films. A Digoin, les enfants sont incités par le maire à faire des dessins aux soignants, tandis que l’Espace Jeunesse de Digoin lance le 27 mars dix défis en quinze jours avec jonglage, dessin, danse, mime, déguisement, videos explicatives à l’appui.
LES PRATIQUES INNOVANTES : La gravité de la situation sanitaire de la France et l’incertitude sur ses conséquences locales ont créé un stress, parfois une anxiété dont certains élus sont conscients et auxquelles ils ont répondu non seulement par une information sérieuse et la mise en oeuvre rapide d’une aide effective mais aussi par des prises de paroles d’un nouveau type qui se caractérisent par:
-L’abandon du langage administratif neutre et informatif pour prendre le ton à la fois protecteur et incitatif du “bon père de famille” tel le maire de Changy le 17 mars:
« En cette période de confinement obligatoire, restez à votre domicile, pas de visite de voisinage ni de famille, uniquement des contacts téléphoniques ou par mail. Prenez des nouvelles régulièrement de vos voisins ou voisines, seuls ou âgés, par téléphone ou par mail. Ne sortez de chez vous que s’il y a une réelle nécessité. Soyez prudent, il en va de la santé de toutes et tous. Courage à toutes et à tous dans cette période inédite qui s’annonce. ».
-La répétition de paroles d’encouragement pour suivre les mesures de confinement comme à Changy et Saint-Bonnet-de-Joux.
-Des paroles de remerciement à l’égard des soignants comme à Digoin et à Vitry-en-Charolais :
« La municipalité remercie très chaleureusement le personnel soignant, (hôpitaux EHPAD) qui sauvent des vies et tous les personnels mobilisés qui prennent soin de nous, de nos malades, de nos personnes agées et qui nous permettent de continuer à vivre dans cette période difficile. »
-Le renforcement du lien social par la disponibilité du maire qui communique son numéro de téléphone personnel, est présent sur le site de la mairie, prend des décisions rapidement.
Nous avons montré que presque tous les maires du Grand Charolais pris en considération dans cette enquête ont manifesté cette empathie à l’égard, en particulier, des personnes âgées qu’ils ont informées et aidées avec la préoccupation de ne laisser personne au bord de la route. A cet égard, le cas du maire de Digoin qui préside le Grand Charolais est exemplaire: à travers treize videos, il diffuse des informations précises sur l’évolution de la contagion, les services médicaux, municipaux et publics disponibles, l’adaptation des commerces à la pandémie, il rappelle les consignes à suivre, remercie les fonctionnaires, les personnels du Grand Charolais, les caissières… il prend des initiatives pour réunir le personnel médical, ouvrir la Maison des Solidarités, demander la réouverture du bureau de Poste, il organise le recensement des personnes âgées, achète des masques à une entreprise locale, prend en compte les difficultés du confinement pour les familles pour leur ccnseiller de renforcer leurs relations, se faire aider psychologiquement en cas de besoin. Bref, il coche toutes les cases …pour établir un lien social très actif fondé sur la proximité, la grande variété du champ d’informations investi, et une empathie non dissimulée.
POUR CONCLURE, tout en reconnaissant ses limites, nous voulons exprimer la satisfaction qu’a ressentie la Section de Paray de la Ligue des Droits de l’Homme en réalisant cette enquête. Elle est en mesure d’attester l’engagement sérieux et parfois exceptionnel des maires du Grand Charolais pour mettre en place l’état d’urgence sanitaire à travers le renforcement du lien social. Ainsi cette situation dramatique a-t-elle permis de faire émerger ou de renforcer la fraternité qui est au coeur de notre pacte républicain. Nous les félicitons d’avoir investi leur fonction et d’avoir parfois dépassé ses limites au service de tous, et, à notre tour, nous voulons les remercier et leur souhaiter bon courage pour la suite.
Section de la Ligue des Droits de l’Homme de Paray-le-Monial
MERCI AUX PERSONNELS DE L’HOPITAL, DES EHPAD ET SERVICES INFIRMIERS DE PARAY-LE-MONIAL, TOUS AU FRONT DU COMBAT!
MERCI AUX CAISSIERES, POSTIERS, EBOUEURS, MANUTENTIONNAIRES, AIDES A DOMICILE, BOULANGERS… QUI CONTINUENT A TRAVAILLER EN PRENANT DES RISQUES!
