Les Illuminations ? une saison en enfer pour les 331 enfants sans toit de la métropole de Lyon

Alors que la ville de Lyon s’apprête à accueillir près de 2 millions de touristes pour les illuminations, plusieurs centaines d’élèves condamnés à dormir dehors vivent une saison en enfer. 

À Lyon, les lumières du 8 décembre n’ont pas le parfum de la cire des bougies, ni la chaleur ou le crépitement d’un feu de bois. Elles semblent devenues indifférentes et insensibles. A l’heure où les visiteurs affluent pour célébrer la protection passée d’une sainte, il est important de rappeler l’immense vulnérabilité de nombreux enfants dans notre ville. 

L’hiver dernier, le ministre délégué au logement s’était engagé devant la représentation nationale et les associations à ce qu’« aucun enfant ne dorme à la rue ». Cette promesse n’a pas été tenue et dès la rentrée scolaire, les compteurs ont explosé partout en France. Malgré l’alerte du secteur associatif, des maires de grandes villes et de parlementaires de tous bords, le gouvernement refuse encore de créer 10 000 places d’hébergement pour parer à l’urgence.

Les solutions officielles tardent à venir

À ce jour, le collectif  Jamais Sans Toit recense 331 enfants sans solution d’hébergement officielle (parmi eux 36 ont moins de trois ans), dont 176 dans la seule ville de Lyon. C’est 30 % de plus que l’an dernier à la même date. Certes, les plus « chanceux » d’entre eux peuvent compter une nouvelle fois sur la mobilisation de la communauté éducative (parents d’élèves, enseignants, personnel périscolaire) et les gestes de solidarité des riverains et des commerçants pour leur porter secours. Ainsi, un tiers des enfants sans toit de Lyon trouve refuge chaque nuit dans 10 établissements scolaires. Ils peuvent y dormir au chaud, en toute sécurité, en attendant que les pouvoirs publics leur trouvent une solution d’hébergement comme la loi les y oblige. 

Faire la lumière sur le scandale des enfants à la rue 

A l’occasion de la Fête des Lumières, les comités de soutien fédérés au sein du collectif Jamais Sans Toit ont donc imaginé un itinéraire bis de déambulation à travers la ville ; un circuit avec ces mots inscrits sur des banderoles faites à partir de vieux draps en coton, qui évoquent la chaleur d’un lit, d’un moment de repos. 

Il est urgent de faire la lumière sur ces situations dramatiques trop souvent dérobées au regard du reste de la population ; de montrer qu’au-delà de la féérie, des centaines d’enfants vivent dans des conditions indignes et dangereuses. 

L’envers du décor doit être dévoilé : ces enfants sont abandonnés par l’État qui a l’obligation légale de protéger les plus démunis, mais qui n’assume pas sa mission de mise à l’abri. 

Nous disons à nouveau que la générosité citoyenne a ses limites et ne peut se substituer plus longtemps au principe de solidarité inscrit dans la loi. 

Les chiffres : 

331 enfants dont 36 bébés, 10 femmes enceintes, 76 mères isolées, 19 personnes avec des problèmes de santé

14 écoles et 1 collège occupés pour mettre à l’abri 71 enfants

556 nuits solidaires 

16 000 euros dépensés en nuitées d’hôtel

1/3 des enfants sans toit de la ville de Lyon hébergés dans 10 écoles

Événements organisés pour la fête des lumières :

Samedi 2 décembre de 11h à 17h stand gâteaux du comité Alix Solidarité au marché d’hiver à la MJC Confluence (Lyon 2e)

Mardi 5 décembre à 16h30 goûter solidaire à l’école Berthelot (Lyon 7e) et à l’école François Auguste Ravier (Lyon 7e)

Vendredi 8 décembre de 10h à 21h marché de Noël solidaire place Ampère à Neuville-sur-Saône

Vendredi 8 décembre à partir de 16h15 goûter / apéro solidaire à l’école Grandclément (Vaulx-en-Velin)

Vendredi 8 décembre à 16h30 goûter solidaire à l’école Philibert Delorme (Lyon 8e) et à l’école Michel Servet (Lyon 1er)

Vendredi 8 décembre à 17h goûter solidaire à la permanence parlementaire de la députée du Rhône Marie-Charlotte Garin (38, rue Rabelais Lyon 3e)

Vendredi 8 décembre à 18h vin chaud et distribution de tracts place Raspail (Lyon 7e)

Mardi 12 décembre à 16h30 goûter solidaire à l’école Gilbert DRU (Lyon 7e)

Mardi 12 décembre à 16h30 goûter solidaire à l’école Berthelot (Lyon 7e)

Jeudi 14 décembre à 16h45 goûter solidaire à l’école Montaigne-Ferry (Lyon 6e)

Vendredi 15 décembre soirée solidaire à partir de 18h30 à la Cordée Jean Macé (19, rue Père Chevrier Lyon 7e) à l’initiative de la députée du Rhône Marie-Charlotte Garin

Contacts presse :

Ecole Gilbert Dru (Lyon 7e) occupée depuis le 17/9 pour héberger 9 enfants (Pascale 06 82 27 22 60)

Ecole Montaigne-Ferry (Lyon 6e) occupée depuis le 25/9 pour héberger 5 enfants (Florence 06 62 09 38 64)

Ecole Antoine Charial (Lyon 3e) occupée depuis le 26/9 pour héberger 7 enfants (Véronique 06 99 40 12 91)

Ecole Mazenod (Lyon 3e) occupée depuis le 2/10 pour héberger 3 enfants dont un bébé de 5 mois (Juliette 06 89 34 50 65)

