Questions sur le RN

Nous pouvons distinguer un électorat populaire dans le Nord et un électorat composé de classes moyennes dans le sud de la France. Ces deux électorats se différencient non seulement en termes sociologiques mais aussi urbains. Les classes populaires, voire précaires, qui habitent les espaces périurbains dégradés dans le nord de la France, sans possibilité de les quitter, ne peuvent donc être traitées de la même façon que les classes populaires « néo-propriétaires1 » du sud de la France. Ces dernières, en ascension sociale, habitent des espaces périurbains certes modestes et contraignants, mais qui restent choisis. Arnaud Huc

C’est certainement un point important de l’ADN de l’extrême droite historique mais le racisme aujourd’hui a évolué on est passé d’un racisme biologique à un discours sur l’identitaire.

La mouvance identitaire, par contre, est ethno-différentialiste : pour elle, chaque peuple, chaque culture, ne peut s’épanouir que sur son territoire d’origine ; le métissage est vu comme un facteur de décadence ; le multiculturalisme comme un projet pathogène. Jean-Yves Camus

Un débat a lieu sur la question du racisme de l’extrême droite à partir du livre de Félicien Faury (« Des électeurs ordinaires »  : Sylvie Tissot « Qu’est ce qu’un vote raciste ? ».

Racisme ou sentiment d’abandon : qu’est ce qui détermine le vote RN ? Luc Rouban « les ressorts cachés du vote FN ».

Mais aujourd’hui Serge Klarsfeld se dit prêt à voter pour le RN .

Arno Klarsfeld affirme : « Il y a beaucoup de juifs qui considèrent que, face à l’islamisme et l’extrême gauche, le RN est un bouclier ». Et la question « L’extrême droite française, « meilleur rempart contre l’antisémitisme » ? »peut être sérieusement posée.

Jusqu’à il y a peu on faisait le constat que le vote RN était faible dans les métropoles dynamiques et leurs banlieues, dans l’Ouest « catholique zombie » d’Emmanuel Todd et le Sud Ouest au long passé radical et avait ses bastions dans la France périphérique touchée par le désengagement de l’État et ses fermetures de maternités et de bureaux de poste. Aujourd’hui :

Les espaces ruraux, en moyenne plus populaires, sont caractérisés pour un net survote en faveur du RN quand les électeurs des grandes agglomérations, en moyenne plus favorisés, se tournent davantage vers l’offre politique de gauche, du centre et de la droite dite « républicaine ».
Souvent ancrées à gauche depuis la fin des années 1970, les villes moyennes connaissent une forte progression du vote RN, en particulier au sein des couronnes périurbaines et, plus récemment, des quartiers d’habitat social. L’intensité particulière qu’y prend le phénomène s’explique notamment par une crise du travail d’encadrement politique des classes populaires historiquement assuré par une petite bourgeoisie culturelle locale. Elie Guéraut et Achille Warnant

Les propositions du RN sont reprises par la droite (et pas seulement par Eric Ciotti). Le vocabulaire de l’ED est aujourd’hui utilisé par une grande partie des médias : parler de «grand  remplacement » comme l’a fait pour la première fois Renaud Camus en 2015 est devenu banal. Plus inquiétant encore :

Près de quatre Français sur dix valident les thèses du Rassemblement national, selon le baromètre annuel de l’institut Verian pour « Le Monde » sur l’image du parti d’extrême droite. Clément Guillou

Et le RN a modifié la structure de la vie politique française :
le parti a changé de nom, puis de positions sur de nombreux enjeux (sortie de l’euro, avortement, proximité revendiquée avec les milieux populaires) tout en conservant le même corps de doctrine (fin du droit du sol comme de l’aide médicale d’État, modification profonde de la Constitution, hostilité à la construction européenne)…La poussée du RN matérialisée à vitesse accélérée lors de la séquence électorale de 2024 découle de l’approfondissement d’une crise sociale, exploitée par le Rassemblement national au moyen d’un cadrage idéologique désignant les immigrés et l’immigration comme cause initiale des difficultés éprouvées en condition de vie. Ce cadrage, en place depuis les années 1970 et la doctrine de François Duprat, n’est plus orienté spécifiquement sur la question du chômage, mais sur l’accès aux ressources publiques (logements sociaux, emplois publics, soins médicaux). Antoine Jardin

Mais contrairement à la situation aux États Unis, en France il n’y a pas de différence de genre (gender gap) entre les opinions et votes des hommes et des femmes sur l’ED. Fabien Escalona

– « Mains brunes sur la ville » 2011
Tourné pendant la campagne des cantonales de 2011 à Orange et Bollène, le film tente de comprendre l’emprise des époux Bompard, maires de ces deux villes, sur les citoyens du nord du Vaucluse.