Les élus municipaux de l’opposition
Avenir Citoyen
CGT Multipro
PCF Charolais-Brionnais
LDH Paray le Monial
Nous vous invitons à adresser directement des mots d’encouragement, dessins d’enfants …aux personnels de l’hôpital de Paray à l’adresse suivante: secretariat.direction@ch-paray.fr
La section LDH de Paray est solidaire de Mallé Touré qu’elle a soutenu en attestant, dans la procédure en cours, qu’elle lui a procuré elle-même tous ses papiers consulaires : carte consulaire et demande de passeport qui ne peuvent donc, ceux-là, être suspects de fausseté.
Mais elle tient à préciser que Mallé n’est hélas pas le seul dans ce cas: d’autres apprentis guinéens maliens et marocains du département font aussi l’objet de menaces d’OQTF suite à des contestations de leurs papiers d’identité basées sur des vices de procédures tels que, par exemple, le non respect du délai réglementaire entre deux signatures. Cette exigence du respect à la lettre des règlements d’état civil étrangers et la signification en conséquence de la fausseté de tous leurs papiers même consulaires, marquent une aggravation significative de la politique anti-migrants des institutions départementales que notre section a maintes fois dénoncée. Ces mesures posent aussi la question de l’intérêt général des Français lorsque l’Etat a payé un, deux voire trois ans de formation à ces jeunes dans des métiers en tension, -boulangers, bouchers, maçons- et que ces jeunes obtiennent des CDI (dans un cas avéré) après un parcours professionnel exemplaire. Pour sa part, notre section considère cette politique d’exclusion haineuse comme un sommet inédit de la xénophobie. Par ailleurs, la mise en cause de documents d’identité consulaires qui porte atteinte gravement à la souveraineté des états africains concernés ne s’inscrit-elle pas dans une conception postcolonialiste des relations internationales?
Très choquée par des mesures qui atteignent au moins deux jeunes qu’elle a soutenus et aidés à régulariser leur situation en respectant évidemment toutes les procédures, la section de Paray-le-Monial de la Ligue des Droits de l’Homme tient à exprimer publiquement sa réprobation et sa colère face à un tel gâchis humain et politique et l’immense honte qu’elle ressent à l’égard de tous ces jeunes auxquels on tente d’inoculer l’image d’une France procédurière, terre d’exclusion et de haine et qui a perdu jusqu’au sens de ses propres intérêts nationaux. Honte aussi face aux autorités consulaires auxquelles elle redemande de refaire leur copie pour un petit défaut de procédure…alors que nos propres institutions violent allègrement les lois de protection des mineurs étrangers en refoulant par exemple, en Saône-et-Loire, les jeunes de 17 ans? Où est la justice quand la juge des enfants a reconnu quant à elle, l’authenticité des mêmes documents d’état civil? Où sont nos valeurs républicaines de Fraternité et de Solidarité? Où est le sens de l’intérêt général?
Bien évidemment, notre section s’implique actuellement pour soutenir moralement et juridiquement ces apprentis. Et elle demande à tous ceux qui liront ces lignes de leur manifester leur sympathie afin de réparer les immenses dégâts collatéraux de la politique d’exclusion visant les jeunes étrangers qui fabriquent le pain des Français, découpent leurs steaks et construisent leurs maisons.
Mallé Touré vient du Mali. Il a soufflé 18 bougies en décembre et sa majorité semble signer son expulsion vers l’Afrique. Lundi 6 janvier 2020, il …
En cette journée Internationale des Droits de l’Enfant, la section LDH de Paray-le-Monial tient à attirer l’attention sur le sort réservé en Saône-et-Loire aux plus pauvres d’entre eux, à savoir les MNA, Mineurs non accompagnés que notre loi protège en leur donnant les mêmes droits qu’aux autres adolescents, en particulier le droit à l’abri et à l’éducation jusqu’à leur majorité. Agés de 14 à 18 ans, ils arrivent d’Afrique via la Méditerranée et l’Espagne après un processus d’exclusion souvent violent qui les a arrachés de leur famille, de leur quartier et de leur pays. La section LDH de Paray qui en aidé une quizaine en deux ans tient d’abord à saluer le travail d’associations (Asti, Secours Catholique, Cimade…), d’éducateurs de l ‘ASE et du dispositif Garantie Jeunes, de familles d’accueil, de la juge des enfants de Mâcon, d’avocats de Chalon/Saône et de Dijon, de maîtres d’apprentissage, d’enseignants aux divers CFA ainsi que d’associations d’aide à l’alphabétisation qui tous contribuent à l’insertion de ces jeunes.