Ecole Audrey Hepburn (Lyon 9e) occupée depuis le 9/10 pour héberger 3 enfants (Véronique 06 80 56 92 18)

Collège Môrice Leroux (Villeurbanne) occupé depuis le 9/10 pour héberger 5 enfants (Céline 06 66 02 58 95)

Ecole Philibert Delorme (Lyon 8e) occupée à depuis le 17/10 pour héberger 2 enfants (Marion 06 08 60 92 80)

École Paul Painlevé (Lyon 3e) occupée depuis le 6/11 pour héberger 7 enfants (Aurélie 06 81 49 01 50)

Écoles de la Tatière et Lucie Guimet (Neuville-sur-Saône) occupées depuis le 6/11 pour héberger 3 enfants (Sylvie 06 81 21 80 24)

École Ernest Renan (Vénissieux) occupée depuis le 13/11 pour héberger 1 enfant (Bernard 06 83 84 05 02)

École Jean Giono (Lyon 8e) occupée à partir du 13/11 pour héberger 10 enfants (Fabienne 06 88 98 14 34)

École Michel Servet (Lyon 1er) occupée depuis le 22/11 pour héberger 2 enfants (Antoine 06 64 02 76 58)

École Alix (Lyon 2e) occupée depuis le 30/11 pour héberger 11 enfants (Cécile 07 84 11 77 36)

École Ernest Renan (Villeurbanne) occupée depuis le 4/12 pour héberger 3 enfants dont un bébé de 1 mois et un de 1 ans (Anne-Sophie 06 95 99 07 14)

Expulsion du gymnase Mugnier

CP collectif soutiens/migrants Croix-Rousse

Lyon, le 02/12/2023

Hier soir, vers 19 h 30, les mineurs en recours vivant sur le campement du square Sainte-Marie-Perrin sont entrés dans le gymnase universitaire voisin (gymnase Mugnier, 38 rue Léon Jouhaux Lyon 3) pour y chercher un abri et des conditions de vie un peu moins inhumaines.

Ils se sont installés dans les gradins pour ne pas déranger la tenue des cours de sport.

Les gardiens ont immédiatement contacté la personne responsable de la sécurité de l’université Lyon 1, propriétaire des lieux, et les forces de l’ordre (FDO) qui sont arrivées sur place environ 30 minutes après les jeunes et ont immédiatement fermé les portes du gymnase pour empêcher les derniers jeunes de rentrer.

Sans même chercher à connaître les revendications ni l’identité des jeunes ni du collectif, une réquisition d’expulsion a été émise par l’Université et validée par la Préfecture dans la foulée.

Les jeunes et leurs soutiens ont fini par évacuer pacifiquement le lieu, vers 21 h, sous le regard de plusieurs dizaines de FDO cagoulées.

Même les FDO ont manifesté leur surprise de recevoir si promptement le feu vert pour l’évacuation des jeunes qui tentaient de se mettre à l’abri du froid.

Une fois dehors, les jeunes exprimant leur déception et leur désespoir en scandant « on veut une maison » et en dansant sur la chaussée, il n’a pas fallu 5 minutes avant qu’une grenade explose au-dessus de leurs têtes et qu’ils disparaissent sous un nuage de gaz lacrymogènes.

La brutalité des forces de police face au dépit de jeunes éprouvés par la rue depuis des mois est sidérante. Et que dire de l’indignité des pouvoirs publics qui préfèrent laisser des mineurs à la rue par des températures négatives (-5 °C la nuit dernière) plutôt que de leur accorder le minimum de protection envisageable ?

Temple du savoir et des humanités, l’Université se serait honorée de secourir ces jeunes. Les organisations des enseignant.e.s et étudiant.e.s ne peuvent qu’être indigné.es.

Préfecture, Ville de Lyon, Métropole, institutions universitaires, religieuses, peuvent et doivent trouver une solution de mise à l’abri.

Il y a urgence humanitaire !

Collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse

Contact :

📧 lecollege@riseup.net

Pour suivre notre actualité :

Twitter : @SoutiensCroix

Facebook : @soutiensmigrantscroixrousse

Instagram : @collectif_soutiens_migrants_xr

💻 https://collegemauricesceve.org






					

Expulsion du squat Pyramide

A 2 jours de la trêve hivernale, la Préfète Mme Buccio a pris la décision de faire expulser les habitants de Pyramide lundi 30 octobre!!

Des centaines de policiers vont être mobilisés pour jeter à la rue des personnes vulnérables et précaires.

La DDETS propose 20 places…. pour héberger 250 personnes. Ça ne suffit même pas à héberger les enfants présents dans le squat !!

Le ministre, Patrice Vergriete, interpellé par le Maire de Lyon, Grégory Doucet, a estimé que ces conditions ne sont pas bonnes et propose ………. d’ouvrir un gymnase pendant 3 jours !!??

Pourtant le bâtiment va rester fermé et vide tout l’hiver…. mais il parait plus important au ministre de « respecter la procédure » plutôt que d’organiser l’occupation temporaire du lieu et faire respecter le droit à la vie et le respect de la dignité humaine. Et de se donner le temps et les moyens de traiter humainement cette situation.

Toutes ces personnes vivent en squat parce que l’accès au logement est devenu un défi et le gouvernement ne crée pas les places d’hébergement d’urgence nécessaire.

250 personnes mises à la rue ! c’est criminel.

NOUS APPELONS TOUTES LES ORGANISATIONS DEMOCRATIQUES A MANIFESTER LEUR SOLIDARITE AVEC LES OCCUPANTS DU SQUAT.

RASSEMBLEMENT à 6h et conférence de presse lundi 30/10/2023 à 8h,  

206 rue de Gerland

Intersquats Lyon et environs