Catégorie : Environnement

LA SOLIDARITE A L’EPREUVE DU COVID 19 DANS 27 MAIRIES DU GRAND CHAROLAIS (5/3-5/4 2020).

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Identifié en France le 24 janvier, le COVID 19 a donné lieu à une première série de mesures nationales le 29 février (interdiction des manifestations de plus de 5000 personnes) prises avant que le décret du 14 mars n’impose le confinement et que le Parlement ne décrète le 23 mars, l’état d’urgence sanitaire. Dès lors le combat contre la pandémie est engagé par les services publics, l’Etat, les Conseils régionaux et départementaux, les mairies. Avec plus de 20000 morts le 21 avril dont les trois-quarts sont âgés de plus de 75 ans, l’endémie mobilise plus particulièrement les hôpitaux et les Ehpad. Mais dans les communes, l’application du confinement place au premier plan le rôle des élus et en particulier celui des maires. Parmi les pouvoirs de police et de sécurité civile, leur revient en effet statutairement celui de la santé publique. En milieu rural, lorsque l’habitat est dispersé, le confinement a bouleversé les habitudes, isolé davantage les populations, rendu le ravitaillement plus compliqué. La question de l’aide aux personnes âgées et aux familles avec enfants déscolarisés y est donc plus cruciale qu’ailleurs. Ainsi se pose la question des mesures prises à leur égard pour les informer et les aider, dans une démarche solidaire, à respecter les “gestes barrière” et l’isolement.
Pour répondre à cette question, la section de Paray de la Ligue des Droits de l’Homme a mené une enquête dans le cadre de 27 communes de la Communauté de Communes Grand Charolais, celles dotées de sites internet tenus à jour ou contactées par téléphone.
Pour faire le bilan de la solidarité effective, nous avons retenu quatre critères évalués au début de la pandémie sur une durée d’un mois, entre le 5 mars et le 5 avril: la réactivité des maires à l’endémie; le type de communication privilégiée avec la population; l’efficacité des mesures prises en faveur des personnes âgées et des familles; l’innovation dans le discours et les pratiques.
 
– EN CE QUI CONCERNE LA REACTIVITE DES MAIRES, la grande majorité (22/27) a attendu la publication du décret du 14 mars pour afficher les premières informations entre le 16 et le 21 mars: fermeture de la mairie, des services municipaux et publics; communication du numéro de téléphone de la mairie avec horaires; publication de la dérogation pour les déplacements; mesures d’aide aux personnes âgées, aux familles (gardes d’enfants) et aux entreprises. Par contre, une minorité (5) a anticipé les mesures gouvernementales: Saint-Bonnet-de-Joux le 29 février et Lugny-les-Charolles le 7 mars avec des informations complètes sur le coronavirus; Molinet le 12 mars avec les gestes barrière, le Covid et la fermeture de l’école; Digoin, le 13 mars, avec l’annonce de la fermeture des services municipaux et un protocole d’aide aux personnes âgées; Saint Yan le 13 mars avec l’annonce de la fermeture des services municipaux (site modifié par la suite). Seule Paray intervient de manière décalée : si le panneau municipal du centre-ville diffuse bien dès le 17 mars une incitation au confinement relayée dans le même temps par le JSL, il faut attendre le 30 mars, pour voir afficher, sur le site internet de la mairie, l’opération “Sérénité Seniors”.
 
-QUANT A LA COMMUNICATION AVEC LEURS CONCITOYENS, nous constatons d’importants efforts pour atteindre tous les citoyens: si le site internet officiel de la mairie est privilégié par 14 d’entre eux, Facebook est utilisé par les maires de Digoin, Changy, La Motte Saint Jean, Le Rousset-Marizy et Saint-Bonnet-de-Joux, l’affichage sur écran au centre-ville et le JSL par Paray et treize videos d’informations municipales à Digoin. Le choix de Facebook accélère, partage et permet de mesurer la diffusion de l’information : A Digoin, par exemple, 82 partages sont constatés le 13 mars, 100, le 19 mars; à Saint-Bonnet de Joux, 10 partages le 17 mars; à Changy, 104 vues et 16 partages le 17 mars… Mais compte tenu du caractère encore sélectif de l’informatique, certains maires mettent en oeuvre d’autres moyens pour atteindre toute la population: envoi de lettres à Palinges (2 ) et Lugny-les-Charolles, publication et distribution du bulletin communal, Reflets de Digoin, le 27 mars, appels téléphoniques à toutes les personnes âgées à Beaubery, Colombier-en-Brionnais, Changy (2/ semaine), Suin, Le Rousset-Marizy, Poisson, Digoin (1500 personnes) nécessitant parfois le recours à des bénévoles pour organiser les appels. Les mairies des 9 communes contactées par téléphone nous ont communiqué le nombre de 307 personnes contactées.
 
