La Ligue des Droits de l’Homme voit dans cette annexion de l’Ukraine par la Russie la confirmation de l’essence même de ce que sont les régimes totalitaires, autocratiques et dictatoriaux : des régimes qui proscrivent la souveraineté des Etats, les droits fondamentaux des peuples, la libre adhésion à des traités, le mépris du droit international.
Ces régimes font prévaloir la force, la brutalité et veulent réduire au silence les expériences démocratiques.
Ainsi, nos démocraties ne doivent pas se tromper. En attaquant l’Ukraine sous le prétexte d’un expansionnisme de l’OTAN et d’un danger pour la sécurité de la Russie, Poutine fait œuvre de diversion et de dissimulation. Il tente avant tout d’asseoir son propre pouvoir à Moscou qui est menacé par l’expérience démocratique réussie dans cette ancienne république soviétique qu’est l’Ukraine.
Les Ukrainiens ont des choses à nous apprendre. Ils ont subi pendant deux siècles l’autocratie tsariste. Leur brève tentative d’indépendance a été rapidement écrasée par l’armée rouge qui a rétabli la domination russe. Les Ukrainiens ont ensuite vécu la terrible famine du Holodomor, la terreur stalinienne, l’occupation nazie et des décennies de dictature communiste écrasante. Malgré le poids de l’histoire et des obstacles insurmontables, les Ukrainiens ont mis en place une démocratie. Contrairement à ce qui se passe en Russie et en Biélorussie, les candidats de l’opposition ont accédé au pouvoir à plusieurs reprises. Face à la menace d’une dérive autoritaire en 2004 et 2013, les Ukrainiens se sont révoltés à deux reprises pour défendre leurs libertés. C’est ce modèle de démocratie qui est au cœur de la guerre menée par Poutine.
Cette guerre déclenchée par Poutine conduit à une incertitude mondiale. Nos valeurs et nos principes démocratiques doivent nous conduire à réagir avant tout et en premier lieu en solidarité avec le peuple ukrainien.
La désescalade immédiate et la protection des populations civiles sont prioritaires. Une culture de la paix ne pourra se faire tant que la libre autodétermination des Ukrainiens ne sera pas respectée.
La communauté internationale et l’Europe doivent tout faire pour sanctionner efficacement les oligarques russes sans humilier le peuple russe, son histoire et son droit à la sécurité. Il ne faudrait pas transformer en Russie l’agresseur en agressé.
Nos démocraties doivent soutenir tous les démocrates russes, les associations de défense des droits de l’Homme russes et lutter contre la propagande mensongère, le chantage et la dissimulation des vraies raisons de cette guerre.
L’ONU a les moyens de prendre des mesures face à l’escalade du conflit et des flagrantes violations du droit international. La section LDH de St Nazaire exhorte la communauté internationale à restaurer la paix par des sanctions et à mener les responsables de cette agression armée contre l’Ukraine devant la justice internationale.
Mais cette guerre va malheureusement conduire des millions d’Ukrainiens à fuir leur pays. Déjà, les pays frontaliers voient affluer des milliers de réfugiés.
Ici, sur St Nazaire, sur la Carène, nous devons, élus et associations, représentants de l’Etat, très rapidement tout mettre en œuvre pour accueillir dignement tous ces réfugiés.
Le « quoi qu’il en coûte » qui a été le mot d’ordre lors de la crise de la Covid 19 doit être de nouveau de mise à l’égard des réfugiés ukrainiens dont nous craignons qu’ils ne puissent revenir rapidement dans leur pays tout comme il devrait l’être pour tous les réfugiés du monde.
La section LDH de St Nazaire, dans ces heures graves, sera à la hauteur de l’intérêt du peuple ukrainien et des réfugiés. Nous comptons sur l’ensemble des forces démocratiques pour que l’aide aux réfugiés soit à la hauteur de leurs besoins.
Saint-Nazaire, le 26 février 2022
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