Mais en même temps, elle tient à exprimer sa très vive réprobation face à un ensemble de pratiques d’exclusion mises en œuvre par le Conseil Départemental, l’ASE et la Police des Frontières dans le cadre d’une politique de refoulement visant plus particulièrement (mais pas seulement) les mineurs âgés de 17 à 18 ans . Cette politique comprend un ensemble de mesures coercitives qui se renforcent d’année en année:
-Le rejet de la mise à l’abri par la fermeture de l’ASE pendant les mois d’été qui place la Saône-et-Loire au rang de championne de France de l’exclusion des mineurs non accompagnés.
-Le transfert de mineurs reconnus dans des centres (Châlons-en-Champagne ou Strasbourg) où un seconde évaluation annule celle de Saône-et-Loire et les prive de leurs droits. Cet état de fait contraint les associations à les rapatrier en Saône-et-Loire afin de procéder à un recours devant la juge des enfants.
-Des évaluations à charge visant essentiellement, sur fond de préjugés, à détecter des fraudes et non l’âge réel du mineur, la mise en cause systématique des papiers d’état civil africains contribuant à disqualifier nombre d’entre eux contraints de faire un recours devant la juge des enfants. Dans un cas connu, c’est l’âge de 15 ans qui a été contesté pour alléguer un âge de 17 ans avec appel auprès du tribunal de Dijon et refus dans le même temps de financer un passeport qui trancherait la question. C’est à ce niveau que certaines associations et nous, LDH de Paray, intervenons en particulier pour leur procurer des cartes d’identité et des passeports auprès de leurs consulats et ambassades : A noter que dans les quatorze cas connus par nous, ces documents ont tous confirmé des actes de naissance faussement disqualifiés par l’ASE et la police des frontières.
-Les appels à répétition devant le tribunal de Dijon contre les recours validés par la juge des enfants (une dizaine en juillet) ainsi qu’une campagne d’intimidation de la juge dans un article du Figaro du 11 août 2019 : André Accary s’y livre à l’exercice peu glorieux d’inversion de la victimisation en présentant les jeunes comme des clandestins, les jugements comme des « aberrations » et lui-même comme victime …d’insomnies !!!!
-Trois gardes à vue de mineurs et une convocation de la présidente de la LDH Paray en 2018 par la police des Frontières dont aucune n’a débouché, en 2019, sur des condamnations.
La LDH Paray proteste donc contre des actions en justice faussées par l’absence de moyens de défense des MNA. Elle s’insurge contre le coût, pour les associations, de ces passeports qui prouvent la bonne foi des MNA et attestent les erreurs répétées dans les évaluations de l’ASE et les expertises de la police des frontières. (Ajoutons qu’une fois les MNA réintégrés à l’ASE, celle-ci profite sans vergogne de ces documents qu’elle n’a plus à financer…).
Elle s’insurge surtout contre la réduction des mineurs à leur situation de clandestins sans jamais prendre en compte le bilan économique extrêmement positif de parcours de vie parfois impressionnants : alphabétisation rapide, apprentissages réussis dans des métiers en tension (boulangerie, boucherie, bâtiment, cuisine…), CAP obtenus, intégration en progrès … qui font de cette migration de jeunes un atout et une chance pour notre pays.
Par contre, les discriminations et les mauvais traitements dont ils sont victimes à l’ASE prolongent, dans leur parcours, l’expérience d’exclusion que la plupart ont vécu dans leur pays, ils ne contribuent pas à leur insertion et donnent auprès de la communauté africaine une image d’arbitraire et d’islamophobie de nos institutions.
Dans cette confrontation, les associations relèvent le défi de l’accueil de ces jeunes migrants courageux, de la défense des intérêts nationaux et de la fraternité qui est au cœur de la devise républicaine.Notons que dans ce bras de fer pour faire prévaloir la justice, rien que la justice, elles ont besoin de soutiens et de moyens. N’hésitez pas, s’il vous plaît, à les contacter!
