CLUB DROIT et EGALITE

C’est avec un grand plaisir – et l’accord de son autrice – que nous vous faisons part de cette lettre.
Nous partageons avec le « Club Droit et Égalité » du lycée Jules Ferry un intérêt commun pour des échanges ouverts, équilibrés, sans tabous, et dans le respect de toutes et tous.
Si ces échanges ont été bénéfiques pour les membres du club comme le dit Mathilda, ils le sont aussi pour nous, membres de la LDH. Nous avons beaucoup à apprendre de ce que savent, de ce que pensent les jeunes et la confrontation de nos points de vue nous enrichit.
C’est donc tout naturellement que nous leur faisons une place sur notre site….

 

Mesdames, Messieurs, membres de la Ligue des droits de l’homme, bonjour.
Je m’appelle Mathilda Diffu. Je suis une jeune femme de 17 ans scolarisée au lycée Jules Ferry à Conflans Sainte Honorine en classe de terminale générale avec pour spécialités : science politiques, sciences sociales et économiques, option ‘droit’.
Ayant toujours eu à coeur de défendre et de faire entendre les voix des personnes marginalisées et opprimées, j’ai adhéré, dès la classe de troisième, aux mouvements des jeunes de l’organisation non gouvernementale Plan International, en faveur de l’égalité des genres dans le monde.

Je me suis engagée dans la vie citoyenne de façon bénévole pour lier formation et action. J’ai ainsi eu l’honneur d’être élue jeune ambassadrice yvelinoise pour la coopération internationale auprès du groupement d’intérêt public des Yvelines.
En parallèle j’ai oeuvré à la fondation d’un club de débat au sein de mon établissement. Celui-ci, actif depuis maintenant deux ans, se nomme « Club Droit et Égalité ».
Il a pour fonction de permettre aux élèves du lycée d’échanger, de débattre et de se cultiver autour de sujets d’actualité et de société.

Mon intention est de leur donner un lieu et un cadre où ils peuvent s’exprimer sur des thématiques qui les concernent. Ainsi je souhaite leur accorder la voix et la visibilité nécessaires afin qu’ils puissent être acteurs du changement, puisqu’il me semble essentiel que plus de jeunes, en particulier de femmes de ma génération, s’impliquent pour affirmer leurs points de vue dans la sphère publique.
Étant un club inclusif, nous sommes ouverts à tous sans aucune distinction car nous souhaitons être garants de la tolérance, en vertu du principe de mixité et diversité, ce qui nous permet de réunir un large profil d’élèves de différents âges, disciplines et genres.
Les thématiques que nous abordons lors de nos débats au sein du club font obligatoirement appel à des questions en lien avec les notions de Droit et d’Égalité qui sont, à mon sens, primordiales dans la construction de la citoyenneté. À travers ce projet, j’aimerais contribuer à faire progresser ces concepts dans notre quotidien en France.
C’est pourquoi j’ai sollicité l’appui de diverses associations et organisations internationales, avec lesquelles nous sommes désormais partenaires, telles que :
Plan International, l’Unicef, Expression de France, et la Ligue des Droits de l’Homme que nous avons accueilli récemment.
Nous avons évoqué de multiples sujets au cours de ces deux dernières années, dont l’égalité des genres à différentes échelles, ou encore l’hyper sexualisation des mineurs dans certains médias.
Grâce aux interventions de la Ligue des droits de l’Homme nous avons pu aborder d’autres thématiques, en voici quelques-unes à titre d’exemples :
L’importance de la laïcité, la question du genre, l’existence ou inexistence de valeurs fondamentales à promouvoir.
Ces échanges ont été très bénéfiques car ils ont permis une tolérance accrue face aux avis qui divergent. Ce fut également un moyen d’enrichir notre culture générale.
Nous participons également à des concours, dont les buts sont, soit de dénoncer des situations d’inégalités (voir article dénonçant le sexisme dans le milieu médiatique pour le concours Zéro Cliché organisé par CLEMI) ou bien de proposer des initiatives citoyennes afin d’améliorer notre vie en société (se référer au concours Notre France à Nous organisé par Expression de France)
Notre investissement nous permet ainsi d’être invités à de nombreux évènements tels que le forum du mouvement des jeunes organisé par Plan International ou bien des rencontres et des débats dans des institutions publiques et internationales avec des décideurs politiques.
De belles opportunités qui ne se présentent pas tous les jours et dans lesquels la Ligue des droits de l’Homme nous accompagne et nous prépare en nous fournissant les outils juridiques et philosophiques qui enrichissent notre réflexion et nous permettent ensuite d’argumenter.
Nous souhaitons donc remercier la Ligue des droits de l’Homme sans qui le club ne pourrait être ce qu’il est aujourd’hui : un lieu où les jeunes peuvent se renseigner et oeuvrer à étendre les principes de liberté et de justice dans leur quotidien tout en étant égaux.
Mathilda Diffu
Mathildadiff@gmail.com

 

podcast LFM95.5

Communautarisme, séparatisme, haine sur internet, un climat social qui amène une nouvelle fois responsables politiques et citoyens à s’interroger sur le maintien du vivre ensemble et de l’unité entre citoyens. Un «Vivre Ensemble» aussi ré interrogé à travers le prisme du reconfinement en cours depuis le 30 octobre dernier.

