Rassemblement en soutien aux résistantes et résistants afghans

Prise de parole de la LDH le samedi 18 septembre 2021

Depuis la prise du pouvoir par les Talibans le 15 août dernier, le monde assiste au basculement de l’Afghanistan dans la peur, le chaos. Pour de larges fractions de sa population, la terreur domine.

En solidarité avec les femmes, les minorités ethniques et religieuses, la section de la LDH de St Nazaire soutient toutes ces résistantes et tous ces résistants qui manifestent avec un grand courage pour leurs droits, pour la liberté et la justice face au pouvoir des Talibans et à la mise en place de la charia.

Nous réclamons que la France accueille sur son sol toute personne mise en danger par l’accession au pouvoir des Talibans. Le droit d’asile ne se marchande pas, le regroupement familial doit être appliqué.

Nous demandons que la France fasse tout pour rendre possible la sortie du pays de celles et ceux qui le réclament.

Nous réclamons que la France et les pays de l’union européenne participent à l’aide humanitaire en Afghanistan

Nous réclamons que la France soutienne les résistantes et les résistants afghans qui luttent actuellement pour le respect des droits humains.

La section LDH de St Nazaire appelle tous les élus locaux, nos députés et nos sénateurs à rejoindre tous les défenseurs des droits de l’Homme et à se démarquer de toutes celles et ceux qui, au nom de la peur du terrorisme, font des amalgames avec les réfugiés afghanes et afghans.

Edito : Des droits de l’homme malmenés cet été

En France, la situation reste toujours difficile pour les étrangers sans titre de séjour. Dans nos contacts avec certains d’entre eux, nous constatons avec souvent beaucoup d’impuissance que l’administration est sourde aux détresses humaines malgré les mérites et les efforts conséquents de ces personnes pour s’intégrer. Nous avons d’ailleurs répondu au communiqué de presse nauséabond de la députée Josso. Pour rappel, 88 Afghans sont arrivés sur Piriac et sont hébergés dans un centre géré par une association d’éducation populaire. Le sort de ces Afghanes et Afghans devrait donner lieu au statut de réfugié. Certains d’entre eux tenteront de rejoindre leur famille qui vit dans d’autres pays européens. La situation en Afghanistan préoccupe tous les défenseurs des droits humains. La LDH, comme d’autres associations, est bien évidemment inquiète sur le sort des femmes, des enfants et de toutes celles et ceux qui ont travaillé avec les forces alliées et qui sont parti(e)s dans une précipitation qui a de quoi nous inquiéter fortement sur l’avancée des groupes islamistes à travers le monde. Il nous faudra encore plus marquer notre opposition ferme à toute forme d’islamophobie. Nous serons aussi vigilants auprès de toutes celles et ceux qui au nom de la laïcité tentent de nous associer à des islamo-gauchistes.

Une fois de plus, la laïcité a été attaquée par la validation par le conseil constitutionnel de la plupart des articles sur la loi confortant les principes républicains. Des recours seront engagés par la LDH contre les décrets prévus dont celui sur le Contrat D’engagement Républicain (CER). En lien avec le comité régional, nous nous associerons à toutes les interventions communes sur la mise en place de ce CER. C’est avec regret que la disparition annoncée de l’observatoire de la laïcité a eu lieu. N’hésitez surtout pas à nous commander le livre de Nicolas Cadène (« En finir avec les idées fausses sur la laïcité »), ouvrage réalisé par l’observatoire de la laïcité.

