Ayons le courage d’opposer à la restriction des libertés, un véritable sursaut citoyen

La section LDH Lyon Confluences refuse cette loi indigne sur l’asile et l’immigration, loi de la honte, contraire à nos valeurs démocratiques et à la devise de la République. Elle s’associe à la demande solennelle de ne pas la promulguer et vous invite à signer la pétition.

Plus de 150 organisations, dont la LDH, appellent à une mobilisation citoyenne pour dénoncer la loi qui remet en cause des principes républicains fondamentaux. 

Tribune publiée dans Libération le 24 janvier 2023

« Le 19 décembre dernier, le Sénat et l’Assemblée nationale ont adopté à la majorité le projet de loi immigration. Cette adoption va dans le sens d’une remise en question sans précédent des valeurs républicaines. Instauration de quotas migratoires, conditionnement d’aides sociales à cinq ans de séjour régulier, conditionnalité de l’aide publique au développement, durcissement des conditions d’accès à la nationalité, mise en place d’une caution pour les étudiants étrangers sont autant de lignes rouges qui sont franchies. Ironie du sort, le texte va jusqu’à conditionner l’obtention d’un titre de séjour au respect des principes républicains à l’heure où nous nous nous en éloignons.

Au-delà de s’en prendre drastiquement au droit des étrangers, cette loi vient compliquer encore davantage le travail mené par les salariés et les bénévoles de nombreuses associations et structures de l’économie sociale et solidaire qui interviennent en aide aux plus démunis. Ainsi, la loi prévoit des restrictions à l’hébergement d’urgence pour les personnes qui sont visées par une obligation de quitter le territoire, entravant plus encore la tâche pour les structures qui luttent contre la précarité. Ce n’est pas aux associations de cautionner la préférence nationale !

Les acteurs de terrain ont toujours été force de proposition pour renforcer l’intégration des immigrés, enjeu majeur pour une société à réconcilier et rendu plus difficile par la loi votée. Au lieu de se saisir de leur expertise pour apporter des solutions concrètes et utiles, les parlementaires ont fait le choix de céder aux sirènes d’une extrême droite – qui se gargarise aujourd’hui d’une «victoire idéologique» – quitte à remettre en cause des principes républicains fondamentaux.

L’immigration irrigue et enrichit la France.

La situation n’est plus soutenable. Là où nous devrions combattre la xénophobie et le populisme, là où nous devrions donner à voir que l’immigration irrigue et enrichit la France, là où nous devrions chercher à réconcilier les Françaises et les Français, cette loi n’ajoute que de la division. Elle s’inscrit dans un contexte global où chaque jour nous tirons la sonnette d’alarme sur le déclin de nos libertés et sur le renoncement à nos principes fondamentaux.

Plus que jamais, il devient urgent de réinvestir le politique et d’opposer des solutions concrètes aux discours réactionnaires. Les associations offrent cette possibilité de traduire en actes des valeurs politiques mais elles ne sont pas seules. Partout autour de nous, il existe des espaces où se mobiliser. Alors, soyons intransigeants et surtout, ne nous résignons pas à perdre la bataille culturelle.

Le drame de cette loi est qu’elle continue à ajouter de la division et de l’autoritarisme là où nous devrions travailler au rassemblement et à la consolidation de notre démocratie. Ayons le courage d’opposer à la restriction des libertés, un véritable sursaut citoyen. Ayons le courage que la majorité des parlementaires n’a pas eu en ce 19 décembre. »

Dimanche solidaire le 17 décembre Collectif soutiens/migrants Croix-Rousse

De : Collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse<soutiens.chezgemma@framalistes.org>

La 13e édition des Dimanches solidaires organisés par le Collectif soutiens/migrants Croix-Rousse en soutien aux mineur.e.s étranger.ère.s isolé.e.s de Lyon, aura lieu dimanche prochain, le 17 décembre, de 12h à la tombée de la nuit !

La situation est absolument catastrophique ces derniers temps : plus de 100 jeunes sans hébergement, autant en squat. Nous avons besoin de votre solidarité pour poursuivre nos actions auprès d’elles et eux !

Comme pour la dernière édition, les festivités auront lieu dans la Montée de la Grande Côte, au niveau de la K’fête ô Mômes.

Au programme : de la musique avec un open mic des jeunes et un set de Wq-Productions, de la danse, une buvette, de la soupe au chaudron, du vin chaud, crêpes et gâteaux (n’hésitez pas à en apporter !)… et des échanges autour de la situation des mineur.e.s isolé.e.s étranger.ère.s à Lyon !