Germaine Lemétayer, Présidente de la section LDH de Paray-le-Monial
Le vendredi 10 mai, le cinéma de Digoin a projeté en avant-première ce court-métrage dont le thème concerne la découverte de leur homosexualité par deux jeunes lycéens. Centré sur les difficultés à assumer une identité sexuelle largement discriminée, le film met en scène dans un cadre scolaire, en l’occurrence le lycée de Digoin, la diversité des réactions des proches, parents et camarades de classe qui vont de la reconnaissance de l’égalité à l’homophobie la plus violente et la plus crasse. Traité à travers des comportements et un langage familiers aux adolescents, le film se présente comme une oeuvre propre à susciter la réflexion et les prises de conscience. La section de Paray de la Ligue des Droits de l’Homme qui était présente à la projection et qui est engagée elle-même contre l’homophobie de la Communauté de l’Emmanuel félicite chaleureusement le maire de Digoin, Monsieur Fabien Genet et les Intermachés qui ont co-produit ce film et souhaite à ce court-métrage tout le succès que mérite cette initiative citoyenne exemplaire.
Le 25 février 2019, le maire de Paray le Monial a signé l’ouverture de deux enquêtes d’utilité publique en vue de l’aliénation du jardin public de la Poste situé le long de la berge de la Bourbince d’une part, du cours Jean Jaurès, lieu de passage piéton et de promenade d’autre part. Il s’agit dans les deux cas de répondre à la demande de commerçants (pharmacien, restaurateurs et autres) qui trouvent plus appropriés (et moins chers ?) des emplacements situés en zone publique au centre ville, alors qu’à Paray-le-Monial comme dans toutes les petites villes, des commerces sont régulièrement vacants et à louer.
L’aliénation du domaine public pose la question de la défense de la démocratie. En effet, depuis 1789, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme défend l’idée de « l’utilité publique » prioritaire sur les intérêts particuliers. De nos jours, c’est le Conseil Constitutionnel qui se porte garant de l’intérêt public face aux atteintes aux droits et libertés. (Cahiers du CC n°16, juin 2004) : « Il (l’intérêt public) est à la fois une cause d’illégalité de l’action administrative – l’acte administratif qui poursuit un but étranger à l’intérêt général ou qui poursuit un but d’intérêt général autre que celui exigé par la loi est annulé »
A Paray-le-Monial, l’aliénation d’un jardin public et d’une partie de zone piétonne s’inscrit dans la priorité donnée aux intérêts d’un pharmacien, d’un restaurateur gastronomique et autres commerçants. Cette pratique n’est pas nouvelle. Les Parodiens n’ont pas oublié entre autres, l’aliénation de l’hôpital public pour le remplacer par une « maison de retraite catholique ». On peut citer aussi l’occupation gratuite pendant trente ans du parc du Moulin Liron, parc municipal de 15 hectares, à une communauté religieuse aux frais des Parodiens qui ont payé l’eau, l’électricité et l’enlèvement d’ordures tandis que dans le même temps, la même communauté encaissait des forfaits de séjour, privait les Parodiens d’un lieu de promenade, de jeux et d’échanges, créait des nuisances sonores pendant deux mois et donnait de la ville une image calamiteuse sur fond d’homophobie, d’antiféminisme et de xénophobie. On peut alléguer enfin la construction actuelle d’un complexe de trois cinémas dans la zone commerciale du Champ Bossu et le délaissement en centre-ville d’un cinéma appartenant à la ville et entièrement rénové. Plus d’un million d’euros seront déboursés tandis que les personnes âgées très nombreuses à Paray seront privées de leur cinéma accessible à pied en centre-ville.
Priver les Parodiens de leurs droits et libertés tout en engraissant une communauté charismatique et des particuliers sans aucun intérêt pour eux, mais des impôts supplémentaires, le gâchis financier, l’absence de cohésion, de nouvelles contraintes et une privation de liberté témoigne du déni de l’éthique républicaine et du mépris de la fonction de maire, à la fois représentant des intérêts de l’Etat et des citoyens, et non pas d’intérêts particuliers, confessionnels et financiers.