La situation sanitaire et les débats confus, passionnels et parfois nauséabonds à partir de thèses complotistes, antisémites, nous a conduit à nous dissocier du collectif nazairien opposé au pass sanitaire et à la vaccination obligatoire entre autre pour les soignants. Certes, la gestion autoritaire du gouvernement effectuée dans une logique de surveillance et de restriction constante de libertés publiques ne peut que créer des tensions. La LDH réaffirme le droit universel à l’accès aux soins et aux vaccins. La marchandisation de la santé est inacceptable. Nous avons réclamé la levée des brevets sur les vaccins contre la Covid19. Il est important de favoriser un accès de tous à la vaccination dont les plus fragiles, les personnes isolées et vulnérables et les étrangers, avec ou sans papiers. Le pass sanitaire pose beaucoup de questions sur la privatisation des contrôles, sur l’accès au droit du travail, sur le secret médical. La LDH est opposée à la suppression de la prise en charge des tests, nous revendiquons le maintien de la gratuité sur ceux-ci. Il est urgent d’ouvrir un débat sociétal sur la gestion des crises sanitaires et climatiques à venir, en lien avec la société civile, car la question des libertés publiques et individuelles ne saurait être oubliée dans les précipitations  sanitaires ou climatiques.

Sur Saint-Nazaire et sa presqu’île, nos combats seront encore plus que jamais nécessaires dans les jours, semaines et mois à venir. Nous serons particulièrement vigilants sur la question de l’étude de zone, à savoir celle de la pollution industrielle, cause d’une surmortalité. L’excellent article paru dans Charlie Hebdo cet été est bien l’illustration d’une dérive industrielle des années 70 à laquelle les pouvoirs locaux ont bien souvent fait les yeux doux, et peut-être continuent-ils toujours à le faire sur le dos de la santé des populations locales.

Nous serons peut-être amenés après débat en section à intervenir sur l’affaire de conflit d’intérêt du maire de St-Nazaire concernant des délibérations très favorables au Crédit Immobilier de Saint-Nazaire (CISN), sa femme y occupant un poste à responsabilités. Il est à noter que c’est une fois de plus la société civile via l’association ANTICOR qui a fait ce travail de recueil des faits et a transmis cela au parquet. Attention pour autant à respecter la présomption d’innocence et ne pas en faire un enjeu politicien qui desservirait tous les démocrates et affaiblirait encore plus l’image des élu(e)s et de tous celles et ceux qui consacrent leur vie à la chose publique sans bien évidemment en attendre un quelconque avantage, d’autant plus que nous nous gardons bien pour le moment de pouvoir dire si cet organisme, si Mme Samzun ou le maire en ont tiré un quelconque avantage. Pour le moins, le maire a été très imprudent en votant les délibérations.

Bruno Lahaye, membre du bureau de la section, a travaillé de nombreuses années pour la télévision. Il a été directeur délégué en Nouvelle Calédonie pendant 4 ans. Il s’est particulièrement intéressé aux questions sociétales, culturelles et politiques calédoniennes, fervent défenseur de la liberté dont celle de l’information et de l’accès aux médias numériques. Avec Naouiâme Yewéno, il vient de réaliser un ouvrage intitulé « Désobéissance pacifique ». C’est à travers des échanges entre les deux auteurs qu’un partage d’idées, de visions, peut apparaître sur ce qu’il nomme « l’apartheid numérique ». Cet ouvrage parle de la société Kanak. Nous vous recommandons vivement de lire cet ouvrage tiré à compte d’auteur. N’hésitez surtout pas à lui en faire la commande.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 12 septembre 2021

Edito : Scepticisme démocratique ou démission du politique par nos élus

Le premier tour des élections régionales et départementales a conduit à un taux d’abstention record. On assiste, d’élection en élection, à l’émergence d’une césure démocratique. Le peuple ne se déplace plus vers les urnes. Peut-être que les crises sanitaires, sociales, environnementales, viennent réduire à néant le discours politique dont les effets ne se font pas voir dans le quotidien des citoyens. Peut-être est-ce cet abandon à long terme de ce qu’est une humanité solidaire, abandon de ce que doit être la régulation mondiale juste que déplore le peuple ?

Le politique s’est laissé progressivement aspirer à la fois par la technostructure ministérielle et le pouvoir des énarques dans notre pays. Les collectivités territoriales fonctionnent aussi sur les mêmes bases de gouvernance. Les cabinets des présidents de région ou de département sont constitués des mêmes personnages. Les hauts dirigeants de nos administrations sortent trop souvent des mêmes écoles.