Comme d’habitude, l’ensemble des dons et recettes seront reversés au Collectif soutiens/migrants Croix-Rousse et utilisés pour les dépenses quotidiennes des jeunes (alimentation, hygiène, etc.) D’avance merci pour votre solidarité !

Si vous souhaitez nous soutenir mais ne pouvez pas venir faire la fête avec nous dimanche, n’hésitez pas à diffuser cet événement : https://fb.me/e/30SaP8Jsb , et la cagnotte du collectif : https://www.helloasso.com/associations/exile-es-soutiens-lyon/formulaires/1

Collectif soutiens/migrants Croix-Rousse
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RETRAIT DU PROJET DE LOI DARMANIN

MANIFESTATION LUNDI 18 DÉCEMBRE À 18h30 PLACE BELLECOUR

Cette loi est une attaque en règle contre les droits et les libertés des personnes exilées, car, pour le gouvernement, elles sont la source de tous les problèmes. Nous le répétons avec les Collectifs de Sans-Papiers. Ce sont les politiques racistes et anti-migratoires qui nous mettent en danger. Pas l’immigration.

Nous le répétons avec les syndicats. C’est la destruction des acquis sociaux qui crée la précarité et le dumping social. Pas l’immigration. Nous le répétons avec les associations du droit au logement. Ce sont les politiques publiques du logement cher qui alimentent le sans-abrisme et la crise du logement. Pas l’immigration. Nous le répétons avec les professionnels de la santé. C’est l’absence de soins qui favorisera les prochaines épidémies. Pas l’immigration. Nous le répétons avec les associations. Ce sont les attaques contre les libertés, dont la liberté de circuler, qui développent une société en tension. Pas l’immigration. Nous le répétons avec les chercheurs et chercheuses. C’est la misère, l’atomisation et l’absence d’avenir qui créent la délinquance. Pas l’immigration.

LE PROJET DARMANIN : LA FABRIQUE DES SANS PAPIERS

Le gouvernement poursuit sa politique d’immigration jetable : être régularisé·e… le temps d’un contrat de travail… puis de nouveau sans papiers, sans droits ni au chômage, ni au logement, ni à la Sécu. Cette fabrique de sans-papiers va de pair avec la généralisation de la précarité pour tous et toutes : destruction de l’assurance chômage, des droits à la retraite, du droit à l’enseignement pour tous les jeunes. C’est la même politique de répression que le gouvernement utilise contre les mobilisations en défense des droits sociaux du monde du travail.

UN DISCOURS MENSONGER POUR JUSTIFIER UN PROJET DE LOI XÉNOPHOBE ET RÉPRESSIF

  • Ce projet conditionne l’obtention du titre de séjour à l’intégration de la personne dans la société. Mais comment s’intégrer sans titre de séjour ?
  • Ce projet propose des titres de séjours « métiers en tension ». Mais les préfectures ont déjà le pouvoir de régulariser les travailleurs et travailleuses sans papiers.
  • Ce projet propose de supprimer l’Aide Médicale de l’État aux personnes sans papiers qui n’ont déjà pas d’autre moyen de se soigner que d’aller aux services d’urgence des hôpitaux.
  • Ce projet propose de supprimer les droits à l’hébergement. Mais comment s’intégrer quand on dort à la rue ?
  • L’asile, ce n’est pas de l’immigration. Mais comment garantir le droit d’asile si les bureaux de l’OFPRA (qui devient France Asile) sont rattachés aux préfectures ?
  • Ce projet propose de faciliter l’expulsion des étrangers considérés comme indésirables. Mais comment s’intégrer quand toute divergence d’idée avec le pouvoir constitue un délit ?

Pour ce gouvernement, il ne suffit plus de bannir les personnes exilées, il veut mettre leur vie en danger. Le simple fait d’être exilé rend suspect. Et cela justifie la restriction des libertés fondamentales.

UNITÉ POUR LE RETRAIT DU PROJET DE LOI DARMANIN

POUR:

  • une régularisation large,durable et immédiate pour toutes et tous
  • le droit d’accès au travail et au logement pour toutes et tous
  • la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous
  • la fermeture des Centres de Rétention Administrative (CRA)
  • le respect de la présomption de minorité et la mise à l’abri des personnes mineures, isolées ou non.