-SI L’ON CONSIDERE L’EFFICACITE DES MESURES PRISES, on constate que la prise en charge des séniors s’impose presque partout comme une priorité et une urgence. Spécifiée dans le décret du 14 mars, elle donne lieu à une communication de la règlementation du confinement, des gestes barrière et de l’aide aux courses ainsi qu’à une transmission de l’autorisation de déplacement, la communication du numéro de téléphone du maire et celle du médecin de garde. Le nombre de personnes est défini par connaissances et téléphone prenant en compte les besoins de tous les seniors. Le maire de Palinges leur envoie une lettre présentant les gestes de barrière sous forme de croquis. A Digoin, le 13 mars est annoncé un protocole d’aide à l’approvisionnement. A cet égard, compte tenu de la raréfaction des commerces ruraux, nous constatons la variété des solutions trouvées ainsi que l’implication particulièrement zélée de plusieurs élus comme le montrent le message du 20 mars du maire de Saint-Bonnet -de Joux et le bilan effectué le 29 mars, par celui de Lugny-les-Charolles :
« Pour répondre à l’urgence de la situation liée au COVID-19 la municipalité de Saint Bonnet de Joux propose aux personnes âgées, isolées (non suivies par l’amdr et l ‘assad) la possibilité de se faire livrer leurs courses alimentaires à domicile. Les commerçants locaux participants sont la Boulangerie Rollet et Super U. Ce service municipal vous propose de passer commande en appelant la mairie au 0385247387 aux heures d’ouverture, de 9h à 12h et de14h à 17h, les lundi mercredi et vendredi. La livraison à domicile se fera les mardi jeudi et samedi de chaque semaine tant que le confinement sera effectif. Nous avons déjà répertorié certaines personnes sur la commune mais si vous n’avez pas été contacté n’hésitez pas appeler la mairie ou en MP. La livraison sera assurée par des élus et des bénévoles de Saint Bonnet comme Manon Burlet. »
“Après avoir vérifié que certaines parmi elles sont suivies soit par leur famille soit par leur voisinage, pour les autres un suivi particulier est en place soit par un membre de la municipalité, Conseil Municipal, ou commission d’action sociale. Elles peuvent être aidées via le dépôt de pain 3 fois par semaine, la mise en place du portage de repas intercommunal, l’impression des attestations dérogatoires de déplacement, et par des visites de courtoisie et/ou l’envoi de message SMS ou tout autre besoin….Pour information, après 12 jours de confinement, entre 8 et 10 personnes sont assistées au quotidien via la Municipalité et autant sont assistées par la famille ou le voisinage soit au total entre 15 et 20 personnes isolées soit pour une population de 350 habitants, entre 5 et 6% de personnes suivies. »
 
Mais Facebook incitant à la solidarité, les particuliers s’en mêlent, et le 17 mars, l’un d’eux, à Changy publie la proposition suivante partagée 16 fois :
« Si des personnes de Changy non véhiculées sont confinées chez elles et qu’elles présentent des besoins de ravitaillement de produits de premières nécessités et ou médicaments …Je me rends à Charolles pour raisons professionnelles tous les jours, je me propose de vous les livrer devant votre porte avec grand plaisir ! Jérôme DURET 0658432675 »
 