Depuis des décennies, l’orthodoxie budgétaire a aussi conduit à raboter toute volonté politique vers la défense d’un modèle social égalitaire. L’absence d’une vision sociale et politique, écologique et solidaire européenne a encore réduit toute chance d’espoir vers une société moins fracturée. L’appétit coriace des ultralibéraux et des fonds de pension réduit à néant toute volonté d’une autre politique économique. La conduite de politiques sociales et économiques vers moins de services publics et vers une casse de notre modèle social viennent certainement en écho à cette désillusion et à cette désaffection pour la politique.

Si on rajoute la guerre des égos dans les appareils politiques, les scandales financiers et politiques, la collusion parfois louche entre affaires et politique, les liens « incestueux » pourrions-nous dire entre un secteur privé ultra financiarisé et nos anciens hommes politiques de premier plan, nos concitoyens sont parfois dubitatifs face aux politiques. C’est le règne des tous pourris ! Evidemment, c’est largement faux mais ce ne sont pas les exemples de Sarkozy ou DSK qui gagnent encore plus d ‘argent aujourd’hui qui permettent de redresser l’image..

Les politiques se sont bien souvent convertis au libéralisme et la conduite des affaires publiques est devenue progressivement et insidieusement celle des intérêts des plus nantis.

A cela s’ajoute l’absence d’une vraie représentation sociologique au parlement ou dans les assemblées départementales malgré des tentatives de plus grandes mixités hommes femmes. Notre démocratie est malade d’une absence de représentativité sociale.

La LDH s’est toujours voulue une fervente défenseuse d’une démocratie représentative et d’une démocratie participative. La captation par quelques élites de nos organes démocratiques est un vrai danger qui concoure à cette désaffection démocratique.

 Il faut réinvestir le champ du politique, il faut que les politiques aient le courage de faire de la politique à l’aune des défis humains, sociaux, écologiques, migratoires de demain. Pour cela, nous devrons probablement en passer par une révision profonde de notre constitution.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 26 juin 2021

Edito : Que cachent nos violences politiques ?

Claque à Macron, enfarinage de Mélenchon, et voilà que les chaines de TV d’info continue en tirent vite les conclusions sur l’ensauvagement de la société française. Pourtant, les violences sur les dépositaires de l’autorité publique ne sont pas nouvelles. Peu de médias ont parlé du meurtre d’Audrey Adam, travailleuse sociale, elle aussi était dépositaire d’une mission de service public. C’est peut-être cela qui pose problème, la violence est bien souvent invisible pour celles et ceux qui ne se fient qu’au buzz médiatique. Dans les quartiers populaires, la violence gangrène bien souvent la vie quotidienne, ce sont les rodéos, le deal, les insultes racistes, les contrôles de police au faciès, l’insécurité du lendemain, des logements mal entretenus, le déficit de service public et la ghettoïsation qui créent cette insécurité, cette violence et encore pire le sentiment d’insécurité.

Très probablement, la question des violences et des libertés seront centrales dans les années à venir et la LDH, comme d’autres organisations et partis de gauche, devra aussi être beaucoup plus claire non pas sur les causes sociales, non pas sur le traitement judiciaire mais bien sur la capacité de nos sociétés à pouvoir apporter une réponse promotrice de droits et de libertés dans une société apaisée. Aujourd’hui, les débats sont souvent passionnés et crier contre les manifestations d’une police qui au quotidien vit au contact d’une société fragmentée sans prendre en compte cette réalité, c’est forcément rendre encore plus tendues nos relations avec une police républicaine, citoyenne et luttant contre les discriminations. Pour les défenseurs des droits et des libertés, il n’y a pas d’avancée possible sans justice. Et ce n’est pas la justice qui est un problème pour la police, mais ce sont les  violences de la domination économique des plus riches ou de l’économie souterraine, les inégalités nombreuses et une police qui est trop souvent au service des intérêts des gouvernants et non du peuple qui posent problème.