Collectifdesoutienauxréfugié·esetmigrant·esLyon-69
CSP-69, Alternatiba/ANV 69, ATTAC 69, CGT Vinatier, CGT-Éduc’Action 69, Union Départementale CGT, Union Départementale CNT, Union départementale CNT-SO 69, Collectif Intersquats exilé.es 69, Collectif soutien migrants Croix-Rousse-Collège sans frontières, Collectif des étudiantEs étrangerEs, Collectif 69 Palestine, Cimade, CUM, Émancipation-69, FSU 69, LDH 69, Collectif Africain LGBTI de Lyon 2MSG, RESF-69, Union Syndicale Solidaires 69, Solidaires EtudiantEs, Solidaires Retraités 69, SUD santé sociaux 69, UJFP Lyon, EELV 69, Ensemble!, L’insurgé, Lutte Ouvrière, MJCF 69, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti de Gauche 69, PCF, Union Communiste Libertaire Lyon, MAN,…

Contact : collectifrefugie69@laposte.net https://www.facebook.com/soutienmigrants69/

Expulsion du gymnase Mugnier

CP collectif soutiens/migrants Croix-Rousse

Lyon, le 02/12/2023

Hier soir, vers 19 h 30, les mineurs en recours vivant sur le campement du square Sainte-Marie-Perrin sont entrés dans le gymnase universitaire voisin (gymnase Mugnier, 38 rue Léon Jouhaux Lyon 3) pour y chercher un abri et des conditions de vie un peu moins inhumaines.

Ils se sont installés dans les gradins pour ne pas déranger la tenue des cours de sport.

Les gardiens ont immédiatement contacté la personne responsable de la sécurité de l’université Lyon 1, propriétaire des lieux, et les forces de l’ordre (FDO) qui sont arrivées sur place environ 30 minutes après les jeunes et ont immédiatement fermé les portes du gymnase pour empêcher les derniers jeunes de rentrer.

Sans même chercher à connaître les revendications ni l’identité des jeunes ni du collectif, une réquisition d’expulsion a été émise par l’Université et validée par la Préfecture dans la foulée.

Les jeunes et leurs soutiens ont fini par évacuer pacifiquement le lieu, vers 21 h, sous le regard de plusieurs dizaines de FDO cagoulées.

Même les FDO ont manifesté leur surprise de recevoir si promptement le feu vert pour l’évacuation des jeunes qui tentaient de se mettre à l’abri du froid.

Une fois dehors, les jeunes exprimant leur déception et leur désespoir en scandant « on veut une maison » et en dansant sur la chaussée, il n’a pas fallu 5 minutes avant qu’une grenade explose au-dessus de leurs têtes et qu’ils disparaissent sous un nuage de gaz lacrymogènes.

La brutalité des forces de police face au dépit de jeunes éprouvés par la rue depuis des mois est sidérante. Et que dire de l’indignité des pouvoirs publics qui préfèrent laisser des mineurs à la rue par des températures négatives (-5 °C la nuit dernière) plutôt que de leur accorder le minimum de protection envisageable ?

Temple du savoir et des humanités, l’Université se serait honorée de secourir ces jeunes. Les organisations des enseignant.e.s et étudiant.e.s ne peuvent qu’être indigné.es.

Préfecture, Ville de Lyon, Métropole, institutions universitaires, religieuses, peuvent et doivent trouver une solution de mise à l’abri.

Il y a urgence humanitaire !

Collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse

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Lettre ouverte à la préfecture du Rhône

Depuis le printemps 2020, nous rencontrons des personnes désappointées, désemparées voire désespérées. Ces personnes sont des usagers et usagères du Service Public de la Préfecture, d’origine étrangère en lien avec les services de la Direction des Migrations et de l’Intégration qui nous font part de leurs plaintes et incompréhensions à propos du fonctionnement de vos services, faute d’avoir simplement pu obtenir une réponse à leurs questions.

Ces plaintes émanent de personnes qui subissent une rupture dans leurs droits sociaux ou perdent leur travail car leur récépissé n’a pas été renouvelé dans les délais. 

Ces plaintes proviennent de personnes qui attendent depuis des mois voire des années un rendez-vous pour déposer une demande ou pour renouveler leur titre de séjour.

Ces plaintes sont formulées par des personnes qui trouvent porte close pour obtenir un renseignement ou qui sont confrontées au dédale kafkaïen de la dématérialisation. 

Ces plaintes sont exprimées aussi par des personnes qui ne comprennent pas que les droits reconnus par une juridiction ne soient pas mis en œuvre spontanément. 