Hakima Aya recevait donc pour en parler Cécile Dumoulin, élue locale depuis 2002 à Mantes la Jolie, 8ème Vice présidente du département des Yvelines en charge des collèges ainsi que Christian Hoisnard, président de la fédération des Yvelines de La Ligue des Droits de l’Homme et Gérald Casson de la section LDH de Conflans Saint Honorine.

https://lfm-radio.com/podcasts/oep-2020-peur-de-tomber-malade-de-perdre-son-emploi-peur-du-terrorisme-violence-vs-vivre-ensemble-185

Hommage à Samuel Paty

Horreur et colère. Un crime odieux insupportable de haine. La raison et la solidarité de tous encore plus nécessaire face à l’obscurantisme assassin.
Malik Salemkour Président de la LDH

CONFLANS : L’HORREUR DE L’OBSCURANTISME

Communiqué LDH

Vendredi à Conflans-Sainte-Honorine, un enseignant a été sauvagement assassiné pour avoir mené pleinement sa mission d’éducation.

Ce crime insupportable visait à frapper le droit à la caricature, la liberté d’expression, la laïcité. Face à l’obscurantisme et au terrorisme, l’unité est notre force, comme la mobilisation de toutes et tous pour défendre et réaffirmer nos valeurs fondamentales de démocratie, de liberté et d’égalité.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) exprime sa solidarité avec sa famille, ses proches et tous les personnels de l’Education nationale.

Paris, le 17 octobre 2020

La LDH se joint à l’appel commun à rassemblement organisé le 18 octobre 2020 à 15h, place de la République à Paris.

Rassemblement sur le parvis de la Préfecture à Cergy
à l’initiative des syndicats et des associations de Parents d’élèves.
Joignons nous à la marche blanche mardi 20 octobre 18h30 au collège







63ème ciné-débat

Dans le cadre de la SISM Semaine d’Information sur la Santé Mentale, le soixante troisième Ciné-débat de la LDH s’est tenu pour la première fois au Multiplexe Pathé, dans une salle presque pleine selon les règles covid. ‘La foret de mon père’ est un très beau film, qui témoigne de la détresse des familles confrontées à des problèmes de santé mentale. L’hôpital est en souffrance et l’hôpital psy encore plus.  

La réalisatrice Vero Kratsborn nous apporte son éclairage personnel avec beaucoup d’émotion. Un film vrai et humain au milieu des arbres sources de vie.

SISM 2020

Comme chaque année, la section participe aux cotés de plusieurs associations et institutionnels à la semaine d’information de la santé mentale. Programmée initialement au printemps, c’est cette année en octobre que cet événement a lieu.

La section LDH sera particulièrement impliquée le 7 octobre par la projection au Multiplexe PATHE de Conflans Ste H. du film « La foret de mon père » en présence de la réalisatrice Vero Cratzborn qui participera au débat suivant le film.

Le 9 octobre à l’occasion du vernissage de l’expo « Ensemble contre les discriminations » à la MJC, la LDH animera un débat suivi de témoignages.

Lettre aux Préfets de Région, des Yvelines et du Val d’Oise

Les Collectifs de la Confluence

Membres du Réseau AMY, Accueil des Migrants en Yvelines

et des EGM, Etats Généraux des Migrations                                  

 Monsieur le Préfet de Région 

Messieurs les Préfets des Yvelines et du Val d’Oise

Copie à : 

Mme la Défenseure des Droits

M. le Sous-Préfet de Saint-Germain en Laye

MM. les Maires de Conflans et de Neuville

Mme Le commissaire de Conflans Ste Honorine

M. le DDSP des Yvelines

M. le commissaire de Cergy

M. le DDSP du Val d’Oise

Objet : Evacuation du campement de Neuville sur Oise le 25 juin 2020, accompagnée d’atteintes graves et caractérisées aux libertés individuelles.

Monsieur le Préfet de Région,

Messieurs les Préfets des Yvelines et du Val d’Oise,

En tant que membres du Réseau AMY, nous, Collectifs de la Confluence, avons assisté aux opérations d’évacuation, organisées par la préfecture du Val d’Oise, d’une soixantaine de demandeurs d’asile Tibétains d’un campement installé sur la commune de Neuville sur Oise, le 25 juin 2020 au matin.