Autre solution proposée, les livraisons à domicile de producteurs locaux: à Poisson, le maire communique les coordonnées d’un boulanger, d’un maraîcher, d’un producteur de volailles et d’une poissonnerie pour prendre commande et livrer ; à Vendenesse-les-Charolles, c’est l’association le Pré d’Union Charolais formée de 7 éleveurs désirant constituer un circuit court de produits de qualité, qui propose la vente de viande, fromages, légumes, pain et journaux dans son magasin ainsi que des livraisons à domicile 6 jours sur 7. Enfin, à Saint-Bonnet-de-Joux, la mairie annonce les producteurs locaux présents au marché et fait la promotion du circuit court:
“En soutien à nos producteurs, transformateurs et commerçants locaux la municipalité a choisi de communiquer pour que notre économie locale puisse surmonter cette période de crise. Vous pouvez passer commande auprès d’eux et récupérer vos commandes sur le marché ou être livrés à domicile (selon les commerçants). J’espère que l’élan de solidarité né de cette crise ne sera pas un feu de paille et que les consommateurs maintiendront leur soutien aux commerçants de proximité. »
 
Globalement, toutes les personnes âgées nécessitant d’être aidées dans le Grand charolais sont donc repérées, suivies et aidées à leur convenance. A Paray, en l’absence de recensement des besoins des seniors de plus de 70 ans, et le caractère tardif de l’intervention de l’ASSAD, le 30 mars sur le site de la mairie et le 3 avril sur le JSL, seulement une cinquantaine de personnes seraient aidées, c’est-à-dire une très petite minorité par rapport aux 1500 personnes âgées de plus de 75 ans (au recensement de 2016). Cette absence de considération des mesures prévues par le décret du 14 mars pose la question de l’indifférence du maire de Paray pour informer et aider des seniors qui pourtant lui procurent des revenus fiscaux conséquents. En tout état de cause, pour eux, la solution, c’est la débrouille : paiement au prix fort d’associations pour faire leurs courses, recours forcé aux voisins ou à la famille, prises de risques dans les grandes surfaces : subissant la file d’attente, la limite de l’entrée à une seule personne et des caddies non nettoyés, elles se contraignent à prendre des sacs et à entrer seules après avoir fait la queue. Dès lors beaucoup de Parodiens assistent à des scènes pitoyables de très vieilles personnes à la démarche et aux gestes peu sûrs alors que les règles de confinement limitent les réflexes d’aide des caissiers et des clients. Il en résulte que cette situation a suscité des initiatives individuelles telle celle de Clémence Dumas affichée sur le JSL le 4 avril. Mais de tels faits signent plutôt, à Paray, l’incurie de l’Etat à travers le refus du maire d’organiser un recensement sérieux des seniors comme le lui ont demandé par lettre, les quatre nouveaux conseillers municipaux de l’opposition.
 
EN CE QUI CONCERNE LES FAMILLES, plusieurs maires (Vitry, Saint Yan, Palinges, Champlecy) proposent une aide pour les démarches administratives en ligne et la mise en place du télétravail pour le personnel municipal (Saint-Bonnet-de-Joux). La gestion des ordures ménagères par le grand Charolais et le maintien ou pas des marchés ont donné lieu à des communications fréquentes. Charolles, Digoin, Saint Bonnet de Joux et Palinges ont obtenu des dérogations pour rétablir le leur tandis que Paray tergiverse, fermant le marché le 17 mars (JSL), le rouvrant le 20 (JSL) pour le fermer à nouveau ensuite.
Sur le plan de la santé, les gestes barrières et les règles du confinement ont été bien diffusés dès le début de la crise. Digoin a fourni de nombreuses informations sur ce sujet: Ouverture de la nouvelle Maison des Solidarités où les médecins reçoivent les malades du Covid (23 mars); mise en place d’une téléconsultation (24 mars) ; fabrication de masques par l’entreprise Le Laboureur (23 mars). Enfin le 31 mars, le maire annonce les mesures de protection prises par le centre Leclerc afin de sécuriser les clients. A Changy, la mairie diffuse aux particuliers par internet les informations concernant le Covid (5 avril) :
“Depuis quelques jours, les informations liées notamment à l’épidémie COVID-19, sont transmises directement sur les boites mails des habitants de CHANGY, qui ont transmis leurs coordonnées. Si vous ne recevez rien, envoyez un mail à: commune-de-changy@orange.fr vous serez ajoutés à la liste de diffusion. Bon dimanche, bon courage, et surtout prenez soin de vous ».
 