Cette litanie, qui ne fait que s’étoffer, pointe les graves dysfonctionnements du service étranger de la Préfecture du Rhône. Ils impactent également les fonctionnaires et contractuel.le.s de ce service. Est-ce digne d’un Service Public, dont la première mission est d’apporter une information claire et juste aux usagers et usagères et une réponse à leurs demandes ? 

Nous, usagers et usagères de la Préfecture, travailleuses et travailleurs sociaux, avocat.e.s, personnalités publiques au contact de la population, associations militantes, sommes les témoins de ce fonctionnement absurde où inégalités de traitement, non-respect de la loi et précarité se renforcent et font système, rendant caduc le processus d’accueil et d’insertion des personnes étrangères. 

Nous, qui déployons une énergie considérable au quotidien pour, bien trop souvent, remplir des missions qui incombent à l’État, ne pouvons recueillir ces plaintes en restant silencieux.

Près d’un millier de personnes se sont mobilisées le 2 mai 2023 pour porter haut et fort des revendications pour un accès à un Service Public humain reposant sur le principe d’égalité des droits. À ce jour, et malgré notre volonté d’ouverture d’un dialogue, vous semblez ignorer nos sollicitations de rencontre, nous obligeant à rendre cette lettre publique.

           Nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux dans un collectif élargi à des soutiens d’horizons et des sensibilités très divers à partager ce constat et les revendications. 

           Nous demandons un accès réellement simplifié au Service Public permettant d’informer, d’éclairer et d’aider les usagers et usagères dans leurs démarches administratives.

           Nous demandons également que les dossiers déposés fassent l’objet de délai d’instruction raisonnable aboutissant systématiquement à une décision.

            Nous réclamons l’exécution des décisions de justice.

          Nous attendons des engagements forts et rapides pour garantir l’accès au droit et obtenir que ce Service Public soit à la hauteur des enjeux dont vous avez la responsabilité.

Arrivées à Lampedusa

Communiqué

Arrivées à Lampedusa : Solidarité et résistance face à la crise de l’accueil en Europe
Déclaration conjointe

Suite à l’arrivée d’un nombre record de personnes migrantes à Lampedusa, la société civile exprime sa profonde inquiétude face à la réponse sécuritaire des États européens, la crise de l’accueil et réaffirme sa solidarité avec les personnes qui arrivent en Europe.

Plus de 5 000 personnes et 112 bateaux : c’est le nombre d’arrivées enregistrées sur l’île italienne de Lampedusa le mardi 12 septembre. Les embarcations, dont la plupart sont arrivées de manière autonome, sont parties de Tunisie ou de Libye. Au total, plus de 118 500 personnes ont atteint les côtes italiennes depuis le début de l’année, soit près du double des 64 529 enregistrées à la même période en 2022 [1]. L’accumulation des chiffres ne nous fait pas oublier que, derrière chaque numéro, il y a un être humain, une histoire individuelle et que des personnes perdent encore la vie en essayant de rejoindre l’Europe.

Si Lampedusa est depuis longtemps une destination pour les bateaux de centaines de personnes cherchant refuge en Europe, les infrastructures d’accueil de l’île font défaut. Mardi, le sauvetage chaotique d’un bateau a causé la mort d’un bébé de 5 mois. Celui-ci est tombé à l’eau et s’est immédiatement noyé, alors que des dizaines de bateaux continuaient d’accoster dans le port commercial. Pendant plusieurs heures, des centaines de personnes sont restées bloquées sur la jetée, sans eau ni nourriture, avant d’être transférées vers le hotspot de Lampedusa.

Le hotspot, centre de triage où les personnes nouvellement arrivées sont tenues à l’écart de la population locale et pré-identifiées avant d’être transférées sur le continent, avec ses 389 places, n’a absolument pas la capacité d’accueillir dignement les personnes qui arrivent quotidiennement sur l’île. Depuis mardi, le personnel du centre est complètement débordé par la présence de 6 000 personnes. La Croix-Rouge et le personnel d’autres organisations ont été empêchés d’entrer dans le centre pour des « raisons de sécurité ».

Jeudi matin, de nombreuses personnes ont commencé à s’échapper du hotspot en sautant les clôtures en raison des conditions inhumaines dans lesquelles elles y étaient détenues. Face à l’incapacité des autorités italiennes à offrir un accueil digne, la solidarité locale a pris le relais. De nombreux habitants et habitantes se sont mobilisés pour organiser des distributions de nourriture aux personnes réfugiées dans la ville [2].

