l’OIT a 100 ans

https://www.ilo.org/100/fr/

L’Organisation internationale du travail a 100 ans. Créée pour faire avancer la justice sociale, elle n’a pas rempli toutes ses promesses et est sans cesse remis en question par les pouvoirs économiques (travail 7/7, 24/24, limitation des indemnités prud’homale en cas de licenciement abusif,…).

L’Organisation Internationale du Travail est la seule organisation dépendant de l’ONU qui n’est pas constituée que par les gouvernements, mais aussi par des représentants des travailleurs et des employeurs. C’est une organisation tri-partite.  Son préambule dit ceci ( Version  intégrale ici)

Attendu qu’une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale (…)

Attendu que la non-adoption par une nation quelconque d’un régime de travail réellement humain fait obstacle aux efforts des autres nations désireuses d’améliorer le sort des travailleurs dans leurs propres pays;

Les Hautes Parties Contractantes, mues par des sentiments de justice et d’humanité aussi bien que par le désir d’assurer une paix mondiale durable, et en vue d’atteindre les buts énoncés dans ce préambule, approuvent la présente Constitution de l’Organisation Internationale du Travail.

L’objectif de l’Organisation Internationale du Travail était donc explicitement d’éviter le dumping social.

Dans « Justice Sociale et Paix Universelle », le premier directeur de l’OIT (1920-1932), Albert Thomas, un socialiste Français, utilise déjà le mot dumping ! Pour autant, l’injustice sociale n’est pas directement responsable de la guerre, explique Albert Thomas.

Une nation de haut progrès social se sentant menacée dans son existence par les basses conditions de travail de ses voisins, n’a jamais proclamé la croisade pour imposer de meilleures conditions de travail à d’autres classes ouvrières durement exploitées (….). Il est des gouvernements qui cherchent dans la guerre la diversion aux dangers qui, intérieurement, les menacent.  Mais la démocratie politique, qui doit être la sauvegarde des peuples contre les entrainements guerriers, n’est pas capable de participer à la gestion des affaires publiques en pleine conscience, en pleine clarté. (…) Si la démocratie est la condition de la paix, la justice sociale est la condition de la démocratie.  Albert Thomas, premier directeur du BIT (1920-1932).

Ce texte, écrit en 1924, n’a rien perdu de son actualité.

L’OIT avait alors estimé que la hausse des dérogations au repos hebdomadaire dans l’Hexagone obéissait à des « préoccupations économiques » sans prendre en compte l' »impact » social pour les salariés.

(Extrait d’une émission de France Culture https://www.franceculture.fr/emissions/grand-reportage/grand-reportage-du-vendredi-21-juin-2019)