Un appel à la collecte des masques est lancé par la députée sur le site de Saint-Bonnet de- Joux le 20 mars tandis que le maire propose un numéro de téléphone pour le soutien psychologique dès le 24 mars :
« En cette période extrêmement difficile nous avons aussi mis en place un soutien psychologique par téléphone. La procédure est toujours la même : appel à la mairie au 03 85 24 73 87, vous laissez vos noms et numéros de téléphone et une psychologue vous rappellera rapidement. N’hésitez pas à porter à notre connaissance des personnes que vous jugez fragiles qui ont de mal à supporter le confinement. Courage à tous » ;
A Paray, le 23 mars, l’Espace socio-culturel informe les adultes de l’existence d’une cellule de soutien psychologique de Sevrey et à Digoin, le 30 mars, le maire communique un numéro de téléphone dans le même sens.
 
LA GARDE DES ENFANTS des soignants est organisée par Le Grand Charolais à l’école de Bellevue où sont regroupés ceux de Charolles et de Paray. Une crèche reste ouverte à Colombier-en-Brionnais. Les programmes scolaires de France 4 sont affichés à Saint-Bonnet-de-Joux (19 mars). Une trentaine de jeux de société sont proposés par la bibliothèque de la même commune le 21 mars :
« Que ce confinement soit pour vous l’occasion de vous retrouver en famille autour d’un bon jeu de société. A plus tard… Courage et surtout « RESTEZ CHEZ VOUS »
Des animations sont organisées à Paray où l’Espace Socio-culturel propose tous les jours en ligne à partir du 23 mars des activités diverses : recettes, jeux, fabrication d’objets, films. A Digoin, les enfants sont incités par le maire à faire des dessins aux soignants, tandis que l’Espace Jeunesse de Digoin lance le 27 mars dix défis en quinze jours avec jonglage, dessin, danse, mime, déguisement, videos explicatives à l’appui.
 
LES PRATIQUES INNOVANTES : La gravité de la situation sanitaire de la France et l’incertitude sur ses conséquences locales ont créé un stress, parfois une anxiété dont certains élus sont conscients et auxquelles ils ont répondu non seulement par une information sérieuse et la mise en oeuvre rapide d’une aide effective mais aussi par des prises de paroles d’un nouveau type qui se caractérisent par:
 
-L’abandon du langage administratif neutre et informatif pour prendre le ton à la fois protecteur et incitatif du “bon père de famille” tel le maire de Changy le 17 mars:
« En cette période de confinement obligatoire, restez à votre domicile, pas de visite de voisinage ni de famille, uniquement des contacts téléphoniques ou par mail. Prenez des nouvelles régulièrement de vos voisins ou voisines, seuls ou âgés, par téléphone ou par mail. Ne sortez de chez vous que s’il y a une réelle nécessité. Soyez prudent, il en va de la santé de toutes et tous. Courage à toutes et à tous dans cette période inédite qui s’annonce. ».
 
-La répétition de paroles d’encouragement pour suivre les mesures de confinement comme à Changy et Saint-Bonnet-de-Joux.
 
-Des paroles de remerciement à l’égard des soignants comme à Digoin et à Vitry-en-Charolais :
« La municipalité remercie très chaleureusement le personnel soignant, (hôpitaux EHPAD) qui sauvent des vies et tous les personnels mobilisés qui prennent soin de nous, de nos malades, de nos personnes agées et qui nous permettent de continuer à vivre dans cette période difficile. »
 