– « Bassin miné »
Le récit d’une ville du Nord de la France Hénin-Beaumont qui s’est donnée au Front national au premier tour des élections municipales de mars 2014.

– « Béziers l’envers du décor » tout récent
Le film aborde, à travers le journal municipal, Le Journal de Béziers, devenu le Journal du Biterrois, la gestion de la ville par Robert Ménard élu maire en 2014 avec les voix du Front National.

Projection : « Béziers, l’envers du décor »

21 Janvier 2025 à 20 Heures, Ciné Mourguet de Sainte Foy-lès-Lyon
15 rue Deshay
suivie d’un débat en présence du réalisateur

« En feuilletant le journal municipal (le « Journal de Béziers » devenu le « Journal du Bitterois ») et en allant à la rencontre d’habitants et de militants de la ville, le film donne à voir l’envers du décor, autrement dit la ligne politique et idéologique mise en oeuvre par Robert Ménard, élu maire de Béziers dès 2014 avec les voix du FN : celle d’un maire qui choie l’hyper centre et abandonne les quartiers périphériques tout en vantant le renouveau de sa ville; celle aussi d’une France catholique intégriste, rejetant les musulmans et voulant contrôler et surveiller l’ensemble de ses habitants… Un aperçu glaçant de l’extrême droite au pouvoir. »


Organisée en partenariat par les AMD de Lyon, Attac Lyon Sud Ouest et le Ciné Mourguet.

L’extrême droite veut prendre le pouvoir, résistons ! 

Après le résultat de l’élection européenne dimanche 9 juin, Emmanuel Macron a annoncé dissoudre l’Assemblée nationale. Pendant 7 ans il a déroulé le tapis rouge au rassemblement national, il leur donne aujourd’hui la possibilité de prendre le pouvoir. 
Après le résultat de l’élection européenne dimanche 9 juin, Emmanuel Macron a annoncé dissoudre l’Assemblée nationale. Pendant 7 ans il a déroulé le tapis rouge au rassemblement national, il leur donne aujourd’hui la possibilité de prendre le pouvoir. 

Face à ce constat, l’heure est à la riposte antifasciste. Nous appelons à une mobilisation ce vendredi 14 juin à 18h30 place des Terreaux. Notre unité fait notre force, soyons nombreux pour enclencher une dynamique de résistance la plus combative et massive possible !

Ensemble, contre l’extrême droite

MANIFESTONS ENSEMBLE LE DIMANCHE 16 JUIN – 14H 30 Place Jean Macé – LYON

Appel commun

Nous, syndicats et associations, avons décidé d’agir ensemble sur tous les territoires pour battre l‘extrême droite lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024 et porter ensemble des mesures concrètes de solidarité, d’égalité et de justice. Nous en appelons à la mobilisation de toutes et tous.

La victoire des extrêmes droites aurait les mêmes conséquences dramatiques que celles qu’on a pu voir là où elles ont pu gouverner ou gouvernent. Aux Etats-Unis de Trump, dans la Russie de Poutine, la Hongrie de Orban, l’Argentine de Milei, la Pologne du PiS, l’Italie de Meloni, la liberté est piétinée, les droits ont été bafoués, les services publics et les politiques sociales, étranglés. Dans tous ces pays, la violence, la haine de l’autre ont remplacé les valeurs d’égalité, de solidarité, de fraternité.

Nous devons tout faire pour éviter que cela ne nous arrive.

Certes, la défaite des extrêmes droites ne suffira pas à garantir la mise en œuvre de politiques publiques répondant aux inégalités, injustices, et à l’urgence sociale et environnementale. Mais sa victoire en compromettrait radicalement la perspective.

Le recul des droits, la régression des libertés auxquels nous avons assisté ces dernières années, les choix politiques tournant le dos au progrès social, la maltraitance des précaires, l’abandon des services publics, le mépris des mouvements sociaux d’ampleur, comme le combat contre la réforme des retraites, constituent le terreau sur lequel l’extrême droite a prospéré.

Battre l’extrême droite dans les urnes, combattre son projet raciste doit se conjuguer à l’émergence d’un changement profond, de ruptures sociales et écologiques et d’effectivité des droits.

Il est donc crucial que chacune et chacun trouve dans l’exercice électoral le prolongement des mobilisations et aspirations communes. Une réponse de l’ensemble des forces politiques considérant que les droits sont les mêmes pour toutes et tous est indispensable.

Nous, syndicats et associations, serons exigeants pour que les réponses que nous portons pèsent aujourd’hui et demain dans un dialogue social et civil effectif.

