ANAFE

 

Depuis le milieu des années 80, dans le cadre d’une politique de contrôle de plus en plus stricte des flux migratoires, les États européens ont développé un certain nombre de mesures et de pratiques destinées à lutter contre l’immigration irrégulière. Parmi ces dispositions, nombreuses sont celles qui ont trait aux conditions d’accès au territoire européen: généralisation de l’exigence de visas, amendes aux compagnies de transport, etc.

En France, certaines des conséquences les plus manifestes sont constatées aux frontières aériennes, terrestres et maritimes. Des milliers d’étrangers, qui ignorent souvent la réglementation, se voient refuser l’entrée sur le territoire et sont maintenus en zone d’attente pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, dans des conditions difficiles et, jusqu’en juillet 1992, sans aucun fondement légal. Parmi ces étrangers, figurent des demandeurs d’asile fuyant leur pays en quête d’une protection.

Témoins à plusieurs reprises de situations inadmissibles, des membres de plusieurs organisations professionnelles, de personnel au sol ou naviguant, ont pris contact avec des organisations de défense des droits de l’homme courant 1988 pour échanger ces informations et se concerter en vue d’actions communes.

Ce groupe informel s’est structuré en 1989 et a pris le nom d’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé). Son objectif est double : assurer une présence effective auprès des étrangers non admis aux frontières ou en attente d’une décision d’admission au titre de l’asile / exercer une pression auprès des pouvoirs publics afin que le sort réservé aux étrangers aux frontières soit respectueux tant du droit français que des conventions internationales ratifiées par la France.

Son action a conduit le ministère de l’Intérieur à légiférer pour donner une base légale au maintien des étrangers en zone d’attente : c’est l’objet de la loi Quiles du 6 juillet 1992.

 

source : www.anafe.org