Mais le projet de remplacement du jardin public de la Poste par un bâtiment est d’un autre ordre. Selon la Ligue des Droits de l’Homme « les droits de la terre sont maintenant au cœur des droits de l’homme » (Communiqué, 2/8/2017). Alors que nous vivons à crédit écologique depuis plus de trente ans, il est vital d’acquérir le réflexe de conserver les espaces naturels. Défendre un jardin public, c’est s’associer à une nouvelle culture qui considère que l’environnement fait partie du patrimoine commun de l’humanité. Enfin, le jardin public, le cinéma et le cours Jean Jaurès sont à Paray des lieux de rencontre, d’échanges, de repos intergénérationnels dont nous avons besoin en un temps où l’isolement et la solitude sévissent. Dans le paysage urbain, ils constituent, en qualité de biens communs, des repères culturels et de convivialité fondamentaux, inscrits au plus profond de notre représentation de la ville, comme le sont, autour des places de village, la mairie, l’église et l’école. On ne dégrade pas, on ne défigure pas un centre-ville pour faire plaisir à quelques personnes. Il y va du respect des Parodiens, de leur histoire, de leur qualité de vie et de l’identité de leur ville. La section de Paray de la Ligue des Droits de l’Homme appelle à se mobiliser massivement pour les deux enquêtes d’utilité publique le jeudi 11 avril entre 9 h et 12 heures et dire haut et fort : HALTE A LA GRANDE BRADERIE DES BIENS MUNICIPAUX, HALTE AU CENTRE-VILLE DEFIGURE, HALTE A LA PRIVATION DE LIBERTE ET DE CONVIVIALITE.
La ligue des Droits de l ‘Homme ayant pour objet, depuis 1898, de faire prévaloir ce qui est juste en regard des droits de l’Homme tels qu’ils sont définis par les Déclarations Universelles des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et de 1948, notre section de Paray-le-Monial tient à apporter sa contribution au Grand Débat National .
Dès son origine, le mouvement des Gilets Jaunes a mis en cause à la fois des taxes sur les carburants jugées insupportables pour les ménages à revenus faibles et une absence totale de confiance à l’égard des élus, ciblant ainsi le dysfonctionnement de deux fondements de la démocratie : le consentement de l’impôt (art 13) et le respect des élus en qualité de représentants des citoyens (art 6). Compte tenu de la durée de leur mouvement et du soutien apporté par une majorité de Français, notre section a décidé de prendre en compte prioritairement ces critiques et de cibler sa réflexion sur la vie institutionnelle et démocratique et sur la vie citoyenne de notre pays.
Le maire de Paray-le-Monial ayant organisé un Grand Débat le 7 février, nous nous sommes posés la question de notre participation. Après réflexion, nous y avons renoncé compte tenu de l’impossibilité jusque-là de pouvoir échanger avec lui sur une base de respect, une lettre insultante ayant été la seule réponse obtenue à notre demande -polie, argumentée et publiée- de suppression, sur un terrain municipal, d u « Parcours homosexualité » organisé par la Communauté de l’Emmanuel à des fins homophobes. Trois militants de la LDH étaient néanmoins présents à titre personnel : ils sont intervenus et ont pu témoigner qu’aucun sujet fâcheux concernant les pratiques démocratiques n’avait été abordé comme si la censure était devenue à Paray-le-Monial un réflexe quasi pavlovien.
C’est dans ce contexte que les militants de la section de Paray-le-Monial ont élaboré des propositions visant à faire progresser, dans le CHarolais-Brionnais, le fonctionnement de la démocratie et de la citoyenneté :
1-Pour améliorer la qualité des élus, nous proposons qu’ils ne dépassent pas 70 ans, que le cumul des mandats soit limité et qu’un système contractuel soit mis en place pour que les citoyens puissent contrôler par eux-mêmes que leurs engagements ont été tenus. L’élu doit avant tout faire prévaloir l’intérêt public sur ceux des lobbys, groupes industriels, réseaux de copinage et sur un éventuel plan de carrière. A mi-mandat, une consultation de la population doit faire le bilan de son action…avec possibilité de révocation en cas de non respect des engagements et des principes et valeurs républicains.
En ce qui concerne le fonctionnement démocratique, nous pensons que les prises de décisions devraient se faire après consultation systématique d’experts de la société civile, issus des syndicats, associations, ONG, associations caritatives, philosophiques et culturelles : ce sont les compétences de tous qui doivent être mobilisées pour faire avancer les dossiers. Il s’agit pour les élus de se mettre à l’écoute des citoyens et faire des transactions entre les différents points de vue.
