Ne laissons pas le racisme se développer à Marseille

Le journal Marsactu a révélé le 27 avril les propos intolérables tenus par Monsieur Christian Tommasini, Président du yachting club de la Pointe Rouge à Marseille, lors du conseil portuaire en date du 22 février et auquel participaient des élus de la République, sans qu’il soit mis fin ni à ces propos ignobles ni même à la réunion.
Nous ne pouvons accepter cette parole raciste et sa banalisation. Nous réaffirmons que le racisme n’est pas une opinion mais un délit passible de sanctions pénales.
De tels propos ne sont pas isolés et le silence complice, des membres de cette assemblée et des représentants de la Métropole, sont tout autant condamnables.
Nous demandons à la Métropole d’engager les poursuites qui s’imposent.
La libération de la parole raciste n’est pas le fruit du hasard. Depuis trop longtemps des responsables politiques jouent avec le feu en stigmatisant une partie de nos concitoyens.
La loi confortant les principes de la République et de lutte contre le séparatisme, sous couvert d’indivisibilité de la République, renforce ce processus, remet en cause le principe d’égalité des citoyens et intensifie leur contrôle y compris dans leur expression politique et
associative.
La surenchère, raciste et xénophobe, n’est jamais loin, à fortiori dans un contexte électoral qui s’engage.
Ce racisme est banalisé par l’expression quotidienne de chroniqueurs invités permanents de certains medias au prix d’un amalgame simpliste qui assimile musulmans, « problèmes des banlieues », islamisme et terrorisme.
Nous sommes tout autant inquiets par l’usage et la progression de ces discours véhiculés par tous ceux qui courent derrière l’extrême-droite.
Aujourd’hui, l’histoire de Marseille se rappelle à nous, des ratonnades de 1973 au crime raciste d’Ibrahim Ali !
Cette histoire, c’est aussi notre résistance et nous en appelons à la vigilance de toutes et tous, à la mobilisation massive de tous les citoyens pour combattre ce fléau.
Premiers signataires :
LDH Marseille, Approches Cultures et Territoires, Mémoires en Marche, Syndicat des Quartiers Populaires de Marseille, Collectif du 17 octobre 1961, Libre Pensée13, Coordination Contre le Racisme et l’Islamophobie, Confluences, Un Centre Ville Pour Tous, Associations Conscience, ATTAC Marseille, Francas13, Ancrages, Réinventer la Gauche,
RESF13, Collectif 5 Novembre, Collectif Citoyens du 3, Brouettes et Compagnie, CCFD Terre Solidaire, FSU13, Résister aujourd’hui, Solidaires13, Réseau Hospitalité Marseille, Alternatiba Marseille, UD CGT13, Mouvement de la Paix, RUSF13, La Cimade Marseille …/…

Marseille le 30 avril 2021

Aucune parole raciste ne doit être banalisée !

Le journal Marsactu a révélé le 27 avril des propos intolérables tenus par Monsieur Christian Tommasini, président du yachting club de la Pointe Rouge à Marseille, lors du conseil portuaire en date du 22 février.
Confronté à un problème d’incivilité, il aurait déclaré : « « Alors, je ne suis pas raciste, mais maintenant il y en a marre des Arabes ». …. »Je m’en fous ! Le jour où il faudra s’armer, je serai le premier à aller faire de la ratonnade »….“Ils profitent de la demi-heure de parking gratuite… en plus, que des melons, que des Arabes. Pas un blond, un blanc, un qui est bien comme il faut, non, que des Arabes”.
Les citoyens de cette ville se doivent d’avoir une réaction forte et unanime pour dénoncer ces propos racistes, haineux et d’appel à la violence nous renvoyant aux ratonnades meurtrières des années 70 à Marseille.
Le racisme n’est pas une opinion, mais un délit, passible de poursuites pénales et nous saisissons ce jour, Mr le Procureur de la République.
Nous demandons également à la Présidente de la Métropole et à Monsieur Didier Réault, qui la représentait dans cette réunion, de sanctionner ces propos et de prendre toutes dispositions sur la gouvernance du YCPR.
Marseille le 27 avril 2021

[infocom-ldh] LDH fédération des Bouches-du-Rhône – Communiqué

COMMUNIQUE 

La Ligue des Droits de l’Homme, fédération des Bouches-du-Rhône condamne l’agression, à caractère raciste, antisémite, commise par un adolescent de 16 ans dans le 9e arrondissement de Marseille le 11 janvier 2016.
 Nous exprimons toute notre solidarité avec cet enseignant et à toutes celles et ceux victimes du racisme, de la haine et du fanatisme, victimes des persécutions.
 Ce jeune adolescent sera traduit en justice, mais nous devons nous interroger sur ces processus de radicalisation, qui a conduit un jeune homme, présenté comme socialement intégré, au passage à l’acte meurtrier.
 La recrudescence des actes racistes et antisémites à Marseille appelle une attention soutenue et une mobilisation citoyenne, sans faille et unitaire.
 Dans une déclaration commune avec la LICRA, le MRAP et SOS racisme, nous indiquions que :
« Racisme et antisémitisme progressent dangereusement. En France et dans le monde, ils provoquent la montée des haines et des violences, de plus en plus meurtrières. Ils sont nourris par des discours démagogiques qui se saisissent de difficultés objectives, de peurs et de colères pour justifier l’injustifiable : la désignation de boucs émissaires et leur exclusion, au prétexte de répondre aux problèmes qu’affrontent le monde et donc, nos sociétés.
 Nous connaissons ces mécaniques ; elles ont déjà malheureusement marqué notre histoire et elles resurgissent dans les moments difficiles, car les crises favorisent discriminations et atteintes aux droits de l’Homme. Nous savons qu’elles conduisent à exalter la force, à pratiquer la violence, à conjuguer la haine des faibles, des minorités et des étrangers. Nous savons qu’elles déstabilisent ainsi le vivre ensemble, l’ordre public, l’idée même d’un avenir commun. Bien que dangereuses, ces idées sont aujourd’hui au cœur du débat public, dont elles donnent trop souvent le ton. »
 De tels processus traduisent, pour partie, un délitement social qui appelle bien plus à l’urgence des droits qu’à l’état d’urgence.
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