-Le renforcement du lien social par la disponibilité du maire qui communique son numéro de téléphone personnel, est présent sur le site de la mairie, prend des décisions rapidement.
Nous avons montré que presque tous les maires du Grand Charolais pris en considération dans cette enquête ont manifesté cette empathie à l’égard, en particulier, des personnes âgées qu’ils ont informées et aidées avec la préoccupation de ne laisser personne au bord de la route. A cet égard, le cas du maire de Digoin qui préside le Grand Charolais est exemplaire: à travers treize videos, il diffuse des informations précises sur l’évolution de la contagion, les services médicaux, municipaux et publics disponibles, l’adaptation des commerces à la pandémie, il rappelle les consignes à suivre, remercie les fonctionnaires, les personnels du Grand Charolais, les caissières… il prend des initiatives pour réunir le personnel médical, ouvrir la Maison des Solidarités, demander la réouverture du bureau de Poste, il organise le recensement des personnes âgées, achète des masques à une entreprise locale, prend en compte les difficultés du confinement pour les familles pour leur ccnseiller de renforcer leurs relations, se faire aider psychologiquement en cas de besoin. Bref, il coche toutes les cases …pour établir un lien social très actif fondé sur la proximité, la grande variété du champ d’informations investi, et une empathie non dissimulée.
 
POUR CONCLURE, tout en reconnaissant ses limites, nous voulons exprimer la satisfaction qu’a ressentie la Section de Paray de la Ligue des Droits de l’Homme en réalisant cette enquête. Elle est en mesure d’attester l’engagement sérieux et parfois exceptionnel des maires du Grand Charolais pour mettre en place l’état d’urgence sanitaire à travers le renforcement du lien social. Ainsi cette situation dramatique a-t-elle permis de faire émerger ou de renforcer la fraternité qui est au coeur de notre pacte républicain. Nous les félicitons d’avoir investi leur fonction et d’avoir parfois dépassé ses limites au service de tous, et, à notre tour, nous voulons les remercier et leur souhaiter bon courage pour la suite.
Section de la Ligue des Droits de l’Homme de Paray-le-Monial
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CONFERENCE SUR « LES EFFETS DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE EN SAONE-ET-LOIRE » (26 juin 2019)

Jérôme Escalier

 

… Belle rencontre, hier, au CCC, entre Patrice Notteghem et Jérôme Escalier…Ces deux pionniers de l’écologie du Charolais-Brionnais ont fait partager leur expérience de terrain et leurs convictions telle que l’effondrement de la biodiversité des oiseaux, des mammifères, des insectes… la financiarisation de l’agriculture avec la course aux subventions de la PAC…Ils ont tiré la sonnette d’alarme face à la rupture de l’éco-système, au recul de la vocation prioritairement nourricière de l’agriculture, aux nouveaux dangers pour la santé publique; Jérôme Escalier qui cultive sans engrais, sans pesticides et sans labours a insisté sur la nécessité de gérer les déchets (compost) et l’eau et de réintroduire l’arbre dans les haies et dans les cultures; Patrice Notteghem a fait appel à la citoyenneté pour consommer bio, signer la pétition « Nous voulons des coquelicots », s’engager pour soutenir la conversion écologique, respecter une éthique de l’environnement, aider les personnes, organismes et syndicats qui la promeuvent. Conquis, le public -pas très nombreux mais motivé- a largement participé aux échanges avant de terminer autour d’un buffet. La section LDH de Paray remercie Patrice Notteghem et Jérôme Escalier pour cette conférence à deux voix qui a démontré avec brio que l’écologie était bien, en Charolais-Brionnais aussi, l’affaire du siècle…https://nousvoulonsdescoquelicots.org/

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REUNION PUBLIQUE A PARAY-LE-MONIAL LE 26 JUIN 2019, 19H30, Au Centre de Culture et de Congrès

 

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REUNION PUBLIQUE A PARAY-LE-MONIAL
LE 26 JUIN 2019, 19H30, Au Centre de Culture et de Congrès

La section de la Ligue des Droits de l’Homme
vous invite à deux conférences-débat sur:

LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
ET LA REDUCTION DE LA BIODIVERSITE
DANS LE CHAROLAIS-BRIONNAIS :
ETAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES INNOVANTES.