Différentes organisations dénoncent également la crise politique qui sévit en Tunisie et l’urgence humanitaire dans la ville de Sfax, d’où partent la plupart des bateaux pour l’Italie. Actuellement, environ 500 personnes dorment sur la place Beb Jebli et n’ont pratiquement aucun accès à la nourriture ou à une assistance médicale [3]. La plupart d’entre elles ont été contraintes de fuir le Soudan, l’Éthiopie, la Somalie, le Tchad, l’Érythrée ou le Niger. Depuis les déclarations racistes du président tunisien, Kais Saied, de nombreuses personnes migrantes ont été expulsées de leur domicile et ont perdu leur travail [4]. D’autres ont été déportées dans le désert où certaines sont mortes de soif.

Alors que ces déportations massives se poursuivent et que la situation à Sfax continue de se détériorer, l’UE a conclu un nouvel accord avec le gouvernement tunisien il y a trois mois afin de coopérer « plus efficacement en matière de migration », de gestion des frontières et de « lutte contre la contrebande », au moyen d’une enveloppe de plus de 100 millions d’euros. L’UE a accepté ce nouvel accord en pleine connaissance des atrocités commises par le gouvernement tunisien ainsi que les attaques perpétrées par les garde-côtes tunisiens sur les bateaux de migrants [5].

Pendant ce temps, nous observons avec inquiétude comment les différents gouvernements européens ferment leurs frontières et continuent de violer le droit d’asile et les droits humains les plus fondamentaux. Alors que le ministre français de l’Intérieur a annoncé son intention de renforcer les contrôles à la frontière italienne, plusieurs autres États membres de l’UE ont également déclaré qu’ils fermeraient leurs portes. En août, les autorités allemandes ont décidé d’arrêter les processus de relocalisation des demandeurs et demandeuses d’asile arrivant en Allemagne depuis l’Italie dans le cadre du « mécanisme de solidarité volontaire » [6].

Invitée à Lampedusa dimanche par la première ministre Meloni, la Présidente de la Commission européenne Von der Leyen a annoncé la mise en place d’un plan d’action en 10 points qui vient confirmer cette réponse ultra-sécuritaire7. Renforcer les contrôles en mer au détriment de l’obligation de sauvetage, augmenter la cadence des expulsions et accroître le processus d’externalisation des frontières… autant de vieilles recettes que l’Union européenne met en place depuis des dizaines années et qui ont prouvé leur échec, ne faisant qu’aggraver la crise de la solidarité et la situation des personnes migrantes. Les organisations soussignées appellent à une Europe ouverte et accueillante et exhortent les États membres de l’UE à fournir des voies d’accès sûres et légales ainsi que des conditions d’accueil dignes. Nous demandons que des mesures urgentes soient prises à Lampedusa et que les lois internationales qui protègent le droit d’asile soient respectées. Nous sommes dévastés par les décès continus en mer causés par les politiques frontalières de l’UE et réaffirmons notre solidarité avec les personnes en mouvement !

Le 18 septembre 2023

Signataires :