Une autre des difficultés de notre police est le penchant sécuritaire qui s’est développé ces 20 dernières années au détriment d’une police de contact, de dialogue et de médiation. Maintenant, pour exemple, lorsque les travailleurs sociaux effectuent un placement de protection de l’enfance avec les forces de l’ordre, ce qui est bien évidemment très rare, ils sont escortés d’une brigade de 7 policiers surarmés. Il y a encore quelques années, ils avaient deux policiers en civil avec eux, formés au dialogue. Ces procédures sécuritaires existent dans bon nombre de missions de la police nationale ou de la gendarmerie. Cela entraine forcément un surarmement et des effets d’incompréhension et d’illégitimité. Accroitre les procédures, l’armement et la démesure sécuritaire revient à créer une escalade de violence, c’est ce que tous les spécialistes de la sociologie des violences urbaines et de la criminologie familiale disent. Mais forcément, lorsque l’on est gouvernant, face à la droitisation syndicale policière, on répond avec des peines toujours plus lourdes et une militarisation de nos policiers.

Le résultat de cette politique est malheureusement de plus en plus un risque démocratique car cela entraine une montée des polices parallèles, le marché de la sécurité augmente et dans les quartiers populaires, il existe maintenant des réseaux mafieux qui sécurisent une partie des habitants.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 13 juin 2021

Edito : Droits de l’Homme et scène internationale

Ces dernières semaines, l’actualité internationale nous a ramenés au conflit israélo-palestinien. La LDH s’est exprimée à plusieurs reprises et nous avons largement incité nos adhérents à venir aux manifestations en soutien au peuple palestinien pris en otage entre une politique du Hamas visant à faire des Gazaouis un peuple vivant sous une mainmise musulmane de plus en plus radicale et un gouvernement israélien où NETANYAHOU cherche des alliances chez des extrémistes religieux pour former une majorité gouvernementale. Sur fond d’une politique colonialiste d’un refus de deux Etats viables et d’un côté d’une logique de terreur et de l’autre d’une supériorité militaire écrasante, la frustration, la colère et l’humiliation vont probablement durer encore des années et des années tant que la communauté internationale n’aura pas reconnu les Palestiniens dans leurs droits essentiels, que ceux-ci soient des droits économiques, sociaux, culturels et bien évidemment leur droit à un Etat souverain. Nous pouvons constater qu’en France, produire une parole critique sur la colonisation sioniste et extrémiste revient pour certains à tenir une position antisémite. Une fois de plus, les défenseurs des droits de l’Homme doivent se méfier de toutes celles et ceux qui veulent instrumentaliser ce conflit pour parfaire une hégémonie religieuse sur fond de frustration sociale et territoriale, ou d’exploitation des ignobles délits et crimes antisémites.

En Loire Atlantique, à l’approche des élections départementales, les personnels de l’Aide Sociale à l’Enfance ont fait grève pour dénoncer le manque de moyens pour protéger les enfants et des conditions de travail de plus en plus dégradées qui conduisent à une perte de sens et à une rotation du personnel inquiétante. Notre section et celle de Nantes se sont associées dans la signature d’une lettre commune adressée aux différents partis hors RN, candidats à ces élections départementales. Nous demandons qu’un plan de création de places en maison d’enfants, en familles d’accueil, en lieux de vie, soit conduit ainsi que des moyens renforcés pour pouvoir exercer toutes les mesures d’aide éducative en milieu ouvert. Souhaitons que la protection de l’enfance soit l’enjeu d’un nouvel élan pour le prochain exécutif départemental.

Notre section défendra toujours les conditions d’un accueil digne et d’une intégration sociale et citoyenne des exilé.e.s avec ou sans papiers. C’est pour cela que nous demandons l’abrogation du règlement de Dublin et la défense d’un droit d’asile large et non discriminant. Nous voulons une harmonisation du droit d’asile par le haut. Nous voulons promouvoir le sauvetage et la mise à l’abri inconditionnel des exilé.e.s en danger. Nous souhaitons que le pacte mondial pour des migrations sûres soit mis en place et nous demandons la ratification de la convention internationale des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Nous voulons aussi assurer la protection, l’éducation des mineurs non accompagnés et des jeunes majeurs.