Avec:
– Patrice NOTTEGHEM, Ecologue, spécialiste du paysage
– Jérôme ESCALIER, Agriculteur bio et militant de la Confédération Paysanne

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COMMUNIQUE DU MAIRE DE PARAY-LE-MONIAL SUITE A L’ENQUETE D’UTILITE PUBLIQUE CONCERNANT LES PROJETS DE VENTE DE TERRAINS MUNICIPAUX (DONT UN JARDIN PUBLIC) (8 MAI 2019)

Suite au résultat de l’enquête d’utilité publique concernant la vente du jardin public et d’une partie du cours Jaurès à Paray-le-Monial, la section de la Ligue des Droits de l’Homme se réjouit d’avoir participé à la mobilisation des Parodiens… mais regrette qu’une partie du Cours Jean Jaurès risque d’être concédée…

ENOUETES PUBLIOUES

Lors de sa séance du 10 décembre 2018, le Conseil Municipal de Paray-le-Monial décide d’ouvrir une enquête publique aux fins de décider la vente ou le refus de céder une partie du
domaine public pour les projets suivants :
– Jardin de la Poste pour la construction d’une pharmacie
– Cours Jean Jaurès pour la construction au sud d’un restaurant et au nord de halles.
A l’issue de cette consultation publique, le Conseil Municipal prend connaissance des avis du
commissaire enquêteur sur les trois projets de cession précités.

JARDIN DE LA POSTE
Le commissaire enquêteur note : < Au total, l2l personnes se sont déplacées ; trois registres ont été nécessaires pour recueillir 143 inscriptions auxquelles il faut ajouter 98 courriers et
deux pétitions contre le projet qui ont recueilli 174 signatures, pour la pétition papier, et 172 pour celle lancée en ligne (soit 346 signatures). 758 expressions se sont donc manifestées à
cette occasion >.
Le commissaire enquêteur note que 5%o sont favorables à la cession et95o sont contre.
Il donne un avis défavorable.
Le Conseil Municipal, sans contester le bien fondé du projet d’une nouvelle pharmacie dont le transfert devrait se faire dans un autre lieu, prend acte de I’avis du commissaire enquêteur et
du résultat de I’enquête publique et refuse de céder une partie de I’espace public, à savoir le Jardin de la Poste.

MARCHE COUVERT – PIGNON SUD – RESTAURANT
L’enquête publique portait sur le projet d’un restaurant gastronomique et la cession d’un espace public pour en permettre la construction sur la partie sud du Cours Jean Jaurès.
Le Conseil Municipal prend acte de I’avis défavorable du commissaire enquêteur et se prononce contre la cession de l’espace projeté pour respecter I’architecture Baltard des années
1900 du Marché couvert et pour respecter le magasin < Ma Bonne Etoile >, locataire de la ville, situé dans l’angle et qui aurait demandé une indemnité à la ville, propriétaire du
bâtiment, à la suite d’une altération de sa visibilité et de sa fermeture.
1
MARCHE COUVERT _ PIGNON NORD _ HALLES
L’enquête publique portait sur le projet de construction de halles et la cession d’un espace public pour en permettre la construction côté place de l’Europe.
Le Conseil Municipal prend acte de I’avis favorable avec réserves du commissaire enquêteur, sachant qu’un accord devra être trouvé avec le magasin d’optique, locataire de la ville
propriétaire du Marché couvert et situé au droit de sa façade nord, et sachant qu’un accord devra être donné par I’architecte des Bâtiments de France sur I’architecture des halles
projetées, quant à la qualité et le style de la future construction.

CONCLUSION
Il sera proposé lors de cette séance d’émettre

– un avis défavorable à la cession du Jardin de la Poste ;
– un avis défavorable à la cession de la partie sud du Cours Jean Jaurès pour le restaurant ;
– un avis favorable avec réserves à la cession de la partie nord du Cours Jean Jaurès
pour les halles

HALTE A LA GRANDE BRADERIE DES BIENS MUNICIPAUX DE PARAY-LE-MONIAL!

Le 25 février 2019, le maire de Paray le Monial a signé l’ouverture de deux enquêtes d’utilité publique en vue de l’aliénation du jardin public de la Poste situé le long de la berge de la Bourbince d’une part, du cours Jean Jaurès, lieu de passage piéton et de promenade d’autre part. Il s’agit dans les deux cas de répondre à la demande de commerçants (pharmacien, restaurateurs et autres) qui trouvent plus appropriés (et moins chers ?) des emplacements situés en zone publique au centre ville, alors qu’à Paray-le-Monial comme dans toutes les petites villes, des commerces sont régulièrement vacants et à louer.