L’évacuation s’est déroulée initialement sans difficulté puisque les lieux ont été vidés de leurs occupants : les Tibétains ont pris leurs effets personnels et se sont mis en mouvement sur la seule voie carrossable, Quai du Confluent, menant aux moyens de transport publics les plus proches, à savoir la gare RER de Conflans fin d’Oise et la gare routière y attenante.

Les lieux du campement sont, en effet, situés dans une enclave au niveau de l’accès par la route, ce qui imposait aussi bien pour les forces de police venant du Val d’Oise que des Yvelines d’utiliser la même route venant de Conflans Ste Honorine sise dans le département des Yvelines.

La difficulté, survenue alors que l’évacuation avait été menée à bien puisque les demandeurs d’asile avaient quitté les lieux, résulta de l’intervention intempestive des forces de l’ordre venant de Conflans Ste Honorine s’opposant à ce que les demandeurs d’asile accèdent au département des Yvelines et/ou se maintiennent au niveau du Pointil où ils pensaient pouvoir attendre de recevoir par SMS les détails du lieu d’hébergement fourni par le 115 du Val d’Oise. Les policiers nous ont précisé qu’ils avaient pour ordre du maire de Conflans selon une ordonnance qui n’a pas été présentée “d’interdire aux Tibétains d’entrer dans Conflans Ste Honorine”, ce qui constitue une mesure manifestement discriminatoire. 

/…

Les forces de l’ordre des Yvelines ont en effet entrepris de refouler manu militari les demandeurs d’asile tibétains se trouvant en chemin ou arrivés au pointil, vers leur point de départ où les forces de l’ordre du Val d’Oise s’opposaient à ce qu’ils s’y maintiennent.

Dans une grande confusion et un surcroît de stress et de fatigue pour les demandeurs d’asile qui n’étaient pas en mesure de comprendre les bizarreries de l’appareil administratif, s’en est suivie une situation particulièrement pénible qui laissait les demandeurs d’asile entre deux forces de police aux ordres contradictoires tandis que la forte chaleur ( au-delà de 30° ) faisait craindre pour leur sécurité. 

En ce qui concerne l’implication des autorités dans la recherche d’une décision, nous pouvons relater l’intervention, sur site, de respectivement le chef de cabinet du préfet du Val d’Oise, de commissaires de police pour chacun des départements concernés, de représentants des deux municipalités, ce qui confirme que les arbitrages ont été rendus à un niveau hiérarchique des plus éminents.   

Pourtant, à l’issue de ces très longues tractations, il en est ressorti la décision de constituer, dans un recoin au bord de la route, une zone de rétention administrative improvisée, qui a été maintenue en place pendant 5 heures sous le contrôle direct de la police. 

Le maintien de personnes sous la contrainte administrative pendant plusieurs heures par une forte chaleur en attendant que se dénoue une difficulté inhérente aux incapacités à coordonner l’action des services de l’Etat, nous semble bien relever des traitements inhumains et dégradants tels qu’ils sont évoqués par la CEDH dans son article 3.

En tant que citoyens, adhérents pour certains à la Ligue des droits de l’Homme, nous ne pouvons que déplorer une situation particulièrement grave et attentatoire aux libertés individuelles. La rétention pendant plusieurs heures de personnes ne présentant aucune menace contre quiconque et auxquelles il n’était pas reproché quoi que ce soit doit être relevée.

Nous souhaitons notamment attirer l’attention des autorités sur le fait que la commission d’actes attentatoires à la liberté individuelle commis arbitrairement par une personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions constitue un délit passible de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende. ( article L432-4 du code pénal ).

De surcroît, la mesure initiale de quasi interdiction de séjour, prise à l’encontre des demandeurs d’asile Tibétains sur le territoire de Conflans Ste Honorine, outre son caractère discriminatoire, s’est révélée sans aucune pertinence dès lors que les lieux d’hébergement alloués par les services du 115 comprenaient au moins un  hôtel situé à Conflans.  

De tels dysfonctionnements auraient pu et auraient dû être évités, et nous souhaiterions que des rencontres soient organisées, en amont de toute évacuation, avec les associations, collectifs et tous les intervenants en vue de rechercher des modalités d’intervention qui rendent compatibles l’exécution des décisions administratives et le respect des droits et libertés.

Le traitement judiciaire des faits susmentionnés ne peut cependant d’emblée être écarté. 

Nous vous prions de croire, Messieurs les Préfets,  à notre attachement aux principes de fraternité et de solidarité et d’agréer l’expression de notre respect républicain. 

Pour les Collectifs de la Confluence,

 T. Arti-Auffret, S. Cambien, G. Girardon, S.Tissot

 M. Béharel, G. Casson, O. Roy,

 membres de la section LDH Conflans,

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