La lutte contre le racisme et la xénophobie et la dénonciation d’un enjeu migratoire largement diabolisé pour restreindre les droits des étrangers et des exilés restera au centre de notre combat. Pour autant, notre section ne confond pas droits des exilés avec droits et installation inconditionnelle et suppression de toute procédure visant à accueillir dignement. Une politique migratoire doit offrir des possibilités réelles de protection, de sauvegarde d’éducation, de formation et d’intégration. Aujourd’hui, faire des migrations un combat qui, au nom d’une inconditionnalité ne permettrait pas une lecture dépassionnée mais réelle de ce qu’engendrent les migrations en termes humain, socioculturel, économique, religieux et spatial, c’est nuire à l’intérêt des migrants et bien évidemment c’est jeter de l’huile sur le feu et donner encore plus de gages à celles et ceux, fort nombreux, qui veulent restreindre les politiques migratoires et qui bien souvent reprennent les thèses de l’extrême-droite.

Jean-Luc BOERO, Président de la section

Le 24 mai 2021

Edito : Des préoccupations majeures sur la situation des Ouïghours et des Palestiniens

En avril dernier, je vous faisais état de l’espoir que la nouvelle politique américaine pouvait donner concernant la justice fiscale. Cependant, nous voyons bien que les Etats Unis poursuivent actuellement une stratégie d’accommodements avec la politique de l’état israélien d’invasion de territoires palestiniens. Cette situation est à l’origine de la nouvelle crise qui fait beaucoup de morts chez les Palestiniens et qui conduit le Hamas à faire de son peuple un otage de cette surenchère de la violence. Il est temps que la France et l’Europe puissent faire respecter l’ensemble des résolutions onusiennes prises dans le cadre de ce conflit.

La situation est catastrophique pour la population de Gaza. La section est toujours en lien avec le Comité Solidarité Palestine de la Région Nazairienne qui a appelé à une manifestation vendredi 14 mai.

Concernant les Ouïghours, le dernier « Droits et Libertés » consacre un article signé d’Alain BOUC que nous vous conseillons de lire. La situation est pour le moins terriblement inquiétante. Le nombre de détenus passés par les camps depuis 5 ans s’élèverait à un million. L’union européenne, face à cette situation, doit pouvoir conditionner l’hégémonie économique chinoise à la question des droits de l’homme. L’interdiction du travail forcé doit devenir un combat. S’il ne s’agit pas de tomber dans une incohérence à l’égard de la Chine en acceptant son expansionnisme économique et militaire, nous devons aussi sortir la tête de l’eau et pouvoir chacun de la place que l’on occupe, faire pression sur nos parlementaires pour que le pouvoir de Xi Jinping respecte les religions et en particulier l’Islam.

En France, deux tribunes sont parues dans le magazine d’extrême droite « Valeurs Actuelles » sur le séparatisme et le délitement de notre pacte républicain. Les militaires de réserve ou d’active ainsi que quelques généraux retraités agitent le chiffon rouge et parlent d’une situation incontrôlable. Il ne faudrait pas qu’au nom d’une islamophobie galopante les partis républicains restent aussi fades dans leurs réactions face à cette tentative de déstabilisation et de pression politique. Nous pouvons regretter la réponse fade du gouvernement et de Macron fasse à cette prise de position dangereuse pour les enjeux économiques et sociaux que nous défendons. Que dirait notre Président si en Allemagne des militaires, nostalgiques du 3ème Reich, faisaient de même ?

Souhaitons, s’il en est besoin, que la prochaine élection présidentielle ne tourne pas à cette simplification politique autour de deux thèmes : l’insécurité et l’Islam. La LDH a toute sa place pour diffuser l’universalité et l’effectivité des droits humains. Nous devons rester vigilants même si la période reste incertaine, en lien avec une évolution pandémique non maitrisée. 