L’aliénation du domaine public pose la question de la défense de la démocratie. En effet, depuis 1789, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme défend l’idée de « l’utilité publique » prioritaire sur les intérêts particuliers. De nos jours, c’est le Conseil Constitutionnel qui se porte garant de l’intérêt public face aux atteintes aux droits et libertés. (Cahiers du CC n°16, juin 2004) : « Il (l’intérêt public) est à la fois une cause d’illégalité de l’action administrative – l’acte administratif qui poursuit un but étranger à l’intérêt général ou qui poursuit un but d’intérêt général autre que celui exigé par la loi est annulé »

A Paray-le-Monial, l’aliénation d’un jardin public et d’une partie de zone piétonne s’inscrit dans la priorité donnée aux intérêts d’un pharmacien, d’un restaurateur gastronomique et autres commerçants. Cette pratique n’est pas nouvelle. Les Parodiens n’ont pas oublié entre autres, l’aliénation de l’hôpital public pour le remplacer par une « maison de retraite catholique ». On peut citer aussi l’occupation gratuite pendant trente ans du parc du Moulin Liron, parc municipal de 15 hectares, à une communauté religieuse aux frais des Parodiens qui ont payé l’eau, l’électricité et l’enlèvement d’ordures tandis que dans le même temps, la même communauté encaissait des forfaits de séjour, privait les Parodiens d’un lieu de promenade, de jeux et d’échanges, créait des nuisances sonores pendant deux mois et donnait de la ville une image calamiteuse sur fond d’homophobie, d’antiféminisme et de xénophobie. On peut alléguer enfin la construction actuelle d’un complexe de trois cinémas dans la zone commerciale du Champ Bossu et le délaissement en centre-ville d’un cinéma appartenant à la ville et entièrement rénové. Plus d’un million d’euros seront déboursés tandis que les personnes âgées très nombreuses à Paray seront privées de leur cinéma accessible à pied en centre-ville.

Priver les Parodiens de leurs droits et libertés tout en engraissant une communauté charismatique et des particuliers sans aucun intérêt pour eux, mais des impôts supplémentaires, le gâchis financier, l’absence de cohésion, de nouvelles contraintes et une privation de liberté témoigne du déni de l’éthique républicaine et du mépris de la fonction de maire, à la fois représentant des intérêts de l’Etat et des citoyens, et non pas d’intérêts particuliers, confessionnels et financiers.

Mais le projet de remplacement du jardin public de la Poste par un bâtiment est d’un autre ordre. Selon la Ligue des Droits de l’Homme « les droits de la terre sont maintenant au cœur des droits de l’homme » (Communiqué, 2/8/2017). Alors que nous vivons à crédit écologique depuis plus de trente ans, il est vital d’acquérir le réflexe de conserver les espaces naturels. Défendre un jardin public, c’est s’associer à une nouvelle culture qui considère que l’environnement fait partie du patrimoine commun de l’humanité. Enfin, le jardin public, le cinéma et le cours Jean Jaurès sont à Paray des lieux de rencontre, d’échanges, de repos intergénérationnels dont nous avons besoin en un temps où l’isolement et la solitude sévissent. Dans le paysage urbain, ils constituent, en qualité de biens communs, des repères culturels et de convivialité fondamentaux, inscrits au plus profond de notre représentation de la ville, comme le sont, autour des places de village, la mairie, l’église et l’école. On ne dégrade pas, on ne défigure pas un centre-ville pour faire plaisir à quelques personnes. Il y va du respect des Parodiens, de leur histoire, de leur qualité de vie et de l’identité de leur ville. La section de Paray de la Ligue des Droits de l’Homme appelle à se mobiliser massivement pour les deux enquêtes d’utilité publique le jeudi 11 avril entre 9 h et 12 heures et dire haut et fort : HALTE A LA GRANDE BRADERIE DES BIENS MUNICIPAUX, HALTE AU CENTRE-VILLE DEFIGURE, HALTE A LA PRIVATION DE LIBERTE ET DE CONVIVIALITE.