    • Afrique-Europe-Interact
    • Alarme Phone Sahara (APS)
    • Alarme Phone Sahara – Mali
    • Alternative Espaces Citoyen – Niger
    • Anafé (association nationale d’assistance aux frontières pour les personnes étrangères)
    • Another Europe is Possible
    • ARCOM – association des réfugiés et communautés migrantes au Maroc
    • Are You Syrious ?
    • Associazione studi giuridici sull’immigrazione (ASGI) 
    • Association AFRIQUE INTELLIGENCE
    • Association Beity
    • Association d’aide des Migrants en Situation Vulnérable (AMSV) Oujda / Maroc
    • Association des Etudiants et Stagiaires Africains en Tunisie (AESAT)
    • Association Féministe Tanit
    • Association Lina Ben Mhenni
    • Association de solidarité avec les travailleurS/euses immigré.es (ASTI) des Ulis / France
    • Association pour la promotion du droit à la différence (ADD)
    • Association pour les Migrants-AMI, Nîmes, France
    • Association Sentiers-Massarib
    • Association Tunisienne de défense des libertés individuelles (ADLI)
    • Association Tunisienne pour les droits et les libertés (ADL)
    • Aswat Nissa
    • Avocats Sans Frontières (ASF)
    • Association Damj 
    • BELREFUGEES, Plateforme Citoyenne / Belgium
    • borderline-europe- Menschenrechte ohne Grenzen
    • Boza Fii – Sénégal 
    • CCFD-Terre Solidaire 
    • CGTM Mauritanie
    • Chkoun Collective
    • Coalition des Associations Humanitaires de Médenine
    • Collectif Droit de Rester, Lausanne
    • Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie – Belgique
    • Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT)
    • CompassCollective
    • Connexion
    • Damj l’association tunisienne de la justice et légalité
    • DZ Fraternité
    • Emmaüs Europe
    • European Alternatives 
    • Fédération des tunIsiens citoyens des deux rives (FTCR) 
    • Groupe de Recherche et d’Actions sur les Migrations (GRAM), Bamako / Mali
    • Groupe d’information et de soutien des immigré⋅es (Gisti)
    • iuventa-crew
    • Jeunesse Nigérienne au service du Développement Durable (JNSDD) – Agadez / Niger
    • Komitee für Grundrechte und Demokratie e.V.
    • La Cimade 
    • La coalition tunisienne contre la peine de la mort
    • LasciateCIEntrare 
    • Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH)
    • Ligue des droits de l’Homme (LDH) – France
    • Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH)
    • Maldusa
    • medico international
    • MEDITERRANEA Saving Humans 
    • Mem.med:mémoire Méditerranée 
    • Migrants’ Rights Network
    • migration-control.info project
    • Migreurop
    • MV Louise Michel
    • Paris d’Exil
    • Pro-Asyl
    • Push-Back Alarm Austria
    • r42-SailAndRescue
    • Refugees in Libya 
    • Refugees in Tunisia 
    • ResQ – People Saving People 
    • RESQSHIP
    • Salvamento Marítimo Humanitario (SMH)
    • Sea-Watch
    • Seebrücke – Schafft sichere Häfen 
    • Solidarité sans frontières (Sosf) 
    • SOS Balkanroute
    • SOS Humanity
    • Statewatch
    • Tunisian Forum for Social and Economic Rights (FTDES) 
    • Union des travailleurs immigrés tunisiens (UTIT)
    • United4Rescue 
    • Vivre Ensemble | asile.ch
    • Watch the Med Alarm Phone 
    • Welcome to Europe network 
    • Zusammenland gUG/ MARE*GO

[1] Reuters, « Italy’s Lampedusa island hit with record migrant arrivals », 12 septembre 2023, https://www.reuters.com/world/europe/italys-lampedusa-island-hit-with-record-migrant-arrivals-2023-09-12/
[2] Maldusa, “Lampedusa’s Hotspot System : From Failure to Nonexistence”, 14 septembre 2023, https://www.maldusa.org/l/lampedusas-hotspot-system-from-failure-to-nonexistence/
[3] Déclaration « Urgence humanitaire au Gouvernorat de Sfax : la société civile tire la sonnette d’alarme face à une situation inacceptable”, 14 septembre 2023, https://euromedrights.org/publication/urgence-humanitaire-au-gouvernorat-de-sfax-la-societe-civile-tire-la-sonnette-dalarme-face-a-une-situation-inacceptable/
[4] Migration-control.info-project, « Mass deportations and EU externalisation in Tunisia : Press Review and Critics », 2 août 2023 https://migration-control.info/en/blog/mass-deportations-and-eu-externalisation-in-tunisia-overview-press-review-and-critics/
[5] Alarm Phone, « Politiques meurtrières en Méditerranée : pour que cessent ces naufrages consciemment provoqués au large de la Tunisie”, 19 décembre 2022 https://alarmphone.org/fr/2022/12/19/politiques-meurtrieres-en-mediterranee/
[6] La Repubblica,  » Migranti, da Berlino stop ad accoglienza dei richiedenti asilo dall’Italia », 12 septembre 2023 https://www.repubblica.it/cronaca/2023/09/12/news/migranti_da_berlino_stop_ad_accoglienza_dei_richiedenti_asilo_dallitalia-414254801/ ?

Bouge ta Pref continue

#bougetapref continue avec la @LDH_LyonConf à #lyon
Marina, reconnue réfugiée en France, et pourtant durant près de trois années sans le titre de séjour de la #préfecture

Les témoignages continuent… Celui de Marina, reconnue réfugiée en France, et pourtant durant près de trois années sans le titre de séjour permettant de justifier de son statut…
est visible sur Twitter : https://twitter.com/bougetapref69/status/1654130701095288841

Témoignage de Yannis Lantheaume, #avocat https://youtu.be/W_5dBvu-MAA

#bougetapref69 ! @LaCimadeLyon @Avocatslyon @LDH_LyonConf @LDH_Fr @caritasfrance @Csp_69