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 16 mai 2021

Communiqué de Presse : Enfance en danger : un satisfecit gouvernemental qui masque une situation bien plus complexe et inquiétante

Dans un communiqué de presse paru le 22 avril dernier, le secrétaire d’Etat à la protection de l’Enfance atteste de l’efficacité de la campagne de sensibilisation du gouvernement à destination du grand public puisque sur la semaine du 13 au 19 avril, il y a eu une augmentation de 89,35 % des appels au 119.

Cette satisfaction gouvernementale confirme que le confinement aggrave la situation des femmes et des enfants vivant sous la coupe de conjoint ou proche violent et ne pouvant plus bénéficier de respiration sociale tels que le travail, l’école, les loisirs.

Pour autant, malgré des instructions transmises aux forces de l’ordre dès le 26 mars pour une intervention rapide pour les faits de violences intrafamiliales, il n’en reste pas moins vrai qu’une partie de la chaîne de traitement des informations préoccupantes a manqué de moyens à la hauteur des enjeux.

Le Service National d’Accueil Téléphonique pour l’Enfance en Danger (SNATED) a bénéficié d’un renforcement de ses moyens mais la plupart des départements, pourtant en première ligne dans le traitement des informations préoccupantes, n’a pas bénéficié d’une telle politique. Evidemment, le gouvernement pourra toujours dire que la responsabilité incombe aux Conseils Départementaux. Il faut rappeler que les services sociaux départementaux fonctionnent majoritairement en distanciel durant cette pandémie.

Dans cette période qui pouvait laisser craindre une augmentation des violences intrafamiliales, les équipes d’évaluation ont souvent reçu des consignes vagues, n’ont eu ni formation à l’évaluation par téléphone ni eu une augmentation de leurs moyens.  

Des départements ont priorisé des tranches d’âge (par exemple les 0-3 ans) et demandé à leurs agents de s’enquérir de l’état de santé de la famille avant d’effectuer des visites à domicile. Face à l’impossibilité de faire un travail de fond, cela s’est souvent traduit par des évaluations brèves et souvent sans possibilité d’accompagner les familles vers un mieux-être.

Depuis 15 jours, les Cellules de Recueil d’Informations Préoccupantes (CRIP) de certains départements ont eu une baisse sensible du nombre d’informations. Cela était prévisible car une fois les situations les plus bruyantes détectées par les voisins ou celles pour lesquelles les mineurs pouvaient s’emparer du 119, la grande majorité des situations s’est retrouvée enfermée dans le silence du huis clos familial.

Nos cabinets ministériels, nos experts et nos politiques auraient pu envisager cette situation. Croire que sans services sociaux de proximité ouverts, sans école, sans centres de loisirs pouvant aussi repérer les situations et ne faire appel qu’à une campagne de sensibilisation au 119 protègerait les enfants est une navrante simplification de la réalité.

Ne tombons pas dans le leurre du gouvernement ni dans la croyance que le travail social à distance peut produire des réponses adaptées aux situations. Dans une situation de confinement, les plus fragiles d’entre nous sont bien souvent des invisibles et continueront à vivre l’invisibilité tant qu’aucun regard professionnel ne pourra détecter leur souffrance.

Saint-Nazaire, le 04 mai 2020

Communiqué de Presse : « Pass » sanitaire français : une décision malvenue

La décision du gouvernement de mettre en place un « pass » sanitaire intégré à l’application   TousAntiCovid pose plus de questions qu’elle n’en résout.

Cette démarche, comme celle en préparation au niveau de l’Union européenne, vise à faciliter les déplacements pendant la période estivale. Y seront enregistrées les trois mêmes informations que celles mises dans le pass français : avoir guéri du Covid-19, avoir été vacciné ou avoir un test PCR négatif très récent. Il revient ensuite à chaque pays de décider comment utiliser ce pass sur son territoire : comme condition pour le tourisme, par exemple, mais éventuellement aussi pour permettre certaines activités aujourd’hui empêchées telles que sortir au restaurant, assister à un concert ou à une compétition sportive, pratiquer un sport collectif, etc.

