Depuis des années, les associations et militants ne cessent de dire qu’ils manquent de solutions de logement très social, d’hébergement d’urgence ou de stabilisation et de mise à l’abri pour les personnes et familles sans logements personnels ou sans abris sur Saint-Nazaire.
Des initiatives citoyennes et des remontées de situations sont régulièrement faîtes. Il a fallu la réquisition de maisons par le Collectif Urgence Sociale et leur expulsion pour que la municipalité propose l’organisation d’une table-ronde des différents acteurs locaux de l’hébergement d’urgence.
Lors de la première réunion, à la mairie de Saint Nazaire, le 12 décembre dernier, en l’absence notable des services de l’Etat, les associations unanimes ont dit qu’il fallait sortir de la politique du thermomètre en cas de grand froid.
La réponse des pouvoirs publics est empreinte d’un déni de réalité. Le 115 ne peut être un outil de mesure des besoins. Toutes les associations peuvent attester que nombre de personnes s’en détournent car elles savent que, trop souvent, elles n’obtiennent pas de correspondants ou on leur dit qu’il n’y a pas de solutions.
Minorer les phénomènes du mal logement et du sans-abrisme conduit à des situations de cohabitations forcées, d’habitats de fortunes, de squats, de sur occupation de logements, de couchage dans des voitures, d’hébergement dans des bois, etc. qui sont humainement très lourdes de conséquences.
Il nous est renvoyé que des efforts supplémentaires sont faits avec des renforts de places d’hébergement d’urgence et des nuits hôtelières supplémentaires en cas de grand froid, etc… Et pourtant, à chaque période de grand froid, les associations d’accueil, d’accompagnement et de solidarité sont débordées et se posent, au quotidien, la question de la survie des personnes sans-abris.
Pour nos associations le constat est là, lutter contre le mal logement sur Saint Nazaire est une impérieuse nécessité.
Nous refusons que les associations soient instrumentalisées par les pouvoirs publics. Il est faux de dire qu’elles ne seraient pas en mesure de se mobiliser avec la Protection civile, qu’elles seraient en incapacité de soutenir un accueil digne, propre et sécurisé dans un gymnase.
Les associations sont révoltées par le discours institutionnel sur la responsabilité. S’il est vrai que l’Etat est le premier responsable de l’hébergement d’urgence, l’incarnation de ce discours, ce sont des personnes qui dorment à la rue. Des personnes, par défaut d’hébergement, trouvent des solutions inadaptées et dangereuses pour leur santé et sécurité. Nous ne pouvons pas continuer dans cette spirale qui nie les droits de l’Homme les plus essentiels.
Des solutions peuvent exister. Il faut entendre les associations, ne pas les laisser sans informations ou les reléguer sur des strapontins pour faire croire à un semblant de dialogue. Il faut construire avec elles des solutions.
Que ce soit au niveau du mal logement, du sans-abrisme ou du grand-froid, les associations de terrain avec leurs équipes sont porteuses de nombreux projets qui vont de la sous-location avec garantie et accompagnement, de baux précaires à des associations pour des locaux et logements vides appartenant aux collectivités, de tiny house, d’ouverture de locaux en cas de grand froid sans attendre le feu vert de la préfecture, ou en passant, si nécessaire, par la réquisition.
La section LDH de Saint-Nazaire Estuaire Presqu’île demande que les associations et militants des droits des personnes soient entendus ! Il est temps de s’atteler aux problématiques soulevées avec une approche pragmatique et à la hauteur des difficultés rencontrées par les personnes concernées, les associations et les professionnels.
Un toit est un droit !
Saint Nazaire, le 26 janvier 2023
Partager la publication "CP : Hébergement d’urgence, il faut en finir avec la politique de la poussière sous le tapis !"