Depuis plus de deux mois désormais, un carnage est en marche à Gaza. Les morts s’ajoutent aux morts, les blessés s’entassent sans soin en raison des bombardements et d’un dénuement médical gravissime.
Des centaines de milliers de Palestiniens sont poussés comme du bétail par la force brute israélienne. Les cris d’alarme des responsables des agences des Nations unis, en dépit des bombardements et du mépris israélien, font tout pour éviter que le chaos soit la seule issue. Leurs cris d’alarme n’ont pour le moment aucun effet. Le 08 décembre, en opposant leur véto à un projet de résolution de conseil de sécurité de l’ONU en faveur d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat, les Etats-Unis marquent par là-même leur inhumanité.
Qu’Israël se perde dans cette guerre n’est que le reflet de sa dérive. Avant le 07 octobre, l’Etat Hébreu se déchirait sous les assauts d’un courant ultranationaliste et messianique et d’une volonté personnelle de Netanyahou de saper le droit pour se protéger.
Les Etats-Unis sont pressés de toute part et même en interne pour que cesse cette punition collective. Peut-on laisser ce carnage insupportable durer encore longtemps ? Les manifestations pacifistes ou pro palestiniennes permettent d’espérer et de forcer la diplomatie internationale vers une issue qui ne condamne pas les Palestiniens vers une deuxième Nakba.
La LDH appelle depuis le début des hostilités à un règlement pacifique du conflit au regard du droit humanitaire international et du respect des résolutions de l’ONU. Les projecteurs médiatiques commencent à se détourner de cette guerre tout comme ce fut le cas pour l’Ukraine. Pendant ce temps-là, Poutine annonce qu’il va se représenter pour la 5ème fois à l’élection présidentielle et Volodymyr Zelensky est présent à l’investiture de Javier Milei en Argentine qui vient d’annoncer une vraie cure d’austérité et une dévaluation de plus de 50 % du peso.
En France, le RN, les LR, la NUPES, sur proposition d’une motion de rejet présentée par les Verts, s’allient et entrainent de ce fait le gouvernement vers une stratégie de plus en plus dure concernant l’immigration. Nous aurions bien souhaité, comme l’a déclaré par voie de communiqué la LDH, appeler au retrait du projet de loi asile et immigration. Comme l’a dit Delphine Batho, la commission mixte paritaire va probablement largement resserrer les boulons. La suppression de l’Aide Médicale d’Etat, la régularisation des sans-papiers travaillant dans des secteurs en tension, le durcissement du regroupement familial et la restriction des droits fondamentaux des étrangers seront des éléments de débats dans cette CMP.
Cette fin d’année est bien sombre pour les défenseurs des droits de l’Homme mais les combats ne sont pas perdus d’avance.
Pour vous informer, n’hésitez pas à vous abonner à la revue Droits et Libertés et écouter les podcasts de la LDH.
Les membres du bureau vous souhaitent de bonnes fêtes de fin d’année.
Jean-Luc BOERO, président de la section
Le 13 décembre 2023