Le pass français apparaît comme un sous-produit de cette démarche européenne en cours. Cependant, il apparaît que ces finalités réelles sont, au mieux négligeables, au pire non explicitées.

Pour l’heure, il est dit que le pass français, dont l’utilisation resterait facultative, consisterait en un enregistrement dans TousAntiCovid devant permettre de lire plus rapidement les informations à l’embarquement des avions pour la Corse et demain les territoires d’outre-mer. Peu de personnes seraient donc concernées, et pour un gain de temps limité. Mais, cela se ferait au prix de la constitution d’un fichier de données personnelles de santé, consultable par un nombre indéterminé

de personnes. De tels risques en matière de protection de données de santé doivent-ils être pris ? En l’occurrence, on ne voit même pas pourquoi les proposer.

On envisage que, demain, le pass pourrait avoir d’autres usages, en particulier d’accès à des activités et lieux collectifs. Différencier l’exercice des droits est-il devenu le modèle de gestion de crise auquel le gouvernement souscrit, après l’avoir à juste titre largement rejeté ? Quand par ailleurs il est annoncé que, d’ici la fin de l’été, on aura atteint un niveau de vaccination tel que l’immunité collective sera acquise, le pass sanitaire apparaît comme un outil de différenciation discutable, pour quelques semaines seulement.

La section de St Nazaire s’associe au communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) du 21 avril 2021 pour analyser la mise en place précipitée d’un tel pass comme une opération de communication, bien éloignée d’une réelle réflexion de santé publique, une démagogie flattant des émotions plus qu’une proposition rationnelle et utile.

En outre, la LDH s’inquiète fortement des messages envoyés avec la mise en place du pass national. Ils risquent d’entraver la priorité jusque-là donnée à la vaccination et au respect des gestes barrières.

Il n’est pas trop tard pour que le gouvernement s’inscrive pleinement dans le débat européen et ne joue pas en solo une partition mal écrite, qui en particulier porte atteinte à la confidentialité des données personnelles de santé de toutes et tous.                      

Saint-Nazaire, le 26 avril 2021 

Edito : Une actualité qui peut donner de l’espoir

Le 23 avril 2021

L’ère TRUMP est définitivement remisée. Le nouveau Président des Etats-Unis nous montre une voie à poursuivre, celle d’une relance verte et d’une lutte contre l’injustice fiscale en prônant une base fiscale minimale de plus de 20 % pour toutes les entreprises. Timidement, MACRON le rejoint. Cela fait des années que des ONG comme OXFAM ou ATTAC nous font des rapports alarmants sur la fraude fiscale, des GAFAM et sur le dumping fiscal de certains Etats. Des avancées depuis la crise de 2008 ont eu lieu, mais elles restent largement insuffisantes. Il faut souligner que Joe BIDEN est un démocrate qui semble se démarquer de la doctrine libérale dominante. Il n’a pas besoin de tweeter ou d’agiter les chiffons rouges ou des thèses complotistes pour tenter à sa manière de réguler les mouvements économiques et financiers. Souhaitons-lui de réussir dans son projet et espérons que la communauté européenne et notre Président seront à la hauteur des enjeux.

Les commentateurs politiques ne cessent de nous dire que les voix de gauche et progressistes sont minoritaires en France, sans pour autant faire référence à des études sociologiques sérieuses. Une fois de plus, ce sont les grands cabinets d’opinion qui dictent l’air du temps. Méfions-nous de ces thèses et de cette pensée qui viendraient nous ramollir dans nos combats. Les idéaux humanistes, les idéaux de justice sociale, l’universalité des droits de l’homme ne sont pas morts. Nous fêtons les 150 ans des 72 jours de la Commune libre de Paris. Nous restons très attachés à la direction et aux valeurs de liberté et de progrès social qu’elle a nommées. Les commentateurs et autres faiseurs d’opinion n’ont pas vu venir le mouvement des gilets jaunes. Ils n’ont pas non plus expliqué la pensée économique de BIDEN.