Pour faciliter cette démocratie participative, nous proposons des changements de pratiques électorales dans le sens de plus de justice, d’efficacité et d’économies: un cumul des mandats limité à un seul pour celui de maire ; une dose de proportionnelle pour les élections locales seulement ; la suppression du Sénat (ou son évolution par une élection plus démocratique) ; la fusion des communes limitrophes ; la prévalence des communautés de communes et le calcul du nombre des élus proportionnellement au nombre d’habitants ; la prise en compte du vote blanc ; nous proposons aussi de tirer au sort des citoyens pour les associer avec des experts associatifs et syndiqués dans la constitutions de groupes de travail ; des réunions de quartiers avec cahiers de doléances à l’appui devraient être organisées systématiquement et la possibilité d’une consultation citoyenne devrait être mise en œuvre si la demande réunit un tiers ou plus des citoyens.
2-Pour renouer les liens avec les citoyens, nous exigeons la transparence des politiques conduites, gestion des biens municipaux, aliénations, acquisitions, ainsi qu’une conformité entre la parole et les actes. Afin qu’il n’y ait aucun doute sur l’utilisation de l’argent public, l’établissement puis la gestion du budget et la distribution de subventions devraient se faire sous le contrôle des citoyens. Pour cela, l’information doit passer par une diffusion des réunions de Conseils en direct sur You Tube, et par le partage moitié-moitié des bulletins municipaux, départementaux et régionaux avec l’opposition politique, les syndicats et les associations. Les journaux locaux devraient s’inscrire systématiquement dans cette bipolarité, sans privilégier un camp ou l’autre. Pour conclure, il apparaît primordial de faire des propositions, de la contestation et du débat une norme constructive permanente et non un objet de polémique et de basses vengeances.
3-En ce qui concerne le développement de la citoyenneté, la section LDH de Paray-le-Monial considère que la laïcité doit s’affirmer de plus en plus comme le principe fondamental de la République : en combinant la liberté des cultes et la séparation des églises et de l’Etat, elle rassemble les Français par delà leurs différences confessionnelles et est respectée en tant que telle depuis plus d’un siècle. Par contre, des défaillances existent, en particulier à Paray-le-Monial et à Chauffailles. Pour y remédier, nous considérons que la loi de 1905 doit être maintenue et respectée, faute de quoi, les associations laïques devront se pourvoir en justice comme l’a fait la Ligue des Droits de l’Homme dans l’affaire de la crèche de Paray-le-Monial.
Compte tenu de la progression des intégrismes religieux et des droits afférents à une population athée et agnostique majoritaire dans notre pays, nous proposons de renforcer la laïcité par différentes mesures : la suppression de la fonction de chanoine de Latran ; le non financement par les communes des écoles privées ; le contrôle strict des écoles sous contrat afin qu’elles ne deviennent pas, sous couvert de l’enseignement religieux, des lieux de diffusion des idéologies anti républicaines et intégristes ; la mise à disposition dans les communes, d’une salle municipale pour les obsèques civiles ; la célébration par le maire des baptêmes républicains ; l’adoption d’un calendrier scolaire laïque ; l’ajout de nouveaux jours fériés (fête de la musique…).
La section de Paray insiste sur le rôle capital de l’éducation à la citoyenneté à l’école et dans les associations pour mettre en pratique les valeurs d’accueil, de respect, de tolérance, d’entraide, de solidarité, de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité. Considérant la prolifération de tags, insultes et harcèlement sur les réseaux sociaux et dans la rue, la profanation des cimetières, l’accroissement des discriminations (antisémitisme, racisme), comme une atteinte très grave à la cohésion nationale, elle appelle à une mobilisation générale contre ces fléaux à l’école mais aussi dans le comportement exemplaire des élus : le respect de l ‘opposition, les différences politiques reconnues comme légitimes et non stigmatisées. Quant aux citoyens, ils doivent s’engager quotidiennement, partout où ils sont pour réagir, protester, s’interposer et éduquer face aux manques de respect et aux agressions.
Enfin, la section condamne le démantèlement des services publics et demande qu’ils soient valorisés en particulier en milieu rural afin de faire respecter l’Etat par l’aide et le soutien qu ‘il procure aux citoyens à égalité de droits.
Section de la Ligue des droits de l’Homme de Paray-le-Monial