Dans la société que nous voulons, la liberté, l’égalité, la démocratie, la solidarité et l’Etat de droit ne sont pas des mots vides de sens mais les principes mêmes qui organisent notre vie commune, notre avenir commun. Sur ces bases, face aux tenants de la haine, du racisme, de l’antisémitisme, du sexisme, de la LGBTQI+phobie, de la régression sociale, et de la destruction du vivant : des alternatives de rupture sont nécessaires.

Ensemble, nous en appelons à la mobilisation citoyenne. Sans attendre, nous appelons à participer dès ce week-end à toutes les manifestations partout en France.

MANIFESTONS ENSEMBLE LE DIMANCHE 16 JUIN – 14H 30 Place Jean Macé – LYON

Un appel à l’initiative de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et Cimade, Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération générale du travail (CGT), Fédération des acteurs de la solidarité (Fas), Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), Fédération syndicale unitaire (FSU), Fondation Abbé Pierre (FAP), Greenpeace France, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Oxfam France, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la Magistrature (SM), Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), Union syndicale Solidaires

Autres signataires :….

Fermer les locaux fascistes

Rassemblement unitaire face à l’extrême droite

Lundi 12 février – 18h30 Place de la Comédie – Lyon

En soutien aux victimes de l’agression raciste du 2 février

Pour exiger la fermeture de la Traboule et l’Agogé

Rappeler notre détermination à lutter face aux fascistes

Communiqué : la Maison des Passages


Samedi 11 novembre 2023, la Maison des Passages (Lyon 5ème) a subi une attaque violente de la part d’une bande armée de plus de 40 personnes, venue s’opposer à la tenue d’une conférence sur la
Palestine.
Cette attaque d’une rare intensité, revendiquée par des mouvements de l’ultra-droite, porte une nouvelle fois atteinte à la liberté d’expression dans le Vieux Lyon, et à l’identité humaniste et progressiste de notre quartier. Elle a provoqué des traumatismes physiques et psychologiques importants chez de nombreux participants et passants.
La Maison des Passages est un espace culturel associatif, qui propose depuis 2006 des rencontres interculturelles ouvertes au dialogue et à la solidarité, et défend les valeurs de la démocratie. Il est ouvert à toutes et à tous, et promeut une universalité plurielle, dans le respect des droits humains.
Mercredi 15 novembre, 50 personnes représentant 40 structures associatives, culturelles, éducatives, sociales, humanitaires du quartier et de la ville se sont réunies pour exprimer leur solidarité aux victimes de cette agression et à la Maison des Passages, et leur détermination à porter des valeurs de solidarité et de vivre-ensemble, contre les replis identitaires et la haine de l’Autre.
Leur nombre et leur unité exprime la détermination de la très grande majorité des habitante.s du Vieux Lyon, à ne pas laisser ce quartier accaparé par des groupes minoritaires intolérants et violents, non représentatifs des valeurs républicaines.
Elles se sont engagées à consolider leurs coopérations pour continuer à construire ensemble un projet de société attractif et inclusif pour toutes et tous, à réaffirmer la force du collectif, et à s’opposer sans relâche à toutes les formes d’exclusion et de violence.
Conscients du soutien des autorités locales, ces structures réunies les appellent à nouveau à intervenir fortement et sans délai auprès du gouvernement pour que cessent, par les moyens les plus appropriés, ces atteintes à la sécurité et la démocratie. Nous appuyons les demandes de dissolution des mouvements d’ultra-droite présents à Lyon, et la fermeture de leurs locaux.
L’assemblée réunie le 15 novembre affirme le Vieux Lyon comme un lieu de brassage culturel et de populations, où s’expriment les savoirs du monde, patrimoine de l’humanité vecteur de paix.

Le Bureau de la Maison des Passages soutenu par Alwane, AFARA, ARTAG, ATTAC 69, Bibliothèque Municipale du 1er, CARA, Cimade, Collectif de l’Atre, Collectif 69 Palestine, Compagnie les Passeurs de mémoire, Conseil de quartier, Coup de soleil, D’amour et d’eau de source, Dans tous les sens, Dialogues en humanité, Dragons de Saint-Georges, Eau bien commun, Ecarts d’identité, Editions à plus d’un titre, ERAP, Espace Pandora, La 40N, Les Petites Cantines, LDH 69, Librairie Esperluette, MJC Vieux-Lyon, Novecento, Off The Beaten Tracks, Raddho, Raja Tikva, Renaissance du Vieux-Lyon, Réseau Traces, Théâtre du désordre de l’esprit, Théâtre du Point du Jour, Tissages, Unicef