Restons lucides et combatifs.

Prochainement, nous serons conviés à des élections très importantes pour notre vie quotidienne. Les régions et les départements ont un rôle essentiel en termes d’aménagement territorial et de services publics de proximité. Leurs missions économiques sur l’apprentissage, sur la construction des collèges, des lycées, sur l’aménagement des zones sensibles, sur le tourisme, sur la protection de l’enfance, sur les personnes âgées, sur les personnes handicapées, sur l’accès au numérique, etc.

La LDH Nationale se penche sur la question et proposera rapidement une plateforme à l’attention des candidats. Comme nous l’avons fait pour les élections municipales, nous relaierons cela. Dès maintenant, n’hésitez pas à promouvoir le vote dans vos réseaux et auprès de vos collègues, amis et famille.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 23 avril 2021

Communiqué de presse : États Généraux de la laïcité : pourquoi maintenant et pour quoi faire ?

La laïcité permet de construire un équilibre toujours fragile entre le respect de la diversité et la nécessité de l’unité. La laïcité doit nous rassembler. C’est l’esprit des grandes lois laïques qui garantissent à la fois l’égalité entre tous les citoyens et nos libertés fondamentales. Pour que notre République demeure indivisible et qu’elle puisse combattre ceux qui s’en prennent à ses valeurs, il faut qu’elle soit laïque, démocratique et sociale.

La mise en oeuvre du principe de laïcité a toujours suscité des débats entre Républicains. Ces débats sont naturels et féconds à condition qu’ils soient organisés collectivement, sereinement et loyalement, dans un esprit de concorde et non de division. Nous sommes prêts à ces débats, avec une volonté sincère de dialogue et de rassemblement.

C’est pourquoi nous regrettons profondément l’annonce dans la presse et sans concertation aucune d’« États Généraux de la laïcité » qui commenceraient leurs travaux sous quarante-huit heures !

Les citoyens ou leurs représentants ont-ils été associés à cette initiative, qui aurait d’ailleurs trouvé davantage sa place avant les débats parlementaires concernant la loi confortant le respect des principes de la République et non après ? Quel est le sens de cette annonce conçue sans transparence et sans volonté de rassembler ? Alors que notre pays – et tout particulièrement sa jeunesse – est confronté à de véritables urgences sociales et écologiques après une année de crise sanitaire, le débat public national ne gagne rien à être saturé par la question identitaire.

Ces « États Généraux » ne doivent pas servir un agenda politicien ni une instrumentalisation de la laïcité en vue d’échéances électorales à venir. Il faut qu’ils soient l’occasion d’un vrai débat citoyen.

Nous constatons que les conditions ne sont malheureusement pas réunies actuellement pour pouvoir participer à ces « États Généraux ». Les organisations laïques qui se sont toujours battues pour faire vivre et respecter le principe de laïcité demeurent disponibles pour participer, quant à elles, à toute initiative permettant un débat argumenté, serein et ouvert.

Liste des premiers signataires :

L’Aroeven ; Les Ceméa ; La Confédération nationale des Foyers Ruraux ; La Cofac; La Confédération des MJC ; Cotravaux ; Le CPCV Ile de France; Les CRAP Cahiers pédagogiques ; Culture et Liberté ; DEI France ; École changer de cap ; La FCPE ; La Fédération des Centres sociaux ; La Fédération nationale de la Libre Pensée. ; Les Francas ; La FSU ; L’ICEM – pédagogie Freinet ; L’Iforep ; La Jeunesse au Plein Air ; La Ligue des Droits de l’Homme ; La Ligue de l’enseignement ; Les PEP ; Peuple et Culture ; Le Réseau Arc en ciel théâtre ; Le SE Unsa ; L’UFCV ; Solidarité Laïque ; L’Unsa éducation

Contact presse Marie-Sophie Thiroux – 06 20 30 13 65 – msthiroux@laligue.org

Paris, le 21 avril 2021